LA GUERRE DU GOLFE

 
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A lire aussi :

LA GUERRE:
Le journal de guerre d'un soldat Irakien
L'armement allié et irakien

LE COUT DE LA GUERRE:
Le bilan de la guerre
Les otages retenus en Irak

LA GUERRE EN OCCIDENT:
La médiatisation du conflit
Les discours des chefs d'Etat
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La psychose en France
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La composition de Daguet
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lundi 24 septembre


Mitterrand à l'ONU, Clemenceau à Yanbu (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 24 septembre 1990

Interview de valéry Giscard d'Estaing (6 minutes)
Antenne 2 - L'Heure de vérité (extrait) - 24 septembre 1990

Les excuses de l'Irak pour la violation des locaux diplomatiques français.
L'Irak présente officieusement ses excuses à la France
pour le saccage de son ambassade en parlant de "malentendu".
Le gouvernement français "ne saurait se satisfaire" des excuses irakiennes sur la violation de la résidence de l’ambassadeur de France au Koweït et exige la libération "immédiate" de tous les otages français et étrangers. Telle est la réaction officielle du Quai d’Orsay aux "excuses" présentées par Bagdad pour la violation de ses locaux diplomatiques le 14 septembre et l’arrestation de 4 Français, dont 3 sont toujours détenus. Les "excuses" de Bagdad étaient contenues dans un communiqué de l’agence officielle irakienne INA, publié hier à Bagdad. Le gouvernement irakien y revient sur la version qu’il avait d’abord donnée des faits. Alors qu’il avait affirmé qu’il s’agissait d’une "maison privée appartenant à la famille de l’émir", il reconnaît que la maison un peu trop brutalement visitée par ses soldats était bien un local diplomatique. Selon l’enquête faite après l’incident, "les soldats de garde se sont trompés de bâtiment". "Il s’agit d’un malentendu", affirme Bagdad, qui ajoute que les personnes arrêtées sont bien traitées et présente "ses excuses" à Paris. Le ministère français des Affaires étrangères affirme n’avoir reçu "aucune confirmation par la voie officielle des excuses annoncées". "En tout état de cause, ajoute-t-il, la France ne saurait s’en satisfaire et attend de l’Irak la libération immédiate des 3 personnes enlevées à cette occasion ainsi que la libération de tous les otages, français et étrangers, injustement retenus". Réagissant pour sa part sur France-Inter aux excuses irakiennes, Pierre Joxe, ministre français de l’Intérieur, déclare : "Des excuses, c’est bien, mais la France attend surtout que l’Irak laisse sortir les Français détenus de façon irrégulière."

La France prêche la paix au sein de l'Assemblée générale de l'ONU.
Il faut éviter la guerre sans rien céder sur le principe du droit international. Pas d'amalgame entre les conflits du Proche-Orient, mais un plan pour régler la crise du Golfe : devant l'Assemblée générale de l'ONU (qui accueille 40 chefs d'État ou de gouvernement qui se sont déplacés pour l'occasion), Mitterrand a défini hier le plan en 4 points de la France : le retrait des troupes irakiennes du Koweït et la libération des otages ; le retrait de la force internationale ; le rétablissement de la souveraineté du Koweït ; et enfin l'organisation d'une conférence internationale sur les problèmes de la région. "La politique de la France est uniquement celle des Nations Unies et notre action est défensive et non pas offensive. Que l'Irak affirme son intention de retirer ses troupes, qu'il libère les otages, et tout sera possible" a tenu à préciser Mitterrand avant d'ajouter que Paris avait averti Bagdad qu’il ne tolérerait pas d’agression contre d’autres Etats de la région. La France, a encore déclaré Mitterrand, n’acceptera aucun "compromis" tant que "l’Irak ne se ralliera pas aux conditions posées par le Conseil de sécurité de l’ONU".
Le président a affirmé : "Notre logique est celle de la paix 


Discours (mal capté...) de François Mitterrand à l'ONU (40 minutes)
Antenne 2 - Flash  dans l'après-midi - 24 septembre 1990
contre la logique de la guerre qui semble malheureusement prévaloir." Il a regretté que, à ce jour, "pas un geste, pas un mot (de Saddam Hussein) n’ont laissé la moindre place à la moindre esquisse de conciliation". "Il ignore l’ONU", a-t-il constaté. Ayant noté que "plusieurs projets" de solution politique ouvraient "d’utiles perspectives", Mitterrand a souligné : "Les conditions sont posées. Elles ne peuvent être révoquées". Il a ensuite envisagé, une fois le conflit actuel réglé, que "dans une seconde étape, la communauté internationale (...) serait à même de garantir la mise en oeuvre du retrait militaire, la restauration de la souveraineté du Koweït et l’expression démocratique des choix du peuple koweïtien". Leur mission accomplie, les forces françaises "quitteront la zone et rentreront dans leur pays", a-t-il affirmé en rappelant que la France était "au service du droit". Se plaçant dans une perspective où la crise du Golfe aurait été résolue, Mitterrand a estimé que, ce point acquis, l’ONU devrait "s’interroger" sur "tant de résolutions passées qui sont restées lettre-morte". La 3ème étape ("celle que tout le monde attend sans trop l’espérer") permettrait selon lui de "substituer aux affrontements meurtriers" du Proche-Orient "une dynamique de bon voisinage dans la sécurité et la paix pour chacun". L’orateur a évoqué le problème du Liban, celui des Palestiniens, "en proie à la désespérance" et "tentés par toutes les aventures pour satisfaire une légitime aspiration à la possession d’une terre qui serait leur patrie", et Israël "qui vit dans une insécurité permanente". "Au-delà même, on peut imaginer une 4ème étape, celle qui s’attacherait à la réduction mutuelle et consentie des armements", a ajouté Mitterrand, souhaitant que s’établisse "l’amorce d’une coopération de l’Iran au Maroc (...) qui ouvrirait la voie à la stabilité et la prospérité", dans une région appelée "à exercer l’influence qui lui revient dans les affaires du monde". "Il ne s’agit pas d’un amalgame entre des conflits qui ne sont pas de même nature", a-t-il expliqué. Selon lui, "toute démarche globale est irréaliste". Se prononçant pour "un dialogue direct" entre les parties concernées, Mitterrand a estimé qu’une conférence internationale viendrait "au bout du chemin". "Une ère d’espoir s’ouvre à l’humanité si les peuples acceptent de vaincre la fatalité de l’Histoire", a-t-il conclu en souhaitant que "le droit, la solidarité et la paix régissent les temps nouveaux". Plusieurs pays arabes reconnaissent dans cette ouverture, la prise en compte de leurs propres positions et l'esprit du texte que la Jordanie, le Maroc et l'Algérie avaient préparé au début du mois de septembre.

Record historique pour le prix du baril de pétrole : 41 dollars !
Un vent de panique souffle sur les places boursières internationales : pour la première fois depuis décembre 1980, le prix du baril de brut a crevé le plafond symbolique des 40 $ pour atteindre 40,20 $. Il a même atteint 41 $ à Tokyo. Une hausse vertigineuse puisque le prix de ce même baril se situait aux environs de 16 $ à la fin du mois de juillet, à la veille de l'invasion du Koweït. Les effets de cette flambée des prix
ont été immédiats : à New York, Wall Street perdait 2.63% alors que Francfort chutait de 4.40% et que Paris reculait de 1.16%. La montée du prix du baril de pétrole est d'autant plus surprenante qu'il n'y a pas pénurie de matière première. La spéculation et la peur vont de pair.

Israël menace l'Irak.
Yitzhak Shamir, Premier ministre israélien, met en garde Saddam Hussein contre toute attaque visant Israël, affirmant que si le dirigeant irakien "attaque, nous répondrons". S’exprimant devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset (Parlement), Shamir déclare : "Israël prend au sérieux les menaces du dirigeant irakien". Il estime que Saddam Hussein "tente d’impliquer Israël dans le conflit du Golfe afin de provoquer l’émiettement de la coalition des pays arabes qui s’est formée contre lui autour des Etats-Unis". Il ajoute que "chaque coup porté contre Israël visera en fait la coalition américaine, et aura donc des implications sur l’ensemble des peuples du Proche-Orient".

Conférence de presse d'Alexandre Yakovlev : il faut régler la crise pacifiquement.
Le membre du Conseil présidentiel de l’URSS tient une conférence de presse à Paris en compagnie de Valentin Faline, secrétaire du Comité central du PCUS. A propos de la crise du Golfe, le responsable soviétique évoque les risques de "catastrophe humaine et économique que court cette région bourrée de pétrole". "Il faut tout faire, a-t-il dit, pour régler la crise de façon pacifique et mettre fin à l’agression". L’URSS pourrait-elle faire pression sur l'Irak ? Yakovlev estime qu’il faut "faire preuve de patience, ne pas acculer les gens à des impasses". "Seul le front uni de la communauté internationale peut imposer des solutions pacifiques, estime le responsable soviétique, ajoutant qu’il faut "tout faire pour éviter une confrontation armée".

Des sénateurs français en visite aux E.A.U.
Jean Lecanuet, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, rend compte d’une mission d’information effectuée par une délégation de la Haute Assemblée dans les Emirats Arabes Unis. Soulignant la parfaite cohésion de la délégation et les convergences de vue sur l’essentiel des questions, Lecanuet a abordé les problèmes relatifs au commandement des forces stationnées dans le Golfe, dans le cadre de l’opération Daguet.
Le sénateur UDF a indiqué que "pour le moment" l’ensemble des troupes américaines, françaises, britanniques et koweïtiennes travaillaient harmonieusement sous les ordres du chef militaire saoudien Khaled Ben Sultan, mais a-t-il précisé : "Si une opération militaire devait être engagée - les troupes aujourd’hui en juxtaposition devraient avoir un commandement unique". Une affirmation reprise par le sénateur socialiste Claude Estier qui a toutefois précisé que l’engagement de la France dans une action militaire "se ferait sur ordre de François Mitterrand, président de la République et donc chef des armées". Ni l’un ni l’autre n’a donné de précision sur la nationalité du futur chef de guerre des soldats occidentaux dans le Golfe, mais le sénateur d’Ornano a été très clair : "Le potentiel militaire US est tel, a-t-il déclaré, que la direction revient de fait à Washington." Interrogé sur le lieu de stationnement des 4.000 militaires français prochainement à pied d’oeuvre en Arabie saoudite, Lecanuet a confirmé qu’ils seraient déployés à Hafr Al Batin, soit à 60 km de la frontière avec l’Irak. Une distance qui correspond, précisait-il plus tard, à la portée des missiles à tête chimique irakiens... Estier a, de son côté, confirmé que le port de Yanbu n’était "qu’un centre de passage avant le départ pour Al Batin". Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat rendant compte ensuite des discussions avec ses interlocuteurs saoudiens, a estimé qu’ils attendaient beaucoup plus de l’URSS qui, selon lui, "a jusqu’alors adopté un rôle intéressant dans cette grave crise du Golfe". Les pays arabes, a-t-il précisé, attendent une pression plus directe de l’URSS sur Saddam Hussein. A un journaliste qui lui demandait s’il ne convenait pas de résoudre l’ensemble des problèmes du Proche-Orient et notamment le problème palestinien, Lecanuet a répondu : "Il faut régler les problèmes un par un. L’amalgame n’est pas à mon avis une simplification." Prenant la parole à son tour, comme pour conclure, Estier a exprimé sa satisfaction du compte-rendu de Lecanuet.

L'Irak affirme ne pas menacer l'Arabie Saoudite.
Recevant à Bagdad une délégation de mouvements islamiques venue de divers pays arabes, Saddam Hussein répète une nouvelle fois que l’Irak "n’a jamais menacé l’Arabie et n’a pas l’intention de menacer les lieux saints musulmans". S’interrogeant sur les "appréhensions" qui ont amené le roi Fadh à faire appel à l’armée des USA, il se déclare "prêt à accorder toutes les garantie que l’Arabie réclamerait pour la tranquilliser, mais en contre-partie les forces américaines, qui menacent tous les Arabes et les musulmans doivent se retirer".

En bref :
Lionel Jospin, ministre français de l'Education, ordonne l’expulsion des universités françaises des étudiants irakiens nouvellement inscrits ou en cours d’étude. Cette décision est prise au nom de la CEE.

Le président syrien Hafez el Assad, en visite officielle en Iran depuis hier, prolonge sans explications son séjour dans ce pays. Les dirigeants syriens et iraniens sont tombés d’accord pour considérer Israël comme "le principal ennemi des Arabes et principal danger au Proche-Orient".

Le cargo indien Vishwa Siddhi, le premier navire humanitaire autorisé par l'ONU à se rendre en Irak malgré l'embargo, est arrivé dans le port irakien d'Oum Qasr. Il apporte 10 tonnes de vivres et de médicaments destinés aux milliers de ressortissants indiens bloqués au Koweït.

En Jordanie, le nombre des réfugiés venus du Koweït et en attente d’évacuation continue de diminuer. Il n’est plus que de 32.161 personnes, en majorité des Indiens.

Le Conseil de Paris vote à l’unanimité un crédit de 200.000 F (30.000 €) qui sera versé au "Comité d’entraide à nos concitoyens victimes de la crise du Golfe" qui vient d’être constitué par la municipalité.

Ils ont dit :
Albin Chalandon, ancien ministre français de la Justice : "Dès le départ on s’est installé dans une logique qui ne pouvait déboucher que sur la guerre et que cela créerait une situation des plus graves" (Quotidien français Quotidien de Paris).
David Levy, ministre israélien des Affaires étrangères : "L'action des Etats-Unis et de leurs partenaires dans le Golfe est susceptible de pousser l’Irak à attaquer Israël".
Interview de valéry Giscard d'Estaing (6 minutes)
Antenne 2 - L'Heure de vérité (extrait) - 24 septembre 1990
mardi 25 septembre

L'URSS condamne l'Irak (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 25 septembre 1990

Expulsion de diplomates français à Bagdad (1 minute)
Antenne 2 - Journal de minuit (extrait) - 25 septembre 1990

L'ONU décrète un embargo aérien contre l'Irak.
L'ONU condamne "le traitement que les forces irakiennes font subir aux ressortissants koweïtiens, y compris les mesures prises pour les contraindre à quitter le pays, ainsi que les mauvais traitements infligés aux personnes et les dommages causés aux biens au Koweït en violation du droit international".
Le Conseil de sécurité vote donc par 14 voix pour et 1 contre (celle de Cuba) la résolution 670, la 9ème depuis l'invasion du Koweït, décrète un embargo aérien contre l'Irak. Tous les pays membres de l'ONU doivent interdire les décollages depuis leur territoire, de tout aéronef qui transporte une cargaison (excepté les transports humanitaires) à destination ou en provenance de l'Irak ou du Koweït. Les Etats ont désormais le droit d'inspecter tous les avions pour s'assurer qu'ils ne transportent rien qui soit contraire à la résolution 661 sur l'embargo commercial. La réunion au sein du Conseil, de 13 ministres des Affaires étrangères, a donné un ton solennel à la réunion. Dans la bande vidéo dont les télévisions américaines ont diffusé des extraits, Saddam Hussein avait par avance qualifié de "barbare, inhumaine et injuste" la résolution.

Interview d'André Giraud sur Europe 1 : il fallait agir plus tôt.
Sur la radio française, l'ancien ministre français de la Défense donne son point de vue sur le "plan en 4 points" proposé hier devant l’ONU par François Mitterrand pour résoudre le conflit du Golfe. "J’approuve, dit-il, qu’on ait enfin pris cette initiative. Je regrette simplement qu’elle soit aussi tardive. J’aurais souhaité que cette position de la France fut exprimée un peu plus tôt dans le courant du mois d’août". "Je crois, ajoute-t-il, qu’il était tout à fait visible depuis le début que la guerre, si elle se déclenchait, serait extrêmement meurtrière et surtout qu’elle ne déboucherait sur aucune issue par elle-même. Un Moyen Orient occupé par des troupes militaires occidentales, ça n’a pas de sens. Donc, il fallait, dès le départ, essayer de passer le plus vite possible, de la logique de guerre à la logique de l’embargo, et se préoccuper du fait que la logique de l’embargo débouche sur la logique de paix. Le mot logique de paix a été prononcé pour la première fois hier. Il était temps". A propos de l’embargo aérien, l’ancien ministre note : "Je pense que c’est plutôt dangereux parce qu’on ne sait pas ce qu’on va faire avec ses avions. Je vous rappelle qu’il y a eu un Boeing qui a été descendu par erreur dans le Golfe arabo persique en 1987". L'ancien ministre de Jacques Chirac estime que la France "a eu tort" d’envoyer 4.000 hommes dans le Golfe. "Je pense que c’est un piège. D’abord, ces forces n’étaient pas nécessaires, la preuve, c’est qu’on ne sait même pas où les mettre et qu’on ne sait pas comment elles seront commandées. En temps de dissuasion, tant qu’ils ne sont pas en opération, ils seront commandés par des Français. Et si les opérations commencent à côté, à l’initiative de quelqu’un d’autre, sans avoir l’air de nous dégonfler, il nous sera bien difficile de ne pas appuyer. Nous serons donc embarquer dans une guerre qui ne sera pas la nôtre".

L'URSS pense à établir une ambassade en Israël.
L’idée que "le rétablissement (des relations diplomatiques entre Moscou et Tel Aviv) favoriserait une amélioration dans les relations soviéto-israéliennes commence à prédominer dans les milieux officiels soviétiques", estime le commentateur diplomatique de l’agence TASS, Kanichtchev. Il affirme voir la possibilité de créer "une base solide" pour des échanges entre les 2 pays, "d’autant plus que les développements au Proche-Orient viennent de démentir l’idée enracinée selon laquelle la politique israélienne serait l’unique source de tension dans cette région". TASS note cependant qu’un échange d’ambassadeurs avec Israël "ne doit pas affaiblir, ni d’autant moins réduire les relations traditionnelles avec les pays arabes."

Jean-Pierre Chevènement en visite dans le Golfe.
Le ministre français de la Défense rend une "visite surprise" aux soldats français stationnés à Yanbu. Profitant de l’occasion, il rappelle que si la France entend préserver "sa liberté d’engagement... en cas d’agression irakienne le réflexe serait celui de la solidarité...". Dimanche, à Abou Dhabi, dans le cadre de sa revue de paquetages de l’armée française dans plusieurs pays du Golfe, le ministre est allé tester, sur le terrain, le moral des engagés prêt à en découdre avec les soldats irakiens. Il a inspecté les groupes français de lancement des missiles sol-air, Crotale et Mistral, ainsi que le 1er RHP (l’un des fleurons des baroudeurs de l’armée françaises) installés sur la base d’Al-Hamra, à mi-chemin entre Abou Dhabi et l’émirat de Dubaï. Il s’est ensuite rendu en hélicoptère à bord de la frégate Dupleix qui participe avec les autres bâtiments de guerre de la flotte tricolore à l’étouffement économique de l’Irak. Dans la matinée du même jour, Chevènement, qui préalablement s’était rendu au Qatar, a examiné avec cheikh Zayed Ben Sultan Al-Nayane, président des Emirats, la situation dans la région et étudié les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines. Au cours d’une conférence de presse tenue à Abu Dhabi, Chevènement a affirmé qu’"en cas de besoin (sans préciser lesquels), Paris n’hésitera pas à accorder davantage de soutien et d’appui au Moyen-Orient". Le ministre a également appelé l’URSS à se joindre aux efforts de la communauté internationale pour accentuer la pression sur Saddam Hussein et contraindre l’Irak à retirer ses troupes du Koweït. "Tous les pays sont invités à assumer leurs responsabilités et à soutenir la légitimité internationale" a-t-il déclaré. Sur le lieu des opérations, le déploiement des troupes françaises semblent rencontrer quelques difficultés. Après le porte-avions Clémenceau qui pendant plusieurs jours à fait "des ronds dans l’eau" avant de trouver un port d’attache, un convoi militaire composé de 60 camions et jeeps et de 300 hommes n’a pu prendre la route d’Haffar-al-Batin, lieu désigné pour le déploiement des forces françaises, à 60 km de la frontière irakienne, c’est à dire en 1ère ligne. Selon le colonel Lavadèze, commandant du 5ème RHC installé à Yanbu, le faux départ du convoi est dû à des problèmes d’organisation... "Les Saoudiens cherchant à trouver un moyen d’éviter de faire passer les paras français par la ville sainte de Médina". A l’issue de sa visite, le ministre de la Défense a déclaré que les forces françaises étaient prêtes à coordonner leurs mouvements avec les autres forces déployées dans la région et avec l’Arabie Saoudite. Chevènement assure que la présence militaire française dans le Golfe "vise un embargo efficace qui doit amener l’Irak à se retirer du Koweït et la simple restauration du droit". A l’heure actuelle, 13.000 militaires français sont présents dans le Golfe, 14 navires de guerre et 40 avions les accompagnent. "Une opération qui pourrait coûter plusieurs milliards de dollars par an", a précisé le ministre.

Opération Daguet : Chevènement dans le Golfe (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait) - 25 septembre 1990





La crise du Golfe (19 minutes)
Antenne 2 - Journal de la nuit - 25 septembre 1990

George Bush rejette les propositions de François Mitterrand faites à l'ONU.
Les propositions faites hier à l’ONU par François Mitterrand ne semblent pas avoir trouvé d’écho à Washington. George Bush fait comme s’il n’avait rien entendu : recevant un groupe de 150 hommes d’affaires américains d’origine arabe à la Maison Blanche (pour annoncer la formation d'un groupe international afin de canaliser et coordonner l'aide financière aux pays les plus durement touchés par la crise du Golfe), le président réaffirme qu’il n’y aura "aucune négociation avec l’Irak tant que ce pays ne se sera pas totalement retiré du Koweit et que ses dirigeants légitimes ne seront pas revenus au pouvoir". "Nous ne céderons pas d’un pouce par rapport à ces dispositions", martèle-t-il. Ce qui revient à considérer comme nulles et non avenues les 2 propositions faites par Mitterrand pour tenter d’enclencher une "logique de paix" : engager des négociations dès que l’Irak manifeste l’intention de libérer le Koweit et laisser au peuple de ce pays le "choix démocratique" de ses futurs dirigeants. Bush également exclut catégoriquement de lier le problème du Koweit au règlement de la question palestinienne.

En bref :
Hamadi Essid, représentant de la Ligue arabe à Paris, réagit favorablement au discours de Mitterrand. Il estime que ce discours "renoue avec la tradition politique de la France au Proche-Orient" et "trouvera un écho favorable dans le monde arabe". Les propositions qu’il contient, ajoute-t-il "correspondent au voeu exprimés par la plupart des Etats arabes". "Je doute cependant, conclut-il, qu’elles rencontrent la même appréciation chez les responsables américains et israéliens".

L'Iran annonce qu'il ne se joindra pas à des opérations militaires contre l'Irak, même sous l'égide de l'ONU. Cependant, il respectera les résolutions du Conseil de sécurité.

8 Tornado de l’armée de l’air italienne partent pour le Golfe. Ils seront basés à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis) avec pour mission la protection des navires italiens.

La Tchécoslovaquie annonce qu’une unité NBC (nucléaire, biologique, chimique) de son armée suit actuellement un entraînement spécial et sera prête à se joindre à la force multinationale en Arabie Saoudite dans un délai de 10 à 15 jours. L’unité est composée de 170 hommes.

 Michel Rocard, Premier ministre français, annonce la mise en place d’une cellule "entreprises-Golfe" pour répondre aux difficultés rencontrées par certaines entreprises françaises en raison de la crise du Golfe.

Un appel à la résistance est lancé depuis Taëf (Arabie saoudite) par le ministère koweitien de la Défense. Il demande aux Koweitiens de 21 à 35 ans de se porter volontaires pour libérer leur pays occupé. "La défense du Koweit incombe aux Koweitiens", souligne le texte.

L'Irak salue le ton "non agressif" du discours de François Mitterrand tenu au siège de l'ONU.

Ils ont dit :
Edouard Chevarnadze, ancien ministre soviétique des Affaires étrangères : "Nous condamnons l'acte de terrorisme perpétré à l'encontre du nouvel ordre mondial naissant et qui constitue un affront pour l'Humanité".
Hafez El-Assad, président de la Syrie : Des "décisions communes" ont été prises concernant la crise du Golfe entre l'Iran et la Syrie.

Lu dans la presse :
Quotidien français L'Humanité : "Imaginez 100.000 corps écrasés sous les décombres ou calcinés dans le désert, déchiquetés ou brûlés vifs par les articles les plus sophistiqués de Matra et Thomson, par le napalm et par ces fameuses bombes à billes (...). Et parmi ces 100.000 cadavres, ceux de dizaines de milliers de civils et d’enfants irakiens innocents des crimes de Saddam Hussein, et aussi ceux de quelques-uns de ces splendides petits soldats bleu-blanc-rouge (...), que la télé nous a montrés si fiers d’embarquer sur le Corse, à Toulon".
Le quotidien koweïtien vendu depuis l'invasion irakienne An-Nida donne une semaine aux soldats et policiers koweitiens pour reprendre leur service ou faire valoir leurs droits à la retraite.

mercredi 26 septembre

L'embargo aérien contre l'Irak (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 26 septembre 1990

Saddam Hussein s'adresse au peuple américain (1 minute)
Antenne 2 - Journal de 13h (extrait) - 26 septembre 1990

L'Irak condamne l'embargo international.
A Bagdad, Saadi Mahdi Saleh, président de l’Assemblée nationale irakienne, estime que l’embargo aérien est "un nouveau défi lancé non seulement à l’Irak mais aussi à la morale et aux lois internationales". "Il est certain, ajoute-t-il, que ce nouvel embargo va accroître les difficultés économiques de l’Irak. Une mesure qui interdit l’arrivée en Irak des vivres et du lait pour les enfants et ne permet aucune exportation, constitue, aux termes des lois internationales, une déclaration de guerre". Saadi Mahdi Saleh annonce également qu’il "pourrait y avoir du changement" dans la situation des occidentaux retenus par l’Irak. "Ce problème, déclare-t-il, est facile à résoudre : tout ce que nous voulons, c’est que les Etats-Unis donnent devant le monde entier leur parole qu’ils ne déclencheront pas la guerre dans la région". L’Irak dénonce également l’attitude de l’URSS, accusant Moscou de s’être laissée acheter par "l’Amérique et ses alliés, les émirs du pétrole". "Nous disons à Chevardnaze, écrit l’agence officielle irakienne INA : si vous renoncez à vos relations d’amitié avec les Arabes et restez à la traîne de l’agression américaine, alors les Arabes ne voudront plus de vous et de vos semblables".

Réactions internationales au lendemain du vote de la résolution de l'ONU.
"Extraordinaire !". Tel est le mot choisi par James Baker, secrétaire d’Etat américain, pour qualifier le vote, hier soir à New-York, de l’embargo aérien contre l’Irak par le Conseil de Sécurité. Et ce fut une nuit historique : à en croire les informations diffusées par les agences de presse, Baker a repris mot pour mot devant le Conseil les propos tenus quelques instants plus tôt par son homologue soviétique, Edouard Chevardnadze. Des propos particulièrement menaçant à l’égard de l’Irak et où le chef de la diplomatie soviétique n’a pas hésité à brandir, pour la 1ère fois, la menace du recours à la force. Selon le secrétaire d’Etat, le ministre soviétique a parlé au nom de tous, quand il a déclaré : "Les Nations unies ont le pouvoir de "supprimer les actes d’agression" (...) Il est évident que ce droit peut être exercé. Il le sera, si l’occupation illégale du Koweit continue. Bien sûr, avant cela, toutes les formes de pressions politiques, pacifiques et non militaires doivent être exercées contre l’agresseur". Il avait proposé de revenir aux conceptions originelles des fondateurs de l’ONU et d’activer le "comité d’Etat major" de l’organisation afin d’éviter que "certains Etats n’agissent individuellement". Chevardnadze a qualifié l’invasion du Koweit "d’acte de terrorisme contre le nouvel ordre mondial en gestation" et appelé l’Irak à "entendre raison et adopter une attitude humaine et responsable". Répondant plus tard à des journalistes, le Soviétique a insisté sur le fait que le recours à la force, s’il devait avoir lieu, devrait disposer d’une "base collective par le biais de l’ONU". "C’est le point essentiel de mon discours sur l’étouffement des actes d’agression car ce qui se passe dans le Golfe peut se produire ailleurs". Roland Dumas, ministre français des Affaires étrangères, s’est déclaré tout à fait satisfait du "nouvel avertissement" lancé à Bagdad par la communauté internationale. Il a rappelé que la France avait été "la 1ère à demander un embargo aérien. L’idée a été reprise par la CEE puis par l’UEO. C’est donc un succès diplomatique pour la France", a-t-il estimé.
Seul Cuba a voté contre le texte adopté et l’ambassadeur Ricardo Alarcon a expliqué ce vote par le fait son pays rejette "n’importe quelle utilisation de la force" pour résoudre les conflits. Mais d’autres pays ont émis des réserves. Ainsi Qian Qichen, chef de la diplomatie chinoise, a déclaré : "l’usage de la force quel que soit le motif invoqué est inacceptable", mais a tout de même voté le texte en considérant qu’il vise, comme l’ensemble des résolutions déjà adoptées, à une issue pacifique de la crise. Abdel Aziz Dali, ministre yémenite des Affaires étrangères, a également lancé un sérieux avertissement contre le choix de la guerre. Moshe Arens, ministre israélien de la Défense, tout en se félicitant de l’unanimité et de la fermeté de la communauté internationale contre l’Irak, exprime la crainte d’un possible "acte de désespoir" de l’Irak contre Israël à la suite de la décision du Conseil de sécurité. La réaction irakienne, est, évidemment, tout à fait hostile à l’embargo aérien, que Saddam Hussein avait par avance qualifié de "barbare, inhumain et injuste" dans un message pré-enregistré adressé au peuple américain.

Cuba s'oppose à l'intervention étrangère dans le Golfe.
Ouvrant, hier soir à la Havane, en présence de Fidel Castro, la conférence des ministres de l’Information des Pays Non-Alignés, Carlos Rafael Rodriguez, vice-président cubain, a souligné : "Les solutions pacifiques ne sont pas encore épuisées" dans le conflit du Golfe, même si "les circonstances sont devenues plus difficiles". Devant les participants à cette rencontre internationale, parmi lesquels on remarquait les délégations irakienne et koweitienne, le dirigeant cubain a poursuivi : "Une solution négociée est nécessaire et possible", il n’y a pas "d’alternative au dialogue". Carlos Rafael Rodriguez a demandé aux pays non-alignés de "démontrer leur capacité et leur influence" et aux pays arabes de "s’unir et de chercher des solutions communes pour restaurer le droit". Le vice-président cubain a noté : "La mobilisation des Etats-Unis et d’autres forces internationales en Arabie Saoudite et dans le golfe arabo-persique constituent à la fois une menace de guerre qui coûtera la vie à des milliers de soldats et détruira d’incalculables richesses, et une menace de laisser dans cette région une force étrangère".

La Jordanie suspend tous ses vols en provenance d'Irak.
Marwan Kassem, ministre jordanien des Affaires étrangères, annonce à New York que les derniers vols d’Iraqi Airways reliant l’Irak à Amman seront annulés. "La Jordanie, déclare-t-il, a continué jusqu’à présent à permettre un nombre limité de vols d’Iraqi Airways, pour des considérations d’humanité, facilitant la sortie de ressortissants étrangers d’Irak et du Koweit. Ces vols seront maintenant arrêtés, conformément à la résolution 670 du Conseil de Sécurité".

Les troupes françaises s'installent en Arabie Saoudite.
Les unités terrestres françaises attendues en Arabie Saoudite devraient être envoyées sur la base de King Khaled Military City (KKMC), à quelque 180 km de la frontière irakienne. Cet emplacement situé au sud de la ville de Hafar-al-Batin (100.000 habitants), permettrait soit des déploiements d’unités dans la région soit des actions défensives, précise-t-on de source militaire. Camp Khaled mettrait les militaires français en 2ème ligne, derrière et aux côtés d’unités saoudiennes et arabes, notamment égyptiennes.
Concernant le commandement des unités françaises, on précise de source militaire que l’autonomie de décision pour un éventuel engagement sera assurée, et que les rapports avec les autres troupes étrangères sur place se traduiront par une "coordination" avec les alliés occidentaux et arabes et une "étroite collaboration" avec les Saoudiens. Les navires civils transportant les forces françaises vers Yanbu atteindront leur destination les 28, 29 et 30 septembre. Pour la trentaine d’avions également attendue en Arabie Saoudite, aucune décision d’emplacement n’a encore été prise.

Le discours de Saddam Hussein est diffusé sur les télévisions américaines.
Le message du Raïs, d’une durée de 75 minutes, dont des télévisions américaines ont diffusé des extraits, répond à celui de George Bush sur les écrans de la télévision irakienne, le 16 septembre. Saddam Hussein y avertit les Américains que leur président est en train de les envoyer à une guerre "pire que le Vietnam". "Car, dit-il, si Bush a le pouvoir de commencer la guerre, il n’aura pas celui de décider quand elle s’arrêtera". Faisant le procès de la politique menée au Proche-Orient par les USA et ses alliés, notamment la Grande-Bretagne, il souligne, face aux critiques qui lui sont adressées de retenir des ressortissants occidentaux en "otages", que les USA avaient placé leurs propres citoyens d’origine japonaise dans des camps d’internement durant la Seconde Guerre Mondiale. Il reproche à Bush de refuser un débat ouvert avec lui, comme il le lui a proposé. Evoquant les lieux saints d’Arabie Saoudite, "souillés" par la présence des armées étrangères, il qualifie les régimes arabes qui les ont appelés ou s’y rallient de "mercenaires" et de "traîtres". "Nous voulons la paix, conclut-il, mais une paix globale et durable. Car une paix superficielle ne conduirait qu’à une plus grande explosion". Et il propose une nouvelle fois de régler les problèmes du Liban et de la Palestine, "autres injustices de l’Histoire", dans le cadre d’une conférence internationale de paix sur l’ensemble du Proche-Orient. "C’est la voie sérieuse qui mènera à une solution", dit-il, mais "Bush l’a refusée avant même d’en avoir vu le texte". Et il rappelle que les USA ont opposé leur véto à 80 des 160 résolutions sur le problème palestinien examinées par le Conseil de Sécurité. Par contre, ils n’ont jamais pris de quelconque mesure contre Israël lors de l’annexion de territoires et de villes arabes.

Quel pays commandera la coalition internationale en cas de conflit ?
La concentration de troupes et de matériel pose avec acuité la question du commandement de cette force disparate, à laquelle participent une dizaine de pays. Si, du côté occidental, chacun parle de coordination, il n’existe pas de commandement unifié. Tous les experts soulignent que, dans une phase de conflit, les forces multinationales devront forcément être intégrées pour se répartir les tâches. Dans une telle hypothèse, le rôle prépondérant reviendrait au pays qui dispose du contingent le plus important, c’est-à-dire les USA. Si le conflit éclate, "l’intégration des forces se fera automatiquement, mais sous commandement américain", reconnaît un expert français cité par l’AFP. Le gros des forces étrangères en Arabie saoudite est constitué par les troupes américaines, qui comptent plus de 110.000 hommes. D'autres pays ont déployé des troupes ou sont en voie de le faire, (France, Grande-Bretagne, Canada, Egypte, Syrie, Maroc, Bangladesh, Pakistan, Sénégal).
Face à eux, l’Irak continue à envoyer des renforts au Koweit, où il dispose désormais de 430.000 hommes, selon le Pentagone. Selon la presse américaine, des frictions ont eu lieu entre Américains et Saoudiens sur la question du commandement. Selon ces informations le général Norman Schwarzkopf, commandant en chef américain dans le Golfe avait réclamé l’autonomie de son commandement, après que Riyad eut fait savoir qu’il s’opposerait à toute action offensive à partir de son territoire. Washington avait aussitôt démenti tout différend entre les 2 capitales. Mais Tom King, ministre britannique de la Défense, a reconnu récemment, après une rencontre avec son homologue américain Dick Cheney, que la question de l’unification du commandement allié n’était toujours pas résolue. Il avait clairement laissé entendre que le principal problème concernait le rôle de l’Arabie Saoudite. Il est clair en tout cas, même si Washington ne peut le dire officiellement, que les USA n’ont aucune intention de placer leurs troupes sous un commandement autre qu’américain.

En bref :
Le gouvernement français décide le maintien des contrats de travail pour les salariés des salariés des entreprises retenus en Irak qui ont vu leurs contrats suspendus en raison de la crise.

Ils ont dit :
Dick Cheney, secrétaire d'Etat américain à la Défense, à propos de l'Irak :
"Nous pourrions voir dans ses menaces des derniers jours qu'il pourrait avoir recours à la force militaire en réponse aux sanctions", estimant qu’on entre "dans une période dangereuse, celle où les sanctions commencent à faire effet et ont un impact significatif sur l’économie irakienne. Alors, il pourrait avoir recours à la force pour briser l’étranglement".
Général Alfred Gray, commandant du corps expéditionnaire des Marines américains dans le Golfe : "Nous sommes ici pour faire échec à toute attaque, mais nous savons tous qu’une bonne attaque est la meilleure défense. Nous disposons, sur terre et sur mer, d’une force très, très puissante, souple et extrêmement utile, prête à accomplir ce qui doit l’être (...). Nous allons nous attaquer aux choses sérieuses si cela est demandé".

Sondage :
Sondage Marketing Unit - Le Soir, 75% des Belges soutiennent le rôle de leur pays dans l'embargo international contre l'Irak.

jeudi 27 septembre


L'Irak menace les Occidentaux (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 27 septembre 1990

Bagdad répond à l'embargo en menaçant l'Occident.
Bagdad répond à la dernière résolution de l'ONU en s’en prenant à ses "boucliers humains", les quelque 2 millions d’étrangers toujours retenus en Irak et au Koweït. Ils vont être les premiers à faire les frais de l’embargo aérien qui va étrangler un peu plus l’économie et aggraver les difficultés d’approvisionnement. Le ministère irakien de l’Information annonce qu’à partir du 1er octobre, ils ne seront plus autorisés à se procurer certains produits alimentaires rationnés et subventionnés (riz, farine, huile de cuisine, thé, féculents, sucre, lait pour enfants de moins d’un an, savon, poudre pour lessive), ni sur le marché libre, ni dans les magasins d’Etat. Selon certaines sources à Bagdad, Tarek Aziz, chef de la diplomatie irakienne, a informé début septembre le Comité international de la Croix-Rouge que son pays ne pourrait plus subvenir aux besoins alimentaires des ressortissants étrangers à partir du 1er octobre. A Genève, le CICR reconnaît que l’Irak l’avait averti de ses difficultés à assurer l’approvisionnement des étrangers, mais dément que la date limite du 1er octobre lui ait été précisée. On ignore si la mesure concerne également les otages placés sur des sites stratégiques et qui sont, selon Saddam Hussein, les "hôtes de l’Irak". Mais elle a été accueillie par un concert de protestations et de manifestations d’indignation dans l’ensemble des pays occidentaux qui y voient une nouvelle marque de "cruauté" et le porte-parole du Quai d’Orsay parle d’un "acte de barbarie intolérable". Il faut tout de même préciser que les étrangers ne vont pas être les seuls à souffrir de l’extension de l’embargo : le ministère du Commerce annonce également l’entrée en vigueur de nouvelles mesures de rationnement pour l’ensemble de la population irakienne. Autre sujet d’indignation dans les capitales occidentales : la "note de rappel" adressée aux ambassades à Bagdad et qui rappelle que l’hébergement clandestin d’étrangers est un crime passible de la peine de mort : "La résolution 341 du Conseil du commandement révolutionnaire en date du 26 août 1990, stipule que l’hébergement d’un étranger dans le but de le soustraire aux autorités (irakiennes) est un crime d’espionnage. La peine capitale sera infligée aux personnes qui commettent ce crime. Le ministère apprécierait que la mission l’informe de la présence d’un de ses citoyens ou d’un ressortissant de toute autre nation dans l’ambassade et dans vos résidences diplomatiques, que ces citoyens aient ou non des contrats avec le gouvernement (de cette mission) ou travaillent avec des compagnies étrangères opérant en Irak." Le département d’Etat américain fait aussitôt courir une interprétation dramatique de cette note en affirmant que l’Irak a l’intention de pendre les diplomates qui cacheraient des gens dans leurs ambassades ! Les agences de presse américaines ont commencé à écrire des romans sur les diplomates américains menacés de pendaison, entraînant des condamnations en chaîne de tout l'Occident. Le porte-parole du Quai d’Orsay qualifie d’"intolérables" les menaces pouvant peser sur les ressortissants américains. Les Britanniques choisissent le mot "abject", James Baker le qualificatif "répugnant"... Dans l’après-midi, Saddam Hussein mettra un terme à cette menace...

URSS et CEE font une déclaration commune.
L’URSS et la CEE ont adopté hier à New-York une déclaration commune (dont le principe avait été proposé par Moscou) dans laquelle les Douze et l’URSS appellent l’Irak à se conformer strictement aux résolutions de l’ONU, notamment à retirer ses forces du Koweït. Les 2 parties se sont également "déclarées prêtes à prendre en considération d’autres mesures en accord avec la Charte de l’ONU". Se félicitant du "haut degré de consensus parmi tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’ensemble de la communauté mondiale concernant la nécessité de mettre un terme dès que possible à l’invasion et celle de restaurer la légalité internationale", l’URSS et la CEE "croient qu’un tel consensus a besoin d’être préservé afin de parvenir à une solution politique à la crise". La déclaration conjointe demande à Bagdad "d’autoriser immédiatement le départ de tous les étrangers" qui le désirent, de l’Irak et du Koweït. Les 2 parties ont réaffirmé leur disponibilité pour travailler avec les pays de cette région afin "d’établir une structure globale et en formulant à cette fin des règles capables de promouvoir la paix, la tolérance, la stabilité, la coopération économique et le développement". Ce texte a été rendu public après une rencontre à la résidence soviétique entre Edouard Chevardnadzé, ministre soviétique des Affaires étrangères, et son homologue italien Gianni de Michelis, président actuel de la CEE. Par ailleurs, James Baker, secrétaire d’Etat américain, et Chevardnadzé qui se sont rencontrés une nouvelle fois à propos du dossier du désarmement, ont également discuté des conflits régionaux. Mais, "faute de temps", ils ont décidé de se revoir à New-York, où une seule rencontre bilatérale était prévue auparavant. "Il y a eu des progrès sur un bon nombre de questions et pour les conduire à terme, il faudra nous revoir", a déclaré le chef de la diplomatie soviétique.

Le plan de paix de Jacques Chirac.
Le maire de Paris demande, lors des journées parlementaires de son parti, à Carcassonne, un débat "d’urgence" au Parlement sur la crise du Golfe pour que le gouvernement dise si la France est "toujours dans une logique de blocus" ou "dans une logique d’intervention militaire". Se prononçant pour la 1ère, il propose 3 étapes pour une solution diplomatique : l’évacuation du Koweït par l’Irak et la libération des otages ; la négociation entre l’Irak et le Koweït sous l’égide des pays arabes et l’ONU pour "régler les modalités de retour à l’indépendance du Koweït" et "le contentieux entre l’Irak, le Koweït et les pays arabes producteurs de pétrole", "une conférence internationale destinée à conforter la paix et la stabilité au Moyen-Orient". Le maire de Paris affirme que, "sans oublier les exigences de la solidarité avec ses alliés européens et américains", la France "doit être en mesure de décider de son action" dans cette région, "sans se laisser entraîner dans un processus qui pourrait comporter pour elle de graves conséquences dans l’avenir".

Le Maghreb cherche une solution pacifique à la crise.
Au milieu des menaces, des représailles et des bruits de bottes, quelques pays poursuivent leurs tentatives de trouver une solution pacifique. C’est le cas notamment de l’Algérie, du Maroc et de la Jordanie dont les chefs d’Etat ont tenu la semaine dernière une réunion à Rabat. Ils attendent du président irakien un message écrit en réponse à celui qu’ils lui ont envoyé et par lequel ils lui demandent de s’engager à se retirer du Koweït. Si cet engagement était obtenu, un "comité des Sages" sera alors créé dans le but d’élaborer une formule arabe apte à obtenir un soutien international et à régler la crise du Golfe. Un plan à rapprocher de celui ébauché par François Mitterrand dans son discours à l’ONU. Le ministre français des Affaires étrangères s’est d’ailleurs entretenu à 2 reprises mercredi à New York avec son homologue algérien. A noter que la direction de l’OLP, également partie prenante dans les tentatives arabes d’élaborer un "plan de paix", a accueilli "favorablement" les propositions avancées par François Mitterrand.

En bref :
Le département d’Etat américain annonce que 7 Américains de plus ont été arrêtés et emmenés par les forces irakiennes sur des "sites stratégiques", ce qui porte à au moins 100 le nombre de "boucliers humains" américains. L’Irak refuse toujours de fournir à Washington la liste des Américains ainsi déplacés.

La BBC, qui a annoncé le déclenchement des hostilités dans le Golfe, crée une panique boursière à Tokyo qui se conclut par une très forte baisse de l’indice Nikkeï. Celui-ci chute en effet de 1.100 points, atteignant son plus bas niveau depuis 3,5 ans. Depuis son plus haut niveau historique atteint en décembre 1989, l’indice Nikkeï a perdu 46%.

La Turquie se prépare à la guerre : les effectifs des troupes massées aux frontières sont renforcés et Ankara commence à recevoir 50.000 tenues anti-gaz provenant des stocks de l’armée de terre des Pays-Bas.

Jelio Jelev, président bulgare, indique que son pays est prêt à envoyer un contingent militaire dans le Golfe. Il est rapidement suivi par la Pologne.

Une unité de l’armée canadienne part en reconnaissance avant l’installation éventuelle d’une base au Qatar pour une escadrille de chasseurs.

C'est le 4ème incident depuis l’instauration du blocus. Un bâtiment de la marine américaine navigant dans la Mer Rouge a tiré des coups de semonce contre un petit pétrolier irakien qui refusait de s’arrêter.

Ils ont dit :
Ali Bozer, ministre turc des Affaires étrangères, au siège de l'ONU : "La Turquie espère que la crise ne dégénérera pas en conflit armé et souhaite que les leçons en soient tirées, notamment en matière de prolifération des armements".
Ahmed Ben Bella, ancien président algérien, appelle les Algériens à se porter volontaires par milliers pour défendre l’Irak et "Saddam l’intrépide".

Lu dans la presse :
Quotidien français L'Humanité : "
L’intervention massive de la France au Moyen-Orient coûte beaucoup plus cher que prévu. Les chiffres sont actuellement revus en hausse et pourraient être largement supérieurs au 1,5 milliard de francs dont on parle dans les couloirs du ministère".

Attentats :
Djibouti : Les militaires français sont visés dans cet attentat qui endommage
un café du centre et qui fait 2 morts, dont un enfant de 9 ans, fils d'un sous-officier, et 17 blessés, dont 4 graves. Aux terrasses du Café de Paris et de l'Historil viennent se détendre chaque soir les membres de la communauté française, surtout des militaires. Vers 23h, 4 individus descendus d'un taxi volé ont lancé des grenades de fabrication soviétique, provoquant une violente déflagration. 2 ont explosé devant le Café de Paris, une 3ème a été retrouvée 100 m plus loin, devant la terrasse de l'Historil (déjà visé le 18 mars 1987). L'un des blessés, qui essayait de poursuivre les agresseurs, a essuyé des coups de feu tirés d'un pistolet automatique. Le geste n'a pas été revendiqué, mais les autorités locales privilégient la piste irakienne.
Bruxelles : L’ambassade des USA annonce qu’une agression a été commise mardi contre le domicile du général de l’US Air Force John W. Douglass, représentant adjoint des USA auprès du comité militaire de l’OTAN. L’officier était absent au moment de cette tentative de meurtre ou d’enlèvement. Hier, Morris Busby, haut responsable américain, a longuement exposé aux membres de l’OTAN les risques d’actes terroristes liés à la crise du Golfe.

vendredi 28 septembre


Attentat anti-français à Djibouti (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 28 septembre 1990

Interview du chef d'état-major soviétique au Washington Post : "ce sera une guerre mondiale".
"
En cas d’actions militaires, l’Iran se joindra à l’Irak. Ce ne sera pas simplement un conflit, ce sera une guerre mondiale, qui ne sera une gloire ni pour les Américains ni pour les Irakiens" déclare le général Mikhaïl Moïsseïev, chef d’état-major de l’armée soviétique, dans une interview publiée par le quotidien américain. La Première guerre mondiale, ajoute-t-il, "a aussi été déclenchée par un événement mineur. Aujourd’hui nous devons faire le maximum pour éviter cela." Les conséquences d’une guerre dans le Golfe sont "très difficiles à prévoir, notamment compte-tenu des systèmes d’armements sophistiqués concentrés dans cette région des deux côtés".

Discours de Roland Dumas : peu de chances pour la paix.
Le ministre français des Affaires étrangères estime que, du côté de Bagdad, "il n’y a aucun signe" qui permette de penser qu’une "solution pacifique pourrait être envisageable". Il en profite pour réduire la portée des propositions en faveur d’une "logique de paix" contenues dans le récent discours de Mitterrand à la tribune de l’Assemblée générale de l'ONU. Pour Dumas, le président français fait référence au seul retrait militaire irakien du Koweit et non pas à celui de toutes les forces étrangères. "On ne peut pas mettre sur un même plan des forces d’agression et celles qui sont venues pour aider les pays menacés. Ces dernières resteront sur place aussi longtemps que la menace demeurera", dit-il. Mitterrand a déclaré pour sa part : quand l’Irak aura "affirmé son intention de retirer ses troupes du Koweit" et de libérer les otages étrangers, l’ONU pourra, dans une 2ème étape, se charger du "retrait militaire".

Contre l'embargo, l'Irak réorganise son agriculture.
Pour compenser les effets de l’embargo, les paysans irakiens ont reçu l’ordre de consacrer 80% de leurs terres aux céréales. Un communiqué signé par le secrétaire d’Etat adjoint à l’agriculture indique : "Nous avons décidé de permettre aux paysans de cultiver leurs terres dans des régions qui étaient auparavant interdites, dont notamment la zone de sécurité kurde située près de la frontière avec l’Iran et la Turquie". Pendant la guerre avec l’Iran, les autorités de Bagdad avaient contraint quelque 500.000 Kurdes à quitter leurs villages dont 3.000 furent rasés. Les bombardements chimiques effectués par l’aviation de Saddam Hussein causèrent la mort d’au moins 5.000 personnes dans cette région.

Discours de Fidel Castro : le tiers-monde va exploser.
"Si la guerre éclate, le tiers-monde explosera" et "Nous sommes dans l’antichambre de la guerre", avertit le président cubain, dans un discours prononcé à l’occasion du 30ème anniversaire de la création des Comités de défense de la Révolution. Ajoutant que le fait d’avoir voté seul contre la résolution de l'ONU sur l’embargo aérien contre l’Irak est "un honneur" pour Cuba, "une guerre ferait non seulement des milliers de victimes, mais elle aurait des conséquences économiques dramatiques pour tous les pays du monde", é
voquant notamment la situation dans laquelle se trouve son pays à cause de la hausse spéculative des prix de pétrole. Castro souligne que l’éventualité d’un prix de 60 à 70 $ le baril en cas de guerre provoquerait une crise insupportable par les pays pauvres. La voie de la guerre, déclare-t-il, "serait une catastrophe pour l’économie internationale et particulièrement pour le tiers-monde". "Ce conflit peut et doit être réglé politiquement. L’échec d’une solution politique serait un désastre pour l’humanité", poursuit le dirigeant cubain. Ce règlement "implique nécessairement la cessation de l’occupation du Koweit, le rétablissement de sa souveraineté et le retrait des forces des Etats-Unis et de l’OTAN de la région ainsi qu’une formule de garanties pour tous les pays de la région."

En bref :
La compagnie aérienne française TAT augmente ses tarifs de 6%. Elle justifie la hausse par l’envol des prix du carburant, le kérosène entrant pour 20% dans la part de ses dépenses.

C'est la 1ère visite de l'émir du Koweït à la Maison Blanche depuis l'invasion de son pays. Au cheikh Jaber, George Bush a déclaré, après lui avoir renouvelé le soutien total des USA : "Le Koweït, le Koweït libre, perdurera". Persuadé que Bagdad va échouer, il a ajouté que toutes les options restaient ouvertes pour faire cesser l'occupation irakienne.

Le Coutances, un ferry britannique de la Truckline, mis à destination de l’Etat français, quitte Cherbourg à la demande du ministère de la Défense, à destination de l’Arabie Saoudite, via Toulon, où il chargera du matériel militaire et embarquera, une centaine de soldats. Son arrivée à Yanbu est prévue le 11 octobre.

Fini le temps du Vietnam où les GI's attendaient 3 semaines une lettre de leur fiancée. Désormais, les soldats américains envoyés dans le Golfe pourront recevoir en 2 ou 3 jours des nouvelles écrites de leurs familles grâce à l'installation en Arabie Saoudite de 25 fax reliés à 400 centres de la première compagnie américaine de télécommunication AT&T (American Telephone and Telegraph) Coût de l'opération: 1 million de dollars. Mais le service est gratuit pour les utilisateurs.

Pour la 1ère fois en France, le prix moyen du litre d'essence passe la barre des 6 francs, à 6,03 F (0,92 €).

Ils ont dit :
Lee Aspin, président américain de la commission des forces armées à la Chambre des représentants : "L'Irak a développé des armes biologiques dont la mise au point est suffisamment avancée pour qu'elle soit une menace dès 1991".
Jean-Marie Le Pen, homme politique français, dans une lettre adressée au président Mitterrand : Il est "prudent en France de renforcer la surveillance dans les ghettos à forte présence arabo-musulmane", car les "ghettos des masses déracinées et des individus délinquants peuvent servir de vivier pour des manipulations étrangères, voire des actions ou des provocations terroristes."
Ahmed Ben Bella, ancien président algérien : "Il y a une chose qu’il faut refuser, c’est la guerre", cette "croisade de l’Occident" . Si elle avait lieu, ce serait une "destruction totale, car ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que des armes de destruction existent des 2 côtés."
Daniel Bernard, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères : La France a "la même interprétation" de l’embargo aérien que la Grande-Bretagne. Celui-ci "concerne le frêt et ne touche pas le trafic des passagers et de leurs bagages." Mais il est appliqué aux vols "combi", qui emporte du frêt et des passagers.
George Bush, président des Etats-Unis, à l'émir Jaber du Koweït : "L'Irak échouera. Le Koweït libre survivra".
Michel Rocard, Premier ministre français : "La question palestinienne, depuis toujours, est une blessure pour les Arabes. Sur ce sujet, comme sur celui du Koweit, le Conseil de sécurité a voté des résolutions, et nous devons avoir le courage de reconnaître que, pour le moins, la communauté internationale n’ait pas fait preuve d’une ardeur égale dans la poursuite de leur mise en oeuvre. Une remarque de même nature doit être faite en ce qui concerne le Liban".

Sondage :
Sondage SOFRES - Libération - Europe 1 : 61% des Français pensent que la crise du Golfe va déboucher sur un conflit militaire avec l’Irak. Dans ce cas, 46% souhaitent que la France y participe (contre 45%). 54% des femmes, 52% des jeunes de 18 à 24 ans et 53% de ceux de 25 à 34 ans refusent de voir la France s’y engager. Si la guerre éclatait, 76% désapprouveraient la participation des appellés et 46% (contre 43%) ne jugeraient pas acceptable que des soldats français combattent directement des soldats irakiens. 62% approuveraient la participation de l’aviation française à des raids sur des sites stratégiques (usines d’armement) 59% sur des objectifs militaires. Mais 16% (72% contre) approuveraient des bombardements sur des villes comme Bagdad. 70% désapprouveraient des actions militaires mettant en danger la vie des otages. Pour 63% de l’opinion, en cas de conflit, l’objectif poursuivi devrait être la libération des otages, le retrait irakien du Koweit et la chute de Saddam Hussein. 58% pensent que les troupes militaires françaises devraient être placées sous le commandement de l’ONU, 21% sous commandement français, 7% sous commandement américain. 56% accepteraient la mise en place d’une politique économique et sociale de rigueur, mais 75% n’accepteraient pas des impôts supplémentaires pour financer ce conflit.

Lu dans la presse :
Le quotidien français Libération titre : "Golfe : les Français sans fleur au fusil".
Quotidien allemand Suddeutsche Zeitung : L'armée allemande prête à la France 1.700 Milan et 2.000 Hot-2, à la requête de Paris qui veut disposer de réserves suffisantes en cas de conflit avec l’Irak. Ces systèmes d’armes, destinés à équiper des chars et des engins blindés, sont fabriqués par le groupe franco-allemand Euromissile, filiale d’Aérospatiale et de MBB du groupe Daimler-Benz. A la communauté d’usinage s’ajoutent des tractations qui ressemblent fort à la "communauté européenne de défense", inaugurée par la brigade franco-allemande.
samedi 29 septembre

La crise du Golfe (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 29 septembre 1990

Interview de Roland Dumas sur Antenne 2 : un "rapprochement" entre la crise du Golfe et l'attentat de Djibouti.
Depuis New York, le ministre français des Affaires étrangères répond aux questions de la télévision française. Il estime qu’un "rapprochement" peut être fait entre la tension dans le Golfe et l’attentat de Djibouti. Il indique ensuite : "Aucun élément particulier résultant d’une enquête ou d’une revendication ne permet de tirer des déductions aussi formelles". Si l’Irak était lié à l’attentat, poursuit-il, "la réaction de la France existerait. Elle serait à la mesure du caractère odieux de l’attentat" qui a causé la mort d’un enfant de 9 ans et blessé 17 personnes personnes dont 15 Français. Une telle déclaration prouve à quel point tout événement grave ou sérieux, même s’il se produit loin de la zone sensible, peut mettre la région du Golfe à feu et à sang.

Interview de Mark Eyskens sur RTL-TVI : les ambassades européennes du Koweït vont fermer.
Le ministre belge des Affaires étrangères déclare sur la télévision belge que la plupart des pays de la CEE vont "vraisemblablement" fermer leur ambassade au Koweït cette semaine. Le chef de la diplomatie de Bruxelles s’exprime depuis New-York où il assiste à l’Assemblée générale de l'ONU. Il indique que seule la représentation de la Grande-Bretagne restera "peut-être" ouverte, motivant cette prévision par le fait que les britanniques possèdent d’"importants" stocks de nourriture. Londres (dont les diplomates résidant à Koweït-City ont été, comme ceux des autres pays, privés d’eau et d’électricité) a confirmé officiellement qu’elle entend maintenir ouverte son ambassade du Koweït, "tant que ce sera pratiquement et physiquement possible".
Le ministre belge précise pour sa part que la fermeture des ambassades européennes a fait l’objet d’une concertation des Douze. Selon Eyskens, cette décision n'est due qu’à "la situation matérielle très difficile", sur place. "Les provisions sont pratiquement épuisées et la pression psychologique est énorme (...), l’ambassade belge est régulièrement encerclée par des soldats irakiens", précise le ministre belge. Eyskens ne précise cependant pas si la décision est définitive, ou si, comme pour l’ambassade soviétique, celles des Douze sont seulement abandonnées en attendant le rétablissement de la souveraineté du Koweït.

L'Inde s'inquiète pour ses ressortissants bloqués dans le Golfe.
New Delhi estime à quelque 200.000 le nombre de ses nationaux encore bloqués en Irak et au Koweit. Chaque jour, 450 d’entre eux empruntent le pont aérien Bassorah-Bombay et 3.500 gagnent la Jordanie par la route. Hier soir, 2 ferries indiens en ont transporté 1.500 d’Umm Qasr à Dubaï, port des E.A.U. Des dizaines d’autres viennent de regagner leur pays en voiture, après un périple de 8.000 km depuis le Koweit. Le déchargement des 11.000 tonnes de nourriture et de médicaments expédiés par l’Inde pour ravitailler ses émigrants en Irak s’est achevé hier. La distribution sera surveillée par 100 membres de la Croix-Rouge indienne.

En bref :
Les 120 chars d’assaut Challenger de la 7ème brigade d’infanterie blindée britannique quittent leur base de Fallingbostel, en RFA, en direction de Bremerhaven, d’où ils seront acheminés vers le Golfe. Les navires arriveront dans le Golfe dans 2 à 3 semaines. Ces 6.000 hommes sont les 1ères forces terrestres expédiées par Londres.

Les services de sécurité de l’aéroport du Caire arrêtent un citoyen irakien qui tentait de s’introduire en Egypte avec un passeport dérobé au Koweit. L’homme affirme fuir l’enrôlement et vouloir gagner le Canada.

Le Yemen demande aux dirigeants arabes, américains et soviétiques d’entreprendre une médiation dans la crise qui l’oppose à l'Arabie Saoudite, après l’expulsion de plusieurs de ses ressortissants du territoire saoudien.

En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre iranien des Affaires étrangères s’entretient, à New York, avec ses 6 collègues du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Bahrein, E.A.U., Koweit, Oman, Qatar). C’est la 1ère réunion de ce genre depuis 1978. D’accord pour mettre fin à l’occupation du Koweit, les ministres discutent de la sécurité à long terme dans la région.

Ils ont dit :
Khaireh Allale Hared, ministre de l’Intérieur de Djibouti, promet une importante récompense à ceux qui dénonceront les auteurs de l'attentat anti-fançais ou "feront progresser l’enquête". Il estime que les individus recherchés seraient encore "selon toute vraisemblance" à Djibouti.
Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien, la plus haute instance de décision politique en Iran, évoque "les dangers croissants et préoccupants d’un éventuel conflit armé, ses conséquences et sa portée".
Qian Qichen, ministre chinois des Affaires étrangères à l’Assemblée générale de l’ONU, demande à l’Irak de "saisir toutes propositions de médiations émanant du monde arabe ou du Secrétaire général de l’ONU". Il demande que "tous les pays qui ont déployé des forces dans le Golfe et en Arabie Saoudite fassent preuve de retenue".
Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la Défense, exprime son "intense émotion" et sa "compassion sincère".
Roi Fahd d'Arabie, aux soldats volontaires de son armée : "La porte de la paix est la meilleure qui puisse être frappée en ce moment. Il n’est pas difficile pour le président Saddam Hussein de franchir cette barrière, comme il l’a fait pour l’Iran".
Hamadi Essid, représentant de la Ligue Arabe à Paris, "condamne sans réserve" l’attentat "quels qu’en soient les responsables et les motifs".
Ali Mohammad Becharati, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, demande "le retrait rapide de toutes les forces étrangères" du Golfe qui "ne pensent qu’à leurs propres intérêts".

Lu dans la presse :
Quotidien américain Los Angeles Times : Afin de ne pas s’aliéner le gouvernement de Pékin, les USA déclinent les 100 millions de dollars que Taiwan leur offre comme contribution au déploiement militaire dans le Golfe. Le ministre taïwanais des Affaires étrangères, lors de sa récente visite à Washington, se serait entendu suggérer de déverser la manne sur l’Egypte, la Jordanie et la Turquie mais aurait écarté cette option.

dimanche 30 septembre


L'Irak compte sur la France pour faire la paix (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 30 septembre 1990

La nourriture des otages occidentaux en Irak est rationnée.
"Le système des cartes de rationnement" requises pour l’approvisionnement en produits de base, "s’applique sans discrimination aux Irakiens, aux Arabes, aux diplomates, aux étrangers et aux invités de l’Irak", c’est-à-dire aux otages, déclare Mehdi Saleh, ministre irakien du Commerce. "Aucune instruction n’a été donnée pour priver les ressortissants étrangers des cartes de rationnement, comme le prétendent certains médias hostiles", ajoute-t-il, soulignant que les étrangers ont droit aux "mêmes quantités de nourriture" que les Irakiens. Les produits dont il est question sont la farine, le riz, l’huile, le thé, le sucre, les féculents, le lait pour nourrissons, le savon et la poudre de lessive. Selon une rumeur datant du mercredi 26, Bagdad aurait informé le Comité International de la Croix Rouge qu’il lui était impossible d’approvisionner en vivres les étrangers, à partir du 1er octobre, en raison de l’embargo économique international qui le frappe. Le CICR avait immédiatement démenti cette nouvelle tout en reconnaissant avoir été informé par l’Irak de "difficultés d’approvisionnement en nourriture de ressortissants étrangers stationnant sur son territoire". Mehdi Saleh fait allusion à ces difficultés en indiquant que certains pays étrangers ont envoyé, par le biais d’organisations dépendant de l’ONU, des vivres à leurs ressortissants en Irak, mais que d’autres, qu’il n’a pas nommés, ont demandé de "multiplier par dix" les quantités de nourritures fournies aux leurs. "Lorsque nous avons refusé ces demandes, ces pays se sont hâtés de défigurer notre position consistant à assurer aux étrangers les mêmes quantités de vivres que celles fournies aux Irakiens", explique-t-il.
Selon le ministre du Commerce, ces pays ont "pris la décision d’affamer l’ensemble du peuple irakien et de faire de la question de fourniture de quantités supplémentaires de vivres à leurs ressortissants un nouvel instrument du complot agressif contre l’Irak". Les diplomates étrangers en poste à Bagdad pourront recevoir à partir de demain leur ration des 9 produits alimentaires de base pour le mois d’octobre. Amer Saleh Shihab, directeur du Duty Free Shop, lieu d’approvisionnement du personnel diplomatique pour les produits rationnés, indique que les 3.180 diplomates, dont la liste a été établie par le ministère des Affaires étrangères irakien, ont déjà reçu leurs rations de septembre.

L'ONU dit non à une mission de paix en Irak.
Les 5 membres permanents du Conseil de sécurité rejettent une mission de bons offices à Bagdad, proposée par 4 pays non alignés (Cuba, Yemen, Malaisie et Colombie), qui demandait "au secrétaire général d’user de ses bons offices pour tenter de dénouer la crise du Golfe en se rendant à Bagdad" et prévoyait "un appel à la retenue des parties". Lors d’un déjeuner de travail, les 5 (USA, URSS, Chine, France, Grande-Bretagne) ont estimé qu’"aucun signe ne permettait de penser qu’une mission de cet ordre aurait plus de chances d’aboutir que celle qui a déjà eu lieu". Mais ils affirment "leur profonde inquiétude devant l’aggravation des tensions" au Proche-Orient et "leur détermination à appuyer un processus actif de négociations, auquel participeraient toutes les parties concernées, et conduisant à une paix globale". Ils n’envisagent donc pas de l’adopter, précise Roland Dumas. Depuis New York, le ministre français des Affaires étrangères déclare qu’ "il n’y a aucun signe permettant de penser qu’une solution pacifique serait envisageable". Cependant, selon Bagdad, Saddam Hussein souhaite un "dialogue sérieux" et fait état de "contacts avec la France".

Les difficultés des entreprises françaises installées en Irak et au Koweït.
Les révélations sur l’attitude de certaines entreprises à l’égard de leurs employés retenus en Irak ont amené le gouvernement français à annoncer la mise en place d’un dispositif "exceptionnel" afin d’éviter la rupture des contrats de travail. François Périgot, président du CNPF (syndicat des patrons), en profite pour demander la création d’un fonds de solidarité pour les entreprises concernées.
La question du paiement des frais d’hôtel des otages se pose toujours. Le groupe Technip a indiqué mercredi 26 que le compte bancaire en monnaie irakienne finançant ces dépenses (de l’ordre de 2,5 millions de francs par mois pour ses employés) était en voie de se tarir, faute de pouvoir être alimenté à cause de l’embargo. Technip a demandé à ses salariés otages et à ceux de ses entreprises sous-traitantes de modérer leurs dépenses. Les pouvoirs publics se préoccupent aussi des difficultés rencontrées par des entreprises qui commerçaient beaucoup avec l’Irak et le Koweit. Une "Cellule entreprises Golfe" a été créée et le Comité interministériel pour la restructuration industrielle a été réactivé. Des moratoires fiscaux et des aides en trésorerie sont prévus. Une trentaine d’entreprises françaises se sont déjà manifestées.

La Jordanie dans une situation difficile.
Le ministre irakien des Affaires étrangères arrive à Amman pour une visite non prévue. Porteur d’une réponse de Saddam Hussein au message des chefs d’Etat de Jordanie, du Maroc et d’Algérie demandant un engagement de retrait du Koweit, il est aussitôt reçu par le roi Hussein de Jordanie. On peut prévoir des discussions difficiles eu égard à la volonté irakienne de rester au Koweït à laquelle répond celle des Américains et de leur alliés de justifier leur présence dans le Golfe pour longtemps et de rechercher l’affrontement. Par ailleurs, selon l’agence Reuter à New-York, plusieurs dirigeants arabes (les ministres des Affaires étrangères de Tunisie et de Syrie notamment) ont déclaré hier à James Baker, Secrétaire d’Etat américain, que Saddam Hussein n’avait pas encore compris à quel point la communauté internationale avait décidé de lui faire lâcher prise.
A New-York, Baker et Edouard Chevardnadze rencontrent ensemble le prince héritier Hassan de Jordanie. Cette réunion sans précédent a été annoncée en début d’après-midi, après un déjeuner groupant les représentants des 5 membres permanents du Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU, Javier Perez de Cuellar. Les chefs des diplomaties américaine et soviétique insistent fortement pour qu’Amman respecte rigoureusement l’embargo contre Bagdad. Le prince Hassan tente de faire mesurer à ses interlocuteurs la situation particulière de son pays. Personne ne peut demander à la Jordanie de se suicider en observant strictement les sanctions décidées contre l’Irak, a-il déclaré en substance quelques heures plus tôt. Hussein de Jordanie, qui condamne l’attitude de l’Irak, s’est dépensé pour rapprocher les points de vue dans la perspective d’une solution arabe négociée, voisine des propositions de Yasser Arafat. Dans l’éventualité d’un conflit ouvert, la Jordanie risque fort s’être rayée de la carte. D’accord avec l’embargo, Amman en applique les mesures avec souplesse. Une des raisons en est que l’économie du pays dépend beaucoup de ses échanges avec Bagdad. Du fait des sanctions imposées à l’Irak, la Jordanie a perdu quelque 40 millions de dollars et a dû rationner les produits de consommation de base. Le prince Hassan a donné ces précisions au cours de la conférence de presse qu’il a tenue, flanqué de Baker et de Chevardnadze. Il a déclaré que ses concitoyens étaient pris d’une "colère froide" devant la situation économique et reprochaient aux pays riches de n’avoir pas toujours tenu leurs promesses d’aider leur pays. La Jordanie doit aussi faire face à l’afflux quotidien de réfugiés venant d’Irak et du Koweït. Plus de 650.000 ont été dénombrés depuis le 2 août. Amman a déjà dépensé 40 millions de dinars (60 millions de dollars) pour faire face à ce problème. L’UNDRO, organisation de l'ONU pour les secours d’urgence, réclame 17 millions de dollars pour faire face aux prochaines arrivées d’Irak.

Interview d'Edouard Chevardnadze sur NBC : l'URSS respectera toutes les résolutions de l'ONU.
D
ans une interview accordée à la télévision américaine, le ministre soviétique des Affaires étrangères indique : "Nous sommes un membre permanent du Conseil de sécurité et nous respecterons toute décision, toute résolution du Conseil de sécurité (...) Et cela inclura tout ce qui concerne la participation de troupes soviétiques sous le drapeau, sous les auspices des Nations Unies (...) Nos positions sur le rôle des Nations Unies dans la construction d’un nouvel ordre du monde sont de plus en plus proches" avec celles des USA. Cette déclaration provoque beaucoup de réactions dans le monde, notamment celle du chef de la diplomatie française. Roland Dumas précise qu'"une possible intervention de la force armée" a fait l’objet de "nombreuses conversations" avec Chevardnadze. "Moyennant certaines conditions, je crois que l’URSS accepterait cette perspective", déclare-t-il. La Maison-Blanche se félicite aussi de cette déclaration du Soviétique. "Si les Nations Unies prenaient une décision en ce sens, nous nous féliciterions d’une participation soviétique", commente un porte-parole de la présidence américaine, Roman Popadiuk. Il souligne que ce serait la 1ère participation soviétique à une opération militaire de l’ONU.

Discours de Saddam Hussein : des contacts diplomatiques ont lieu avec la France.
Le Raïs irakien exclut formellement tout retour à la situation d’avant l’occupation du Koweït par ses troupes. Affirmant que son pays est en "contact avec le gouvernement français pour expliquer le point de vue irakien d’une manière précise", il estime que le discours de François Mitterrand à l’ONU "diffère des autres", ajoutant : "Nous espérons que la conclusion positive que nous en avons tirée se vérifiera". Il appelle à un "dialogue sérieux" pour étudier une "solution raisonnable et réaliste" à la crise du Golfe qui, selon lui, doit avoir pour préalable le retrait des troupes étrangères présentes dans la région et la levée du blocus.

En bref :
Plusieurs milliers de personnes défilent contre la guerre et pour "une mer sans missiles" dans les rues de Marseille (France). Des délégations arrivées d'Egypte, d'Italie, de Grèce, du Portugal, de Chypre, du Congo... sont venues prêter main forte aux pacifistes.

Selon la CIA, Bagdad disposerait, dans les prochains mois, d’"un nombre significatif d’armes biologiques", ce qui accélérerait "le calendrier" d’intervention armée américaine

Finalement, l'URSS refuse d'envoyer des troupes dans le Golfe aux côtés des Alliés.

Ils ont dit :
Julien Dray, député français : "Pour la première fois en France, nous avons des militaires intelligents", et non pas des "pousse-au-crime qui veulent la guerre pour la guerre" (Radio française Radio J).
Le Prince Sultan, ministre saoudien de la Défense, avertit Israël de "se tenir absolument loin du Golfe".
Hans van den Broek, ministre néerlandais des Affaires étrangères : "Je ne sais quelles sont les informations qu’Eyskens a en sa possession, mais il n’y a aucune décision néerlandaise sur une fermeture de l’ambassade".
George Bush, président des Etats-Unis, à l’émir Jaber du Koweit : Les Américains n'excluent "aucune option".
Bassam Abou Charif, conseiller de Yasser Arafat, à propos de l'occupation israélienne de la Palestine : "La défense de la légalité et du droit international ne s’appliquent pas seulement à certaines régions ou à quelques cas, mais à tout le monde".
Jean-Marie Le Pen, homme politique français, se déclare "sûr de ramener des otages français de Bagdad comme Kurt Waldheim", explique que "quelquefois le courage exige de ne pas se battre" et souhaite "le retour de l'armée française en métropole" ("Club de la presse" de Europe 1 & Libération).

Lu dans la presse :
Agence britannique Reuter : "Les forces en présence dans le Golfe paraissent s’acheminer, lentement mais inexorablement, vers l’option ultime : la guerre. La grande question est quand. Des diplomates et des experts militaires prédisent que le choc aura lieu fin octobre."
Hebdomadaire français Journal du Dimanche : Une visite de François Mitterrand dans le Golfe aura lieu en fin de semaine après l’achèvement du déploiement du corps expéditionnaire français.
Hebdomadaire britannique The Observer : Des armements nucléaires seront utilisés contre l’Irak si Bagdad déclenche une attaque chimique dans le Golfe.
Quotidien américain Washington Post, citant des membres du Congrès sortant d’une rencontre avec George Bush : L’administration américaine envisage "une option militaire à brève échéance."
Agence française AFP : "L’ONU a commencé à envisager la possibilité d’une opération armée contre l’Irak".
Hebdomadaire britannique The Independent on Sunday : Une filiale de la Corporation d’Etat des industries du nord de la Chine aurait livré à l’Irak un produit chimique frappé d’embargo. D
es informations "dénuées de tout fondement", selon un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.


 
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