vendredi 18 janvier 1991


Suite au mauvais temps, les forces alliées effectuent 807 sorties au lieu des 3.000 sorties prévues. 5 avions alliés et 10 avions irakiens sont abattus. D'après l'Irak, 22 avions alliés ont été abattus et plusieurs pilotes capturés.

Et depuis le début des hostilités :
- L'aviation alliée a effectué 3.800 missions
- Les alliés ont perdu 11 appareils (5 américains, 4 britanniques, 1 italien et 1 koweïtien)
- Dans le camp des Alliés, 5 pilotes alliés sont portés disparus.
- Selon Bagdad, 94 Irakiens sont morts sous les bombardements alliés et plus de 100 avions alliés auraient été abattus.


Première alerte aux SCUD en Israël.
La chaîne de télévision américaine CBS annonce qu'une explosion vient de retentir à Tel-Aviv, rapidement suivie d'une seconde. Il est 1h10 en Israël. Les sirènes retentissent. Pour la première fois depuis la guerre du Kippour en 1973, Israël est de nouveau attaqué. 3 missiles irakiens sur 8 lancés frappent Tel-Aviv et Haïfa, faisant 12 blessés légers et d'importants dégâts. Selon certaines sources arabes, 10 missiles auraient explosé dans tout l'Etat hébreu, dont 2 à Haïfa et un à Safed. Dès 2h du matin, des avions de chasse israéliens patrouillaient dans le ciel de Jerusalem. Les Israéliens ont reçu pour consigne de mettre leur masque à gaz, la radio israélienne répétant sans cesse : "Une attaque aux missiles est en cours. Personne ne doit descendre aux abris. Enfermez vous dans une chambre isolée et mettez vos masques à gaz." Conséquence : une femme et ses 2 filles (dont l'une âgée de 3 ans) sont mortes des suites d'une mauvaise utilisation de leur masque à gaz. James Baker, secrétaire d'Etat américain, tente de rassurer les Israéliens en déclarant que les USA vont détruire les rampes de missiles irakiens désormais considérés comme un objectif prioritaire.

Craignant une riposte israélienne aux tirs de SCUD irakiens, la Jordanie s'empresse de préciser que les missiles irakiens lancés sur l'Etat hébreu étaient équipés de charges conventionnelles.

Peu après le bombardement sur Israël, la télévision américaine NBC rapporte que des personnes victimes d'intoxication chimique ont été admises aux urgences des hôpitaux de Tel-Aviv. Mais après avoir annoncé que les missiles étaient munis de charges chimiques, le Pentagone dément.

Déluge de bombes sur Bagdad.
A Bagdad, l'un des palais présidentiels et l'état-major de l'armée de l'air sont touchés par des missiles de croisière Tomahawk. Le siège du parti Baas, le centre des télécommunications et le ministère de la Défense sont totalement détruits. Plus de 25.000 tonnes de bombes se sont déversées ces dernières 36h sur la capitale irakienne, soit la plus grande attaque aérienne depuis la Seconde guerre mondiale.

Washington ne succombe pas à l'euphorie.
"Ce ne sera pas un nouveau Viêt-Nam, nous n'échouerons pas", promet George Bush à ses concitoyens. Le fameux "syndrôme vietnamien" reste néanmoins omniprésent. Les Américains sont nombreux à craindre que leurs Boys ne s'enlisent dans un bourbier interminable et sanglant, comme ce fut le cas en Asie du Sud-Est il y a plus de 20 ans. Ils veulent à tout prix croire que la guerre du Golfe sera courte et que les GI's rentreront rapidement au pays. "S'il faut y aller, soit, mais ne répétons pas les erreurs du passé", estiment des responsables. Le général commandant en chef des forces alliées dans de Golfe a déjà annoncé que presque 80 % des objectifs de |a première vague de raids aériens ont été atteints. "Tout se déroule presque exactement comme prévu" explique-t-il. Au même moment à Washington, la Maison Blanche lance une mise en garde contre toute "euphorie prématurée". Car malgré le succès apparent des opérations initiales, "l'Irak conserve un potentiel militaire considérable, entre autres un arsenal d'armes particuliérement horrible" explique le Premier ministre britannique John Major. Et de conclure : "la guerre n'est pas finie..."

La guerre vue d'Algérie.
Les tensions persistent dans les rues d'Alger. Les membres du FIS (Front Islamique du Salut) exigent l'ouverture de camps d'entraînement pour se battre en Irak. Alors que les forces de l'ordre bloquent l'accès aux ambassades occidentales qui sont placées sous haute surveillance, les Français sont toujours les principales cibles des manifestants : de nombreuses personnes quittent en ce moment l'Algérie pour rentrer en France. Les envoyés spéciaux de la presse française sont également contraints de quitter le pays. Les autorités algériennes ont également annoncé qu'elles ne délivreraient plus de visas à la presse pour apaiser les tensions.

Nouvelle offensive des Jaguar français dans le ciel koweïtien.
L'objectif de cette escadrille de 12 appareils est le dépôt de munitions koweïtien (des missiles Exocet) de Ras al-Qlhaya situé à 30 km de la frontière saoudienne. L'opération est un succès, et cette fois-ci, aucun appareil n'est endommagé. Quant aux Mirage 2000, ils sont chargés de la défense aérienne de l'Arabie Saoudite.

La guerre vue de Jordanie.
Réunie en session extraordinaire, la Chambre des députés jordanienne appelle tous les Musulmans du monde à frapper les intérêts de tous les pays attaquant l'Irak. Dans les rues d'Amman, la foule défile pour réclamer une participation militaire de la Jordanie aux côtés de l'Irak, la population étant constituée à 60% de Palestiniens, les plus fervents supporters de Saddam Hussein. Mais le gouvernement, tiraillé entre les Alliés et les Irakiens, place son armée au plus haut niveau d'alerte depuis la guerre des Six jours en 1967 pour contrer un survol de son territoire par l'aviation israélienne, la Jordanie étant prise en sandwich entre l'Etat Hébreu et l'Irak...

Deuxième alerte aux SCUD en Israël.
Nouvelle alerte générale sur Tel-Aviv à 18h10 GMT en direct sur les écrans de télévision du monde. La population israélienne inquiète se réfugie dans les abris avec des masques à gaz tandis que le gouvernement menace l'Irak de représailles. Après quelques instants de confusion, l'armée affirme que 2 missiles irakiens ont frappé l'Etat hébreu, information aussitôt contredite par la radio officielle. L'alerte est levée une heure plus tard sans qu'aucun missile ne se soit de nouveau abattu sur Israël.

Peu après la fausse alerte en Israël, la chaîne américaine NBC révèle que des escadrilles américaines (25 chasseurs et bombardiers, 3 avions ravitailleurs) ont décollé de leur base d'Incirlik, en Turquie, pour détruire les rampes irakiennes de lancement de SCUD pointées sur Israël.

Réunion d'urgence au Pentagone dans la soirée à laquelle participent Dick Cheney, vice-président, et George Bush. La cause de cette réunion improvisée n'est pas connue, mais les spécialistes y voient une réunion de crise pour débattre de la position à prendre à l'égard d'Israël et de son éventuelle riposte contre l'Irak.

Les bombardements sur Israël désorganisent les aéroports du monde entier.
Dans les aéroports du monde entier, les chutes de SCUD sur Israël provoquent de nombreuses annulations. Peu après la première alerte sur Tel-Aviv, les compagnies grecque Olympic Airways et néerlandaise KLM annonçaient la suspension de leurs liaisons vers l'Etat hébreu. Désormais, British Airways ne dessert plus ni Tel-Aviv, ni Riyad, ni Karachi. La direction de la compagnie britannique menace même d'annuler ses vols vers Le Caire. L'attaque irakienne contre Israël contraint toutes les compagnies aériennes à étendre leur angle de déroutement de leurs vols, provoquant des retards en cascade. Singapore Airlines et Thai Airways ne passent plus par la route de contournement via le Nord de l'Iran, Tbilissi (URSS) et la Turquie. Ce couloir aérien est tellement encombré qu'Air France a dû annuler un vol à destination de Téhéran. Turkish Airlines a elle aussi supprimé ses vols à destination de l’Iran. Les 2 compagnies asiatiques préfèrent dérouter leurs avions vers Moscou, prolongeant la durée de leurs vols. D'autres compagnies ont préféré réduire le nombre de vols vers l'Europe. Garuda, qui a même dû suspendre toutes ses liaisons pendant 3 jours, n'assure plus que 10 vols hebdomadaires vers l'Europe, après une escale technique à Bangkok. Le risque d'attentats incite les compagnies à une grande vigilance. A Madrid, une chambre à l'épreuve des bombes a été mise en place, tout passager suspecté de transporter des armes doit y ouvrir lui-même ses bagages, sous la seule surveillance de caméras. A Paris, tous les passagers sont fouillés. Ce qui retarde encore les vols. Aux USA, les passagers doivent compter 2h de retard pour les vols intérieurs et 3h pour les vols internationaux. L'explosion des primes d'assurance et la peur du terrorisme vident les avions : le trafic UTA a baissé de 9% à destination de l'Asie la première quinzaine de janvier. L'association des transporteurs européens a annoncé que le coefficient de remplissage des 21 compagnies membres de l'association a baissé en novembre 1990 pour atteindre son plus bas niveau depuis 1985...

La Croix-Rouge française mobilisée.
Depuis hier, la Croix-Rouge française est sur le qui-vive. Plus de 800 volontaires sont parés à toute éventualité (400 infirmières, 200 médecins, 210 logisticiens, 60 personnels para-médicaux) ainsi que 700 lits d'hôpitaux livrables en quelques heures n'importe où en France, 50 ambulances et 150 véhicules prêts en Région parisienne, sur les 600 dont dispose la Croix-Rouge française. De plus, les 15.000 secouristes bénévoles titulaires du BNS ont été mis en alerte et sont également mobilisables en cas d'attentat de grande ampleur.

L'Occident redoute les attentats.
Les fausses alertes à la bombe se multiplient en Belgique depuis 2 jours. Après la centrale de Tihange et le centre de recrutement de l'armée belge à Nederover-Hembeek il y a 2 jours, c'est désormais autour de Bruxelles d'être victime des appels anonymes. Le siège de la télévision RTBF, l'ambassade du Portugal, le parking du Parlement, le siège de la compagnie israélienne El-Al, la gare du Midi et un avion de ligne américain survolant la capitale sont la cible des alertes à la bombe. Les écoles ne sont pas épargnées : des établissements scolaires de Bruxelles, Schaerbeek et Anderlecht ont dû être évacués. Face aux risques d'attentats, la sécurité se renforce dans tout le pays, plus particulièrement à l'aéroport de Bruxelles, devant les ambassades "sensibles" et au siège de l'OTAN. Des exercices d'évacuation ont même lieu dans tous les hôtels belges de la chaîne britannique Holiday Inn...
Suivant le modèle de Venise, Mayence (Allemagne) décide d'annuler son carnaval prévu la semaine prochaine. Une centaine de bals, défilés, et diverses manifestations dont la journée de la femme, sont annulés. Au Canada et aux Pays-Bas, la population craint les attaques chimiques perpétrées par des commandos pro-irakiens ou pro-palestiniens. Les masques à gaz se vendent comme des petits pains, à tel point qu'on n'en trouve plus dans les magasins de surplus militaires, ni à Montréal ni à Rotterdam. Les Américains, eux, restent confiants. A Riyad, l'ambassade des USA ne juge pas nécessaire de distribuer des masques à gaz aux Américains résidant toujours en Arabie. Par contre, dans la soirée, les diplomates américains évacuent le Liban par hélicoptère vers Chypre. Les autorités américaines craignent en effet des attentats, l'ambassadeur américain à Beyrouth ayant reçu des menaces.

Interview de Douglas Hurd dans Le Monde.
Le ministre britannique des Affaires étrangères a accordé il y a 2 jours une interview au quotidien français Le Monde, qui ne la publie qu'aujourd'hui. Dans cet entretien, Douglas Hurd rappelle que, contrairement aux rumeurs persistantes, son gouvernement s'est "engagé à ne pas utiliser les premiers l'arme nucléaire contre un pays qui en est dépourvu". Des propos qui ne rassurent pas les pacifistes... le chef du Foreign Office a également abordé le risque d'une attaque irakienne contre l'Etat hébreu. "Il appartient évidemment aux Israéliens de décider comment ils doivent réagir" a estimé le ministre. Puis, revenant sur le plan de paix français qui a échoué, Douglas Hurd explique qu'il ne croyait pas du tout au bien-fondé de cette initiative de paix : "Ce que le gouvernement français s'efforçait de faire, c'était de rendre acceptable à son opinion publique une participation à l'action militaire. Il s'agissait de montrer que la France, et personne d'autre, avait fait de son mieux, jusqu'au dernier moment, pour éviter la guerre, qu'elle n'avait pas réussi en raison de l'intransigeance irakienne, et qu'elle prenait désormais sa place aux côtés de ses alliés en vue d'une action militaire".

Vives tensions dans le Nord de la France.
Depuis le déclenchement des hostilités, les incidents se multiplient dans l'agglomération lilloise. On ne compte plus les tracts anti-guerre distribués dans la rue, les appels soutenant Saddam Hussein sur les ondes des radios locales ou les tags anti-occidentaux sur les murs. Ce matin, une bagarre a éclaté à la sortie d'un collège de Mons-en-Baroeul, opposant fils de harkis anti-Saddam et Maghrébins pro-Saddam. "D'un côté, il y a les fils de harkis, pour qui la guerre (...) est quasiment une façon de venger l'honneur de leurs pères (...) explique un lycéen. De l'autre, il y a les beurs qui d'ordinaire les prennent comme souffre-douleur, les traitant de fils de traîtres". Mais c'est à Roubaix, où près de 50% de la population est originaire du Maghreb, que les autorités sont les plus inquiètes. Les transports publics tournent au ralenti : les chauffeurs de bus refusent de circuler dans certains quartiers pour ne plus être caillassés aux cris de "vive Saddam Hussein" comme c'est le cas depuis quelques jours. Dans leur majorité, les jeunes Arabes soutiennent l'Irak. "C'est une façon de montrer aux Français (...) qu'ils existent, explique un cafetier maghrébin de Wattrelos. Mais ils ne se rendent pas compte qu'en choisissant un adversaire du pays qui les accueille, ils vont encore plus se marginaliser et favoriser le racisme". Autre signe d'inquiétude : une rumeur persistante fait état d'un stock important d'armes caché dans une mosquée de Roubaix. La police, qui a fouillé toutes les mosquées de la ville, n'a rien trouvé. Mais la population cherche à se protéger : une armurerie de la ville a vendu en 4 jours autant de fusils de chasse et de munitions que normalement en un mois ! Et la période de chasse n'est pas encore ouverte...

Les bienfaits de la guerre sur l'économie.
La guerre fait parfois des heureux. Alors que beaucoup de sociétés souffrent des conséquences économiques de la guerre, d'autres, au contraire, se réjouissent de la crise du Golfe. C'est le cas des compagnies pétrolières et des sociétés d'armement bien sûr, mais aussi d'une petite entreprise marseillaise : MDC-Finance. Inconnue du grand public, cette entreprise n'en est pas moins leader mondial des équipements médicaux. Ainsi, dès août 1990, après Médecins du Monde, l'armée française a commandé plusieurs gros équipements, dont des blocs opératoires mobiles. Certains sont déjà installés dans le Golfe. Aujourd'hui, c'est au tour de pays arabes du Golfe de passer commande. Un contrat, toujours confidentiel, vient d'être signé pour un montant de 30 à 50 millions de francs (4,5 à 7,5 millions d'€). Pour les particuliers, Allô Pizza a vu ses ventes augmenté de 30% les premiers jours de guerre, et Allô Couscous (qui a également reçu de nombreux appels racistes...) de 15%. A France-Télécom aussi c'est l'euphorie : de 50 à 60% d'appels en plus vers Tel-Aviv, et de 30 à 40% de plus vers les autres pays du Proche-Orient (Jordanie, Arabie Saoudite...). L'inquiétude des Français profite également au Minitel, géré par France-Télécom : forte hausse des 36 15 à destination des cabinets de voyance... C'est le cas aussi pour une pizzeria de Washington de se réjouir de la crise. "Il nous arrive de mieux savoir que les journalistes quand il va se passer quelque chose avec le montant de nos livraisons autour de 2h du matin" explique Frank Meeks, pizzaïolo le plus célèbre de la ville. Les commandes de la Maison Blanche, tout comme cedles de la CIA et du Pentagone, ont qinsi augmenté régulièrement depuis le 7 janvier (3 pizzas) pour passer à 101 pizzas le soir de l'expiration de l'ultimatum de l'ONU.

Troisième alerte aux SCUD en Israël.
Nouvelle alerte sur Jerusalem et Tel_ Aviv 2 heures après la précédente alerte. La chute d'un satellite en feu dans l'atmosphère a provoqué le déclenchement des sirènes. la panique s'empare de nouveau des Israéliens.

En bref :
   

Des avions AV-8 B des marines et des hélicoptères Apache détruisent des positions d'artillerie irakiennes à la frontière du Koweït et de l'Arabie Saoudite.

Une alerte retentit à Dharhan (Arabie Saoudite), où se trouve la plus grande base américaine du pays. Un SCUD a été lancé, il est intercepté par un missile Patriot américain.

De Paris à Sydney en passant par Madrid, les manifestations pour la paix se poursuivent dans le monde. C'est en Allemagne que l'on compte le plus grand nombre de manifestants : plusieurs milliers à Berlin, Bonn et Hambourg. Et San Francisco bat le record du nombre d'interpellations : plus de 750 personnes arrêtées par la police.

L'armée française annonce l'envoi prochainement de 13 femmes (un médecin et 12 infirmières) dans le Golfe. Le ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement, en visite en Arabie Saoudite, annonce que la frégate de lutte anti-sous-marine Jean de Vienne a été placée sous commandement opérationnel américain. le ministre met également en garde contre "l'euphorie technologique" dans cette "guerre du missile et du couteau", à la fois sophistiquée et archaïque.

Dans la nuit du 17 au 18, un Tornado italien, piloté par le capitaine Cocciolone, est abattu par la DCA irakienne. Le pilote est capturé par des soldats irakiens.

A Wall Street, le prix du baril de pétrole brut s'effondre et revient à 20,75 dollars, soit son niveau d'avant la crise du Golfe, perdant 10 $ en une seule journée ! Les experts estiment qu'après les premiers succès alliés, un grand soulagement succède à beaucoup d'inquiétude.

La presse américaine calcule déjà le coût de ces 2 premiers jours de guerre : 460 millions de dollars pour 36h de bombardements. Soit moins que prévu.

Le gouvernement pro-irakien de Mauritanie acannoncé hier la fermeture de tous les établissements scolaires jusqu'au 23 janvier "en raison de la situation". D'autre part, les autorités mauritaniennes prient les étrangers "qui pourraient être la cible d'exactions" du fait de la guerre de se réfugier dans leurs ambassades respectives où les forces de l'ordre seront mieux à même de les protéger.

Le Parlement turc autorise, par 250 voix contre 148, l'utilisation par les Américains des bases aériennes turques.

Ils ont dit :
 
Attentats :

Douglas Hurd, ministre britannique des Affaires étrangères : "Personne ne veut du monde de Saddam Hussein, de son anarchie (...). Les souffrances de son peuple le laissent indifférent. Il est prêt à le laisser endurer les queues de rationnement, tant que sa machine de guerre sera en état de marche" (Quotidien français Le Figaro).
Esmat Abdel Meguid, ministre saoudien des Affaires étrangères : "Il est encore temps d'éviter davantage de dommages si l'Irak se retire du Koweït immédiatement et sans condition".
Hosni Moubarak, président de l'Egypte : La guerre durera "10 jours au maximum", sera "dangereuse pour toute la région, mais surtout pour l'Irak lui-même" qui court à "la destruction de ses forces armées et installations vitales" (Quotidien américain Washington Times).
Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, président de l'Iran : "C'est une catastrophe historique (...). Nous sommes témoins de la destruction de ressources appartenant à des Musulmans sur les bases de sanctions internationales".
Mark Eyskens, ministre belge des Affaires étrangères : "C'est le président irakien qui a en fait déclenché la guerre".
Les autorités syriennes : "Saddam est responsable du massacre de son peuple et d'avoir bradé son pays".
Général Jeannou Lacaze, ancien chef d'état-major de la France : L'élimination de Saddam Hussein "est un objectif" des Alliés. Et de préciser : "S'il s'agit d'une élimination physique, tant mieux !" (Quotidien français Le Figaro).

 

Allemagne : Le centre culturel américain de Cologne est saccagé. Toutes les fenêtres sont brisées.
Inde : Une bombe explose dans une agence de voyages, faisant quelques dégâts.

 

Lu dans la presse :

En URSS, la presse officielle est fermement opposée à la guerre du Golfe. Elle fait même preuve d'un anti-américanisme virulent. En témoigne cet extrait paru aujourd'hui dans le quotidien soviétique Sovietskaia Rossia : "Peut-on vraiment blâmer l'Irak? Comment se fait-il que l'opinion soviétique et mondiale ne réclame pas la destruction de l'arme d'un autre agresseur : Israël? Et de punir les Etats-Unis pour leur attaque contre Grenade et le Panama?"

Chronologie des événements - janvier 1991

Les places financières s'effondrent, l'inquiétude des populations et le prix de l'essence augmentent. L'Occident redoute des attaques terroristes en cas de conflit. Le tourisme international est paralysé, les compagnies aériennes en pâtissent. A Genève a lieu la rencontre de la dernière chance entre Tarek Aziz et James Baker. C'est l'échec : l'Irak menace Israël, l'Amérique menace l'Irak...

Les pacifistes du monde entier se mobilisent. A Bagdad, les ambassades ferment les unes après les autres, et en Israël, la population s'équipe en masques à gaz. Sur toutes les télévisions, le compte à rebours est enclenché. Et l'ultimatum de l'ONU expire... Le Parlement français vote pour la guerre. Les journalistes venus du monde entier s'entassent dans les hôtels de Riyad où les exercices d'alerte s'enchaînent.

En direct sur CNN, l'aviation américaine lance l'opération Tempête du désert. L'Irak riposte en lançant des missiles sur l'Arabie Saoudite et Israël. Le monde entier incite l'Etat hébreu à ne pas riposter. Une attaque israélienne contre l'Irak provoquerait la fin de la coalition arabo-occidentale. Capturés par les troupes irakiennes, 7 pilotes alliés sont exhibés sur Radio-Bagdad.

En plein conflit, Saddam Hussein accorde une interview à CNN. Alors que l'Irak est bombardé sans relâche, l'aviation irakienne trouve refuge en Iran.
Les Irakiens provoqueraient une marée noire dans le Golfe pour éviter un débarquement allié au Koweït. Les troupes terrestres irakiennes passent à l'attaque en Arabie Saoudite. La contre-offensive alliée est importante. Après 2 jours de combats acharnés, l'armée irakienne subit un lourd revers.

 

février 1991

Galerie de photos
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En vidéo


En direct : (Fausse) alerte aux SCUD en Israël (59  minutes)
FR3 - Edition spéciale à 19h30 - 18 janvier 1991


Alerte aux SCUD en Israël (20 minutes)
La Cinq - Edition spéciale à 23h30 (extrait) - 18 janvier 1991


Alerte aux SCUD : la télévision israélienne interrompt ses programmes et rappelle les consignes de sécurité
Keshet - Télévision israélienne (extrait en hébreu traduit en plusieurs langues) - (3 minutes) - 18 janvier 1991


2ème jour de guerre (18 minutes)
TF1 - Journal de 20h (extrait) - 18 janvier 1991


2ème jour de guerre (6 minutes)
TV3 - Télévision néo-zélandaise - Interlude et édition spéciale
(extrait en anglais) - 18 janvier 1991


Alerte aux SCUD en Israël (7 minutes)
Une attaque avec des armes chimiques ?
NBC - Télévision américaine (extrait 1 - en anglais) - 18 janvier 1991


Alerte aux SCUD en Israël (6 minutes)
Une attaque avec des armes chimiques ?
NBC - Télévision américaine (extrait 2 - en anglais) - 18 janvier 1991


(Fausse) alerte aux SCUD en Israël (9 minutes)
ABC - Télévision américaine (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


(Fausse) alerte aux SCUD en Israël (7 minutes)
NBC - Télévision américaine (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


Premières images des dégâts à Tel Aviv et premières images
de bombardements sur Bagdad (10 minutes)
ABC - Télévision américaine (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


Edition spéciale : 2ème jour de guerre (5 minutes)
TV3 - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


L'aviation britannique (1 minute)
TV3 - Télévision néo-zélandaise (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


Edition spéciale : attaque irakienne sur Israël (33 minutes)
BBC 1 - Télévision britannique (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


Télétexte : la guerre du Golfe (5 minutes)
BBC 1 - Télévision britannique (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


Attaque irakienne sur Israël (10 minutes)
CBS - Télévision américaine (extrait en anglais) - 18 janvier 1991


CNN en simultané sur RTL-TVI (1 minute)
RTL-TVI - Télévision luxembourgeoise (extrait) - 18 janvier 1991


En direct : (Fausse) alerte aux SCUD en Israël (19  minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait) - 18 janvier 1991


Edition spéciale : la guerre du Golfe (3 minutes)
Keshet - Télévision israélienne (extrait en hébreu) - 18 janvier 1991