jeudi 7 février 1991

L'aviation alliée effectue 3.000 sorties. Un pilote saoudien est porté disparu. 2 avions irakiens d'attaque au sol de type Sukhoï Su-22 sont abattus.

 

François Mitterrand s'oppose à l'utilisation d'armes non conventionnelles.
François Mitterrand s'adresse aux Français à la télévision. Le chef de l'Etat pense que l'offensive terrestre aura lieu avant la fin du mois. Au moment où les médias parlent beaucoup d'armes chimiques que pourraient utiliser les Irakiens... et les Alliés, François Mitterrand tient à préciser que la France ne se laissera pas entraîner sur ce terrain. Elle n'utilisera ni armes chimiques, ni armes bactériologiques, ni armes nucléaires. "Ce serait un retour à la barbarie", ajoute le Président, en rappelant que 150 pays dont l'Irak, ont signé à l'appel de la France un accord de non-utilisation de ce type d'armes. De plus, commentant le sondage BVA-Paris Match de la veille qui traduit les craintes des Français, François Mitterrand ne pense pas probable "l'enlisement" des forces alliées, il ne croit "pas un seul instant" que la guerre du Golfe puisse dégénérer en guerre mondiale. "Une fois le Koweït libéré, nous aurons l'essentiel de ce que nous voulons", conclut le Président, qui rejette catégoriquement l'idée de provoquer des combats sur l'ensemble du territoire irakien, comme le suggère le Président américain.

Les ponts irakiens sont les principales cibles des Alliés.
Les ponts irakiens sur l'Euphrate et le Tigre deviennent les objectifs prioritaires de l'aviation alliée, ils restent en effet l'un des principaux points faibles de l'Irak, ainsi privé de tous ces moyens de communication. Les images de la destruction de ces infrastructures repassent en boucle sur CNN. Ainsi, le monde entier a pu assister aujourd'hui à la destruction du fameux pont Joumourihya sur le Tigre.

Union des élites militaires américaines et françaises.
Rencontre entre les élites militaires française et américaine : au long des 1.200 km de la ligne de front, des journalistes français ont pu découvrir des unités de vues entre les prestigieuses unités de l'US Army et l'armée française. Le commandement est avare de détails, mais des officiers des 82ème et 101ème Airborne admettent qu'ils s'apprêtent à combattre avec la force Daguet. C'est surtout la Légion étrangère qui intéresse les GI's. Les Français ont été impressionnés par la technique américaine d'héliportage derrière les lignes ennemies de fantassins munis de lance-missiles anti-chars.

Interview du chef de la coalition, le général Schwarzkopf, sur ABC.
Lors d'une interview accordée à la chaîne américaine ABC, le général Norman Schwarzkopf avoue l'existence d'un rapport secret concernant la tentative de bombardement du palais de Saddam Hussein par des pilotes irakiens avant de s'enfuir pour l'Iran. L'émission montre aussi aux téléspectateurs la chambre de "l'Ours", qui conserve un fusil à pompe en permanence près de son lit, au cas où des terroristes tromperaient la vigilance des gardes.

Des spécialistes français à l'assaut de la marée noire du Golfe.
La marée noire atteint les côtes du Golfe. Et les nouvelles sont plutôt rassurantes : on est très loin de la catastrophe initialement annoncée. Deux spécialistes français des pollutions accidentelles, basés à Brest habituellement, sont sur place. Ils considèrent que les installations de dessalement ne sont plus menacées. La nappe de pétrole devrait par ailleurs se trouver piéger dans une baie, au nord de Jubaïl. Mais la pollution reste tout de même considérable.

En bref :
   

L'armée saoudienne expose sous les objectifs de la presse occidentale les trophées (blindés calcinés et obus) amassés après la bataille de Khafji.

Pour prêter main forte aux Alliés, les autorités roumaines envoient un hôpital de campagne et 180 médecins militaires dans le Golfe.

Aux USA, on pense déjà à la reconstruction du Koweït. Pour la financer, le secrétaire d'Etat James Baker propose la création d'une banque.

Les Douze invitent les ministres des Affaires étrangères d'Israël, de Tunisie, de Syrie, d'Egypte et d'Algérie à des entretiens séparés pour envisager l'après-guerre.

Un morceau d'aile d'un avion F-16 américain abattu par l'Irak est mis aux enchères par un club de jeunes Jordaniens qui l'avait reçu de Bagdad en échange de vivres. Il est racheté pour 33.000 dollars par un riche commerçant d'Amman.

Les journalistes occidentaux se rendent, sous escorte militaire irakienne à Nasiriyah, une ville qui est située à 390 km de Bagdad.

Les soldats irakiens incendient plusieurs puits de pétrole au Koweït. La capacité de l'Irak de ravitailler son corps expéditionnaire au Koweït a été réduite de 20.000 à 2.000 tonnes par jour.

Le chef de la division Daguet Jean-Charles Mouscardès quitte ses fonctions et rentre en France pour raisons de santé. Pierre Joxe annonce son remplacement par le général Bernard Janvier. Saint-Cyrien, et ancien membre de la Légion étrangère, il a participé aux opérations Epaulard à Beyrouth et Manta au Tchad.

Au Caire, la police égyptienne disperse la première manifestation pacifiste dans le pays depuis le début de la guerre. On dénombre plusieurs blessés parmi la cinquantaine de manifestants.

Les sirènes retentissent à Riyad et Dharhan, en Arabie Saoudite. C'est une fausse alerte qui sera levée 15 minutes plus tard.

Le cuirassé américain USS Wisconsin évoluant au large du Koweït bombarde une batterie irakienne.

Ils ont dit :
 
Lu dans la presse :

Lieutenant-général Sir Peter de la Billière, commandant en chef des forces britanniques en Arabie Saoudite : "Je pense que la guerre terrestre est inévitable. Il n'y a pas d'indication que l'armée irakienne va se fissurer dans un avenir immédiat" (Hebdomadaire américain Time).
Saddam Hussein, président d'Irak : "L'Irak attend impatiemment" l'heure de l'affrontement terrestre et parle d'une "bataille décisive contre les infidèles".
Dick Cheney, secrétaire américain à la Défense : "Les Etats-Unis espèrent conclure aussi vite que possible, afin de minimiser les pertes en vies humaines des deux côtés".

  Turquie : Bobby Eugen Mozelle, caporal américain à la retraite employé en tant qu'expert douanier à la base aérienne d'Incirlik, est abattu à Adana. L'attentat est revendiqué par l'organisation d'extrême gauche Dev-Sol, contre la guerre du Golfe.
Quelques heures plus tard, cette même organisation fait exploser une bombe près d'un immeuble de l'OTAN à Izmir, sans faire
de victime.
Chronologie des événements - février 1991

Les bombardements sur l'Irak s'intensifient et les alertes aux SCUD s'enchaînent en Israël et en Arabie Saoudite. Une enquête est lancée après la mort mystérieuse de GI's à Khafji. L'Iran tente des médiations entre l'Irak et les Alliés et propose une conférence de paix à Téhéran. A la demande de George Bush, Colin Powell et Dick Cheney sont en visite dans le Golfe.

Les artilleries alliées se massent le long de la frontière irakienne pour préparer l'offensive terrestre. Des polémiques éclatent en Occident après le bombardement par les Alliés d'une étrange usine de lait en poudre et d'un abri anti-aérien dans le quartier d'Amriya, à Bagdad. A Tel-Aviv, désertée par sa population, les alertes aux SCUD sont quotidiennes. Alors que tout le monde s'attend au déclenchement de l'offensive terrestre, Saddam Hussein se dit prêt à évacuer le Koweït. Sous certaines conditions...

La Turquie reçoit des renforts de l'OTAN pour faire face à une éventuelle attaque de l'Irak. Les médias français se plaignent de la censure imposée par les autorités françaises. Jamais auparavant un conflit n'avait été aussi médiatisé et censuré... L'URSS tente un plan de paix entre l'Irak et les Alliés.
Pendant que le choléra et les pénuries de nourriture font leur apparition à Bagdad, Washington adresse un ultimatum à Bagdad...

Après l'expiration de l'ultimatum, les Alliés lancent une vaste offensive terrestre. Les Américains attaquent la Garde républicaine irakienne, les Britanniques visent Bassorah et les Français prennent As-Salman. Les Saoudiens et les Koweïtiens libèrent Koweït-City. Après 4 jours de guerre, l'armée irakienne est balayée et le Koweït est libéré.

 

Galerie de photos
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En vidéo


LL'Irak bombardé (47 minutes)
Interview de François Miiterrand
FR3 - Journal de 19h30 - 7 février 1991


Au coeur de l'aviation américaine (4 minutes)
TVNZ - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 7 février 1991


L'aviation américaine (5 minutes)
TVNZ - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 7 février 1991


Le patriotisme américain (3 minutes)
NBC - Télévision américaine (extrait en anglais) - 7 février 1991


Manque de préparation des unités de réserve américaines (4 minutes)
ABC - Télévision américaine (extrait en anglais) - 7 février 1991