samedi 19 janvier 1991


L'aviation alliée effectue 2.500 sorties, soit en moyenne 200 avions alliés en permanence en mission. 3 avions alliés (dont un F-18 Hornet américain et des Tornado britannique et italien) sont abattus. 5 pilotes américains sont portés disparus lors de diverses missions. Selon les Alliés, 3 vedettes et 8 avions irakiens sont détruits. Selon Bagdad, 94 Irakiens sont morts sous les bombardements alliés depuis le 17 janvier. Plus de 100 avions alliés auraient été abattus, et 7 pilotes alliés sont capturés par les Irakiens.

Nouvelle alerte aux SCUD en Israël.
L'armée israélienne met la ville de Jérusalem en état d'alerte à la suite d'une explosion vebs 2h50 GMT. Il s'agit de la 4ème alerte cette nuid, après 3 fausses alertes. 3 SCUDirakiens (11 d'après Radio-Bagdad) s'abattent peu après sur un gymnase et un local industriel à Tel-Aviv. Un des SCUD est tombé à moins de 50 mètres d'une station-essence, sans exploser. Les explosions font 16 blessés (dont 10 conduits à l'hôpital Yicvhilov) d'après le gouvernement israélien, 30 d'après la chaîne américaine CNN. 2 Israéliens ont également succombé des suites d'une mauvaise utilisation de leurs masques à gaz. L'alerte ne sera levée qu'à l'aube. Un message des autorités demande également aux Israéliens collectionneurs de souvenirs de rapporter les débris de SCUD qu'ils ont ramassés sur les lieux des impacts pour qu'ils puissent être analysés. Les autorités souhaitent en effet se prémunir d'une attaque chimique tant redoutée. Le général Nahman Shay, porte-parole militaire, et le général Yaacov Lapidoth, conseiller du ministère de la Défense pour la protection de la population civile expliquent : "Nous devons nous attendre à de nouveaux tirs de missiles, peut-être même à tête chimique. Et c'est pourquoi nous ne pouvons prendre aucun risque pour la population". Avi Pazner, porte-parole du gouvernement israélien, menace de nouveau Saddam Hussein de violentes représailles : "Nous allons répliquer et nous déciderons comment, où et quand". Pour cela, le gouvernement a l'entier soutien de sa population : selon un sondage, 99% des Israéliens sont favorables à une riposte israélienne contre l'Irak ! L'aviation israélienne prévoit déjà de contourner, avec de gros risques, la Jordanie en survolant l'Arabie Saoudite pour aller bombarder l'ouest de l'Irak où se trouvent probablement 25 rampes mobiles de lancement de SCUD...

Washington réagit aux tirs de SCUD contre Israël.
Les conseillers de George Bush réveillent le Président des USA, chose rarissime, pour un briefing d'urgence suite aux bombardements irakiens sur Israël. Un 2ème briefing aura lieu plus tard dans la journée pour organiser le déploiement des missiles anti-missiles Patriot en Israël dans le but de contrer les SCUD irakiens. Un pont aérien entre l'Allemagne, les USA et Israël est donc organisé par pusieurs dizaines d'avions C-5 Galaxy, un avion atterrissant toutes les 15 minutes en Israël. Cest le plus grand pont aérien entre les USA et Israël depuis la guerre du Kippour en 1973. Des instructeurs américains accompagnent ce matériel. C'est la 1ère fois depuis la création de l'Etat hébreu en 1948 que des soldats américains vont être chargés d'assurer sa défense.

L'attaque contre Israël vue de Syrie.
Le président syrien Hafez el-Assad choisit son camp : les USA. Ce qui devrait lui permettre d'avoir les mains libres au Liban, la Syrie occepant illégalement le nord du Liban depuis 1975. D'après le quodidien du parti au pouvoir, les bombardements sur Israël sont "susceptibles de provoquer la guerre et de développer le nationalisme et de jeter le monde arabe dans la fournaise." Point de vue partagé par Mohammed Salmane, ministre syrien de l'Information qui estime que "ce n'est pas en tirant quelques missiles contre Israël, que Saddam Hussein forcera (la Syrie) à entrer en guerre". Cette opinion n'est pas partagée par ce que les journalistes appellent "l'homme de la rue". En effet, dans leur grande majorité les Syriens seraient favorables à une guerre au côté de l'Irak contre Israël. Mais pour ne pas faire ombrage aux décisions du gouvernement, les interviews du Syrien lambda dans la rue par la presse internationale sont désormais interdites. "Que voulez-vous qu'ils vous répondent ? questionne Mohammad Salmane aux journalistes indignés. Il n'y a pas de position officielle. Vous allez embarrasser les gens, c'est tout".

L'attaque contre Israël vue de Jordanie.
Le roi Hussein de Jordanie met en garde Israël contre des représailles à l'encontre de l'Irak. "Nous ne permettrons à personne de survoler notre ciel, à personne de traverser nos frontières" dit-il. Le gouvernement jordanien semble déjà se préparer à la guerre contre Israël. Mais le Secrétaire d'Etat américain James Baker suggère à la Jordanie qu'elle a intérêt "à être du côté des vainqueurs à l'issue du conflit"...

La guerre vue d'Egypte.
Prudence officielle en Egypte. Alors que la population se rangera du côté des Irakiens en cas d'entrée en guerre d'Israël, le gouvernement de Moubarak reste prudent, tiraillé entre sa participation militaire aux côtés des Alliés et sa population opposée à la guerre contre l'Irak... En fait, l'inquiétude principale des autorités est le terrorisme. C'est pourquoi des hommes-grenouilles patrouillent sans relâche dans le canal de Suez. On craint en effet qu'un bateau ne mouille des mines ou, pire, qu'il se saborde dans le canal, paralysant ainsi le trafic pour de longs mois. Récemment, l'accès à la voie d'eau internationale a été refusé à un navire battant pavillon panaméen et chargé de ciment. On ignorait qui l'avait affrété. La population, elle, garde son calme même si la surveillance des bâtiments publics a été renforcée. Le risque d'attentats a également contraint les autorités à fermer les 3 principaux musées du Caire et à restreindre les accès des touristes aux grands sites archéologiques, comme les pyramides, le Sphinx et les colosses d'Abou Simhel. Les sacs à main des rares touristes sont systématiquement fouillés et les sacs à dos proscrits.

L'attaque contre Israël vue d'Arabie Saoudite.
L'Arabie Saoudite appelle Israël à la retenue après les bombardements irakiens sur Tel-Aviv et Haïfa et rejette l'idée de "laxisme de la part du gouvernement saoudien." "Nous appliquons le réglement international pour faire respecter notre souveraineté" affirme le gouvernement, rejettant ainsi toute idée de survol du ciel saoudien par des avions israéliens.

La guerre vue d'Algérie.
Les autorités algériennes explusent une dizaine de journalistes occidentaux jugés susceptibles de provoquer des désordres de l'ordre poublic. Au même moment, des manifestations contre la guerre rassemblent à l'appel du FIS (Front Islamique du Salut) des dizaines de milliers de personnes, dont une majorité de jeunes qui scandent en choeur: "Mitterrand, t'es trop vieux pour jouer à Rambo".

Jean-Pierre Chevènement dans le Golfe.
De retour de leur 3ème mission (la destruction d'un dépôt de munitions irakien à Ras al-Kulayah, au Sud-Est de Koweït-City ; un avion français a été légèrement touché par la DCA irakienne), les pilotes français sont accueillis à leur descente d'avion par Jean-Pierre Chevènement. Le ministre français de la Défense débute une visite de 2 jours à Al-Ahsa où est basée l'aviation française. Son arrivée a été perturbée, 3 minutes à peine après l'atterrisage de son Falcon, par une (fausse) alerte chimique avec obligation de revêtir les combinaisons de protection SP3 et de gagner les abris : "Attention, attention, préavis d'attaque de missiles. Mettez le masque" répétaient les hauts-parleurs. Le ministre fut contraint de se réfugier dans un mobil-home (mieux à-même de le protéger des gaz) et d'enfiler, avec difficultés et loin des objectifs des journalistes, son masque à gaz. "A l'école, je n'étais déjà pas doué pour les travaux manuels, et bien meilleur en grec ou en latin" a expliqué Chevènement. Une fois l'alerte terminée, il est allé saluer les pilotes français de retour de mission : " Je suis venu vous apporter le salut le la France" leur a dit le ministre. "Tout le pays doit être avec nos soldats. Ce sont les meilleurs fils de la France. On peut être fier d'eux" a-t-il ensuite expliqué à la presse. Et d'ajouter : "Cette guerre risque d'être celle du missile et du couteau, celle de la technologie et de l'archaïsme (...). Je crois qu'il ne faut pas faire la guerre, mais lorsqu'on y est, il faut la gagner le plus vite possible". Chevènement est ensuite allé s'enquérir du sort des pilotes français touchés par la DCA irakienne et, commentant les blessures d'un pilote français touché au 1er jour de guerre, le ministre de la Défense a confié : "La guerre est cruelle..."

Interview de Jean-Pierre Chevènement sur Antenne 2 : le risque d'une attaque chimique.
Interviewé par la télévision française, Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la Défense explique que "c'est très banal les alertes de SCUD plusieurs fois par jour (...) L'alerte est donnée dans un périmètre de 1.200 km de diamètre (...) Pas encore un seul mort." Malgré cet enthousiasme affiché, Chevènement ne cache pas que "l'arme chimique est une arme psychologique redoutable..." Elle pourrait être utilisée car, selon lui, "c'est le réflexe d'une bête traquée", d'autant plus que "l e potentiel irakien est éprouvé mais pas détruit..." "La région est un baril de poudre..." ajoute encore Chevènement qui souhaite prendre "une vue large du problème, pas seulement militaire". Tout en rappelant que "l'objectif (de la France) est la libération du Koweit", le ministre ne s 'interdit pas de faire intervenir l'armée française en Irak. Cependant, "il vaut mieux terminer la guerre vite". Il termine en démentant la perte d'un Mirage 2000 français, comme l'avait annoncé CNN, et en précisant : " La France doit penser à l'après-guerre, aux exigences de la paix, même si les soldats doivent intervenir demain ".

Offensive aérienne des Alliés : un bilan mitigé.
Le Pentagone révèle que l'armée de l'air irakienne pourrait être presque intacte. Sur les 700 appareils dont dispose l'Irak, les Américains ne confirment la destruction que de 11 avions et de 10 lanceurs mobiles de SCUD. Côté allié, on reconnaît la perte de 8 avions et 14 pilotes sont portés disparus (7 Américains, 4 Britanniques, 2 Italiens et 1 Koweïtien). Selon le colonel David Sawyer, commandant du 32ème escadron tactique de chasse, les A-10 américains ont déjà détruit 8 missiles SCUD irakiens. Cela n'empêche pas l'US Navy de poursuivre ses missions. Alors que 216 missiles Tomahawk ont déjà été tirés, des attaques pour la conquête de 9 plate-formes pétrolières au large des côtes koweïtiennes se sont succédées toute la journée. Elles ont été appuyées par des hélicoptères Apache. Des raids de F-111 américains décollant de Turquie ont également lieu au nord de l'Irak.

La guerre vue d'Iran.
Des parlementaires réclament la guerre sainte lors d'une session extraordinaire du parlement iranien. Le Conseil Suprême de la Sécurité Nationale met en garde Israël de toute riposte contre l'Irak, mais ne donne pas suite aux demandes d'engagement militaire dans le conflit. C'est une façon, pour les autorités iraniennes, de rester neutre dans le conflit sans pour autant se couper des fondamentalistes religieux du pays.

La France redoute des attentats.
Alors que les fausses alertes à la bombe se multiplient en France (la Gare Saint-Lazare a été évacuée cet après-midi à la suite d'un appel anonyme), les autorités annoncent un renforcement de la sécurité sur tout le territoire français. Le plan Vigipirate entame sa 2ème phase. L'Elysée, les ministères de la Défense, de l'Intérieur, les ambassades des USA et de Grande-Bretagne sont placées sous très haute surveillance. Plus de 2.500 gendarmes et CRS sont réquisitionnés pour la surveillance des gares parisiennes et des aéroports. Policiers et gendarmes sont désormais obligés de porter leur gilet pare-balles. Chez Air France, les bagages de soute sont contrôlés depuis quelques jours. "Les comptoirs d'enregistrement ont été isolés par une cloison et des portes" explique-t-on à Roissy. Chez Air Inter, l'heure limite de l'enregistrement des passagers passe de 15 à 30 minutes avant l'embarquement. Une pièce d'identité est exigée quelque soit la destination. Le métro est quadrillé et la SNCF a retiré depuis déjà 5 jours toutes les poubelles de ses gares. La surveillance des trains s'effectue par des agents en civils. Le nombre des vigiles est renforcé dans tous les grands magasins, la fouille des sacs et des blousons devient systématique. A EDF, le fonctionnement des télésurveillances de toutes les centrales nucléaires a été vérifié. Les réseaux de distribution d'eau aussi sont l'objet de toutes les attentions, comme à Marseille où la SEM (Société des Eaux de Marseille) et la SCP (Société du Canal de Provence) redoutent un empoisonnement de l'eau potable. Et face à la hausse de ventes d'armes à feu provoquée par la guerre (une armurerie de Saint-Etienne a vu ses ventes progresser de 500%), les risques d'attentats et d'affrontements intercommunautaires, la préfecture de Meurthe-et-Moselle en interdit le commerce, et le Ministère de l'Intérieur suspend les délivrances de port d'arme. Quant au Quai d'Orsay, il annonce que désormais toute personne ayant la nationalité irakienne ne pourra plus entrer sur le sol français.

La vie sous les bombes en Israël.
Depuis la 1ère salve de missiles irakiens lancée sur Tel-Aviv et Haïfa, les Israéliens ont dû s'organiser pour se préparer aux prochaines attaques. Ainsi, beaucoup de Juifs orthodoxes se sont résignés à couper leur barbe : les masques à gaz, pour être efficaces, doivent parfaitement adhérer au visage. Un décret spécial du Rabbinat leur a également permis d'allumer les postes radio le jour du sabbat. Quelques juifs orthodoxes ont tout de même décidé aujourd'hui de se consacrer comme à leur habitude à la prière et à la lecture des textes sacrés. Consternés de trouver les synagogues fermées, ils se sont hâtés de retourner chez eux, châle de prière sous le bras et masque à gaz à la main...

L'Irak expulse tous les journalistes.
Les journalistes étrangers, jugés indésirables, quittent la capitale irakienne pour Riyad. Les autorités irakiennes ont en effet décidé d'expulser les journalistes étrangers de leur territoire. Les envoyés spéciaux de la presse mondiale regagnent donc la capitale saoudienne, après avoir reçu l'ordre de laisser leur matériel en Irak. Certains en Occident estiment qu'il s'agit, pour les Irakiens, de taire les dégâts considérables que provoquent les bombardements alliés. Et les témoignages des correspondants de guerre deviennent précieux pour connaître la vie quotidienne des Irakiens sous les bombes. Selon un journaliste de la télévision américaine CBS, "la population de Bagdad est en état de choc" à cause de l'offensive aérienne des Alliés. Un reporter du quotidien britannique The Independent précise : "Dans les rues, les soldats, les réservistes, tentent de réquisitionner des véhicules pour leurs unités. Un Palestinien a déclaré que, dans sa rue, tout le monde a fui, à l'exception de 3 vieilles femmes". Seule une équipe de CNN est encore tolérée en Irak. Elle est chargée de recueillir, seule, des informations au nom des média du monde entier. Les autorités irakiennes expliquent cette mise à l'écart de la presse mondiale par le fait que "les conditions ne sont pas adéquates" pour rester en Irak. De quoi favoriser la diffusion de la propagande irakienne sur le terrain, et le contrôle des informations à destination de l'Occident...

Livraison de préservatifs pour l'US Army.
Une Américaine a obtenu de la société Safetex Corporation en Virginie qu'elle fasse parvenir à son mari, soldat dans le Golfe, ainsi qu'à ses compagnons, plus d'un millier de préservatifs. Ces bouts de latex ne sont bien sûr pas destinés à l'usage qu'on en fait habituellement. Ils sont destinés à servir de protection au canon des fusils des GI's contre le sable qui pourrait en gripper le mécanisme.

La France doit-elle attaquer l'Irak ?
Les débats font rage dans l'Hexagone concernant le rôle de l'aviation française dans le conflit. Pour l'instant, les pilotes français étaient chargés de bombarder des sites militaires au Koweït uniquement, comme l'avaient promis les autorités françaises. Mais faut-il également bombarder l'Irak, comme le recommandent les Alliés ? Dans la classe politique, les critiques sont sévères contre la tactique militaire de la France. La France se comporte comme "un allié à temps partiel" estime Jean-François Deniau. Valéry Giscard d'Estaing, ancien président, se demande s'il est "légitime de frappé l'agressé et non l'agresseur", et demande comment les Français auraient réagi en 1944 si les Américains s'étaient contentés de bombarder la France en épargnant l'Allemagne... Pour Gérard Longuet, président du RPR : "Un engagement conditionnel, limité au seul Koweït, est incompréhensible, inefficace et inacceptable. Si nos alliés n'avaient pas frappé au coeur de l'arsenal irakien, nos soldats seraient aujourd'hui très gravement menacés". Ces critiques semblent porter leur fruit. Le ministre da la Défense, jusqu'à présent farouchement opposé à une intervention militaire de la France en Irak, explIque désormais : "On ne peut pas s'interdire tout ce qui contribuerait à libérer le Koweït"...

En bref :
   

Le secrétaire américain à la Défense Dick Cheney autorise le rappel de 200.000 réservistes supplémentaires, et annonce que, désormais, 181 avions civils contre 29 auparavant peuvent être réquisitionnés par l'armée. De son côté, George Bush autorise la CIA à participer à la campagne psychologique de déstabilisation de Saddam Hussein lancée par le Pentagone avec l'aide d'opposants irakiens en exil. Quant au Pentagone, il demande aux familles de GI's stationnés dans le Golfe de ne plus expédier de colis en Arabie Saoudite, la priorité étant donnée au matériel militaire et aux munitions.

Les bombardements se poursuivent sans relâche sur l'Irak. Selon certaines sources américaines, Bagdad serait désormais privée d'eau et d'électricité et il n'y aurait quasiment plus de téléphone. Un épais nuage de fumée noire surplombe le Koweït. Des installations pétrolières seraient en feu à 50 km de Koweït-City, sans que l'on sache si ces feux sont dus aux Irakiens, pour empêcher les bombardements alliés, ou aux bombardements intensifs des Alliés,

D'après les autorités libyennes, un million de personnes défilent à Tripoli pour réclamer l'arrêt de la guerre contre l'Irak et l'autodétermination du peuple palestinien.

Dans le désert irakien, l'aviation britannique bombarde des rampes de lancement de SCUD dont les bases mobiles n'avaient pas été détectées auparavant.

Les Américains ont lancé une opération militaire contre 9 plates-formes pétrolières au large du Koweït, sur lesquelles étaient installées des batteries de DCA irakiennes. La frégate USS Nicholas est également intervenue, appuyée par des hélicoptères. L'opération est un succès : 12 soldats irakiens se sont rendus aux GI's.

Le correspondant de CNN en Algérie affirme que les autorités algériennes appellent tous les pays arabes à rompre leurs relations diplomatiques avec les pays arabes de la coaltion.

D'après la radio française RMC, les capitales européennes expulsent de nombreux employés de leur ambassade d'Irak. La France expulse 13 personnes pour des raisons de sécurité, les autorités craignant un rôle actif des services secrets irakiens sur le sol européen.

Selon le général Maurice Schmitt, chef d'état-major de l'armée française, Saddam Hussein disposerait toujours d'une trentaine de lanceurs mobiles de SCUD. Le conflit pourrait, d'après lui, encore durer "2 à 3 mois".

Alors qu'une alerte chimique est déclenchée à l'état-major français, 3 missiles sol-air de défense aérienne sont tirés depuis Riyad.

Correspondante depuis longtemps de la radio française RFI au Maroc, Farida Moha, de nationalité marocaine, a été priée par les autorités du pays de provisoirement cesser sa collaboration avec la radio française.

Le roi du Maroc, Hassan II, propose à Saddam Hussein l'envoi d'une force d'interposition maghrébine au Koweït. L'Irak ne répond pas à cette demande.


Conséquence de la guerre du Golfe : les ventes de voitures neuves se sont effondrées de 20% en l'espace d'une semaine en France.

Les autorités de Malaisie proposent que les villes saintes de La Mecque et Médine soient déclarées villes ouvertes afin d'éviter qu'elles ne deviennent des cibles militaires.

Une société lyonnaise d'édition a diffusé une cassette vidéo comprenant 9 chansons d'un artiste algérien. L'une d'elles, "Vas-y, fonce, Saddam", a provoqué l'émoi des autorités françaises et du tribunal de Lyon...

Face à la guerre du Golfe, le monde de l'aéronautique est en grande difficulté : la compagnie américaine Eastearn Airlines met la clé sous la porte. Le dernier vol a lieu cette nuit, les 18.000 employés sont licenciés. Le constructeur américain Boeing annonce également 2.000 suppressions d'emplois.

Le quotidien japonais Yomiuri Shimbun révèle que le Japon va augmenter de 5 milliards de dollars sa contribution financière à la guerre du Golfe.

Dieu est grand, et Saddam, son porte-drapeau, se bat pour venger la dignité arabe bafouée. Mais Dieu lui donnera la victoire. Il faut s'enrôler dans son armée pour châtier Bush, Major, Mitterrand et le roi Fahd, coupables d'un engagement aveugle aux côtés d'Israël. A Alger comme à Amman, Rabat ou Le Caire, la foule est descendue dans la rue pour crier son soutien à Saddam Hussein, seul contre 29 pays, coalisés pour l'écraser...

La 1ère division de Marines essuie 25 salves d'artillerie et 12 volées de missiles venus des lignes irakiennes, sans faire de victime.

Ils ont dit :
 
Lu dans la presse :

Les dirigeants de l'OLP lancent un appel au Conseil de sécurité de l'ONU, lui demandant d'arrêter "le plan américain visant à détruire l'Irak".
Général Norman Schwarzkopf, commandant en chef des forces coalisées : "Les SCUD mobiles sont aussi difficiles à trouver qu'une épingle dans une botte de foin".
Ayatollah Khalkhali, haut dignitaire du régime iranien, veut "entrer en guerre contre l'Amérique pour empêcher que le peuple irakien ne soit piétiné".
Danny Naveh, porte-parole du ministère israélien de la Défense : "Toute réaction israélienne doit tenir compted'une intervention militaire américaine dans la région".
Hassan II, roidu Maroc, propose à Saddam Hussein "l'envoi de contingents des armées des pays frères du Grand Maghreb arabe pour y remplacer la valeureuse armée irakienne".
Jean-Edern Hallier, écrivain et philosophe français : "Cette guerre pour soutenir les émirs fainéants est abjecte".
Ovadia Sofer, ambassadeur israélien en France : "Israël exercera son droit de légitime défense"(Télévision française FR3).

 

Attentats :

France : Un cocktail Molotov est lancé depuis une voiture immatriculée en Allemagne contre un magasin israélite de Kremlin-Bicêtre (94).
France : 3 véhicules, appartenant à des Juifs, sont incendiés par des inconnus au Blanc-Mesnil (93).

 

Sondages :

Selon les premiers sondages depuis le lancement des hostilités, 67% des Français d'après Le Figaro et 69% des Français d'après Libération, rassurés par la supériorité technologique et militaire des Alliés, approuvent la guerre contre l'Irak. 75% des Français soutiennent François Mitterrand dans son action dans la guerre du Golfe, et 53% souhaitent une intervention importante et décisive de la France. Pour 54% des Français, la raison principale de cette guerre est le pétrole.

 

 

 

Quotidien américain Los Angeles Times : "Les protestations courantes sont le produit non pas d'une nation divisée mais d'une société qui croit suffisamment en elle pour adapter ses différentes vues politiques, même en période de crise. Nous sommes précisément ce genre de société".
Quotidien algérien Al Chaab, organe du FLN au pouvoir : Les Etats arabes "doivent immédiatement entrer en guerre et mettre leur potentiel politique, militaire et économique à la disposition de Saddam Hussein".
Quotidien américain San Francisco Chronicle : "Même après la fin des combats en Irak, il ne peut y avoir aucune paix tant que la sécurité d'Israël est menacée, le destin des Palestiniens n'est toujours pas réglé et le terrorisme persiste en Syrie, en Iran et en Libye".
Quotidien américain Detroit Free Press : "Finalement, la guerre du Golfe a pu faire du Moyen-Orient un endroit moins dangereux. Mais elle pourrait également avoir l'effet inverse, si le nouvel ordre mondial se heurte à un manque de confiance envers les réponses militaires aux problèmes politiques".
Presse syrienne : La Syrie participe à la coalition internationale. La presse officielle prend donc position contre les bombardements irakiens sur Israël.
Quotidien américain Washington Post : "Le point des attaques aériennes - et de leur promesse - qui doivent affaiblir fatalement la capacité irakienne de conclure une offensive au sol efficace ou même d'en ressentir le besoin. Un avis - au sujet de la sage tentative d'éviter une guerre au sol dans un tel environnement - jugé toujours bon".
Presse tunisienne : Les médias se réjouissent des tirs de missiles irakiens sur Israël : "Fierté des Tunisiens à la suite de la performance irakienne" titre le principal quotidien de Tunis.
Quotidien américain Tulsa World: "Partout des Américains sont autorisés à se livrer à un moment de fierté hez les hommes et les femmes des forces armées américaines qui font leur travail avec un tel courage et une telle compétence".
Quotidien américain San Francisco Chronicle : "Aucun ordre mondial ne sera établi sur les bases de l'humiliation, de la haine et de la division. Dans l'intérêt de nos enfants, espérons que nos méthodes pour rechercher de nouveaux et dignes objectifs n'empoisonnent pas notre futur..."
Lequotidien algérien El-Moudjahid accuse les médias occidentaux, et plus particulièrement français, d'être "d'obédience juive".
Quotidien américain The Times : "La guerre moderne a lieu, une chose ni héroïque ni mécanique. Cela ne signifie pas que le courage n'est plus exigé des hommes dans la bataille, mais que les destructions provoquées par la guerre sont trop importantes et les moyens des les donner trop technologiques pour que l'héroïsme individuel pèse lourd dans la balance".

Chronologie des événements - janvier 1991

Les places financières s'effondrent, l'inquiétude des populations et le prix de l'essence augmentent. L'Occident redoute des attaques terroristes en cas de conflit. Le tourisme international est paralysé, les compagnies aériennes en pâtissent. A Genève a lieu la rencontre de la dernière chance entre Tarek Aziz et James Baker. C'est l'échec : l'Irak menace Israël, l'Amérique menace l'Irak...

Les pacifistes du monde entier se mobilisent. A Bagdad, les ambassades ferment les unes après les autres, et en Israël, la population s'équipe en masques à gaz. Sur toutes les télévisions, le compte à rebours est enclenché. Et l'ultimatum de l'ONU expire... Le Parlement français vote pour la guerre. Les journalistes venus du monde entier s'entassent dans les hôtels de Riyad où les exercices d'alerte s'enchaînent.

En direct sur CNN, l'aviation américaine lance l'opération Tempête du désert. L'Irak riposte en lançant des missiles sur l'Arabie Saoudite et Israël. Le monde entier incite l'Etat hébreu à ne pas riposter. Une attaque israélienne contre l'Irak provoquerait la fin de la coalition arabo-occidentale. Capturés par les troupes irakiennes, 7 pilotes alliés sont exhibés sur Radio-Bagdad.

En plein conflit, Saddam Hussein accorde une interview à CNN. Alors que l'Irak est bombardé sans relâche, l'aviation irakienne trouve refuge en Iran.
Les Irakiens provoqueraient une marée noire dans le Golfe pour éviter un débarquement allié au Koweït. Les troupes terrestres irakiennes passent à l'attaque en Arabie Saoudite. La contre-offensive alliée est importante. Après 2 jours de combats acharnés, l'armée irakienne subit un lourd revers.

 

février 1991

Galerie de photos
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En vidéo


Israël bombardé par l'Irak (24  minutes)
Les médias soumis à la censure militaire
Interview de l'ambassadeur d'Israël en France
FR3 - Journal de 19h30 - 19 janvier 1991


Fermeture des programmes : Télétexte spécial Golfe - (9 minutes)
BRT TV1 - Télévision belge (extrait en flamand)- 19 janvier 1991


Nouvelle alerte aux SCUD en Israël (56 minutes)
Antenne 2 - Télématin "spécial Golfe" (extrait) - 19 janvier 1991


Bombardements sur l'Irak et Israël (8 minutes)
La Cinq - Edition spéciale à 12h45 (extrait) - 19 janvier 1991


Bombardements sur l'Irak et Israël (8 minutes)
Antenne 2 - Edition spéciale à 12h30 (extrait) - 19 janvier 1991


Journal de Les Nuls : la guerre de le Golfe (40 minutes)
Canal+  - 22h - 19 janvier 1991


Les ambassadeurs d'Israël, d'Arabie Saoudite, du Koweït et de Tunisie
en France (20 minutes)
TF1  - Edition spéciale à 19h15 (extrait) - 19 janvier 1991


Le général Roquejoffre, à la tête de la Division Daguet (1 minute)
TF1  - Journal de 20h (extrait) - 19 janvier 1991 (date incertaine)


3ème jour de guerre (21 minutes)
La Cinq - Edition spéciale à 23h30 (extrait) - 19 janvier 1991


Nouvelle alerte aux SCUD en Israël (3 minutes)
ABC - Télévision américaine (extrait en anglais) - 19 janvier 1991


Les rampes de lancement de SCUD sont la priorité des Alliés - (7 minutes)
ITN - Télévision britannique (extrait en anglais) - 19 janvier 1991


L'artillerie britannique en action (3 minutes)
ITN - Télévision britannique (extrait en anglais) - 19 janvier 1991


L'armée de l'air britannique (2 minutes)
TVNZ - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 19 janvier 1991


L'armée britannique en action (4 minutes)
TVNZ - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 19 janvier 1991


Edition spéciale : des SCUD sur Israël (6 minutes)
TV3 - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 19 janvier 1991


Premières images infra-rouges de bombardements sur l'Irak - (4 minutes)
TVNZ - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais)  - 19 janvier 1991


Edition spéciale : bombardements sur Israël (14 minutes)
ITN - Télévision britannique (extrait en anglais) - 19 janvier 1991


Edition spéciale dans la soirée (19 minutes)
ZDF - Télévision allemande (extrait en allemand) - 19 janiver 1991


L'islam et le Coran (53 minutes)
Antenne 2 - Bouillon de Culture - 19 janvier 1991