L'armée syrienne passe à l'attaque.
Pour la première fois depuis le début du conflit, les forces syriennes ont combattu des soldats irakiens. Le porte-parole des forces saoudiennes a en effet confirmé qu'un commando de 30 Irakiens a été repoussé (pour ne pas dire littéralement écrasé) par 10.000 soldats syriens équipés de 270 chars T-62 de fabrication soviétique de la 9ème division blindée syrienne déployée dans la région de Hafar el-Batin (Arabie Saoudite), au cours d'intenses bombardements de l'artillerie syrienne. Saddam Hussein cherchait sans aucun doute à tester la capacité de résistance de l'armée de Damas, qui a reçu comme unique ordre d'Hafez el-Assad, de défendre l'Arabie Saoudite à l'exclusion de toute incursion en territoire irakien.
La vie sous les bombes à Bagdad.
La vie des civils irakiens est plus que déplorable. Non seulement les habitants de Bagdad sont bombardés jour et nuit (environ toutes les 3h) mais ils subissent de plein fouet les rationnements et les pénuries. Désormais, et en plein hiver, plus une seule habitation à Bagdad ne reçoit d'eau, d'électricité ou de gaz ! L'essence et le fioul sont introuvables, malgré les richesses pétrolifères de l'Irak. Les raffineries de pétrole sont en effet anéanties, les centrales thermiques fabriquant la majeure partie de l'électricité consommée dans le pays ne peuvent plus fonctionner. Les bâtiments de la radio et de la télévision ont été touchés, provoquant la difficile circulation des informations. La banque centrale et le Ministère de la Justice sont également détruits. De nombreux Irakiens ayant tenté de fuir les bombardements de la capitale pour les campagnes plus tranquilles, l'armée irakienne a bouclé la ville. Il n'est désormais plus possible d'entrer ou de sortir de Bagdad, y compris pour le transport de rares marchandises venant de Jordanie, d'Iran ou du Koweït victime de pillages.
Réactions à l'initiative de paix de Téhéran.
Au lendemain de la proposition de paix de Téhéran, la France la qualifie de "positive", l'URSS envoie un haut responsable en Iran pour s'informer mais les USA restent impassibles. George Bush est en effet formel : "Il n'y aura rien à négocier tant que Saddam Hussein s'en tiendra à l'idée qu'il n'évacuera pas le Koweït". L'initiative iranienne constitue une "idée encourageante" mais le temps de la diplomatie semble fini. "Seul un retrait crédible, visible et totalement convaincant pourrait permettre un cessez-le-feu".
Exercice de débarquement américain dans le Golfe.
L'exercice effectué sur la côte sud-est de la Péninsule arabique par les Américains est un succès. Il s'agissait de débarquer 17.000 Marines rapidement et en toute sécurité à proximité de l'île de Masirah, propriété du sultanat d'Oman. Conclusion de l'excercice par le général Thomas Kelly, chef des opérations à l'état-major inter-armes : "Nous pouvons y aller. Les troupes sont en bonne forme aujourd'hui et elles le seront encore plus dans un mois". A Londres, les autorités annoncent que 5 chasseurs de mines britanniques (Hurworth, Cattistock, Atherstone, Lebbury et Dulverton) vont prochainement se lancer dans un travail de sécurisation des eaux du Golfe afin de dégager la voie pour les bateaux de débarquement qui pourraient, en cas d'attaque, amener jusqu'à 45.000 Marines...
Les achats d'équipement de dernières minutes de l'armée française.
Récemment, la France a dû acheter en catastrophe à plusieurs sociétés européennes des blindages réactifs pour renforcer la protection, jugée trop légère, des AMX-10RC. D'autre part, la division Daguet a acquis auprès de la Grande-Bretagne un certain nombre de systèmes anti-mines à distance du type Giant Viper. Et cela sous la forme d'un troc, contre des turbines d'hélicoptères de transport Puma comme les Britanniques en utilisent plusieurs dans le Golfe. Enfin, les experts français se sont souvenus que l'Allemagne réunifiée disposait d'énormes stocks militaires de l'ex-RDA, dont plusieurs systèmes de déminage appelés KMT, pouvant se fixer à l'avant d'un char. Les Irakiens, comme tous les alliés ou ex-alliés de Moscou, en sont équipés. Donnés par Bonn à la France, ces matériels spéciaux ont été transportés de toute urgence à bord de C-130 du Cotam et équipent maintenant plusieurs AMX-30B2 du 4ème Dragons.
Le Ministère saoudien de l'Intérieur annonce l'arrestation des auteurs de l'attaque lancée le 4 contre des militaires américains et saoudiens à Djeddah, près de la Mer Rouge. Mais leur nombre et leur identité n'ont pas été révélés.
La presse occidentale est autorisée à visiter, sous contrôle, la localité d'al-Dour située à 150 km au nord de Bagdad et bombardée le 21 janvier par les forces alliées. Les raids avaient fait 24 morts et plus de 100 blessés.
Visite surprise du Premier ministre français Michel Rocard au Maroc, alors que le climat entre Paris et Rabat se détériore suite aux événements du Golfe.
Le Premier ministre Michel Rocard annonce à l'Assemblée Nationale que les opérations militaires de la France dans le Golfe coûteront 6 à 7 milliards de francs (1 milliard d’€) de plus que prévus, mais précise que "la situation est conforme aux prévisions des Alliés".
Les autorités tchécoslovaques envoient 37 soldats dans le Golfe pour assurer la protection de leurs 180 spécialistes de la guerre chimique.
Le Premier ministre japonais, Toshiki Kaifu, annonce que l'aide aux Alliés fixée à 9 milliards de dollars ne pourra être utilisée qu'à des fins pacifiques.
La compagnie Air France annonce l'annulation de plus de 2.000 vols en provenance ou à destination de zones "à risques".
Radio-Bagdad appelle au terrorisme international contre les Alliés et leurs intérêts.
.
Un missile Patriot abat un SCUD irakien juste au-dessus de Riyad. Les débris retombent sur la capitale saoudienne sans faire de victimes.
Les premiers B-52 américains arrivent sur la base militaire britannique de Fairford.
|
|
|
Pierre Joxe, ministre français de la Défense, se félicite du "dispositif admirable" et du "moral élevé" des troupes françaises. Il précise aussi que "la France n'est en guerre contre personne... Elle participe à la mise en oeuvre d'une décision du Conseil de sécurité de l'ONU".
Général Norman Schwarzkopf, commandant en chef de la coalition : Saddam Hussein est en train de prendre une "terrible raclée. Ce n'est pas un militaire. Il a toujours pensé cette guerre dans des termes tactiques et jamais d'un point de vue stratégique". Et de préciser : Il "fait des erreurs mais il est trop orgueilleux pour capituler".
|
|
|
|