samedi 1 décembre 1990

 

Saddam Hussein intervient sur Antenne 2.
Sur France-Inter et Antenne 2, Saddam Hussein accepte un "dialogue sérieux et approfondi" et non des "rencontres formelles" avec le président américain, qui lui a transmis une proposition de discussion par l'intermédiaire de son chargé d'affaires à Bagdad. Mais le Raïs irakien souhaite que les débats portent sur tous les problèmes du Moyen-Orient, du Koweït au Liban en passant par les Palestiniens. Il propose même que des "représentants français" participent à ces discussions, car, explique-t-il, "nous ne voulons pas que ce dialogue soit limité aux USA et à l'Irak. Je note que la France n'est plus aussi actrice qu'avant et je ne comprends pas pourquoi." Même si certains en Israël redoutent la tenue d'une telle conférence de paix, la plupart des capitales du monde saluent le geste de Bush et espèrent que Bagdad y donnera une réponse favorable. Cependant, cela ne doit pas servir de "prétexte devant le peuple et le congrès américains" explique l'Irak. Roland Dumas, ministre français des Affaires étrangères qui n'exclut pas de se rendre à Bagdad "quand ce sera utile", souhaite que tous les pays membres permanents de l'ONU entreprennent des démarches bilatérales pour faire comprendre à l'Irak "la détermination de la communauté internationale". Malgré cette lueur d'espoir, Saddam Hussein maintient le suspense. Interrogé par Christine Ockrent lors du journal de 20h de la télévision française sur les possibilités d'une issue pacifique à la crise, il répond simplement"fifty-fifty"... Et d'ajouter : "Si l'on veut faire de cette rencontre un dialogue, nous sommes plus près de la paix mais si ce n'est qu'une exhibition formelle pour le Congrès et l'opinion internationale, nous sommes plus près de la guerre."
Selon une confession du PDG d'Antenne 2 datée de mars 1991, les journalistes français s'aperçurent trop tard que les questions posées à Saddam Hussein avait été édulcorée par la traduction simultanée réalisée par un membre de la délégation irakienne.

Chronologie des événements - décembre 1990

Les porte-avions américains arrivent dans le Golfe tandis que l'aviation française s'installe à Al-Ahsa. Le Japon n'enverra pas de forces en Arabie. Alors que plusieurs ambassades européennes de Koweït-City ferment leurs portes, François Mitterrand se rend en visite officielle dans le Golfe. L'inquiétude s'installe en Israël, les distributions de masques à gaz débutent.

Les otages occidentaux sont libérés au compte-gouttes. Les otages italiens entament une grève de la faim. Pour accélérer les libérations, les personnalités européennes et japonaises se bousculent à Bagdad.
La France lance l'opération Métaye au Qatar.

Coup de théâtre dans la crise des otages : Bagdad annonce la libération de tous les otages français au nom de "l'amitié franco-irakienne". Quant au sort des autres otages, l'inquiétude demeure...

 

 

Galerie de photos
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En vidéo


Saddam Hussein prêt à négocier (37 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h - 1 décembre 1990

Extraits de l'interview de Saddam Hussein (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h - 2 décembre 1990