Un nouveau gouvernement au Koweït occupé.
Un nouveau gouvernement, dit "provisoire", voit le jour à Koweït-City. Il est composé de 9 militaires totalement inconnus sur la scène internationale. Le chef de ce gouvernement seraint un certain colonel Ali Hussein Ali, de l'armée koweïtienne, tout comme ses 8 "conseillers". Selon l'ambassadeur du Koweït à Tunis, qui va dans le même sens que certaines sources israéliennes, le colonel Ali serait en fait le propre gendre de Saddam Hussein... Ce premier ministre aurait un temps été attaché militaire à l’ambassade d’Irak en Libye. Quand aux autres membres du gouvernement, il pourrait s’agir de Koweïtiens d’origine irakienne : il y a au Koweit au moins 20.000 Irakiens, dont beaucoup sont dans le pays depuis 2 générations devenus citoyens de 2ème catégorie (sans le droit de vote, réservé aux seuls Koweitiens de souche). Un bon nombre de ces Irako-Koweitiens occupent des petits grades dans l’armée et dans la police. George Bush a aussitôt qualifié cette formation gouvernementale comme "totalement fantoche" et affirmé que les USA et leurs alliés n'accepteront jamais ce genre de régime.
L'Irak menace l'Arabie Saoudite.
Un certain nombre de soldats irakiens est signalé dans une "zone neutre", séparant le Koweït de l'Arabie Saoudite. L'armée saoudienne est aussitôt mise en état d'alerte. Le correspondant de l’Agence France-Presse a constaté ce renforcement des forces armées irakiennes sur la route menant à la frontière saoudienne. "Des blindés et des batteries de canons en grand nombre se trouvent sur la route côtière reliant la capitale au sud du pays, écrit-il. Des transports de troupes y sont arrêtés. Les noeuds routiers et les entrées des installations pétrolières de Shouaïba et Al-Ahmadi sont étroitement contrôlés. Un poste avancé a été installé à l’intérieur de la zone neutre, dans la région de Ras Ezzour, à 7 km seulement d’un poste frontalier avec l’Arabie Saoudite. Partout, le calme règne. Aucun tir ne se fait entendre."
George Bush prépare la contre-offensive.
Réunis dans la résidence d'été du Président américain à Camp David, Dick Cheney et les experts en matière de sécurité nationale s'entretiennent longuement avec George Bush. Suite à la présence de l'armée irakienne dans une zone neutre, à moins d'un kilomètre de l'Arabie, les conseillers présentent au président américain différents plans. A la fin de la réunion, le principe d'une action militaire est acquis. Mais l'armée irakienne étant la 4ème armée du monde, l'état-major convainc le président de lancer une opération qui, pour être efficace, doit être de très grande envergure.
Embargo européen contre l'Irak.
La CEE prend la décision à l'unanimité d'imposer un double embargo à l'Irak, sur les importations de pétroles irakien et koweïtien, mais aussi sur les ventes d'armes et d'équipements militaires à destination de Bagdad. L'Irak dépend de la Communauté pour environ 20% de ses exportations. Cet embargo va avoir pour effet de priver les Douze d'environ 12% de leur approvisionnement en brut. Durant le 1er trimestre 1990, la CEE a tout de même importé 7 milliards de tonnes de pétrole d'Irak, son 6ème fournisseur, et 4 milliards de tonnes du Koweït...
Inquiétudes au sujet des Français présents au Koweït.
Les occupants de l'hôtel français Le Méridien de Koweït-City sont pris en otages. Parmi les Français qui seraient toujours au palace figurent le chef de cuisine de l'hôtel français, le directeur du restaurant, le sous-chef de cuisine, et 13 membres d'équipage de la compagnie Air France. Le chef pâtissier de l'hôtel, a été pris par les soldats irakiens dans une rafle. Il aurait été emmené à Bagdad avec les 27 Français pris en otages dès l'invasion. Le directeur de l'établissement Woods Keaton, un Américain, s'est, lui, réfugié à l'ambassade des USA de Koweït-City. La direction des Hôtels Méridien, située à Paris, a perdu tout contact avec ses employés : une seule fois, après le début des événements, elle a pu obtenir des renseignements par l'ambassade de France.
L'aviation koweïtienne fuit le Koweït occupé.
Avant l'invasion irakienne, les Squadrons 9 et 25 de l'armée de l'air koweïtienne étaient basés à Ahmad al Jabeir, dans le sud du Koweït. Après que leur aérodrome a été bombardé par l'aviation irakienne, les pilotes koweïtiens ont opéré depuis un tronçon d'autoroute, avant de regagner aujourd'hui l'Arabie Saoudite, pour fuir le rouleau compresseur irakien. La flotte koweïtienne ne compte plus que 19 A-4KU Skyhawk.
Près de 140.000 volontaires manifestent leur volonté d'adhèrer à l'armée populaire qui appuiera le "nouveau régime" au Koweït.
Les autorités iraniennes proposent à la Grande-Bretagne de reprendre leurs relations diplomatiques, interrompues un an plus tôt après l'affaire Salman Rushdie.
La Jordanie refuse de reconnaître le gouvernement provisoire du Koweït mis en place par Bagdad.
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