La marine américaine se prépare à débarquer au Koweït.
Avec 18.000 marines à bord, 31 navires américains amorcent un mouvement de regroupement, en prévision d'un probable débarquement. C'est la plus importante flotte de débarquement amphibie depuis la guerre de Corée en 1950. Mais la comparaison s'arrête là : les hydroglisseurs américains sont désormais beaucoup plus performants. Seul point faible de cette flotte : il n'y a aucun système de déminage sûr pour favoriser le débarquement des 18.000 soldats sur les plages koweïtiennes truffées de mines et de barbelés. Pour l'heure, les marines s'apprêtent à fêter, demain, l'anniversaire du débarquement le plus meutrier de leurs 215 ans d'Histoire : celui d'Iwo Jima, dans le Pacifique, qui avait fait 8.000 morts face aux Japonais le 19 février 1945. L'état-major américain ne souhaite pas renouveler une telle hécatombe 46 ans après...

L'URSS propose un plan de paix à l'Irak.
Le Soviétique Mikhaïl Gorbatchev propose un plan de paix au ministre irakien des Affaires étrangères, Tarek Aziz, et lui demande une réponse dans les 24h. Ce plan prévoit notamment le retrait sans condition des troupes irakiennes du Koweït, l'URSS donnant son assurance qu'il n'y aura pas d'ingérence dans les affaires internes de l'Irak. Moscou s'opposerait également à toute sanction à l'encontre de Saddam Hussein et chercherait à promouvoir un débat international sur la question palestinienne. Le plan a été reçu par Tarek Aziz avec "intérêt et compréhension". "Saddam Hussein a besoin d'une sorte de plan pour sauver la face et, à ce stade, il est peut-être temps de lui dire que son administration peut survivre" a commenté Sergueï Gregoriev, un porte-parole du Kremlin. Mais faute de retrait irakien significatif, les USA, par la voix du porte-parole de la Maison Blanche Marlin Fitzwater, comptent sur "la poursuite de la guerre dans les airs, sur terre et en mer" pour parvenir à la libération du Koweït. Une chose est sûre : un retrait irakien du Koweït enléverait aux Alliés toute justification à l'offensive terrestre qui se prépare de jour en jour.

Les bombardements alliés.
L'aviation alliée change de tactique et de priorité. Après les bombardements intensifs des ponts et de tous les moyens de communication irakiens, les Alliés concentrent désormais leurs efforts sur les blindés de Saddam Hussein. Le Pentagone estime même à 200 le nombre de chars détruits chaque jour. Les chasseurs américains F-15 et A-10 participent à cette nouvelle phase de l'offensive aérienne, ainsi que les bombardiers B-52, chargés notamment de la destruction des voies d'approvisionnement entre l'Irak et le Koweït. Ces bombardements intensifs ont quelques ratés : un B-52 américain venant de la base britannique de Fairford est contraint de larguer ses bombes au-dessus de la Méditerranée, suite à un incident technique, et effectue un atterrissage d'urgence sans encombre à Palerme, en Sicile.

Tempête de sable en Arabie Saoudite.
A Dhahran, les troupes alliées doivent faire face à une exceptionnelle tempête de sable. Non seulement le sable abîme les armes des soldats, mais en plus il souille la nourriture et l'eau, très précieuse dans le désert, détruit les ailettes des réacteurs et les radars de vol des avions, encrasse les filtres des véhicules qui doivent donc être changés chaque jour, provoque un nuage d'électricité statique qui brouille les communications radio, rend inutilisable des centaines de caméras thermiques et des visées infrarouges sont détruites à cause de défauts d'emballage.

Des navires américains touchés par des mines irakiennes.
En l'espace de 3h, 2 navires américains sont touchés par des mines irakiennes dans le Golfe. A bord du Tripoli, navire d'assaut amphibie transportant marines et hélicoptères, 4 marins ont été blessés. L'embarcation a eu la coque percée par une mine n'apparaissant pas à la surface. A bord du croiseur lance-missiles Princeton, ce sont 3 marins qui ont été blessés. Cette fois-ci, les dégâts étaient minimes. Les 2 navires ont annoncé par radio qu'ils pouvaient continuer leur mission sans assistance particulière, le Princeton ayant tout de même dû ralentir sa vitesse.

Conférence de presse du "miraculé de Khafji".
Le caporal américain Tull, miraculé de Khafji, donne une conférence de presse depuis sa chambre d'hôpital de San Diego, en Californie. "On ne voyait rien, on n'entendait rien, et pourtant c'est arrivé" explique-t-il. Il a perdu connaissance après avoir eu l'impression d'être "englouti par une vague de feu". Il se trouvait dans un blindé, près de Khafji, lorsqu'un avion américain a lancé par erreur un missile dans sa direction. Il est le seul survivant : ses 7 camarades ont tous été tués sur le coup.

L'ambassadeur irakien en France fait ses bagages, suite à la rupture des relations diplomatiques notifiée par Bagdad. Lors d'une conférence de presse donnée à Amman (Jordanie) durant une escale, Abdoul Razzak al-Hachimi a tenu à préciser que "l'attitude de la France est regrettable et irresponsable, en particulier à l'égard de la cause palestinienne".

Un millier de contrôleurs aériens arrive en renfort en Arabie Saoudite pour tenter de gérer les 2.500 à 3.000 missions aériennes quotidiennes.

Les Mirage 2000 basés aux Emirats Arabes Unis effectuent leur première sortie. De leur côté, les Mirage 2000 de la 5ème escadre de chasse basée en Arabie Saoudite ont déjà effectué 1.000 heures de vol en 366 sorties.

Le paquebot britannique USS Cunard Princess est loué pour la "détente" des GI's disposant de 3 jours de permission. Au large des interdits de l'Arabie Saoudite, ils peuvent boire de l'alcool et danser : 5% des passagers sont des femmes...