jeudi 6 décembre 1990

 

L'Irak libère tous les otages occidentaux.
Fait surprenant, Saddam Hussein annonce la libération de tous les otages occidentaux. Pour cela, il invite le Parlement irakien à "lever toutes les restrictions de voyage imposées aux étrangers à qui il était jusqu'à présent interdit de quitter le pays". Invoquant des raisons humanitaires, il a même présenté ses excuses pour "tous les torts causés à chacun" d'entre eux. Cette libération-surprise aurait été accélérée, explique Saddam Hussein, par les interventions des délégations étrangères à Bagdad, le Parlement européen, l'attitude de la majorité démocrate au Congrès américain et par l'invitation de la CEE adressée à Tarek Aziz. Transformés en "boucliers humains" depuis le 18 août, les otages vont pouvoir rentrer chez eux dès qu'auront été organisés des vols spéciaux. Au nombre de 13.000 environ au début du mois d'août, les otages occidentaux ne sont plus aujourd'hui que quelques milliers (3.232 Soviétiques, 1.300 Britanniques, 1.100 Américains, 312 Roumains, 231 Japonais, 160 Irlandais, 160 Australiens, 42 Canadiens, 40 Tchèques, 27 Hollandais). Près de 10.000 d'entre eux ont déjà été libérés, notamment à la faveur de démarches effectuées à Bagdad par des personnalités venues d'Europe et du Japon. De nombreux otages, dispersés sur des sites stratégiques pour empêcher toute attaque, ont vécu des semaines d'angoisse.

Normalisation des relations franco-iraniennes.
La crise du Golfe n'a pas fini d'avoir des conséquences sur le plan diplomatique. Entre la France et l'Iran, la normalisation des relations s'accélère. C'est maintenant Bagdad qui est montré du doigt dans la région. Ali Akhbar Velayati, ministre iranien des Affaires étrangères, affirme que les 2 pays sont "déterminés à régler les problèmes et à les éliminer". Il s'agit en particulier du contentieux financier sur le programme nucléaire Eurodif. Cette visite officielle de 3 jours est la première d'un chef de la diplomatie iranienne à Paris depuis la révolution de 1979.

En bref :
   

Le Premier ministre israélien Yithzak Shamir rejette l'idée d'une conférence internationale sur le Proche-Orient.

Chronologie des événements - décembre 1990

Les porte-avions américains arrivent dans le Golfe tandis que l'aviation française s'installe à Al-Ahsa. Le Japon n'enverra pas de forces en Arabie. Alors que plusieurs ambassades européennes de Koweït-City ferment leurs portes, François Mitterrand se rend en visite officielle dans le Golfe. L'inquiétude s'installe en Israël, les distributions de masques à gaz débutent.

Les otages occidentaux sont libérés au compte-gouttes. Les otages italiens entament une grève de la faim. Pour accélérer les libérations, les personnalités européennes et japonaises se bousculent à Bagdad.
La France lance l'opération Métaye au Qatar.

Coup de théâtre dans la crise des otages : Bagdad annonce la libération de tous les otages français au nom de "l'amitié franco-irakienne". Quant au sort des autres otages, l'inquiétude demeure...

 

 

Galerie de photos
  • image 1
  • image 2
  • image 3
  • image 4
  • image 5
  • image 6
  • image 7
  • image 8
En vidéo


La crise du Golfe (3 minutes - GREVE)
FR3 - Journal de 19h30 - 6 décembre 1990