"Pélerinage au Bazar de Bagdad".
Depuis plusieurs jours, on se bouscule aux portes du palais présidentiel de Bagdad. Arrivé hier après-midi, l'homme d'Etat allemand et prix Nobel de la paix Willy Brandt (son homologue belge Willy De Clercq s'est décommandé à la dernière minute) s'entretient aujourd'hui avec Saddam Hussein. Il est le dernier chef d'Etat occidental a plaidé la cause des otages occidentaux. L'ancien chancelier ouest-allemand a été précédé par le Président autrichien Kurt Waldheim et le député et ancien Premier ministre britannique (de 1970 à 1974) Edward Heath, tandis que la visite du Japonais Nakasone est prévue pour demain. Willy Brandt est la première personnalité européenne à se rendre en Irak depuis une récente résolution de la CEE destinée à mettre fin à ce que le gouvernement belge appelle "le pélerinage au bazar de Bagdad". La visite de Willy Brandt à Bagdad devait permettre la libération de 300 otages. Son avion de la Lufthansa est reparti d'Irak avec seulement 174 otages, dont 120 Allemands et 3 Belges. Sa visite en Irak a été très critiquée ces derniers jours en Occident. Washington s'est d'ailleurs plaint de cette multiplication de missions officieuses qui risque de diviser la coalition anti-irakienne. "Ces personnes se font manipuler, a déclaré Marlin Fitzwater, porte-parole de la Maison Blanche, elles risquent de devenir otages à leur tour".