Les Alliés bombardent un abri anti-aérien à Bagdad : 400 civils tués.
Selon les autorités irakiennes, près de 400 personnes ont été tuées lors du bombardement d'un abri anti-aérien. D'après les Alliés, 94 corps sont retirés des gravats. Vers 4h40, un raid de bombardiers alliés a touché l'abri situé à Amriya, un quartier résidentiel de l'Ouest de Bagdad. 2 bombes ont atteint le toit du bunker, mais une seule a traversé la couche de béton. Le général américain Richard Neal a même évoqué l'hypothèse farfelue selon laquelle la bombe, par malchance, se serait engagée dans un conduit d'aération avant d'exploser... Si l'on en croit les rescapés sortis hébétés de cet enfer, la bombe a explosé à l'intérieur de l'abri en déclenchant des incendies et en dégageant une chaleur suffocante qui a asphyxié de nombreuses personnes réfugiées là pour la nuit. Le chef des pompiers de Bagdad explique : "Tout, les couvertures, les cheveux des gens, les vêtements, les plastiques, les câbles, tout s'est enflammé instantanément. En une fraction de seconde, tout l'oxygène a disparu." Le bunker comprenait 2 étages, et bien que les autorités américaines aient prétendu qu'il s'agissait là d'un centre de communication et de commandement, il semble que seuls des civils y étaient installés. De 500 à 700 femmes et enfants venaient s'y abriter depuis le début des bombardements sur la capitale irakienne. Les Américains se trouvent confrontés à la première "grosse bavure" de la guerre du Golfe, situation d'autant plus délicate que les Irakiens, d'ordinaires très discrets sur leurs pertes, entendent cette fois-ci exploiter à fond l'événement à leur profit et en appeler à l'opinion internationale.
Les Alliés bombardent un quartier commerçant de Falloujah : 130 civils tués.
Un raid aérien mené contre la ville de Falloujah, à 60 km de Bagdad, a provoqué la mort d'un grand nombre de civils. Les 4 Tornado britanniques ont détruit l'un des 2 ponts jetés sur l'Euphrate, mais leurs bombes ont surtout frappé un quartier commerçant où elles auraient fait 130 morts et 80 blessés selon les autorités irakiennes, qui prétendent avoir abattu l'un des appareils britanniques. Londres parle de "désinformation".
Felipe Gonzalez prépare une conférence internationale à l'issue du conflit.
Felipe Gonzales, ministre espagnol des Affaires étrangères, entame une tournée diplomatique en Mauritanie, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye et à Gaza, où il est question de rencontrer Yasser Arafat. L'Espagne cherche à préparer une conférence internationale sur la sécurité et la coopération en Méditerranée, à laquelle la France, l'Italie et le Portugal semblent aussi s'intéresser.
Les sites archéologiques irakiens menacés.
Selon les Américains, des MIG-21 irakiens stationnent en connaissance de cause sur le site archéologique d'Ur, où se trouvent les vestiges d'une ziggourat (tour à étages), et ceux d'une des plus anciennes cités de Mésopotamie. Les historiens du monde entier craignent pour ces vestiges, car le patrimoine archéologique de l'Irak est l'un des plus riches du monde. Même si les ruines de Babylone ont été précieusement restaurées à la demande de Saddam Hussein lui-même, les spécialistes sont inquiets pour les oeuvres architecturales enfermées au musée d'Art islamique du Koweït, livré aux pillages.
Pour la première fois depuis la révolution islamique il y a 11 ans, une délégation iranienne arrive à Amman pour discuter d'un plan de paix avec les autorités jordaniennes.
Les autorités turques mettent fin à un certain nombre de rumeurs : elles n'ont pas l'intention de se servir de leurs aqueducs, de l'Euphrate et du Tigre comme moyen de pression sur l'Irak, qui doit importer une grande quantité d'eau douce via la Turquie. "Ce serait le recours à une écologie de guerre à laquelle la Turquie se refuse" a expliqué le président Turgut Ozal.
Une association américaine crée un fonds de 25 millions de dollars destiné à quiconque permettra d'arrêter Saddam Hussein.
Les Irakiens mettent le feu à 50 nouveaux puits de pétrole au Koweït pour gêner la prochaine offensive terrestre.
Au Maroc, le roi Hassan II reçoit le vice-Premier ministre irakien Saadoun Hammadi, qui lui demande de retirer son contingent marocain d'Arabie Saoudite.
En France, 2.000 personnes manifestent contre la guerre dans les rues de Paris. Aux USA, les principales Eglises protestantes lancent un appel contre la guerre du Golfe. En URSS, c'est un groupe d'officiers supérieurs qui critique fortement l'offensive alliée contre l'Irak.
Les autorités saoudiennes manquent de liquidités pour financer l'effort de guerre. L'Arabie Saoudite est contrainte d'emprunter 3 milliards de dollars aux banques occidentales.
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