En Irak, les otages deviennent "boucliers humains".
Pour Saddam Hussein, ce sont des "hôtes de paix". Pour le reste du monde, il s'agit d'otages. Bagdad crée un "bouclier humain" en regroupant des étrangers, uniquement les Occidentaux "ressortissants des nations agressives", sur des sites stratégiques en Irak (dont des bases aériennes et des raffineries), pour contrer le Bouclier du Désert, déployé par le Pentagone. Cette mesure durera "tant que subsistera une menace de guerre" explique Bagdad. De son côté, George Bush considère "totalement inacceptable" et "contraire au droit international" la décision irakienne de retenir les étrangers. Il demande à Bagdad de revenir sur cette mesure "sans délai et sans condition". Selon le porte-parole de la Maison-Blanche, le président américain serait "profondément troublé et préoccupé" par cette situation. Par ailleurs, la CEE demande à la Ligue Arabe son aide afin "d’assurer la sécurité et le retour de ses ressortissants présents en Irak et au Koweït". Sur plus de 2 millions d'étrangers bloqués en Irak et au Koweït, 13.000 sont occidentaux, et 560 sont français.
Les Emirats Arabes Unis acceptent le déploiement de forces étrangères.
Un porte-parole officiel de l’Etat des E.A.U. annonce que son pays accepte le déploiement sur son territoire de forces arabes et "amies". Cité par l’agence émiratie WAM, le porte-parole a indiqué que cette annonce "se situait dans le cadre des efforts arabes et internationaux visant à la défense des pays du Golfe". Selon le porte-parole, l’Etat des Emirats a pris cette décision en raison "des développements de la situation dans le Golfe et conformément aux chartes de l’ONU, de la Ligue arabe, des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la situation dans le Golfe et en application de la résolution du sommet arabe extraordinaire du Caire". L’Etat des Emirats devient ainsi le 2ème pays du Golfe, après l’Arabie Saoudite, à autoriser le déploiement de forces étrangères sur son territoire.
Des milliers d'étrangers fuient le Koweït et l'Irak.
100.000 personnes se sont enfuies d’Irak et du Koweït pour se rendre en Jordanie depuis l’invasion puis l’annexion du Koweït. Ce week-end, plus de 9.000 ressortissants étrangers ont franchi la frontière irako-jordanienne par le poste frontalier de Roweiched. De partout, des populations étrangères inquiètes du renforcement du dispositif de guerre et persuadées de l’imminence des affrontements fuient les zones "sensibles". Un convoi de 13 voitures transportant des ressortissants américains, britanniques ainsi que d’autres réfugiés a réussi hier a traversé le désert pour rejoindre l’Arabie Saoudite. Ces "évacuations" s’effectuent dans des conditions difficiles. Selon l’AFP, au moins 17 familles égyptiennes ont trouvé la mort dans le désert koweïto-saoudien alors qu’elles tentaient de quitter le pays. L’ampleur des départs atteint un tel niveau que les autorités égyptiennes, en coordination avec les responsables jordaniens, envisagent d’affréter des avions charter à l’aéroport d’Aqaba pour ramener dans leur pays les ressortissants égyptiens, qui arrivent au rythme de plus d’un millier par jour.
2 frégates américaines tirent des coups de semonce en direction de 2 pétroliers irakiens pour faire respecter l'embargo. |