vendredi 11 janvier 1991

James Baker rend visite aux GI's en Arabie Saoudite.
Le Secrétaire d'Etat américain James Baker est en tournée au Moyen-Orient. Avant de rendre visite demain au roi Hussein de Jordanie, il se rend aujourd'hui en Arabie Saoudite pour y rencontrer les soldats américains. "Tous les efforts pour annuler ou reculer l'ultimatum seraient vains" a-t-il tenu à préciser lors d'une conférence de presse. Et de conclure : "nous franchirons le Rubicon mardi à minuit" (heure de l'expiration de l'ultimatum).

Rencontre Perez de Cuellar - Hussein de Jordanie à Amman.
Javier Perez de Cuellar, Secrétaire général de l'ONU se rend en visite officielle à Amman pour y rencontrer le roi Hussein de Jordanie dans le but de préparer son ultime entretien prévu demain avec Saddam Hussein. Perez de Cuellar avoue au Roi lors de cette rencontre qu'il n'est "porteur d'aucune nouvelle proposition" pour l'Irak, mais qu'il partira à Bagdad "confiant".

Les débats s'intensifient au Congrès américain.
Fait surprenant, dans leur majorité, les sénateurs et les députés sont opposés à la guerre. Cependant, comme le rappelle l'un d'entre eux à la tribune, pacifiste convaincu, un vote en faveur de l'engagement des USA dans la guerre montrera à Saddam Hussein la détermination des Américains dans leur volonté de voir le Koweït de nouveau entre les mains des Koweïtiens. De nombreux manifestants pacifistes troubleront quelques instants ces débats aux cris de "No war for oil" (pas de guerre pour du pétrole).

En bref :
   

La frégate La Motte-Picquet et le navire atelier Jules Verne de la marine française évacuent de Somalie des ressortissants français et djiboutiens, ainsi que des employés du CICR..

Ils ont dit :
 
Attentat :

Le grand mufti de Jérusalem appelle Saddam Hussein à "épargner les Musulmans d'Israël" et les Palestiniens en cas de conflit.
Général Germanos, commandant le SIRPA (service de presse des armées françaises) : "Nous n'avons pas l'intention de faire appel à des réservistes" en cas de conflit.
Edward Luttwak, historien et ancien conseiller du président Reagan : "Les hommes de main irakiens, à travers l'Europe, avec ou sans couverture diplomatique officielle, préparent leurs propres actions terroristes qui auront une ampleur jamais vue, avec en particulier l'emploi d'armes biologiques, notamment du type anthrax" (Quotidien français Le Figaro).

 

France : Lors du 13ème Paris - Dakar, un homme s'interpose sur la piste pour stopper le camion d'assistance Citroën n°558, tandis qu'un autre ouvre le feu avec son pistolet. Charles Cabane, pilote, est tué sur le coup. Les responsables du rallye international hésite à poursuivre la course, d'autant plus que le conflit dans le Golfe n'est pas encore commencé.

 

Lu dans la presse :

Quotidien américain New York Times : Il "a approuvé l’opération Bouclier du Désert dès son début, c'est-à-dire le déploiement par le Président Georges Bush d’une force multinationale destinée à défendre l’Arabie Saoudite. Nous avons approuvé l’embargo international qui, chaque jour, fait payer au Président Saddam Hussein son agression du Koweït et affaiblit progressivement son potentielle militaire. (...) Nous ne repoussons pas non plus l’idée qu’il y ait finalement une guerre… (...) Mais ces circonstances ne sont pas en ce moment réunies".

 

Chronologie des événements - janvier 1991

Les places financières s'effondrent, l'inquiétude des populations et le prix de l'essence augmentent. L'Occident redoute des attaques terroristes en cas de conflit. Le tourisme international est paralysé, les compagnies aériennes en pâtissent. A Genève a lieu la rencontre de la dernière chance entre Tarek Aziz et James Baker. C'est l'échec : l'Irak menace Israël, l'Amérique menace l'Irak...

Les pacifistes du monde entier se mobilisent. A Bagdad, les ambassades ferment les unes après les autres, et en Israël, la population s'équipe en masques à gaz. Sur toutes les télévisions, le compte à rebours est enclenché. Et l'ultimatum de l'ONU expire... Le Parlement français vote pour la guerre. Les journalistes venus du monde entier s'entassent dans les hôtels de Riyad où les exercices d'alerte s'enchaînent.

En direct sur CNN, l'aviation américaine lance l'opération Tempête du désert. L'Irak riposte en lançant des missiles sur l'Arabie Saoudite et Israël. Le monde entier incite l'Etat hébreu à ne pas riposter. Une attaque israélienne contre l'Irak provoquerait la fin de la coalition arabo-occidentale. Capturés par les troupes irakiennes, 7 pilotes alliés sont exhibés sur Radio-Bagdad.

En plein conflit, Saddam Hussein accorde une interview à CNN. Alors que l'Irak est bombardé sans relâche, l'aviation irakienne trouve refuge en Iran.
Les Irakiens provoqueraient une marée noire dans le Golfe pour éviter un débarquement allié au Koweït. Les troupes terrestres irakiennes passent à l'attaque en Arabie Saoudite. La contre-offensive alliée est importante. Après 2 jours de combats acharnés, l'armée irakienne subit un lourd revers.

 

février 1991

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En vidéo


Le secrétaire général de l'ONU en tournée (27 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 11 janvier 1991