mercredi 17 octobre 1990


L'ONU veut faire payer à l'Irak des indemnités de guerre.
A New York, siège de l’ONU, les 5 membres permanents du Conseil de sécurité renoncent à inclure dans un texte (demandant des dommages de guerre au président irakien) une proposition envisageant la constitution d’un tribunal de guerre chargé de juger les crimes de Saddam Hussein. Selon l’agence américaine de presse Associated Press, Washington en particulier ne veut pas de ce document sur les crimes de guerre qui "inciterait les pays arabes à exiger de semblables résolutions s’adressant, à titre individuelle aux dirigeants israéliens rendus responsables de la mort de Palestiniens dans les territoires occupés". Ce texte, actuellement à l’étude devrait encore être amendé et ne sera pas soumis au vote du Conseil de sécurité avant la semaine prochaine, estiment les diplomates aux Nations unies. La Jordanie, le Sri Lanka, le Bangladesh et d’autres pays dont l’économie a subi d’importantes pertes, pourraient se porter candidats pour l’attribution de compensations prélevées sur les actifs irakiens gelés à l’étranger, ou sur ses futurs revenus pétroliers.

En bref :
   

Des affiches sont placardées sur les murs de l'ambassade d'Italie à Bagdad : "Pour une solution politique à la crise". Les otages italiens veulent forcer leur gouvernement à négocier. Leurs armes : un sit-in doublé d'une grève de la faim. Une pétition de 63 signataires a été envoyée au gouvernement et au Pape.

A la demande du Qatar, la France lance l'opération Métaye. 8 Mirage F1-C quittent leur base de Cambrai pour Doha. Au total, ce sont 60 hommes, dont 12 pilotes, qui seront chargés d'assurer la protection du Qatar et de ses plate-formes pétrolières.

Ils ont dit :
   

Bassam Abou Charif, conseiller de Yasser Arafat : L'OLP reste attachée à un règlement pacifique et appelle les cinq grands à "oeuvrer pour la tenue d’une Conférence internationale de paix".
James Baker, estime "qu’il faudrait aller de l’avant" même si "d’autres membres de l’ONU s’opposent à l’emploi de la force".
Gianni De Michalis, ministre italien des Affaires étrangères : "Saddam Hussein doit savoir qu’il n’y a de notre part aucune recherche de compromis". L’exigence de retrait de l’Irak et la libération des otages ne "peuvent être mis en discussion".
Ariel Sharon, ministre israélien du Logement : "Si Washington et ses alliés, qui ont crée les termes de la confrontation actuelle, acceptait de quitter la région en laissant, d’une façon où d’une autre, le Koweït aux mains de Saddam Hussein... Le danger pour le monde et pour Israël serait encore plus grand. Dans ce cas-là, il aurait mieux valu qu’ils (les USA) ne soient pas du tout venus dans le Golfe. Puisqu’ils y sont ils doivent attaquer pour supprimer ce danger" (Quotidien français Le Figaro).

 

 

Chronologie des événements - octobre 1990

Les porte-avions américains arrivent dans le Golfe tandis que l'aviation française s'installe à Al-Ahsa. Le Japon n'enverra pas de forces en Arabie. Alors que plusieurs ambassades européennes de Koweït-City ferment leurs portes, François Mitterrand se rend en visite officielle dans le Golfe. L'inquiétude s'installe en Israël, les distributions de masques à gaz débutent.

Les otages occidentaux sont libérés au compte-gouttes. Les otages italiens entament une grève de la faim. Pour accélérer les libérations, les personnalités européennes et japonaises se bousculent à Bagdad.
La France lance l'opération Métaye au Qatar.

Coup de théâtre dans la crise des otages : Bagdad annonce la libération de tous les otages français au nom de "l'amitié franco-irakienne". Quant au sort des autres otages, l'inquiétude demeure...

 

 

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En vidéo


La crise du Golfe (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 17 octobre 1990