18h30 : L'ONU adresse un ultimatum à l'Irak
Résolution historique : l'ONU adresse un ultimatum à l'Irak.
Semblable initiative n'avait pas été prise depuis 1950, à propos de la Corée, premier conflit armé de l'époque de la Guerre froide. 40 ans plus tard, le Conseil de sécurité de l'ONU a une nouvelle fois autorisé le recours à la force, pour contraindre l'Irak à se retirer du Koweït. C'est à mains levées que les membres du Conseil ont voté la résolution 678, à 23h30 précises, heure de Paris. Sur les 15 membres, 12 se sont prononcés pour ce texte, Cuba et le Yémen ont voté contre. Quant à la Chine, elle n'a pas fait usage de son droit de veto mais s'est abstenue. Le texte, dont chaque virgule a dû être laborieusement négociée, ne mentionne pas explicitement l'usage de la force, mais autorise "les Etats membres qui coopèrent avec le gouvernement koweïtien à user de tous les moyens nécessaires" pour obliger Saddam Hussein à rappeler ses troupes de l'émirat. Cette résolution historique accorde cependant une large manœuvre au président irakien en lui donnant jusqu'au 15 janvier 1991, à minuit précise, pour s'exécuter. Faute de quoi, l'impressionnante force multinationale actuellement déployée dans le Golfe et en Arabie Saoudite sera autorisée par l'ONU à intervenir contre les troupes d'occupation irakiennes du Koweït. Il s'agit là d'un ultimatum parfaitement clair, qui offre néanmoins à Bagdad une ultime sortie honorable. En Arabie Saoudite, les forces américaines et britanniques avaient été mises en état d'alerte peu avant l'ouverture des débats à New York, à 21h27, heure de Paris. Les états-majors de ces forces craignaient en effet une attaque surprise irakienne. Avant le début de la séance du Conseil de sécurité, Saddam Hussein affirmait qu'il ne se plierait jamais à cet ultimatum "impérialo-sioniste" et annonçait un "conflit apocalyptique" dans le Golfe. La résolution 678 est de loin la plus importante des 12 résolutions adoptées par le Conseil de sécurité depuis qu'a débuté la crise du Golfe, le 2 août dernier. D'ailleurs, l'intensité des efforts diplomatiques déployés par les USA pour décider les membres du Conseil à voter le texte en témoigne à l'évidence.
Moscou annonce son soutien aux efforts de la coalition anti-irakienne.
Même si le Kremlin se refuse à envoyer des troupes dans le Golfe, il soutient les résolutions votées par le Conseil de sécurité. Les scrupules de Moscou à voter contre son ancien allié dans la région ont été balayés par les prises de position radicales de Saddam Hussein. Un certain nombre de dirigeants soviétiques, en particulier au sein de l'Armée Rouge, gardent cependant un capital de sympathie important pour Bagdad. De nombreux officiers du "lobby pro-irakien" s'opposent au vote de la résolution autorisant le recours à la force contre l'Irak. Le conseiller de Gorbatchev pour le Moyen-Orient, Evgueni Primakov, est l'avocat d'une solution qui permettrait à Saddam Hussein de sauver la face.
Le Parlement canadien approuve l'ultimatum de l'ONU.
Le gouvernement de Brian Mulroney fait adopter par la Chambre des communes une motion appuyant une résolution de l'ONU demandant le retrait des troupes irakiennes au Koweït. Cette motion se lit comme suit : "Que la Chambre, constatant que le gouvernement de l'Irak n'a pas observé les résolutions du conseil de sécurité des Nations Unies relatives à l'invasion du Koweït et à la détention de ressortissants de pays tiers, appuie les Nations Unies dans leurs efforts visant à assurer le respect de la résolution 660 et des résolutions subséquentes du Conseil de sécurité." Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique proposeront des amendements demandant qu'on retarde le plus possible une intervention armée, prévue par la résolution 660, afin de donner une chance aux sanctions économiques de faire fléchir le gouvernement irakien. Ces amendements seront toutefois défaits par la majorité des députés progressistes-conservateurs.
En bref : |
Sans doute en remerciement du rôle que joue l'organisation depuis le 2 août, les USA paient une partie de leur dette à l'ONU. James Baker a remis un chèque de 186 millions de dollars à Javier Perez de Cuellar, Secrétaire général de l'Organisation.
Berlin annonce qu'elle versera 110 millions de marks (55 millions d’€) à la Turquie afin de compenser les pertes causées par la crise du Golfe.
Le député travailliste Tony Benn repart d'Irak avec 15 anciens otages britanniques.
Il a dit : |
Attentat : |
|
|
|