La question du Golfe déchire le monde intellectuel français.
Les "bellicistes" se font les champions de la guerre du droit, tandis que les "pacifistes" dénoncent une "expédition néo-coloniale". André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy, dans le premier camp, accusent la dictature baasiste de Saddam Hussein. Si les revues Globe et Passages jugent la guerre inévitable, l'Autre journal est plus mesuré. Tout en attaquant le régime irakien, il s'interroge en effet sur l'unanimité qui s'exprime en faveur du Koweït alors que les droits des palestiniens sont bafoués depuis des années. Dans la 2nde catégorie, les signataires de l'Appel des 75, qui réunit les personnalités du PCF et de l'extrême gauche, affirment que la poursuite de l'embargo et du blocus constituait une mesure suffisante après l'invasion du Koweït. Le directeur de l'Idiot international, Jean-Edern Hallier, s'est rendu en Irak pour y manifester sa sympathie. Le socialiste Régis Debray dénonce l'hypocrisie qui entoure la guerre, menée selon lui pour le pétrole et la défense des intérêts d'Israël. Plus radical, Gilles Perrault préconise contre la guerre des actions de sabotage ou la grève des transports.
L'OTAN protège la Turquie d'une invasion irakienne.
Des renforts de l'OTAN sont installés dans le sud-est de la Turquie. Les Pays-Bas et l'Allemagne ont envoyé des missiles anti-aériens, des équipements radar et des éléments de soutien logistique. Ainsi, des Hollandais servent les Patriot américains de la base turque de Pirinclik. La base américaine d'Incirlik a également reçu des renforts aériens et a servi de point de départ à diverses missions de bombardements au-dessus de l'Irak. Cette aide militaire réclamée par la Turquie fait suite aux menaces irakiennes d'invasion. Même si ces menaces sont exagérées par Ankara, les Alliés ont souhaité donné un signe de reconnaissance fort à la Turquie qui soutient fermement les Alliés depuis le début de la crise, et ce, malgré son opinion publique pro-irakienne.
La prudence de la Chine.
La Chine, contrairement aux Saoudiens, considère comme un "pas positif" les dernières propositions de Bagdad. Pékin, qui s'est abstenu de voter la résolution autorisant le recours à la force contre l'Irak, souhaite en effet montrer sa différence, sans pour autant se couper de l'Occident (le massacre de Tian'anmen étant dans toutes les mémoires). Il n'en va pas de même pour la presse chinoise, qui se montre très hostile à l'encontre des Alliés et plus particulièrement à "l'hégémonie" que les USA tentent d'établir à leur profit à la facveur de la fin de la Guerre froide.
Manifestations contre la guerre.
Plusieurs milliers de personnes défilent contre la guerre du Golfe à San Francisco. Les manifestants réclament "des brocolis, pas des bombes", faisant ainsi allusion à un légume que déteste particulièrement George Bush. Les défilés rassemblent toutes les classes sociales de la ville, essentiellement des étudiants, des écologistes, les minorités noire, hispanique et homosexuelle (qui craint que le coût exorbitant de la guerre ne provoque une diminution des dépenses consacrées à la recherche contre le sida).noles réclament l'arrêt des hostilités dans le Golfe.
Le commandement des forces américaines engagées dans le Golfe confirme l'utilisation de bombes à effet de souffle. Ces bombes seraient destinées à détruire les champs de mines à la frontières du Koweït.
Mikhaïl Gorbatchev demande aux Alliés de ne pas lancer l'offensive terrestre avant la fin de ses entretiens avec le ministre irakien des Affaires étrangères, actuellement à Moscou.
Dans la soirée, un missile SCUD irakien tombe dans la mer, à 100 mètres d'un quai du vaste complexe aéroportuaire d'Al Jubayl, à l'est de l'Arabie Saoudite. Malgré la présence de plusieurs navires ravitailleurs, de stocks de munitions et de centaines de soldats, il n'y a aucune victime et aucun dégât.
Radio-Bagdad annonce à ses concitoyens que l'Irak est prêt pour la confrontation terrestre et dispose d'une réelle supériorité sur ses ennemis. Les médias irakiens appellent également la population de leur pays à une défense acharnée contre les USA , et les masses musulmanes à travers le monde à s'engager au côté de l'Irak dans une guerre sainte.
Le Danemark décide d'octroyer 90 millions de francs (14 millions d’€) à la Grande-Bretagne pour l'aider dans son effort de guerre.
Pour la première fois depuis le début de la guerre, l'Irak lance 2 SCUD vers le sud d'Israël, sans faire de victimes ni de dégâts. Selon Bagdad, la cible viée était la centrale nucléaire de Dimona, dans le désert du Neguev.
Le gouvernement nord-coréen, qui apporte un soutien sans condition à Saddam Hussein, critique vertement la guerre menée par les USA. La crise du Golfe fournit à Kim Il-Jung, le président nord-coréen, une nouvelle occasion de dénoncer la présence de près de 40.000 GI's en Corée du Sud.
L'Arabie Saoudite rejette la proposition irakienne d'un retrait conditionnel du Koweït et décide de poursuivre la guerre.
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