LA GUERRE DU GOLFE

 
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A lire aussi :

LA GUERRE :
Le journal de guerre d'un soldat Irakien
L'armement allié et irakien

LE COUT DE LA GUERRE:
Le bilan de la guerre
Les otages retenus en Irak

LA GUERRE EN OCCIDENT :
La médiatisation du conflit
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Le syndrome du Golfe
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Les Kurdes d'Irak

1990 de Jean Leloup

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Introduction : les prémices de la
Seconde guerre du Golfe


Interview de Saddam Hussein : l'amitié franco-irakienne
TF1 - Journal de 20h - 3 avril 1982

 


Couverture du Time du 6 octobre 1980 :
1ère guerre du Golfe

Couverture du Paris Match du 26 juillet 1958 :
Coup d’état en Irak

La guerre Iran-Irak a marqué les esprits par sa durée, 5 ans, et sa violence, un million de morts ! A l'issue de ce conflit, aucune des deux nations n'est vraiment déclarée vainqueur ou vaincue. Le bilan humain, financier et politique est catastrophique des deux côtés. Cet échec, aux conséquences financières dramatiques, pousse Saddam Hussein à chercher des compensations auprès des voisins arabes, auxquels il réclame en particulier l'annulation de la dette irakienne. Créancier important de l'Irak, qui lui doit quelque 15 milliards de dollars, le Koweït entretient avec Bagdad des relations de plus en plus tendues au cours de l'année 1990. Un litige territorial remontant à la colonisation britannique conduit Saddam Hussein à revendiquer des modifications de frontières.



TF1
-  journal de 13h (extrait) - 10 avril 1980
La tension monte entre l'Iran et l'Irak


Antenne 2 -  journal de 20h (extrait) - 22 septembre 1980

L'Irak déclare la guerre à l'Iran



Antenne 2
-  journal de 13h (extrait) - 28 février 1984
Les combats


FR3 -  journal de 22h30 (extrait) - 9 août 1988
le cessez-le-feu



Pour justifier l'annexion du Koweït, Saddam Hussein parle de sources historiques, géographiques et économiques.
En effet, au temps de l'empire ottoman, le Koweït faisait partie d'une province (le "vilayet") dont le port de Bassorah était la capitale, sur un territoire faisant aujourd'hui partie de l'Irak. Mais en 1899, l'émir Moubharak le Grand avait signé un traité avec la Grande-Bretagne, faisant du Koweït un protectorat. En 1932, l'Irak obtient son indépendance, et réclame la rétrocession du Koweït dès 1933. En 1961, aux premières heures de l'indépendance du Koweït, l'Irak avait tenté une première fois, sous le général Kassem, de s'emparer de l'émirat. Mais il en avait été empêché par les troupes britanniques...
L'Irak n'a qu'une façade de 19 km sur le Golfe. Les îles de Warba et Boubiyan (au débouché du Golfe) ont été attribuées, lors de la décolonisation britannique, au Koweït. En 1938, les Britanniques ont rejeté une demande irakienne de construire dans la baie du Koweït un port relié par chemin de fer à l'Irak. Ce dernier conteste également au Koweït le droit d'exploiter le champ pétrolifère de Rumaylah, à la frontière irako-koweïtienne.
L'Irak subit une grave crise économique après sa guerre contre l'Iran : endettement civil et militaire supérieur au budget de l'Etat, chômage accéléré (200.000 soldats ayant combattu l'Iran sont démobilisés), baisse brutale du débit de l'Euphrate et diminution de la superficie des terres ensemencées à la suite de la mise en eau du barrage Attatürk en Turquie (Anatolie du Sud-Est).

jeudi 15 février 1990

John Telly, secrétaire au département d'Etat explique à Saddam Hussein, au nom du président américain George Bush : "Vous êtes une force de modération dans la région et les Etats-Unis souhaitent élargir leurs relations avec l'Irak" (Qotidien français Libération du 16 janvier 1991).

samedi 24 février

Au sommet du Conseil de Coopération du Golfe, Saddam Hussein fait part de ses craintes suite à l'effondrement de l'URSS : le Golfe Persique risque d'être sous contrôle total des USA. Les Arabes doivent donc s'unifier.

jeudi 3 mai

Le ministre irakien des Affaires étrangères Tarek Aziz dénonce, sans les nommer, les responsables de la surproduction pétrolière au sein de l'OPEP. Il viserait le Koweït et les Emirats Arabes Unis.

mardi 15 mai

Après la Grande-Bretagne, où l'affaire a éclaté le 28 mars avec la découverte de détonateurs d'armes nucléaires, puis la Turquie, la Grèce et l'Italie, c'est maintenant en RFA (l'Allemagne de l'Ouest ; les 2 Allemagne ne seront unifiées qu'en octobre 1990) que les douaniers ont intercepté une bien mystérieuse cargaison en provenance de Belgique et destinée à l'Irak. Les autorités des pays européens sont désormais convaincues que les dizaines de tonnes de pièces en acier saisies sont en fait les composantes d'un énorme canon. L'opération douanière a d'ailleurs été baptisée Bertha, du nom du canon allemand qui avait bombardé Paris en 1918. Malgré ses démentis, il semble que Bagdad ait bel et bien tissé une vaste intrigue internationale afin de se doter d'un canon d'une portée de plusieurs centaines de kilomètres, qui lui donnerait la suprématie militaire au Proche-Orient. Selon les experts, le fût du canon, d'une longueur de 40 mètres, serait capable de tirer des obus nucléaires, chimiques ou biologiques. Les douaniers anglais ont indiqué que les pièces saisies avaient été usinées selon les plans de Gérald Bull, un expert en balistique. Or, ce Canadien a été abattu le 22 mars à Bruxelles...

samedi 14 juillet

C'est la fête nationale en Irak. Et lors de l'anniversaire de la révolution irakienne, le président irakien, Saddam Hussein, adresse à son peuple un message virulent. L'Irak serait victime d'une vaste conspiration impérialiste. Seule sa puissance militaire lui évite de subir une agression.

1991, pourquoi la guerre du Koweït ? (12 minutes)
La Chaîne Histoire - Histoire de comprendre - 2012


Nouvelle saisie de composants d'un canon (2 minutes)
RTL-TVI - Télévision belge (extrait) - 10 avril 1990


Défilé militaire à Bagdad (3 minutes)
Iraqi TV - Télévision irakienne - (extrait en arabe) - 14 juillet 1990

mardi 17 juillet

Saddam Hussein accuse certains pays du Golfe de provoquer une baisse des prix du pétrole à l'instigation des "cercles impérialistes et sionistes". Il annonce que "les guerres peuvent être déclarées pour des motifs économiques". C'est la première fois que le Raïs évoque la possibilité d'une intervention militaire : si les discussions entre l'Irak et le Koweït concernant les modifications de frontières n'aboutissent pas, l'Irak sera obligé de faire valoir ses droits. En fait, dès le début du mois de mars, après le refus koweïtien de lui louer les îles de Warba et Boubiyan, Saddam Hussein avait demandé à son état-major de préparer des plans d'invasion...

mercredi 18 juillet

Au lendemain de l'avertissement public lancé par Saddam Hussein, les leaders koweïtiens se réunissent à Koweït-City aux côtés du roi Fahd d'Arabie, du roi Hussein de Jordanie et du président du Yemen. Le ton est ouvertement à l'inquiétude. En effet, ils n'ignorent pas les préparatifs militaires en cours sur le sol irakien. Mais l'invasion de l'Emirat paraît impossible. Pour Tarek Aziz, ministre irakien des Affaires étrangères, le Koweït nuit à l'Irak "systématiquement, délibérément, continuellement (...). Un tel comportement constitue une agression militaire". L'Irak réclame au Koweït 10 milliards de dollars, dont 2,4 milliards en compensation du pétrole "volé" depuis 1980 aux puits de Rumaylah (zone pétrolifère irakienne jouxtant la frontière koweïtienne). L'Irak réclame également de l'effacement de ses dettes, Saddam Hussein considérant avoir défendu les intérêts arabes contre l'expansionnisme iranien. La question est posée mais aucune réponse n'est apportée alors que le temps presse. Cependant, personne, parmi les hauts dirigeants koweïtiens, ne songe un seul instant de prendre quelque disposition militaire que ce soit !

jeudi 19 juillet

Le Conseil national du Koweït rejette les accusations de l'Irak et propose la constitution d'une commission arabe pour régler le problème des frontières. Une lettre est envoyée au Secrétaire général de l'ONU pour l'en informer.

samedi 21 juillet

Bagdad accuse le Koweït d'avoir refusé une solution purement arabe et de préparer le terrain à une intervention de forces étrangères dans le Golfe en faisant appel à l'ONU pour régler son différend avec l'Irak.
Le Ministre saoudien des Affaires étrangères se rend à Bagdad et à Koweït-City pour désamorcer la crise, tandis que le Secrétaire général de la Ligue arabe, Chedli Klibi, est reçu par l'émir du Koweït. C'est un échec...
Carte d'Irak

lundi 23 juillet

Sommet à Alexandrie, entre le roi Hussein de Jordanie et le président égyptien Hosni Moubarak, auxquels se joint le ministre irakien des Affaires étrangères, Tarek Aziz. L'Egypte entame de ce fait une mission de bons offices. C'est un échec...
photo

mardi 24 juillet


L'Irak rejette la proposition koweïtienne d'une commission arabe pour le réglement du conflit, sous prétexte que le problème est "bilatéral", et masse 30.000 soldats à la frontière. Le président égyptien Hosni Moubarak se rend en Irak et au Koweït pour essayer d'organiser une réunion quadripartite avec l'Egypte et l'Arabie Saoudite. C'est un échec...
A la télévision, Moshe Arens, ministre israélien de la Défense, considère que "Saddam Hussein n'a rien à craindre tant qu'il ne menace pas la sécurité d'Israël".

Carte d'Arabie Saoudite

Antenne 2 -  journal de 20h (extrait) - 24 juillet 1990
La tension monte entre
l'Irak et le Koweït

mercredi 25 juillet

Depuis plusieurs jours, l'ambassadrice américaine en Irak, April Glaspie, demandait à rencontrer des hauts responsables irakiens, pour leur demander, au nom de Washington, des éclaircissements sur les préparatifs militaires en cours. L'Américaine aurait déclaré à son interlocuteur que Washington, "inspiré par l'amitié et non par la confrontation, n'a pas d'opinion" sur le différend qui oppose le Koweït à l'Irak. Elle fait également savoir à Saddam Hussein que les USA n'ont pas l'intention "de déclencher une guerre économique contre l'Irak". Mais Elle a précisé aux responsables irakiens : "Nous insistons pour que vous régliez votre contentieux de manière non violente"...

Antenne 2 -  journal de 20h (extrait) - 25 juillet 1990
Réunion de l'OPEP : l'Irak accuse le Koweït de lui voler son pétrole.

jeudi 26 juillet

La CIA reçoit des rapports selon lesquels deux divisions irakiennes ont quitté leur cantonnement pour faire mouvement vers l'émirat. Dorénavant, plus de 30.000 soldats irakiens sont postés sur la frontière. Les photos satellite confirment tous ces mouvements. Washington prévient des responsables arabes de la région. Le Koweït, l'Arabie Saoudite et l'Egypte déclarent que ce n'est qu'un chantage : Saddam Hussein veut seulement faire pression pour les négociations. Les missions de médiation se poursuivent donc à Bagdad, avec la visite aujourd'hui de Yasser Arafat, chef de l'OLP...

vendredi 27 juillet

A Genève s'ouvre une conférence de l'OPEP. Sous la pression de l'Irak, le Koweït et l'Arabie Saoudite acceptent d'augmenter le prix du baril de pétrole de 3 dollars. Celui-ci passe ainsi à 21 dollars, au lieu des 25 dollars espérés par l'Irak.

dimanche 29 juillet

Yasser Arafat est reçu par l'émir Jaber du Koweït, qui refuse de parler des 10 milliards de dollars réclamés par l'Irak pour l'affaire Rumaylah.

lundi 30 juillet

e roi Hussein de Jordanie effectue une mission de médiation à Bagdad et au Koweït. C'est un échec...

mardi 31 juillet

Lors des ultimes échanges diplomatiques irako-koweïtiens à Djeddah, les Koweïtiens semblent finalement d'accord pour un prêt de 9 milliards de dollars. Mais les Irakiens en ont demandé 10 et ils ressentent cette discussion sur le montant comme une volonté de les humilier. Le roi Fahd d'Arabie se propose d'offrir le milliard de dollars qui reste. L'Irak exige l'ouverture d'entretiens bilatéraux à Bagdad.

Mais les Irakiens et les Koweïtiens s'accrochent toujours au sujet de la reconnaissance de leurs frontières. La rencontre de Djeddah, en Arabie Saoudite, qui devait permettre de désamorcer une crise apparue au grand jour depuis deux semaines seulement, se solde par un échec...
Egyptiens et Saoudiens espèrent cependant renouer le dialogue rapidement. Prudents, ils refusent de prendre parti. Quelques jours plus tôt, Hosni Moubarak, président d'Egypte, a rendu visite à Saddam Hussein à Bagdad. Il l'a assuré qu'il n'utiliserait pas la force tant que les discussions avec le Koweït continueraient. Selon certaines sources, l'Iran aurait récemment donné l'assurance à Bagdad qu'il n'interviendrait pas dans son différend avec le Koweït...

mercredi 1er août

La délégation irakienne quitte Djeddah, le Koweït n'ayant pas fait de nouvelle proposition. Et la nouvelle s'est répandue dans Koweït-City comme une traînée de poudre : les négociations sur le grave contentieux territorial et financier entre le Koweït et son puissant voisin irakien ont échoué. Pourtant, on avait parlé de "rencontre de la dernière chance". De plus, la capitale koweïtienne est en proie depuis 24 heures aux rumeurs les plus folles, et des diplomates occidentaux en poste dans la ville ont prévenu leurs gouvernements respectifs de la présence de plus de cent mille soldats irakiens à la frontière nord du Koweït. Saddam Hussein, le maître de Bagdad, aurait aussi massé 300 chars et des centaines de pièces d'artillerie lourde dans ce secteur...
Dans la matinée, selon la CIA, "la probabili d'une invasion de l'Irak dans les 24 heures est sûr à 70%". A midi, les mêmes experts chiffrent cette probabilité à 90%. A 18h, pour la CIA, l'invasion devient inévitable.
Et ce matin, le journal gouvernemental irakien Al-Joumhouria indique que le contentieux entre les deux pays est loin d'être un simple "petit nuage d'été" qui finira par se dissiper...


 
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