mardi 14 août 1990

Assouplissement des lois coraniques.
Le respect des lois coraniques en Arabie Saoudite n’aura pas résisté longtemps à l’arrivée des troupes américaines. Les autorités de Riyad viennent en effet d’autoriser l’importation de whisky et autres boissons alcoolisées pour permettre aux boys d’étancher leur soif. Des arrangements ont également été trouvés avec le gouvernement philippin et d’autres pays d’Extrème-Orient pour qu’ils envoient d’urgence les jeunes femmes susceptibles de les distraire. Il leur sera bien sûr conseillé d’être le moins voilées possibles. Nouvelle preuve que dans le sillage des fourgons de l’armée américaine la civilisation occidentale progresse à pas de géant...

Débats sur l'usage de la force pour faire respecter l'embargo.
Un haut fonctionnaire de la Maison-Blanche annonce que le gouvernement américain a convoqué au Département d’Etat les ambassadeurs de France, de Grande-Bretagne, d'URSS et de Chine pour leur proposer la mise en place d’un commandement militaire unifié des forces navales dans le Golfe, sous les auspice de l’ONU, afin de "protéger les navires de guerre occidentaux croisant dans le Golfe au cas où ils seraient attaqués par l’Irak." Washington tente ainsi d’obtenir une légitimation de la communauté internationale en vue du déclenchement éventuel d’un conflit dans la région. Dans le même temps, sous la pression des USA, les tractations se poursuivent au Conseil de sécurité pour faire entériner par l’ONU la décision américano-britannique d’appliquer un blocus à l’Irak. La France est "pleinement solidaire" des autres Etats membres du Conseil de sécurité, souligne un porte-parole du Quai d’Orsay. Selon l’AFP, "à la suite d’informations selon lesquelles la France se démarquerait des Etats-Unis sur les moyens de faire respecter l’embargo" contre Bagdad, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que "les décisions qui seront prises en concertation avec les autres membres du Conseil de sécurité seront mises en oeuvre dans le même esprit de solidarité". Des consultations, a-t-on ajouté, "se sont engagées hier au sein du Conseil de sécurité pour examiner les moyens d’assurer la mise en oeuvre effective de l’embargo décidé par les Nations-Unies à l’encontre de l’Irak." Les décisions "qui seront prises en concertation avec les autres membres du Conseil de sécurité seront mises en oeuvres dans le même esprit de solidarité", a encore indiqué le porte-parole. Pour l’agence américaine Associated Press, Paris a ainsi "tenu à souligner sa solidarité politique avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne". Le Washington Post indique en revanche que la France, le Canada, l’URSS et la Malaisie, "ont vivement critiqué", lors d’une réunion informelle hier, la décision américaine d’"interdire" tout trafic maritime dans le Golfe à destination ou en provenance de l’Irak ou du Koweit. Le secrétaire d’Etat américain James Baker a, quant à lui, justifié la position américaine en expliquant qu’il s’agissait d’une réponse à la demande d’un pays ami. L’Elysée confirme que l’Emir du Koweit, cheikh Jaber Al-Ahmed Al-Sabah, a adressé hier un message au président Mitterrand pour lui demander de garantir la mise en oeuvre effective des sanctions décidées contre l’Irak par l’ONU. C’est à la suite d’une demande de l’Emir que Washington et Londres ont annoncé leur décision d’imposer un blocus à L’Irak. Le secrétaire général de l’ONU, Javier Perez de Cuellar, a souligné que l’instauration d’un blocus ne correspondait pas aux résolutions prises par l’ONU qui ne préconisent pas le recours à la force pour leur application. L’agence soviétique TASS affirme que le responsable de l’ONU a en outre déclaré : "Avec l’accord des gouvernements d’Arabie saoudite et du Koweit, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et plusieurs autres pays, y compris des pays arabes (une allusion à l’Egypte qui a envoyé un corps expéditionnaire en Arabie Saoudite) ont pris certaines décisions. Celles-ci ne se situent pas dans le cadre des résolutions des Nations Unies. Seule l’ONU, par des résolutions du Conseil de Sécurité, peut prendre une décision d’un éventuel blocus." Le New York Times souligne que la décision de George Bush d’envoyer une armada dans le Golfe pourrait se retourner contre lui en cas de conflit de longue durée, car l’opinion publique pourrait alors exiger le retrait des troupes américains. Le Financial Times de Londres a critiqué la décision britannique emboîtant le pas au blocus américain. "Ceci revient à un blocus militaire (et) augmente le danger d’une guerre totale dans le Golfe", constate le quotidien britannique.

En bref :
   

Les bateaux naviguant dans le Golfe sont prévenus de la présence possible de mines. La Lloyds Shipping Intelligence indique que l'alerte a été donnée par la marine américaine après qu'un de ses navires eut repéré un cargo irakien "engagé dans une action suspecte".

Au Koweït, le Conseil de Commandement révolutionnaire irakien adopte une résolution introduisant la peine de mort pour le pillage.

Le gouvernement italien annonce l'envoi de 3 unités de la marine militaire en Méditerranée orientale.

Le Maroc décide l'envoi d'un contingent de 1.200 soldats en Arabie Saoudite.

Ils ont dit :
   

George Bush, président des Etats-Unis : "Il faut attendre que les sanctions économiques prennent effet, cela va prendre du temps".

 

 

 

Chronologie des événements - août 1990

L'Irak menace l'Arabie Saoudite. La communauté internationale réagit : l'ONU condamne l'invasion et les Américains déclenchent l'opération Bouclier du désert. L'Irak répond en prenant plusieurs milliers d'Occidentaux en otages.

L'ONU décrète un embargo contre l'Irak alors que la coalition anti-irakienne se construit. Alors que les USA renforcent leurs troupes dans le Golfe, la Ligue Arabe s'oppose à l'Irak.

En Irak et au Koweït occupé, les otages deviennent boucliers humains, provoquant l'inquiétude du monde entier. De son côté, l'armée irakienne assiège les ambassades occidentales au Koweït. L'ONU renforce donc l'embargo et autorise le recours à la force pour le faire respecter.

Le Koweït devient une province de l'Irak. Des personnalités occidentales se rendent à Bagdad. L'ONU et l'URSS tentent des médiations. En signe de bienveillance, l'Irak libère quelques otages.

 

septembre 1990

Gallerie de photos
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En vidéo


Opération Bouclier du Désert (1 minute)
TVNZ - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 14 août 1990


L'ONU dirigerait l'embargo anti-irakien ? (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 14 août 1990


La crise du Golfe (14 minutes)
ARD - Télévision allemande (extrait en allemand) - 14 août 1990


La crise du Golfe (24 minutes)
CNN - Télévision américaine (extrait en anglais) - 14 août 1990