Les troupes irakiennes attaquent la ville saoudienne de Khafji.
Peu avant l'aube, 3 bataillons irakiens (1.500 soldats et 80 chars) pénètrent par surprise le territoire saoudien et entrent dans la ville de Khafji, où se trouve une grande raffinerie de pétrole. S'avançant d'abord tourelle retournée pour donner l'illusion de se rendre, les chars irakiens ont ensuite ouvert le feu. "C'était plutôt affolant, les missiles anti-aériens SAM provoquaient des reflets rouges dans mon cockpit" explique le pilote d'un OV-10 américain qui a repéré la colonne de blindés fonçant vers Khafji. Même si l'état-major allié reconnaît avoir soupçonné une attaque surprise irakienne dans le but de déclencher prématurément l'offensive terrestre, il ne s'attendait pas à une telle contre-attaque irakienne. Quelques instants après cette incursion qui a, d'après Radio-Bagdad, "enfoncé le front des mécréants", des dizaines de blindés saoudiens et qataris foncent vers Khafji, bientôt suivis par l'armada américaine à bord, notamment, d'autocars saoudiens réquisitionnés pour l'occasion. Tous les journalistes sont expulsés de la zone de combats, où de nombreux tirs d'artillerie ont lieu. Alors que dans la journée, un épais nuage de fumée surplombe la ville, les Américains craignant que les Irakiens ne poursuivent leur incursion sur le sol saoudien, prennent position sur la seule route menant à Khafji, ville entourée de marais infranchissables. En cas de difficultés à défendre cet axe, l'état-major allié a déjà prévu de le faire sauter plutôt que de le laisser aux mains des Irakiens... Dans le ciel, les hélicoptères de combat américains Cobra effectuent un ballet incessant, croisant de nombreux hélicoptères sanitaires alliés. Les positions américaines se renforcent dans la journée tout au long de la frontière koweïtienne, pour éviter de nouvelles incursions irakiennes en territoire saoudien. Dans la soirée, alors qu'on ne sait toujours pas qui contrôle réellement la ville, l'état-major américain informe que 5 chars et 15 blindés de transports de troupes irakiens sont toujours stationnés sur place.
Bilan provisoire des pertes irakiennes.
Norman Schwarzkopf dresse un bilan des pertes irakiennes depuis le début du conflit, lors d'une conférence de presse : 54 avions abattus ou cloués au sol ; 45 terrains d'aviation attaqués, dont 9 détruits ; 31 cibles chimiques, nucléaires et biologiques attaquées en 535 sorties, 50% des installations détruites ou endommagées ; 11 dépôts et 3 usines de produits chimiques hors d'usage ; 26 ponts impraticables sur 33 ; 25 dépôts de munitions rasés ; 46 bateaux coulés ; 25% de la capacité de production électrique détruits. Sur mer, les porte-avions ont déclenché 3.500 sorties aériennes et lancé 216 missiles Tomahawk. "Et nous avons d'autres objectifs que je ne dévoilerai pas", a conclu l'homme que les médias du monde entier appellent "l'Ours". Mais durant cette conférence de presse, il a omis de mentionner les dégâts causés aux habitations et les centaines de civils irakiens tués...
Marée noire dans le Golfe.
Selon l'agence de presse officielle iranienne Irna, la marée noire provoquée par les Irakiens aurait stoppé sa progression vers le sud du Golfe. Mais une seconde nappe est repérée par des pilotes d'hélicoptères alliés au large de Mina al-Bakr. Le brut provient, d'après la télévision britannique BBC, d'un terminal situé sur la péninsule de Fao. Pour lutter contre cette nouvelle nappe de pétrole, un tanker norvégien arrive dans le Golfe, bientôt suivi par du matériel envoyé par l'Allemagne, le Japon, et les compagnies pétrolières britanniques.
Les bénéfices records des compagnies pétrolières.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les compagnies pétrolières du monde entier engrengent des bénéfices records grâce à la guerre du Golfe ! Ainsi, la compagnie britannique BP a vu ses bénéfices progresser de 14% en 1990. Les bénéfices des américaines Texaco, Exxon et Chevron ont respectivement progressé de 40%, 42% et 759%! La compagnie française Elf-Aquitaine voit ses bénéfices grimper de 46% à 72% selon les sources, hausse due essentiellement à l'augmentation du prix du baril de pétrole durant les mois qui ont suivi l'invasion du Koweït. Mais face au mécontentement des consommateurs qui payent très cher l'essence en ces temps de guerre, le groupe français décide aujourd'hui de baisser de 8 centimes (0,01 €) le prix du litre de super dans ses 2.000 stations françaises.
L'aviation canadienne en action.
Dans une offensive qui a duré près de 12h, 2 avions CF-18 Hornet canadiens ont détruit une vedette rapide irakienne. "Nous l'avons mise hors d'état de nuire au moment où elle s'apprêtait à tirer un missile Exocet contre un bâtiment de la force multinationale" a expliqué le colonel David Bartram, commandant en second des forces canadiennes dans le Golfe. Plusieurs marins irakiens ont été faits prisonniers à bord de la frégate canadienne Curtis. La coalition estime avoir porté un coup sévère à la marine irakienne.
Clôture du Salon international du jouet de Paris.
A Paris, le Salon international du jouet s'achève. Hormis quelques masques à gaz en plastique ou masques à l'effigie de Saddam Hussein, les fabricants sont restés très sobres en ces temps de guerre. Pour son inauguration, le salon avait prévu une expo "soldats et figurines" avec la collaboration du département jouets du musée des Arts décoratifs. Les visiteurs auraient pu, comme dit la documentation, "découvrir les guerres de 1870, 1914-1918 et la libération de Paris". Mais 2 jours avant l'inauguration du 25 janvier, la direction a préféré remplacé cette exposition jugée mal venue par une expo "ours en peluche à travers les âges". L'Union des femmes françaises, une association proche du Parti communiste, réclame d'ailleurs le retrait de la vente des jouets et des jeux de guerre.
Les autorités israéliennes font arrêter Sari Nusseibeh, intellectuel palestinien proche de l'OLP, qui vivait dans la périphérie de Jerusalem-Est. Selon le ministère israélien de la Défense, il aurait transmis des informations aux services secrets irakiens par l'intermédiaire de l'OLP, notamment quant au point d'impact des SCUD. Washington a condamné cette arrestation.
En visite officielle en Suède, le Chargé d'affaires irakien déclare que son pays n'a pas l'intention de se retirer du Koweït.
La Maison Blanche estime que la guerre devrait coûter au Trésor américain 50 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année.
D'après l'Iran, une frégate irakienne en feu se trouverait dans les eaux territoriales iraniennes. L'équipage a été secouru par les Iraniens.
Dans une interview accordée à la chaîne française Antenne 2 (aujourd'hui France 2), le Premier ministre israélien Yitzak Shamir rejette toute idée de riposte israélienne à de nouvelles attaques irakiennes contre son pays.
A l'issue des entretiens Baker-Bessmertnykh, les USA et l'URSS se disent "prêts à l'instauration d'une paix durable au Moyen-Orient". Cette initiative va bien au-delà de la guerre du Golfe puisqu'ils s'engagent à "promouvoir la paix entre Israël et les pays arabes", après le retrait irakien du Koweït.
200.000 citoyens israéliens manquent de masques à gaz. L'armée aurait omis de faire fabriquer des modèles spéciaux pour les enfants et les religieux barbus.
La CEE annonce une aide de 3,5 milliards de F (550 millions d’€) à 3 pays touchés par la guerre : la Jordanie, la Turquie et l'Egypte.
Bassorah, seconde plus grande ville d'Irak, subit de nouveaux raids alliés dans l'après-midi.
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Pierre Joxe, nouveau ministre français de la Défense : "Le combat dans lequel nous sommes engagés est digne de la France car c'est celui du droit".
David Lévy, ministre israélien des Affaires étrangères : "Nous avons la possibilité de donner à Saddam un coup qu'il n'aura même pas le temps de regretter" (quotidien français Le Figaro).
Mario Buracchia, commandant en chef de la flotte italienne dans le Golfe, est relevé de ses fonctions pour avoir dit qu' "avec un peu de sagesse, on aurait pu éviter tout cela." |
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Hebdomadaire français Nouvel Observateur: le groupe français Bouygues, leader mondial du bâtiment, a construit un des bunkers de Saddam Hussein. Cette information est confirmée par la direction de Bouygues.
Liban : A Beyrouth retentit une faible explosion à proximité de l'ambassade du Koweït. Il n'y a ni victimes ni dégâts.
Sondage SOFRES - L'Express : 68% des Musulmans de France (qui constituent la plus grande communauté musulmane d’Europe avec 5 millions de personnes) sont hostiles à l'intervention des Alliés au Proche-Orient. |
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