Les otages occidentaux exhibés à la télévision.
Saddam Hussein apparaît à la télévision irakienne en compagnie d'otages britanniques. Souriant, il leur explique : "Vous n'êtes pas des otages. Nous essayons d'empêcher qu'une guerre se produise. Nous aurions aimé vous connaître en d'autres circonstances". Saddam Hussein exprime l’espoir que le séjour de ces étrangers comme "invités" du gouvernement irakien "ne serait pas trop long". "Nous voudrions vous voir retourner dans vos pays", ajoute-t-il en "s’excusant" de ne pas les laisser partir. Puis, le Raïs s'entretient avec Stuart Lockwood, un enfant britannique de 10 ans. Tout en lui caressant les cheveux, Saddam Hussein lui demande s'il est heureux de vivre en Irak. Terrorisé, l'enfant ne répond pas. Ces images télévisées font le tour du monde. Mettant en garde ses téléspectateurs avec un minimum de conviction, la chaîne américaine CNN diffuse ces images dans leur intégralité (2 heures d'entretien) alors que les networks américains (CBS, ABC et NBC) n'en ont diffusé que de courts extraits. Certains accusent de ce fait CNN de faire de la propagande irakienne implicite. "Nous considérons le téléspectateur comme suffisamment responsable pour ne pas effectuer de coupures à sa place" affirme la direction de CNN pour sa défense...
Le yo-yo des bourses occidentales.
Les marchés financiers ne cessent de jouer au yo-yo. Alors qu'hier la bourse de Paris se satisfaisait d'une hausse importante, l’indice CAC 40, tout comme les indices des autres bourses européennes, replonge aujourd'hui. En fin de journée, il perd 2,08%. Même constat partout ailleurs : New York -1,68%, Tokyo - 5,89%.L’explication la plus couramment fournie par les professionnels tient au rôle des hausses du pétrole et à la tension dans le Golfe. Nicholas Brady, secrétaire d’Etat au Trésor américain, l’indiquait lui-même récemment dans une interview au Sunday-Times : le taux de croissance pourrait "tomber aux alentours de zéro". Le dollar continue à reculer. A Paris, il perd plus de 5 centimes. Et à Londres, il en est à son plus bas niveau historique face au deutschmark.
Le racisme anti-arabes se développe aux Etats-Unis.
Le correspondant de l’Agence France-Presse à New-York a indiqué hier que "surgis avec la crise du Golfe, les signes avant-coureurs d’une montée du racisme anti-arabe se sont multipliés ces derniers jours aux Etats-Unis". Un article du New York Times dénonce aussi ses actes de violence et apporte des témoignages de discrimination à l’égard d’Américains d’origine arabe. A titre d’exemple, l'AFP cite les cas d’"un jeune Palestinien agressé à Chicago, un épicier égyptien pris à partie par la police de Cleveland, un professeur d’origine arabe menacé de mort". A Toledo (Ohio), un gang de jeunes Blancs a roué de coups un homme d’affaires d’origine arabe tandis qu’à Syracuse (New York), un commerçant palestinien s’est retrouvé inculpé pour avoir tiré un coup de feu dans le plafond de son magasin : il tentait de faire partir une bande de jeunes gens ivres qui menaçaient de "faire sombrer sa boutique", comme les USA "allaient faire sombrer l’Irak", parce qu’il avait refusé de leur vendre de l’alcool. Osama Sablami, directeur du Sada Al-Watan, le plus grand journal arabe aux USA, vient d’être menacé d’assassinat si un seul Américain est abattu. A Boston, un autre citoyen américain d’origine arabe, s’est fait apostropher par son voisin du dessous qui lui a ordonné de rentrer chez lui au Moyen-Orient. Le lendemain, son propriétaire l’a informé qu’une douzaine de voisins ont téléphoné pour exiger qu'il aille habiter ailleurs. La victime a déménagé le jour-même. "Après les Noirs ou les Juifs, c’est notre tour d’avoir ce genre de problème. Aujourd’hui, les Arabes sont la cible numéro un", estime Albert Mokhiber, chef du département juridique du Comité anti-dicrimination arabo-américain. En cas de conflit dans le Golfe, la situation pourrait nettement s’aggraver. "Et les medias n’arrangent pas les choses", souligne cette personne, qui dénonce notamment les nombreuses caricatures et dessins humoristiques publiés par la presse.
L'extrême droite française soutient Saddam Hussein.
Jean-Marie Le Pen, leader de l'extrême droite française était interviewé ce matin par la télévision française Antenne 2, puis par la radio France-Inter. Et les quotidiens Le Monde, L'Humanité et Libération consacrent de longs article à la "saddamania" qui s’est emparée de Le Pen. Sa prise de position à contre-emploi dans la crise au Moyen-Orient passe notoirement mal dans les rangs d’un Front national gavé de racisme anti-arabe. Mais elle lui permet de poursuivre sous un autre angle sa campagne contre "le puissant lobby israélien" qui animerait la croisade contre l’Irak.
L'Irak annonce la libération d'otages français et japonais.
Bagdad décide de laisser partir "certains" des ressortissants français pour tenir compte du souci exprimé par Paris de "maintenir ses relations avec l’Irak", indique l’agence officielle irakienne INA. Cette mesure répond, selon l’agence, à "l’amitié entre les peuples irakiens et français et aux positions positives et équilibrées du gouvernement français lors de circonstances difficiles dans le passé". Cette nouvelle a été répétée sur la télévision française FR3 par l’ambassadeur irakien à Paris, Abdul Razak Al-Hashimi. Pour Badgad, cette décision prend en considération "l’intérêt mutuel entre les 2 pays et celui de la nation arabe", déclare Al-Hashimi qui ajoute : "L’Irak n’a aucune intention d’attaquer le premier, et si nous arrivons à empêcher un désastre dans la région, vous pourrez considérer que les ressortissants étrangers en Irak seront de véritables héros et auront servi une noble cause." Ils "sont une garantie pour la paix et le bien-être de la communauté internationale", conclut le diplomate. Hier, Saadi Mehdi Saleh, président du parlement irakien, a annoncé la prochaine libération "d’un certain nombre de Français et de Japonais". Hier, 21 ressortissants nippons, dont des familles de diplomates, ont pu quitter l’Irak en avion. Cependant, il reste des milliers d’étrangers retenus en Irak et à Koweït. Parmi eux, près de 200 Français, Britanniques et Américains sont répartis auprès des "objectifs stratégiques" pour servir de bouclier humain, en cas d’actes de guerre. Quelques centaines d’autres étrangers ont réussi à fuir, souvent par la route jusqu’en Jordanie, puis en avion depuis Amman jusqu’à leur destination finale. Mais des milliers d’autres sont bloqués à la frontière jordanienne, fermée provisoirement. Un pont aérien devrait être organisé pour rapatrier notamment les milliers d’Egyptiens. Il sera financé par la CEE, qui, à la demande du Caire, a décidé une aide d’urgence d’un million d’écus (près de 7 millions de francs), dont la Communauté enverra la facture aux 12 pays membres. En France, les radios RMC et RFI donnent la possibilité aux familles d’adresser des messages personnels à leurs proches retenus en Irak ou au Koweït. Les 2 stations sont débordées d’appels. Un des Français retenu à Bagdad a pu rassurer sa famille par téléphone mardi soir. Gilbert Klinger a appelé une amie à Colmar (Haut-Rhin). "Tout va bien, a-t-il dit. Tous les matins, nous nous présentons à l’ambassade de France à Bagdad puis nous allons travailler tout à fait normalement."
Don Ramon Armengod, ambassadeur espagnol en Jordanie, confirme que Bagdad a donné 24h aux Occidentaux pour fermer leurs ambassades et consulats du Koweït. La CEE rejette cet ultimatum. Mais l'Inde, la Jordanie, le Brésil et les Philippines s'y soumettent.
Alors que la plupart des Israéliens ont maintenant leur propre masque à gaz, beaucoup réclament désormais la possiblité d'acheter pour leurs animaux domestiques une "tente" de protection comme celles mises au point pour les bébés et les jeunes enfants.
Lors d'une conférence à Genève sur le traité de non-prolifération des armes nucléaires, l'Irak accuse les Occidentaux d'avoir déployé des armes atomiques dans la région du Golfe.
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