Jean-Pierre Chevènement reçoit Dick Cheney.
Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la Défense, reçoit à Paris son homologue américain Dick Cheney. Dans une interview accordée à l'hebdomadaire français Paris Match paru le 9 septembre 2004, Chevènement résume cette entrevue : Cheney "m'a demandé (...) ce que l'expérience historique de la France dans le monde arabe pouvait suggérer face à l'Irak. Je lui ai longuement expliqué que vouloir écraser le nationalisme arabe 'en ramenant l'Irak à un stade pré-industriel' c'était faire le jeu de l'intégrisme islamiste. Mais cette problématique n'intéressait pas vraiment Dick Cheney. C'est un pétrolier. Il a l'esprit pratique, mais un peu court. Je me suis échiné pour rien. Cette conversation reste pour moi un souvenir terrifiant".
Libération de tous les otages français.
Le Parlement irakien entérine la décision de Saddam Hussein de libérer tous les ressortissants français, au nom de "l'attachement de l'Irak à son amitié avec la France". Cette décision est prise "en considération du refus par la France des pratiques hostiles de Bush et de l'usage des armes contre l'Irak". Il reste encore 330 Français en Irak et au Koweït, dont 67 placés sur des sites stratégiques. La France exprime aussitôt son désaccord, estimant que le cas des otages français ne peut être traité séparément de celui des autres ressortissants étrangers. Les autorités de Bagdad espèrent que "des responsables du gouvernement français" se rendront en Irak pour y récupérer les otages français. Mais Paris n'est pas disposé à exprimer sa gratitude devant une telle mesure de clémence. Hubert Védrine, porte-parole de l'Elysée, déclare que "rien de ce qui peut être annoncé, dit ou fait ne peut se substituer à l’application pure et simple des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU" et qu’il n’y a pas "de problème spécifique franco-irakien". Cette prise de position est confirmée par un communiqué du Quai d’Orsay : "Le problème né de l’invasion et de l’occupation du Koweit demeure en toute hypothèse". En tout état de cause, le gouvernement français affirme que "la crise du Golfe ne pourra trouver sa solution pacifique hors de la mise en oeuvre par l’Irak des résolutions du Conseil de Sécurité qui impliquent notamment le retrait total et sans condition du Koweit." Il reste à ce jour 5.000 Occidentaux retenus en Irak et au Koweït.
Libération de 14 otages américains.
Le président de l’association d’amitié irako-américaine, Salem Mansour, qui vient d’obtenir la libération (confirmée par Washington) de 14 otages américains, déclare que Saddam Hussein est disposé à "rencontrer" George Bush pour "examiner la crise du Golfe et les moyens de réaliser la paix et la stabilité au Proche-Orient". "Je suis toujours heureux lorsque des Américains peuvent être libérés ou lorsque quiconque est libéré, explique george Bush. Mais je n’ai en tête qu’une chose, la brutalité de la politique, la brutalité totale, qui consiste à détenir des gens contre leur volonté et à les saupoudrer pour paraître généreux. Bush répète qu’il est contre toute "concession territoriale". "Il n’y a rien à dire là-dessus, ajoute-t-il. Si vous donnez un iota de territoire à cet homme (Saddam Hussein), vous récompensez une agression. Et ce n’est pas là la position des Etats-Unis ni celle de notre coalition".
Le Parlement canadien approuve les résolutions de l'ONU.
Le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney fait adopter par la Chambre des communes une motion appuyant les résolutions formulées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Celles-ci condamnent l'invasion du Koweït par l'Irak. La motion du gouvernement, qui a fait l'objet de quelques modifications depuis son dépôt, le 24 septembre, se lit comme suit : "Que la Chambre condamne l'invasion du Koweït par l'Irak et, stimulée par le consensus international sans précédent exigeant le retrait immédiat et sans condition des forces irakiennes du Koweït et le rétablissement complet du gouvernement légitime du Koweït, proclame ouvertement son appui aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ont été adoptées depuis le 2 août, et à l'envoi de membres, de navires et d'appareils des Forces armées canadiennes pour prendre part à l'effort militaire multinational dans la région de la péninsule arabique, et accepte, étant donné le sérieux de la situation, l'engagement du gouvernement de déposer une nouvelle résolution devant la Chambre dans l'éventualité du déclenchement mettant en cause les Forces armées canadiennes dans la région de la péninsule arabique." Les députés libéraux votent en faveur de la résolution malgré certaines réserves, dont un blâme sévère à l'endroit du gouvernement qui n'a pas cru bon de rappeler la Chambre au mois d'août pour débattre de la pertinence d'envoyer des troupes canadiennes dans le Golfe. Pour leur part, les députés Néo-Démocrates votent contre la motion, se méfiant du rapprochement trop évident démontré par le gouvernement canadien à l'endroit des positions américaines.
Paris décide d’envoyer 500 hommes de plus dans le Golfe. Ils sont dotés d’une vingtaine d’hélicoptères, notamment de combat, et d’une vingtaine de chars AMX 10 RC. Cette décision porte à 5.500 militaires l’effectif total des forces françaises envoyées en Arabie Saoudite.
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Général Norlain, commandant de la défense aérienne française : "50% au moins des champs pétroliers saoudiens seront détruits par les missiles irakiens" (Magazine français Profession Politique).
Roi Fahd d’Arabie : Un retrait du Koweit n’entraînerait "aucune humiliation" pour le président irakien, ajoutant que "Saddam Hussein ne doit pas considérer que le retour à la vérité et à la logique lui sera préjudiciable".
Tarek Aziz, ministre irakien des Affaires étrangères : L'Irak est disposé au dialogue avec toute partie arabe ou internationale."La réunion des présidents soviétique Gorbatchev et français Mitterrand à Paris doit être l’occasion de démontrer le grand intérêt que portent ces deux Etats aux problèmes de la région dans leur ampleur ".
David Levy, ministre israélien des Affaires étrangères : "Un accord qui permettrait à Saddam Hussein de rester au pouvoir et de conserver sa machine de guerre ferait planer une menace sur les régimes pro-occidentaux au Moyen-Orient".
Valery Giscard d’Estaing, ancien président de la France : Saddam Hussein "est obligé de bouger", parce qu’il "ne peut rester isolé dans son coin".
George Bush, président des Etats-Unis, comparant l’Irak de Saddam Hussein à l’Allemagne d’Hitler, accuse le président irakien de "crimes contre l’humanité". "Il ne pourra jamais avoir de compromis, quelque compromis que ce soit, avec genre d’agression".
Prince Sultan ben Abdelaziz, ministre saoudien de de la Défense : "Il n’y a pas de préjudice pour un quelconque pays arabe qui ferait don à son frère d’une parcelle de territoire, d’argent ou d’une entrée sur la mer", à condition que l’usage de la force soit banni.
Jean-Claude Lefort, vice-président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, à propos de l’annonce de la libération des Français retenus en Irak : "Nous partageons la joie de tous, quelles que soient les justifications de Saddam Hussein. Nous vivons une situation nouvelle et voyons des signes qui nous encouragent dans notre action en faveur de la logique de paix. Celle-ci doit prévaloir. Et il ne serait pas insupportable d’envisager un retrait partiel des troupes françaises stationnées en Arabie Saoudite. La France doit s’engager pleinement dans un processus de négociations" (Télévision française TF1)
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