LA GUERRE DU GOLFE

 
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LA GUERRE:
Le journal de guerre d'un soldat Irakien
L'armement allié et irakien

LE COUT DE LA GUERRE:
Le bilan de la guerre
Les otages retenus en Irak

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vendredi 14 septembre


Le saccage de l'ambassade de France à Koweït-City (28 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 14 septembre 1990

Violation de l'ambassade de France à Koweït-City (4 minutes)
Antenne 2 - Flash vers 16h30 - 14 septembre 1990

L'armée irakienne saccage la résidence de l'ambassadeur de France à Koweït-City.
L'armée irakienne viole la neutralité de la résidence de l'ambassadeur de France
à Koweït-City. Les bureaux sont dévastés, la résidence saccagée, et les 4 diplomates qui étaient en poste à l'ambassade sont emmenés de force par les soldats vers une destination inconnue. Au même moment, des soldats irakiens pénètrent dans les enceintes diplomatiques de Belgique (où ils forcent les diplomates qui s'y trouvent à quitter les lieux) et des Pays-Bas
de Koweït-City. Dans l'après-midi, l'attaché militaire de l'ambassade de France est libéré. A Paris, l'ambassadeur d'Irak est convoqué par le ministère français des Affaires étrangères qui lui fait part de sa vive protestation. François Mitterrand, en visite officielle à Bratislava (Tchécoslovaquie), affirme aussitôt lors d'une conférence de presse : "La résidence de notre ambassade au Koweït a été envahie par des troupes irakiennes. Ce viol (...) est une agression et nous y répondrons..." Mitterrand annonce par la même occasion la tenue à l'Elysée d'un conseil restreint dès demain matin, d'une réunion exceptionnelle de l'U.E.O. mardi prochain et d'une réunion des 12 ministres des Affaires étrangères de la CEE. Malgré la capture de 4 diplomates, l'ambassade de France de Koweït-City reste ouverte, le personnel continue de travailler. Il reste toujours une centaine de Français au Koweït et près de 300 en Irak.


Que peut faire l'armée française ? (1 minute)
FR3 - Journal de 22h30 (extrait) - 14 septembre 1990

L'armée irakienne pille l'ambassade du Canada de Koweït-City.
Les consuls et diplomates du Canada, des USA, d'Irlande et d'Australie à Koweït-City se trouvaient dans l'ambassade du Canada au Koweït
, quand des soldats irakiens y ont fait irruption. Les diplomates étaient venus préparer le départ d'une cinquantaine de leurs ressortissants. Les militaires irakiens les ont arrêtés avant de les relâcher par la suite, et ont incendié l'ambassade canadienne. Le Premier ministre canadien Brian Mulroney a aussitôt dénoncé cette violation des accords internationaux, et a annoncé en représailles que 12 des 18 chasseurs F-18, stationnés en Allemagne, allaient être déployés dans le Golfe. Ils serviront de couverture aérienne aux 3 navires canadiens déjà dans la zone. Pour les autorités canadiennes, il n'y a pas de conflit entre le monde arabe et l'Occident : "C'est Saddam contre le monde civilisé".

La Grande-Bretagne apporte son soutien militaire aux Etats-Unis.
Les Britanniques répondent à l'appel lancé par James Baker au nom des USA : accroître le potentiel militaire des Alliés. Le ministre britannique de la Défense, Tom King, annonce l'envoi en Arabie Saoudite de la 7ème brigade blindée, actuellement stationnée en RFA. Il s'agit d'une unité forte de 6.000 hommes et 120 chars lourds Challenger. La 7ème brigade s'était illustrée en Afrique du Nord pendant la 2nde Guerre Mondiale. Un escadron supplémentaire de 12 appareils Tornado GR-1 d'attaque au sol et 6 intercepteurs Tornado F-3 est également dépêché dans le Golfe. Bush a aussitôt remercié officiellement Margaret Thatcher, qui affirme que "les autres options restent ouvertes"...

La peur rôde dans les rues du Koweït annexé.
Saccages, viols, pillages, exécutions sommaires : les forces d'occupation ne reculent devant rien pour affermir leur emprise sur l'émirat dévasté. L'opération a été confiée à un cousin de Saddam Hussein, Hassan el-Majid. Les récits de réfugiés devant le Congrès américain rivalisent d'horreur. "J'ai vu un homme soupçonné d'appartenir à la résistance être abattu d'une balle dans la tempe devant ses parents, puis leur maison a été brûlée" raconte un Koweïtien. Une "infirmière" submergée par l'émotion (on saura par la suite qu'il s'agissait de la fille de l'ambassadeur du Koweït aux USA et que les propos étaient inventés) explique qu'elle a vu des soldats irakiens entrer dans une maternité pour voler 200 couveuses, laissant les bébés koweïtiens mourir sur le sol. Au Koweït, toute habitation vide est immédiatement confisquée, les hôtels, les hôpitaux et les bureaux sont dépouillés, les voitures et les camions saisis.


Le saccage de l'ambassade de France (2 minutes)
FR3 - Journal de 22h30 (extrait) - 14 septembre 1990

Interview de l'ambassadeur d'Irak en France
FR3 - Journal de 22h30 (extrait) - 14 septembre 1990

En bref :
L'Italie annonce un renforcement de ses forces déjà présentes dans le Golfe : elle ajoute en effet 8 Tornado et un 4ème navire de guerre.

En votant la résolution 666, le Conseil de sécurité demande que l'aide alimentaire éventuellement envoyée à l'Irak et au Koweït soit distribuée par l'ONU, le CICR ou d'autres organisations internationales. Bagdad qualifie d’"humiliante et injuste" cette résolution.

L'Irak annonce que le procès ouvert contre George Bush pour "crimes contre l'Humanité" s'ouvrira le 15 octobre à Bagdad. Un exemplaire de l’acte d’accusation a été adressé à l’ambassade des USA à Bagdad et l’accusé à le droit de se faire défendre par un avocat, a annoncé le bâtonnier de Bagdad.

Les USA envisagent de vendre pour 18 milliards de dollars d’armements à l’Arabie Saoudite.


Washington soutient Paris
Antenne 2 - Journal de minuit (extrait) - 14 septembre 1990

samedi 15 septembre


La réponse de la France au saccage de son ambassade (24 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 15 septembre 1990

Interview de l'ambassadeur d'Irak en France (2 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 (extrait) - 15 septembre 1990

La France lance l'opération Daguet.
La riposte au pillage
de son ambassade et de l'enlèvement de ses diplomates ne s'est pas fait attendre. La France lance l'opération Daguet. C'est le plus grand déploiement de troupes françaises depuis la guerre d'Algérie. Cette opération est placée sous le commandement du général "4 étoiles" Roquejoffre, qui aura sous ses ordres, le général de brigade Jean-Charles Mouscardès qui commandera les forces terrestres, et le général Jean-Pierre Gellibert qui commandera les forces aériennes. L'état-major s'installera à Riyad et restera sous contrôle français. Cette opération prévoit l'envoi en Arabie Saoudite, dans les prochains jours, d'une brigade aéroterrestre composée de 4.000 hommes, 1.000 véhicules, dont 210 blindés, 48 hélicoptères de combat et 30 avions de combat, d'une compagnie du génie et une section de missiles anti-aériens Mistral. Le dispositif français dans le Golfe passe ainsi de 9.000 à 13.000 hommes. La réponse à la violation de l'ambassade comporte également 3 autres points : l'expulsion immédiate d'une trentaine de ressortissants irakiens, dont des diplomates et des militaires stagiaires, une demande au Conseil de sécurité d'étendre au trafic aérien l'embargo contre l'Irak et, enfin, de lourdes sanctions contre toute entreprise française qui contreviendrait à cet embargo. Après l'annonce par la France du déclenchement de l'opération Daguet, Saddam Hussein se dit surpris de la position de François Mitterrand, l'accusant de nourrir une "attitude hostile" contre l'Irak.

Selon Greenpeace, les navires occidentaux transportent des bombes atomiques.
Les navires de guerre américains, britanniques et français à capacité nucléaire participant aux opérations au Moyen-Orient transportent quelque 450 armes atomiques de divers types, affirme l’organisation écolo-pacifiste Greenpeace, dans un communiqué publié à Washington. Elle précise que chacun des 3 porte-avions américains (Saratoga, Independence et Kennedy) navigant dans la région, transportent chacun 100 bombes ou charges nucléaires anti-submersibles. Le cuirassé Wisconsin et les divers croiseurs et destroyers de l’US Navy disposent au total d’une cinquantaine de missiles de croisière Tomahawk à capacité nucléaire. Greenpeace rappelle que les groupes de bataille accompagnant les porte-avions américains sont généralement protégés par 2 sous-marins d’attaque, emportant, selon les classes, de 2 à 5 missiles Tomahawk. 8 à 18 bombes nucléaires et missiles air-sol à moyenne portée sont à bord du porte-avions français Clemenceau. 2 à 4 charges nucléaires sont à bord du destroyer Gloucester et de la frégate Battleaxe de la marine britannique. A tous ces engins s’ajoutent les armements nucléaires du destroyer soviétique Oudaloy qui, selon l’annuaire naval Jane’s, emporte 8 torpilles de 533 mm à capacité nucléaire et peut lancer des missiles SS-N-14 équipés d’une ogive atomique.

L'exode des Koweïtiens.
Des milliers de Koweïtiens fuient leur émirat pour l'Arabie Saoudite, submergeant les services locaux de l'immigration. Les forces irakiennes viennent en effet d'ouvrir la frontière entre l'émirat et l'Arabie, près de Khafji. Les candidats au départ se sont vus confisquer de leurs passeports, leur argent et les biens qu'ils transportaient par les Irakiens. Il ne s'agit pas d'un signe d'ouverture dans la crise du Golfe : la frontière reste totalement fermée aux Occidentaux...

Interview de Georges Marchais sur TF1 : l'échec de la logique de guerre.
Interrogé sur les propos que vient de tenir Mitterrand sur la crise du Golfe, le secrétaire général du PCF exprime d’emblée sa condamnation la plus ferme du "nouvel acte de banditisme" perpétré par Saddam Hussein, jugeant "justes les mesures de caractère politique et diplomatique" envisagées par le gouvernement. Ainsi, ajoute-t-il, "il est normal que le Conseil de sécurité soit saisi, il est normal que des mesures soient prises à l’égard de l’ambassade d’Irak à Paris, il est normal que soient consultés les alliés de la France". "Par contre, fait observer Georges Marchais après avoir rappelé que le PCF ne se détermine ni en fonction de Bush ou de Gorbatchev, mais en fonction des intérêts de la France, force est de constater que François Mitterrand continue d’inscrire l’ensemble de sa politique dans la logique de guerre dont il s’est réclamé à plusieurs reprises. Ce n’est pas la bonne voie", explique le secrétaire général du PCF qui fait ce "constat que les mesures prises de ce point de vue depuis un mois n’ont apporté aucune solution". Rappelant qu’avant même ce qui s’est passé à l’ambassade de France au Koweit, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne ont pris la décision de renforcer leurs forces militaires dans la région, Georges Marchais souligne : "nous sommes dans une situation où il est possible que s’engage un conflit dont personne ne peut prévoir à quel point il peut être catastrophique. Je pense aux populations de cette région, je pense aussi aux soldats". Par conséquent, le PCF "continue de demander au président de la République et au gouvernement de faire tout ce qu’ils peuvent pour essayer de trouver une issue politique à cette situation. C’est difficile mais cela implique des discussions et des négociations, en particulier le fait d’essayer d’obtenir des pays arabes qu’ils puissent jouer un rôle actif en vue d’aller vers une solution politique dans le cadre de l’ONU", ajoute Georges Marchais.

L'Allemagne met la main à la poche.
Avec le Japon, l'Allemagne était la cible des critiques américaines pour son manque de contribution à l'Opération Bouclier du Désert. La RFA vient donc de débloquer 3,3 milliards de marks (1,7 milliards d'€) dont une moitié est affectée à l'effort de guerre américain et l'autre aux pays touchés par l'embargo. Le chancelier Helmut Kohl ne veut plus que les Allemands soient accusés de "se mettre à couvert quand le temps se gâte sur la planète"...

En bref :
La télévision irakienne diffuse une cassette enregistrée spécialement par George Bush. Le président américain lance un appel à la paix et prévient que "l'Irak n'a aucun moyen de gagner".

Saddam Hussein ordonne la libération dès aujourd’hui de tous les ressortissants français malades ou âgés. Le président irakien répond ainsi à un appel de l’ancien chef d’Etat algérien Ahmed Ben Bella.

Ali Hassan al-Majid, ministre irakien de l’Administration locale, est nommé gouverneur de la capitale du Koweït. Il cumulera son nouveau poste avec sa fonction ministérielle.

Le ministère français de l’Economie et des Finances supprime le contrôle sur les prix des produits pétroliers. L’encadrement décidé lors du début de la crise du Golfe n’a fait que justifier officiellement le fait que les prix directeurs soient décidés sur le marché ultra-spéculatif de Rotterdam par les groupes de négoce des compagnies elles-même. On s'attend donc à une forte hausse du prix de l'essence dans les prochains jours...

Ils ont dit :
François Mitterrand, président de la France : "J'ai toujours dit que je retenais l'hypothèse de nouvelles agressions irakiennes et qu'il conviendrait d'y répondre."
Général Michael Dugan, chef d’état-major de l’US Air Force : "La puissance aérienne est la seule solution pour nous (...). Il s’agirait d’un bombardement de Bagdad centre-ville". Selon lui, cette analyse de la situation est partagée par l’ensemble de l’état-major américain dans le Golfe. Il escompte que ses escadres persuaderont tôt ou tard à coups de bombes les Irakiens que "Saddam et son régime ne peuvent pas les protéger" (Quotidien américain Washington Post).
 James Baker, secrétaire d'Etat américain : La RFA va accorder une aide "très significative" aux USA pour soutenir le déploiement des forces américaines.


Conférence de presse de François Mitterrand (44 minutes)
Antenne 2 - vers 11h30 - 15 septembre 1990
dimanche 16 septembre

Réouverture des frontières koweïtiennes (24 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 16 septembre 1990

Expulsion des diplomates irakiens (16 minutes)
Antenne 2 - Journal de la nuit - 16 septembre 1990

L'Arabie Saoudite submergée par l'afflux de réfugiés koweïtiens.
C'est un véritable exode
qui se déroule depuis hier, lorsque les forces d'occupation irakiennes ont ouvert la frontière entre le Koweït et l'Arabie Saoudite. Par milliers, les Koweïtiens affluent depuis lors dans le royaume. Leur arrivée pose déjà problème aux autorités saoudiennes. Mais la situation est bien moins dramatique qu'en Jordanie, dont les faibles ressources ne peuvent suffire à prendre en charge la présence de dizaines de milliers de sans-abri venus du Koweït et d'Irak depuis le 2 août. Entassés dans de vastes camps érigés à la hâte autour d'Amman, ces gens originaires d'Egypte, d'Inde, du Soudan, du Pakistan et des Philippines manquent de tout, même d'eau potable. Des bagarres éclatent régulièrement lorsque les autorités distribuent vivres et boissons.

L'Egypte envoie des troupes en Arabie Saoudite.
L'Egypte décide à son tour d'envoyer 15.000 hommes
en Arabie Saoudite, en plus des 5.000 déjà sur place. Un pont aérien acheminera ces hommes, tandis que le matériel est déjà en route par voie maritime. Selon certaines sources, de petits contingents égyptiens se trouvent également à Bahreïn et au Qatar. Le président Hosni Moubarak a affirmé que son pays participerait "autant que possible" aux efforts internationaux.


Expulsion des diplomates irakiens (8 minutes)
La Cinq - Journal de minuit - 16 septembre 1990

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Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne l'Irak, "énergiquement" et à l'unanimité, pour "ses actes agressifs contre des locaux et du personnel diplomatique au Koweït". La résolution 667 demande également la libération de tous les étrangers retenus en Irak.

Le Pakistan annonce l'envoi très prochainement de 3.000 soldats de plus en Arabie Saoudite, qui s'ajouteront aux 2.000 hommes déjà présents sur le terrain depuis le début du mois de septembre.

Les exportations de pétrole saoudien sont tombées à 5 millions de barils par jour au cours de la seconde semaine de septembre.

En réponse à l'agression contre ses locaux diplomatiques, la France expulse 41 ressortissants irakiens, dont une douzaine de militaires stagiaires de l'armée de l'air, et 11 des 29 membres du personnel de l'ambassade irakienne, dont l'attaché militaire et ses adjoints.

Une délégation iranienne, conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, arrive dimanche à Bagdad. Elle vient, selon son chef, "assurer le suivi" des entretiens que Tarek Aziz a eus les 8 et 9 septembre dans la capitale iranienne.

A Koweït-City, l'ambassade de Tunisie est envahie par les troupes irakiennes.

Ils ont dit :
Saddam Hussein, président de l'Irak : "Je suis surpris de la position du gouvernement de M. Mitterrand et de son attitude hostile envers l'Irak. Paris se laisse influencer par les campagnes des médias sionistes."
Pierre Bérégovoy, ministre français des Finances, plaide en faveur d’une compréhension de la "cohérence" de son budget d’austérité, en développant la thèse d’un budget "anti-choc rendu nécessaire par la crise du Golfe" (Grand jury RTL - Le Monde).

lundi 17 septembre


La France expulse des Irakiens (23 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 17 septembre 1990

Le choc du pétrole (54 minutes)
Antenne 2 - Carnets de route - 17 septembre 1990

Le chef de l'US Air Force limogé par le Pentagone.
Le général Michaël Dugan, ancien pilote de chasse et chef de l'US Air force depuis 3 mois seulement, est limogé pour avoir divulgué au Washington Post et au Los Angeles Times que le palais serait le premier objectif des bombardiers américains lors d'une attaque sur Bagdad et que "Saddam, sa famille, ses gardes du corps et sa maîtresse seront pris pour cibles". Il a aussi déclaré à ces quotidiens que les autorités de Washington ont conclu que seules des attaques aériennes massives, sur Bagdad notamment, seraient en mesure de forcer Saddam Hussein à se retirer du Koweit. Selon lui, les responsables américains ont sélectionné certains objectifs en Irak : installations de défense anti-aérienne, aérodromes, avions, sites de missiles et autres installations militaires, centrales électriques, routes, voies ferrées et, peut-être, raffineries à l’exclusion des champs pétrolifères eux-mêmes.
Le chef d’état-major limogé avait livré ce commentaire : "C’est une belle liste de cibles et je pourrais y souscrire, mais ce n’est pas assez." Proposant d’y ajouter Saddam Hussein et ses proches, il avait ajouté : "Si nous choisissons la violence, il doit être au centre de nos efforts." Ni le Pentagone, ni la Maison Blanche n'ont apprécié la franchise du général, qui est ainsi devenu le premier officier de ce rang à être relevé de ses fonctions depuis 1949. Brent Scowcroft, conseiller pour les Affaires de sécurité nationale de la Maison-Blanche, s’est contenté de rappeler que les dires de Dugan n’engageaient pas le gouvernement des USA. Même si Dugan affirme dans une lettre que diffuse l’US Air Force : "Je regrette tous les embarras que mes commentaires ont pu causer au gouvernement", assurant qu’il n’a exposé que son point de vue, ce très haut grade a, semble-t-il, dit tout haut ce que ses pairs et ses supérieurs pensent tout bas. Le secrétaire à la Défense le laisse entendre. Au cours d’une conférence de presse tenue au Pentagone, Dick Cheney précise que le fautif sera "mis à la retraite", tout en conservant ses 4 étoiles. Il déclare ensuite : "Le général Dugan a manqué de jugement à une période critique. Il a divulgué des informations qui n’auraient pas dû l’être. Il existe des choses dont on ne parle jamais, notamment des sujets opérationnels". Le ministre de la Défense souligne que les quelque 150.000 GI's déployés dans la région du Golfe "risquent d’être engagés dans des hostilités dans un très proche avenir. Dans ces circonstances, la conduite de la politique de sécurité des Etats-Unis est une tâche très délicate" qui ne permet pas à Dugan de faire ce genre de déclarations. Le secrétaire à la Défense refuse de commenter l’hypothèse, avancée par l’ex-chef d’état-major de l’US Air Force, de viser directement Saddam Hussein. Cheney se borne à rappeler qu’un décret présidentiel interdit aux forces armées et aux services de renseignement américains de tenter d’éliminer physiquement des dirigeants étrangers. Le fait d’évoquer l’éventuel assassinat de Saddam Hussein est "inapproprié" et constitue "potentiellement une violation du décret présidentiel". Sur ce point non plus Dugan n’est pas contredit par son ministre. Le Washington Post rappelle que George Bush a "réinterprété" ce décret, promulgué après le bombardement de la résidence du colonel Kadhafi par l’aviation américaine en 1986. L’actuel président estime que ce texte n’empêche pas la CIA d’aider et d’assister les auteurs d’un coup d’Etat qui irait jusqu’à l’assassinat d’un chef d’Etat étranger. Autre indication intéressante du journal : les déclarations du général Dugan sont gênantes parce qu’elles permettent aux autres pays arabes de penser que Washington suit les conseils de Tel Aviv. Les dirigeants israéliens prônent en effet l’élimination physique de Saddam Hussein...

L'Opération Daguet vue par la presse française.
Au lendemain de l'annonce du plus important déploiement de troupes françaises depuis la guerre d'Algérie, la presse française commente la position de la France dans la crise du Golfe. "Opération Daguet : une logique de feu", titre le Quotidien en expliquant, carte à l’appui, que "le dispositif militaire français... prend un tour nettement plus offensif que celui qui prévalait jusqu’à maintenant". "4.000 hommes, 1.000 véhicules, dont 210 blindés, et 30 avions de combat vont renforcer le dispositif militaire français du proche-Orient", ajoute Le Figaro. Le Monde titre sur "Le corps expéditionnaire le plus important depuis la guerre d’Algérie". Et ce journal d’ajouter : "Tirant parti de la nouvelle prise d’otages de Français et du saccage de son ambassade par les Irakiens au Koweït, le chef de l’Etat a approuvé un renfort du dispositif militaire en Arabie Saoudite qui consiste à prévoir d’y stationner la moitié des effectifs de la 6ème division légère blindée (DLB) et qui correspond au voeu, exprimé une semaine avant par Georges Bush, que les alliés des Etats-Unis participent davantage à un déploiement terrestre".

Conférence de presse de l'ambassadeur d’Irak en France.
Abdul Razzak al Hachimi accuse le conseil de Sécurité de l’ONU d’avoir adopté une résolution "injuste et déloyale" à l’égard de l’Irak en condamnant l’intrusion de l’armée irakienne dans des locaux diplomatiques (notamment français) à Koweit-City. "C’est la 1ère fois dans son histoire, explique l'ambassadeur d’Irak en France, que le Conseil de Sécurité adopte en quelques heures des décisions sur la foi du récit d’un incident qui n’a donné lieu à aucune vérification, à aucune enquête". L’ambassadeur, qui donnet une conférence de presse, rejette cette résolution "fondée sur des incidents qui ne se sont jamais produits". "Rien n’est vrai dans les informations concernant la situation des ambassades à Koweit-City", affirme-t-il. Il accuse également les autorités françaises de s’être comportées "de façon inhumaine" avec ressortissants irakiens expulsés hier. Il annonce, sans autres précisions, que Bagdad prendra des mesures de réciprocité. L’ambassadeur confirme que les 3 Français arrêtés il y a 3 jours à Koweit-City ont été conduits sur des sites stratégiques, comme d’autres ressortissants étrangers, "pour éviter une attaque contre l’Irak". Réaffirmant que son pays "ne tirera jamais la 1ère balle", il lance un appel à une solution pacifique, rappelant "l’initiative de paix" prise le 12 août par Saddam Hussein qui a alors proposé de lier le retrait de ses forces du Koweit au retrait israélien des territoires occupés et au retrait américain du Golfe.

Polémique aux USA après la diffusion en Irak d'une allocution de George Bush.
Depuis hier, des extraits du message adressé par George Bush aux Irakiens sont sur les chaînes de télévision américaines. Suivent des reportages sur les manifestations en Irak. Tous les commentaires soulignent que ces démonstrations ont été montées par le gouvernement de Bagdad. Le Washington Post écrit que les téléspectateurs irakiens ne savaient même pas à quelle heure la bande enregistrée mercredi dernier à la Maison-Blanche leur serait présentée. Selon d’autres sources, ce que Bush avait à dire a intéressé fort peu de citoyens irakiens. On insiste sur l’idée que ces manifestations anti-américaines aux cris de "Down, down, Bush" (A bas Bush) et "Death to Bush" (Mort à Bush), seraient l’oeuvre de la propagande irakienne. Plusieurs journalistes, comme Larry Bensky, l’un des directeurs de la radio Pacifia, s’inquiètent de la montée de la propagande guerrière aux USA et en Irak. Si un journal irakien compare Bush à son prédécesseur Johnson, l’accusant de vouloir "vietnamiser" l’Irak, plusieurs articles, parus dans la presse américaine, comparent les capacités de la machine guerrière des USA et de celle des Irakiens. De son côté, une télévision américaine a interviewé le ministre de l’Information de Saddam Hussein qui affirmait : "Bush n’a pas parlé au peuple. Il a lu le texte d’un téléprompteur". Pour beaucoup d’Américains, cette remarque est encore une manifestation de la propagande irakienne. Certains, cependant, notent qu’elle n’est pas inexacte. Bush, en effet, ne s’est pas présenté comme à son habitude, assis ou derrière une tribune. Sur un fond orange, il se tenait debout en lisant son message, sans doute sur le conseil d’un de ses "image makers", afin de correspondre aux conditions de communication télévisuelle dont les Irakiens ont l’habitude. Cela a choqué une partie de l’opinion américaine. Ce changement de style et les sous-titres arabes sous l’image du président laissent une impression de malaise. Beaucoup se demandent si cette allocution de près de 8 minutes n’a pas fait plus de mal que de bien en ce moment de tension et de surenchère dans le Golfe...

Interview de Jean-Pierre Chevènement dans La Tribune de l'Economie : priorité à l'embargo.
Dans une interview accordée au quotidien français, le ministre français de la Défense explique : "Il ne s’agit pas de s’enfermer dans la logique de guerre. Il s’agit de renforcer la dissuasion pour décourager une nouvelle agression. La politique de la France, comme l’a rappelé le Président de la République, reste l’embargo, pour contraindre l’Irak à revenir au droit". Après cette pétition de principe, Chevènement se livre à un long plaidoyer pour l’augmentation du budget militaire en affirmant que "la crise du Golfe ne doit pas nous faire oublier que l’Europe reste potentiellement instable" ; que dans cette Europe "la tâche de la France, notamment avec ses moyens militaires, restera au cours des prochaines années de contribuer à la stabilité de la paix, tout en s’efforçant de contenir les conflits potentiels en dessous d’un certain seuil". Chevènement montre que sa tache vise à faire accepter au peuple français la logique du surarmement. Il prend la précaution de dire que la force nucléaire française "est au service de la stabilité et de la paix en Europe et dans le monde." Mais, c’est pour ajouter aussitôt : "Nous pourrons en 1991, avec 3 sous-marins M4 en permanence à la mer, disposer d’un potentiel dissuasif de 300 têtes nucléaires stratégiques air-sol".

En bref :
L'URSS et l'Arabie Saoudite reprennent leurs relations diplomatiques, interrompues depuis le 11 septembre 1938. Moscou lance ainsi un avertissement très clair à son ancien allié : Bagdad.

En plein centre de Manille, plusieurs centaines de manifestants exigent la fermeture des installations militaires américaines aux Philippines. Peu après, l’envoyé de Washington, Richard Armitage, arrive pour discuter de l’avenir de ces bases.

A l'exemple de la France, les pays membres de la CEE expulsent tous leurs attachés militaires irakiens.

Ils ont dit :
Serge July, directeur du quotidien Libération : La situation provoquée par l’invasion du Koweït par l’Irak a "offert au président Mitterrand une de ces crises planétaires où l’on peut tutoyer l’histoire" (Radio française Europe 1).
George Bush, président des Etats-Unis : "Nous sommes très reconnaissnants à la France d'envoyer en Arabie Saoudite des forces terrestres significatives".
Amiral Pierre Lacoste, de l'armée française : "Le bon sens, nourri par les souvenirs de Munich, milite pour une sanction sans ambiguité... Mais par ailleurs, les experts les plus autorisés en matière militaire doutent de l’efficacité d’une action armée. Ils soulignent presque tous les dangers du recours à la force" (Quotidien français Le Figaro).

Lu dans la presse :
Quotidien français Le Figaro : "La France est en train de vivre un de ces moments rares, où le sentiment d’unité nationale a raison de tout". Après avoir noté que "François Mitterrand s’est avancé un peu plus dans la logique de guerre", il affirme que la France ne pouvait faire plus, ni moins. Et d'ajouter : "Elle aura bientôt 13.000 hommes sur place. Bien plus que la Grande Bretagne. On voit les risques d’une telle situation. D’où l’affolement des néo-munichois..."

mardi 18 septembre


L'Europe se prépare à la guerre (23 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 18 septembre 1990

Rumeurs d'une tentative d'assassinat de Saddam Hussein.
Depuis le déclenchement de la crise du Golfe, des rumeurs circulent sur l’hypothèse d’une élimination du président irakien Saddam Hussein ou du renversement de son régime. En dépit du démenti opposé par le Secrétaire d’Etat James Baker, il se dit que la CIA, forte de sa longue expérience aux 4 coins du monde, en serait chargée. Les acteurs du complot ont été désignés. Il s’agirait d’Israéliens ou d’Iraniens, d’Américains, de Koweitiens ou de Saoudiens. A supposer qu’on se débarrasse de ce chef d’Etat, quelles en seraient les conséquences ?
Barzan El Takriti, demi-frère du président irakien, alors patron des services secrets de Bagdad, dresse dans El Moukhabarat, livre peu connu disponible seulement en version arabe, une liste des "tentatives d’assassinats contre le président Saddam Hussein". Ces complots ont été déjoués. Méfiant par nature, l’homme fort de l’Irak a côtoyé très jeune tous les risques. Sa connaissance des rouages et des mécanismes complexes du système le met pratiquement à l’abri de tout danger. Une anecdote révèle un aspect de sa personnalité. A l’occasion d’un sommet arabe au Maroc, un dirigeant saoudien prend en aparté Saddam Hussein, alors vice-président de la République et lui reproche son indulgence à l’égard des communistes, faisant allusion à la présence de ministres communistes dans le gouvernement de Bagdad, au milieu des années 1970. Saddam Hussein relève son pantalon, montre, sur sa jambe, la trace d’une balle, et répond : "Croyez-vous que celui qui a reçu cette balle, en attaquant Abdul Karim Kassem, l’homme qui a favorisé la présence communiste en Irak à la suite de la révolution de 1958, puisse être pro-communiste ?"

En bref :
A Paris, Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, désigne le patron de la Force d'Action Rapide, le général Roquejoffre, comme commandant en chef de l'opération Daguet dans son ensemble.

Les cours des prix du pétrole brut dépassent le plafond des 33 dollars par baril. Le Brent de la mer du Nord (qualité de pétrole léger comparable au West Texas Intermediate et à l’Arabian Light saoudien) flambe sur les places financières internationales. La presse mondiale parle de nouveau "choc pétrolier".

 Un geste impensable il y a encore peu : l'URSS accepte de prêter aux USA un navire de fort tonnage pour acheminer du matériel militaire américain vers l'Arabie Saoudite.

Il a dit :
Hans-Dietrich Genscher, ministre allemand des Affaires étrangères : "L'Allemagne soutient les décisions prises par le Conseil de sécurité qui ne sont pas négociables et doivent être appliquées."

mercredi 19 septembre


L'ONU envisage un embargo aérien contre l'Irak (23 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 19 septembre 1990

Interview de Michel Rocard (4 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20 (extrait) - 19 septembre 1990

L'inactivité des soldats occidentaux déployés dans le Golfe.
Dans le désert saoudien, les hommes de toutes nationalités attendent dans la chaleur et le sable, restant dans l'incertitude de leur mission. Malgré la multiplication des exercices d'entraînement, des cours pour apprendre à se mouvoir dans les combinaisons étanches et à ajuster les masques qui protégent des armes biologiques et chimiques, en dépit des manœuvres et des heures passées à l'entretien d'un matériel très sophistiqué, mais qui résiste mal aux rigueurs du désert, les soldats s'ennuient
...

La cérémonie d'ouverture des Jeux Asiatiques troublée par la crise du Golfe.
Dans le Stade des Ouvriers de Pékin, 20.000 soldats, ouvriers et enfants des écoles ont joué hier les figurants lors de la cérémonie d'ouverture des
XIèmes Jeux Asiatiques. Lors du défilé des différentes délégations venant de 37 pays, les sportifs koweïtiens (75 personnes dont 51 athlètes, au lieu des 330 initialement prévues) étaient les plus applaudis. "Al Watan Al Koweit", ("La patrie du Koweit"), l’hymne national de l’émirat occupé, était repris en choeur par les athlètes t
andis qu’était hissé le drapeau koweïtien. Une minute de silence a ensuite été faite à la mémoire du frère de l'émir Jaber du Koweït, mort le jour de l'invasion. L’invasion irakienne et la déclaration d’annexion de l’émirat par Bagdad, aura jeté le trouble jusque sur les stades. Certains pays arabes ont en effet menacé de boycotter les Jeux si les sportifs irakiens y participaient. L’Irak qui, par ailleurs, rechignait à voir une équipe koweitienne indépendante s’aligner dans les épreuves, a déclaré qu’il n’était pas question de renoncer et considérait sa présence comme légitime. L'Irak, qui est la seule nation d'Asie et du Moyen-Orient à ne pas être invitée, a accusé l'Arabie Saoudite d'avoir acheté les participants... Le Comité International Olympique a soutenu l’existence du Koweit dans le domaine sportif, mais a laissé au Comité Olympique Asiatique (OCA) le soin de trancher la question de l’exclusion de l’Irak. Le débat est d’autant plus brûlant que le président de l’OCA n’était autre que le prince Sabah Cheikh Fahd, tué lors de la prise de Koweit-City par l’armée de Saddam Hussein. Il était revenu quelques jours auparavant de Pékin où il avait discuté des derniers détails de l’organisation des Jeux. Quant aux sportifs koweitiens, ils s’affirment prêts à se mesurer sur les stades avec les équipes irakiennes. "Nous n’avons rien contre les Irakiens, notre ennemi est Saddam Hussein", ont-ils déclaré à la presse, ajoutant que leur délégation était loin d’être au complet : "Nous avons eu des morts et une dizaine d’athlètes sont restés au Koweit. C’est pour notre pays que nous participons aux Jeux et pour aucun autre".

L'OTAN souhaite la participation de l'URSS dans l'embargo contre l'Irak.
L’OTAN annonce que le drapeau soviétique pourrait prochainement flotter dans le Golfe au côté des navires de guerre américains, français et autres alliés de George Bush. Selon l’Alliance Atlantique, Moscou aurait répondu favorablement à la demande de mettre à la disposition des USA un navire de grande capacité pour transporter du matériel militaire américain. La Maison Blanche informe aussitôt les membres de l’Otan qu’elle accepterait "cette offre sans précédent", lors d’une réunion spéciale des ambassadeurs des 16 pays de l’Alliance.
Cette information est cependant démentie par Guénadi Guérassimov, porte-parole du ministère soviétique des Affaires étrangères, qui précise : "L’URSS s’en tient strictement aux décisions du Conseil de sécurité de l’ONU". L’annonce de l’OTAN survient au lendemain d’une déclaration du chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, qui avait souhaité à Moscou une présence militaire soviétique dans son pays.

Départ de renforts français pour le Golfe.
Les pilotes de la 5ème escadre de chasse basée à Orange sont mis en état d’alerte. 12 Mirage 2000 sont prêts à s’envoler pour l’Arabie Saoudite et à participer au blocus aérien contre l’Irak. Dans le même temps, une source militaire annonce l’embarquement des troupes de l’armée de terre destinées à renforcer le potentiel militaire français dans le Golfe, dans le cadre des représailles décidées par François Mitterrand, après l’enlèvement de l’attaché militaire français au Koweït.

L'Argentine envoie des navires de guerre dans le Golfe.
L’Argentine se joint aux nations engagées derrière la Maison Blanche. Le ministre des Affaires étrangères de Carlos Menem annonce l’envoi dans le Golfe arabo-persique de 2 navires de guerre (un destroyer et une corvette) équipés de missiles ainsi que des troupes pour participer à l’embargo contre l’Irak. "Notre pays ne peut rester de côté dans ce conflit, surtout qu’une nouvelle alliance internationale est née entre les nations", déclare Luis Martinez, devant la Chambre du Congrès argentin. Les bâtiments de guerre argentins sont équipés de missiles Exocet qui ont fait la démonstration de leur efficacité en 1982 durant la guerre des Malouines qui opposa les troupes britanniques aux soldats argentins. Une participation militaire qui, selon le chef de la diplomatie de Buenos-Aires, sera financée par le Koweït.

Préparatifs de l'aviation française (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 13h (extrait) - 19 septembre 1990

Unité affichée de la CEE dans la crise du Golfe.
A Paris, après la réunion hier après-midi des 9 pays membres de l’UEO (Union de l’Europe Occidentale), le chef de la diplomatie française Roland Dumas, visiblement satisfait de la cohésion entre les membres de la CEE, a déclaré que l’Europe "était capable de décider d’une orientation commune et, qui plus est, de traduire en action sur le terrain la volonté politique ainsi exprimée". Il a rappelé que les 9 s’étaient engagés à prendre des mesures pour étendre l’embargo contre l’Irak au trafic aérien, en appelant le Conseil de sécurité à voter le plus rapidement possible cette extension. Ils ont également décidé d’étendre aux forces terrestres et aériennes la coordination déjà mise en place dans le domaine maritime.
De son côté, Willem Van Eekelen, secrétaire général de l’UEO, estime que "jamais depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale l’Europe n’avait agi avec une telle solidarité". Tout indique qu’en dépit de la crise du Golfe, des manoeuvres en tout en genre vont bon train pour mettre sur pied une nouvelle communauté européenne de Défense. Au sortir de cette réunion, Dumas déclare : "L’UEO a fait un grand pas dans la recherche d’une sécurité et d’une défense commune européenne".

La crise du Golfe coûte cher aux pays arabes.
La pression financière des USA sur ses alliés pour qu’ils participent au financement des opérations en cours et les effets de l’embargo provoquent des difficultés économiques dans certains pays arabes. Dans une interview publiée par le quotidien égyptien al-Ahram, le ministre du plan égyptien estime les dépenses de son pays à quelques 7,5 milliards de livres égyptiennes (2 milliards d'€).

L'ONU envisage un embargo aérien contre l'Irak.
Javier Perez de Cuellar, secrétaire général de l’ONU, exprime son sentiment sur la crise du Golfe. "A l’âge de 70 ans et après 50 ans dans la diplomatie, je suis découragé parce que je n’entends rien qui signifie, dialogue, paix, justice", déclare-t-il lors d’un déjeuner offert par une organisation dépendant de l’association des journalistes de l’ONU, juste avant l’ouverture de la 45ème session de l’Assemblée générale. "Je me sens frustré parce que j’aimerais pouvoir faire quelque chose pour résoudre cette crise. Nous devons rechercher une solution pacifique et ne jamais oublier que cela doit se faire dans la justice pour les pays qui souffrent. Je suis vieux. J’ai été le témoin d’une guerre mondiale. Et c’est l’horrible menace qui pèse maintenant sur nous", poursuit le secrétaire général.
Les 5 membres permanents du Conseil de sécurité sont proches d’un accord sur une extension au trafic aérien de l’embargo contre l’Irak et sur la prise de sanctions contre les pays qui ne le respecteraient pas, indiquent des sources diplomatiques. Les représentants de ces 5 pays se sont une nouvelle fois réunis à la mission française auprès de l’ONU pour discuter de ces mesures qui pourraient être soumises à l’ensemble du Conseil avant la fin de la semaine. Dans un projet de résolution, toujours à l’étude, le conseil pourrait adopter d’autres mesures, dont la nature n’a pas été précisée. Dans une résolution, adoptée il y a 3 jours, condamnant la violation de l’immunité des résidences diplomatiques au Koweit, le conseil de sécurité avait décidé d’étudier en urgence l’adoption de nouvelles mesures "eu égard à la violation persistante par l’Irak de la Charte, des résolutions du Conseil et du droit international". L’extension de l’embargo visera tout le trafic aérien à destination ou en provenance de l’Irak et du Koweit. Il renforcera les mesures au sol, par l’intermédiaire des contrôles douaniers. Les mesures militaires sont plus difficiles à décider, tout tir contre un avion civil étant interdit par une convention de l’ONU. Mais, font remarquer plusieurs diplomates, la marine américaine a abattu un avion de ligne iranien en 1988 et la chasse soviétique un appareil des Korean Airlines en 1983...

Interview d'un communiste koweïtien dans L'Humanité : il faut lutter contre Saddam Hussein et les Américains.
A l'occasion de la fête de l’Humanité, le quotidien communiste français publie un entretien qu'il a eu avec des exilés koweïtiens communistes au stand du stand du PC irakien. Ils sont là pour témoigner de leur solidarité mutuelle dans la lutte qu’ils ont actuellement à mener ensemble sur 2 fronts : contre Saddam Hussein et son aventurisme guerrier, et contre l’intervention américaine dans la région. L'un d'eux, membre de l’opposition patriotique démocratique koweitienne, souhaite garder l’anonymat : sa famille est toujours au Koweit, à la merci des troupes irakiennes, et il ne souhaite pas mettre en danger la vie des siens, déjà menacés par les dernières mesures de répression irakiennes. "Jeudi dernier, raconte-t-il, les soldats se sont mis à fouiller un bloc de maisons du quartier, à la recherche de résistants et de déserteurs qui leur avaient été signalés. Finalement, ils ont bombardé plusieurs maisons...". Qu’en est-il exactement de la résistance koweitienne ? "Elle existe et elle grandit de jour en jour, mais les conditions sont très difficiles et il nous faut du temps pour nous organiser efficacement". Il est superflu de demander à ce militant koweitien ce qu’il pense de l’annexion du Koweit par l’Irak. "Inacceptable ! Nous sommes contre le régime de Saddam Hussein depuis très longtemps. Nous avons suffisamment souffert pour l’avoir dit, dans notre pays, à l’époque où notre gouvernement le soutenait ouvertement sous prétexte qu’il combattait l’Iran. Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons changer d’avis et nous mettre à l’applaudir. Nous pensons que c’est un dictateur qui mène le monde arabe à la catastrophe". Pourtant, nombre d’Arabes soutiennent Saddam Hussein et voient en lui un espoir de libération. "Ils se trompent lourdement, estime-t-il. Ils ne gagneront rien à le soutenir, si ce n’est une guerre qui sera terrible pour tout le monde. Ils doivent au contraire faire pression sur lui pour le convaincre de négocier. C’est la seule solution. Mais il ne faut pas se faire d’illusion : compte tenu de la situation, de la position des uns et des autres, ce sera un processus long et compliqué". Que pense-t-il de l’intervention américaine ? "Nous sommes contre, bien sûr. Cela fait des années que nous luttons contre toute intervention étrangère dans la région. Nous pensons que Saddam Hussein, en envahissant notre pays, à servi l’ennemi qu’il prétendait combattre : tout le monde savait pertinemment, lui le 1er, que mettre les pieds au Koweit, c’était faire venir les Américains. Ils rêvaient de cela depuis longtemps et avaient préparé leur intervention. Notre gouvernement a été imprévoyant dans cette affaire. Il s’est fait berner par les Américains et par Moubarak, le président égyptien. Ce dernier porte une lourde responsabilité car il avait rencontré à plusieurs reprises Saddam Hussein et il nous a trompé : il a affirmé que Saddam n’envahirait pas le Koweit, que tout au plus il allait prendre quelques kilomètres pour négocier le contentieux en position de force. Les Américains étaient au courant, mais ils ont laissé faire : ça leur donnait un prétexte pour intervenir". S’il juge sévèrement la politique de la famille régnante, ce Koweïtien estime qu’il s’agit là d’une question qui regarde les Koweitiens et eux seuls : "Nous avons une Constitution et nous tenons à ce qu’elle soit respectée. Si quelque chose ne va pas, c’est à nous, Koweitiens, de lutter pour des changements et pour l’amélioration de la vie démocratique dans notre pays".

En bref :
Les autorités irakiennes annoncent la confiscation des intérêts des pays ayant eux-même gelé les avoirs irakiens, suite à l'invasion de l'émirat le 2 août. Cela concerne plus de 500 entreprises internationales, dont 51 françaises.

Selon l’agence de presse américaine Associated Press, des soldats irakiens ont interpelé il y a 2 jours 2 ressortissants français au Koweït et les ont conduit vers une destination inconnue. Cette information est confirmée aujourd'hui, sans autres commentaires, par le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Pour jeter les bases d'une tentative de médiation arabe, les rois Hassan II et Hussein de Jordanie ainsi que le président algérien Chadli Bendjedid se réunissent à Rabat (Maroc).

Le président George Bush menace Saddam Hussein de le tenir pour responsable en cas d'actions terroristes.

Il a dit :
George Bush, président des Etats-Unis : "Si l'Irak ne se retire pas du Koweït, son isolement n'aura pas de fin".

jeudi 20 septembre


La France envoie des troupes en Arabie (23 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 20 septembre 1990

La crise du Golfe (14 minutes)
Antenne 2 - Envoyé Spécial (extrait) - 20 septembre 1990

Les Kurdes d'Irak reçus par la France.
La délégation de dirigeants kurdes d’Irak qui séjourne en France à l’invitation du gouvernement est reçue au Quai d’Orsay et à l’Elysée, mais ne rencontre ni le ministre des Affaires étrangères ni le Président de la République, ce qui fait dire à Mahmoud Othman, chef du Parti socialiste du kurdistan d’Irak, qu’il s’agit d’une "invitation semi-officielle". Au cours d’une conférence de presse, donnée au siège de l’association France-Libertés en présence de Danielle Mitterrand, les visiteurs exposent leur position dans l’actuel conflit du Golfe. "Les Kurdes, rappelle Jalal Talabani, secrétaire général de l’Union Patriotique du Kurdistan d’Irak, ont été les premières victimes de la dictature irakienne de Saddam Hussein. Ils sont bien placés pour connaître la nature agressive du régime qui n’a absolument aucun intérêt pour la paix. Il l’a montré en envahissant l’Iran, puis le Koweit".
En se rendant en France et dans d’autres pays européens de l’Est et de l’Ouest, ces Kurdes entendent rappeler à tous les gouvernements concernés par la crise du Golfe que le problème kurde est un des éléments essentiels de toute solution au Proche-Orient. "Toute solution globale susceptible de résoudre l’ensemble des problèmes de la région doit forcément inclure le Kurdistan. Il faut une conférence internationale qui prenne en compte le problème du Koweit, le problème palestinien, celui du Liban mais aussi le problème kurde. C’est cette solution que nous demandons au gouvernement français de promouvoir". "Cela fait 20 ans, dit Mahmoud Othman, que nous allons partout dans le monde expliquer notre problème et que personne ne veut nous écouter. Aujourd’hui, en raison de l’actualité, on commence à nous entendre, comme on l’a vu ici. Certains des gouvernements que nous avons approchés nous ont parlé de guerre. D’autres non... Nous, nous pensons qu’il faut absolument éviter la guerre. Une solution pacifique est préférable pour nous et pour tout le monde. Nous avons déjà trop souffert de la guerre : il y a eu le génocide chimique contre notre peuple, la guerre contre l’Irak. Il faut éviter de nouveaux morts, de nouvelles destructions, de nouveaux malheurs. Cela ne peut se faire que par le dialogue, par la démocratie, et par une conférence internationale qui mette sur la table tous les problèmes de la région".

La CEE ne craint pas la pénurie de pétrole.
Contre toute attente, les stocks commerciaux de pétrole dans la CEE ont augmenté depuis le début de la crise du Golfe, le 2 août, en raison de la nervosité des marchés, admet à Bruxelles le commissaire européen à l’Energie Antonio Cardoso E Cunha. Ce responsable ne précise pas le niveau actuel de ces stocks, qui représentaient 105 jours de consommation début août, soit un niveau déjà "très confortable", selon lui. Cela signifie qu’actuellement aucun spectre de pénurie ne hante l’Europe, contrairement à certaines affirmations hâtives. Pour ce haut responsable, une fois l’actuelle crise pétrolière terminée, la Commission pourrait par ailleurs proposer des mesures pour limiter les effets de la spéculation sur les marchés pétroliers. "C’est une réelle possibilité", affirme-t-il. En clair, le commissaire européen, en suggérant des mesures contre la spéculation, reconnaît explicitement que les grandes compagnies pétrolières ont profité de la crise du Golfe pour augmenter le prix du baril et gagner ainsi des milliards de dollars de bénéfices...

La CGT s'oppose à la réquisition militaire de navires civils.
La CGT (Congégration Générale des Travailleurs) exprime son soutien aux 38 marins qui ont refusé d'embarquer du matériel militaire sur les car-ferries Corse et Esterel au port de Toulon. Le syndicat, proche du Parti Communiste Français radicalement opposé à l'engrenage militaire, entend ainsi protester contre la réquisition de navires civils pour le Golfe. De ce fait, 500
hommes du "Groupement de Soutien Logistique" (GSL), les premiers des 4.000 militaires français qui doivent rejoindre Yanbu sur la côte ouest de l’Arabie Saoudite, sont partis avec un certain retard. Leur navire Corse est resté bloqué hier soir plus de 6h dans le port de Bastia. Arrivés vers midi à Toulon, les opérations d’embarquement ont débuté vers 17h. Aux côtés des hommes du GSL vont prendre place les derniers du 5ème RHC embarqués en août à bord du porte-avions Clémenceau. Voici maintenant plus de 24h, la CGT condamnait l’affrêtement de navires civils décidé par le gouvernement pour transporter des troupes dans le Golfe. Ajoutant dans un communiqué : "Les conditions d’affrètement, pour un certain temps d’exploitation, faites (au nom du gouvernement) par la Compagnie de navigation aux marins sont rejetés par la CGT (...) Les marins CGT ne cautionneront jamais, comme tous les syndiqués de la CGT, des politiques de guerre décidées à Paris ». Bernard Lacombe, secrétaire confédéral de la CGT, intervenait en milieu de journée sur la télévision FR3 : "Nous refusons d’entrer dans cette logique de guerre que constitue le fait d’envoyer de nouvelles troupes dans cette région du Golfe. Nous considérons que ce n’est pas par la guerre qu’on apportera la solution. Mettre à feu et à sang cette région du Golfe, tel qu’on risque de le faire quand on accumule les armes et les troupes, eh bien, nous pensons que la réponse, ne peut être là". Et d'ajouter : "Nous sommes dans une situation où il y a, dans le pays, une grande inquiétude, une grande interrogation ; les travailleurs de la CGT ont le courage d’exprimer cette crainte et d’exprimer la certitude que ce n’est pas la guerre qui va résoudre le problème du Moyen-Orient". Une certitude d’autant plus grande, ajoute-t-il, que cela fait longtemps que, pour sa part, la CGT condamnait le régime de Saddam Hussein et sa chasse aux communistes et aux autres progressistes, "et même au moment où la France lui envoyait des armes"... De son côté, la Fédération nationale des ports et docks CGT "condamne la décision d’utiliser des navires marchands et de réquisitionner les marins du commerce à des fins militaires. Elle appelle l’ensemble des travailleurs portuaires à refuser de s’installer dans des choix dictés par une "logique de guerre". Elle les appelle au contraire à agir avec détermination pour exiger un règlement politique et pacifique du conflit, préservant à la fois la souveraineté des Etats et prenant en compte la volonté des peuples concernés". La Fédération nationale des syndicats maritimes CGT rappelle qu’elle a toujours "revendiqué et exigé que la flotte de commerce corresponde dans tous les genres de navigation à la situation géographique, économique et commerciale de notre pays et d’assurer l’indépendance de la France". "Dans l’affaire du Golfe persique, la situation ne justifie ni le surarmement dans cette région, ni la réquisition de navires civils et de leurs équipages. La Fédération se prononce pour la paix et la justice dans le monde".

Interview de Michel Jobert dans le Parisien libéré : la politique folle de la France.
L'ancien ministre français des Affaires étrangères explique dans le quotidien français : "Au nom du droit international, qui est "à géométrie variable" comme on peut le constater sans effort de mémoire, la France s’est associée, s’est ensevelie dans une politique folle au Proche-Orient". De l’histoire récente dans cette partie du monde, "les Européens furent les plus parfaits dindons. Et la leçon ne paraît pas les avoir instruits en clairvoyance et en prudence : les voilà de nouveau enrôlés pour défendre les intérêts pétroliers américains, considérables, efficaces et cyniques". "Je suis effaré par la facilité avec laquelle beaucoup de personnes envisagent la possibilité, voire la nécessité d’une guerre au Moyen-Orient, comme si toutes les hypothèses de solutions négociées étaient épuisées (...). Dans le nouveau contexte international actuel, plus que jamais, les chrétiens doivent être en première ligne pour rappeler à la face du monde le droit des nations pauvres à vivre dans la dignité et la justice, pour vivre eux-mêmes la solidarité avec les pays en voie de développement, pour en tirer les conséquences au plan de nos vies quotidiennes".

Interview de Bachir Boumaza : la France part en "croisade".
L'ancien ministre et membre du Comité central du Front de Libération Nationale, déclare à la radio algérienne : "La logique de guerre dans laquelle François Mitterrand veut nous introduire", rappelle "la fameuse phrase 'avec le FLN, la seule négociation c’est la guerre' " prononcée par Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur, lors du déclenchement de la guerre d’indépendance de l’Algérie en 1954. Bachir Boumaza, qui a séjourné récemment à Bagdad où il s’est entretenu avec Saddam Hussein et les principaux dirigeants irakiens, ajoute : "Cette logique de guerre s’est terminée à l’avantage du peuple algérien qui a obtenu son indépendance en 1962 et j’espère qu’elle se terminera à l’avantage des peuples arabes". Le dirigeant algérien poursuit : "La France de François Mitterrand n’a rien à voir avec la France du général De Gaulle". Il suffit, selon lui, de lire des livres d’histoire pour "retrouver en bonne place le nom d’un jeune sous-secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, François Mitterrand, qui s’était fait une gloriole de briser le blocus contre Israël et de contribuer à l’armer", lors de la création de l’Etat hébreu en 1948. Bachir Boumaza estime que la France, "fille aînée de l’Eglise", a l’intention de mener une "croisade" dans la région du Golfe. Il précise qu’il va retourner à Bagdad pour y rencontrer Saddam Hussein avec lequel il entretient des "relations personnelles et amicales".


La frégate française Dupleix dans le Golfe (9 minutes)
Antenne 2 - Envoyé spécial (extrait) - 20 septembre 1990

La frégate française Dupleix dans le Golfe (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 13h (extrait) - 20 septembre 1990

En bref :
Au terme d’une visite officielle de 2 jours à Caracas, Gérard Renon, secrétaire d’Etat à la Défense, a mis en évidence les "vues communes" de la France et du Venezuela dans le traitement de la crise du Golfe.

Israël a demandé aux USA un milliard de dollars d’aide militaire d’urgence à la suite de la décision de Washington de livrer pour 19 milliards d’armes sophistiqués à l’Arabie Saoudite.

Pour la première fois, une délégation du Front du Kurdistan d'Irak est reçue officiellement par des membres du gouvernement français.

Ils ont dit :
Saddam Hussein, président de l'Irak : "S'il est attaqué militairement, l'Irak a pour projet stratégique de détruire tous les champs pétrolifères de la région". L'Irak utiliserait alors "toutes les armes dont il dispose".
Li Peng, Premier ministre chinois : "La crise est entrée dans une phase critique, et la Chine soutient une solution pacifique".
Mgr Marcel Herriot, évêque de Verdun : "Plus jamais la guerre !" (Hebdomadaire français Témoignage chrétien).

Lu dans la presse :
Hebdomaire français Nouvel Observateur : Une entreprise française basée à Mulhouse vend depuis 1986 des unités de productions chimiques à l'Irak. Elle fait désormais l'objet d'une enquête des douanes françaises.

vendredi 21 septembre


L'Irak expulse des diplomates européens (24 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 21 septembre 1990

La crise du Golfe (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de minuit - 21 septembre 1990

L'Irak prêt à une guerre totale contre l'Occident.
"
Guerre, guerre, jusqu’à la victoire !", ce slogan, qui fut celui de l’Iran de Khomeiny pendant la guerre contre l’Irak va-t-il être repris à son compte par Saddam Hussein ? Le Conseil de commandement de la révolution irakien s’est réuni avec la direction dite "régionale" du parti Baas. Le texte adopté par les plus hautes instances politiques irakiennes ainsi réunies ne semble pas de nature à calmer les esprits, ni à faire cesser l’escalade. C’est au contraire un appel à la guerre, adressé, au beau milieu du film de la soirée à la télévision, "au peuple irakien, à la Nation arabe et à tous les musulmans". "Nous avons décidé de façon irrévocable de mener les masses de fidèles en Irak jusqu’à une issue honorable et jusqu’à la victoire, déclare le communiqué lu par un speaker. Il n’y a aucune chance pour que nous battions en retraite. Nous n’avons aucune raison d’hésiter à mener cette bataille. Ce sera la mère des batailles, celle des croyants et des pauvres contre les non-croyants et les usurpateurs. Ce sera la bataille de libération de l’ensemble de l’humanité de la libération de Jérusalem. Ce sera un honneur pour tous les Irakiens". Seul passage, dans tout ce texte, qui laisse une lueur d’espoir de négociation : l’allusion à une "issue honorable". Mais rien ne vient l’expliciter et les décisions prises hier par l’Irak vont dans le sens de l’escalade.

La CEE se prépare au blocus total contre l'Irak.
L
e blocus contre l'Irak risque de devenir plus sévère encore : le Conseil de sécurité pourrait en effet décider rapidement de l’étendre au trafic aérien en direction de l’Irak. La commission de Bruxelles a récemment proposé aux pays de la CEE de "prendre des mesures pour renforcer l’embargo contre l’Irak". Elle suggère notamment un contrôle accru des exportations de produits alimentaires et médicaux, seules autorisées par la résolution de l’ONU. Toute aide d’urgence envoyée vers l’Irak devrait faire l’objet d’une autorisation préalable et l’embargo devrait être étendu aux prestations de service (transports, construction etc...).

Interview de Mahmoud Othman dans L'Humanité : les Kurdes ne sont pas les Alliés des Américains.
Le chef du parti socialiste du Kurdistan d’Irak, fait partie de la délégation kurde en visite en France où elle a reçu un accueil du bout des lèvres du gouvernement. Il explique au quotidien français pour expliquer la délicate position des Kurdes d’Irak : "il ne faut pas que le problème kurde, qui existe depuis trente ans, soit oublié". Se déclarant "contre la logique de guerre", il estime que "La meilleure solution, ce serait un changement à l’intérieur même de l’Irak. C’est possible si le blocus dure et s’il est efficace." Interrogé sur un éventuel retrait irakien, Othman reste confiant : "Il l’a déjà fait à 2 reprises face à l’Iran. En 1975 avec le Shah en signant les accords d’Alger et de nouveau il y a quelques semaines en retirant ses troupes d’Iran après huit ans de guerre. (...) S’il sent que l’essentiel est menacé, tout est possible." En cas de guerre dans le Golfe, il souhaite "ne pas bouger sur le plan militaire." Et de préciser de façon prémonitoire : "Nous ne voulons pas être les alliés des Américains. (...) Ils ne doivent pas compter sur nous pour prendre les armes contre Saddam en échange d’une vague promesse de reconnaissance qui sera oubliée dès qu’ils auront atteint leurs objectifs."

L'Irak expulse des diplomates occidentaux.
Toute une série de diplomates occidentaux sont priés de quitter le pays, à commencer par les Français : 11 membres de l’ambassade de France à Bagdad sont concernés. Daniel Bernard, porte-parole du Quai d’Orsay, indique : "Compte tenu du nombre des personnes à l’ambassade, c’est l’essentiel du personnel qui est expulsé. Nous prenons note de cette décision et nous étudions les suites à y donner". Parmi les personnes expulsées figurent notamment l’attaché militaire. Il restera moins de 10 personnes, dont le chargé d’affaires. "Cela permettra à l’ambassade de poursuivre ses activités, parmi lesquelles, notamment, les contacts avec nos ressortissants." ajoute Daniel Bernard.
L’annonce de cette mesure a été faite le jour même où 11 diplomates irakiens de France quittent Paris : ils ont été déclarés "personae non gratae" à la suite de l’intrusion de soldats irakiens dans la résidence de l’ambassadeur de France au Koweït, il y a une semaine. L’exemple français a été aussitôt suivi par les pays de la CEE : plusieurs d’entre eux ont expulsé les attachés militaires irakiens. Bagdad a donné une semaine pour quitter le pays à tous les attachés militaires de la CEE (et leurs adjoints) et restreint la liberté de mouvement des diplomates européens. Egalement expulsés l’attaché militaire de l’ambassade d’Egypte, 2 membres de son bureau et 2 conseillers de l’ambassade. L’Egypte a en effet pris la tête des pays arabes qui se sont rangés aux côtés des USA dans le déploiement militaire anti-Irak qui se met en place en Arabie saoudite. Dans le message lu à la télévision, le Conseil de la révolution irakien s’en prend aux USA, au roi Fadh et au président Moubarak accusés d’être les principaux responsables du blocus que subit la population irakienne.

En bref :
Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la Défense, annonce que plusieurs contrats d'armement sont en cours de négociations entre la France, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.

Estimant la Jordanie et le Yemen trop complaisants envers l'Irak, l'Arabie Saoudite a décidé d'expulser plusieurs diplomates de ces pays. De plus, le gouvernement saoudien accuse des diplomates jordaniens et yéménites de se livrer à des activités d’espionnage. Les Saoudiens ont également arrêté leurs livraisons de pétrole à Amman.

Tarek Aziz, ministre irakien des Affaires étrangères, menace de détruire tous les puits de pétrole saoudiens si son pays est attaqué.

George Bush met en garde Saddam Hussein contre toute action terroriste prenant pour cible les intérêts américains. De plus, on ignore toujours le contenu du message du Raïs irakiens adressé au peuple américain : l’administration Bush a fait savoir que l’ambassadeur d’Irak devait se débrouiller avec les chaînes de télévision américaines pour le diffuser.

Ils ont dit :
Jacques Toubon, député français : L'escalade de l’Irak "justifie complètement, du côté des Occidentaux et du côté de la France, un renforcement, un durcissement de nos réactions et de notre dispositif, cela justifie que l’on n’en reste pas aux paroles mais que l’on passe aux actes en ce qui concerne le blocus" (Radio française France-Inter).
Ali Akbar Rafsandjani, président de l'Iran : "Mon pays n'acceptera rien de moins qu'un retrait total de l'Irak du Koweït."
Franck Borotra, député français : "Les Américains ne sont intervenus dans le Golfe que parce qu’ils ont trouvé quelqu’un pour les payer".
Saddam Hussein, président de l'Irak : L’Irak est "prêt à faire face à la guerre 5 ou 6 ans" et il sera "loin d’être isolé dans le monde arabe". Il ajoute que "l’Irak est prêt à des concessions pour la paix" (Quotidien turc Milliyet).
Jacques Berque, professeur au Collège de France : "Tout est étrange dans cette affaire. Le changement en son contraire d’une politique arabe de 2 décennies ; la dramatisation immédiate qui nous a fait négliger de précieuses possibilités de médiation ; cette disproportion qui coalise les plus grandes puissances du monde contre un pays à peine sorti du sous développement..." (Quotidien français Libération).
George Bush, président des USA, à propos du discours de 90 minutes de Saddam Hussein avant sa diffusion sur les TV américaines : "Personne ne peut rester réveillé pendant un discours aussi long, ce sera la fin d’Hussein dans l’opinion américaine".
Bernard Lacombe, secrétaire de la CGT : "Le gouvernement a réquisitionné les marins de l’Estérel. La loi Française ne permet une telle procédure qu’en temps de guerre".

Lu dans la presse :
Quotidien français L'Humanité : "Condamnant l’agression de l’Irak contre le Koweït, (la France) doit exiger le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les Etats, elle doit exiger l’arrêt de l’intervention américaine et prendre des initiatives pour contribuer activement à un règlement politique négocié des différends et des conflits dans le golfe Arabo-persique dans le cadre arabe et dans celui des Nations-unies."

samedi 22 septembre


La crise du Golfe (23 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 22 septembre 1990

L'US Army prépare son plan de bataille.
A la Une du Washington Post, le premier article titre "Stratégies d’attaque de l’Irak". D’après les généraux de l’Armée et des Marines, les troupes américaines se préparent pour "un combat d’agression multidirectionnelle". Le plan prévoit l’entrée des forces américaines en Irak par la frontière jordanienne et par les montagnes turques. Un autre conseiller de l’armée indique qu’il y a également 2 forces amphibies comportant chacune un bataillon de 16.000 marines, qui sont prêts à descendre sur la côte méditerranéenne, près de la Turquie et sur la côte de la Mer Rouge près de la Jordanie. Les Irakiens "ne savent pas vraiment où nous sommes, donc, nous pouvons bénéficier de l’élément de surprise, nous pouvons décider et choisir l’endroit et l’heure qui nous conviennent", déclare le général Henry W. Jenkins, commandant de ces forces d’attaque. Les conseillers et stratèges de Washington disent que l’attaque multidirectionnelle sur le sol irakien empêcherait Saddam Hussein de réunir les 140.000 hommes de sa garde républicaine sur un seul front (la garde républicaine étant la force d’élite qui opposera le plus de résistance aux forces américaines si celles-ci entrent au Koweit).

Bilan de la réunion du G-7.
A
la fin de leur réunion, les ministres des Finances des pays Groupe des sept (G 7 qui comprend les USA, le Japon, la RFA, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et le Canada) rendent public un communiqué dans lequel ils affirment que "la hausse du prix du pétrole conjuguée avec la crise du Golfe créent 2 risques : un risque d’inflation et un risque de ralentissement de la croissance économique. Les ministres et les gouverneurs considèrent que des politiques monétaires stables et des politiques fiscales saines constituent la réplique appropriée".

En bref :
Pierre Joxe, ministre français de l'Intérieur, annonce qu'il va faire protéger plusieurs personnalités de l'industrie appartenant à des secteurs sensibles (EDF, SNCF, Renault, Dassault, Aerospatiale...) pour prévenir tout attentat terroriste.

Plusieurs centaines de personnes manifestent dans les rues de Chicago et de San Francisco. Portant des banderoles "Paix au Moyen Orient", les pacifistes chantent "le sang et le pétrole, ça ne fait pas un bon mélange". 32 manifestants sont arrêtés par la police. Ces manifestations en faveur de la paix sont de plus en plus nombreuses aux USA.

2 Français retenus au Koweit sont interpellés par les soldats irakiens et conduits vers une destination inconnue.

Ils ont dit :
Vaclav Havel, président de la Tchécoslovaquie : Son pays va envoyer "sous peu dans la zone du Golfe 200 hommes équipés pour la guerre chimique".
Hafez El-Assad, président de la Syrie : "Nous demandons que cesse l'occupation du Koweït afin d'oeuvrer au départ des troupes étrangères."
Roi Hussein de Jordanie, au peuple américain : "L’utilisation de troupes étrangères provoquera la colère de tous les arabes et les musulmans dans la région" (Télévision américaine CNN).

dimanche 23 septembre


Interview d'Amine Gemayel, ancien président du Liban (24 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 23 septembre 1990

Saddam Hussein menace (4 minutes)
RTBF1 - Télévision belge (extrait) - 23 septembre 1990

Départ de Toulon des premières unités de l'opération Daguet.
Des centaines de camions, de Jeep, de blindés, des tonnes de matériel et plusieurs milliers de soldats s'embarquent à bord des car-ferries civils Corse, Esterel, Ile de la Réunion et Girolata, tandis que 200 véhicules font le chemin inverse, pour être repeints à Lyon aux couleurs du désert. Plus de 600 véhicules ont déjà été repeints en l'espace de 2 jours. Le 1er régiment de spahis stationné à Valence a été mis en alerte dès le 14 septembre. Le 1er escadron, en poste à Mayotte, le 2ème escadron, en stage commando à Givet, et le PDAA (Peloton de Défense Anti-Aérienne), en prestation musicale à Châteaudun, sont rappelés. 2 escadrons du 1er régiment étranger de cavalerie partent avec les spahis. Côté infanterie, c'est le 2ème régiment de la Légion étrangère qui embarque. La plupart était tout juste de retour de Guyane ou du Gabon. De son côté, le chef d'état-major des armées, le général Maurice Schmitt, précise qu'en Arabie, "les Américains sont à l'Est du dispositif et les Français à l'Ouest". Il ajoute que, si une guerre devait éclater, elle serait courte mais meurtrière. Tout en inspectant les troupes françaises en partance pour l’Arabie saoudite, où elles devraient arriver dans une huitaine de jour, Schmitt affirme que la coordination des forces en Arabie Saoudite est "arbitrée par le général Khaled ben Sultan", commandant en chef des forces arabes et islamiques communes. Il estime "légitime" que les Saoudiens aient un "droit de regard" sur les troupes basées sur leur territoire.
Interrogé sur les moyens de sauver la vie des otages en cas d’attaque contre les sites stratégiques irakiens, le général Schmitt affirme : "nous avons étudié des procédés en liaison avec les Américains, qui ont la force aérienne la plus importante dans cette zone. Nous ferons tout pour épargner au maximum la vie des otages".

L'Irak menace les Etats-Unis.
Le président irakien Saddam Hussein lance une sévère mise en garde aux USA, les avertissant que toute tentative de mener contre l’Irak cette "guerre-éclair" dont parlent les stratèges de Washington. Une attaque contre l’Irak, dit-il après une nouvelle réunion conjointe du Conseil de la Révolution et de la direction du parti Baas, provoquerait un "déluge qui emporterait également l’Arabie saoudite et Israël". "
Si nous sentons que le peuple irakien étouffe et que quelqu’un veut lui asséner un coup sanglant, nous ferons en sorte que tous les instigateurs étouffent en même temps", indique le communiqué publié à l’issue de la réunion. "Les Etats-Unis doivent prendre conscience de la gravité des conséquences de ce qu’on appelle une guerre-éclair (..) car ce faisant, ils ne poussent pas seulement l’Irak mais également la région, voire le monde entier ainsi que leurs troupes, vers le gouffre". Des risques qui n’empêchent pas les USA et leurs alliés, dont la France, de continuer à y envoyer des troupes.

L'armement irakien "made in France" selon Der Spiegel.
Dans son numéro de cette semaine, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel révèle que la France est, depuis les années 60, la source d’approvisionnement en armes la plus importante de l’Irak et publie la liste des principales livraisons. Le groupe Dassault arrive en tête avec 328 Mirage vendus. L’Aérospatiale a livré 121 hélicoptères de combat Puma, Gazelle et Super Frelon, ainsi que 59 hélicoptères SA-316 Alouette-3, 4.248 missiles air-sol dont 1.028 Exocet. Le groupe Matra a livré 3.000 missiles dont 1.798 de type Magic et 600 missiles antiradar Armat, 100 missiles Crotale et un lance-fusées antichars Apilas. En ce qui concerne l’équipement terrestre, l’entreprise publique Giat a fourni 548 chars de combat AMX-30, 150 chars de défense AMX-10 et 85 blindés de type AMX-155-GCT. La firme Panhard a complété cet arsenal avec 187 blindés AML-60 et AML-90, 143 blindés de défense et 100 véhicules blindés VCR équipés du lanceur de missiles de défense franco-allemand Hot. Euromissile, qui appartient pour moitié à l’Etat français et à la firme ouest-allemande MBB, a livré les missiles les plus modernes : 4.450 Milan, 5.000 de type Hot et 166 lanceurs, ainsi que 136 lanceurs Roland et 1.050 missiles de ce système. 8 autres autreprises françaises, dont le groupe public Thomson-CSF et Thomson-Brandt Armement, ont effectué des livraisons d’armes à l’Irak. Technicatome a fait 140 livraisons d’uranium enrichi et la firme chimique Protec de Riedisheim, près de Mulhouse, sous-traitant pour des firmes ouest-allemandes, a contribué illégalement à la construction de l’usine chimique irakienne de Samarra, au nord-ouest de Bagdad.

Le Clemenceau arrive en Arabie Saoudite.
Le porte-avions français Clemenceau, transformé en porte-hélicoptères, arrive à 60 km à peine des côtes saoudiennes. Vers 15h30, 5 Gazelle et un Puma du 5ème RHC décollent. Après un survol des récifs coraliens de la Mer Rouge, ils atterrissent sur l'aéroport de Yanbu, en Arabie. Ils seront 48 à se poser dans les heures qui suivent. Le port de Yanbu n'est qu'une étape pour les pilotes du colonel Ladevèze. Les hélicoptères français doivent être déployés dans le Nord-Est, près de la ville saoudienne de Haffar-al-Batin, à 50 km de la frontière irakienne.

En bref :
D'après les services de renseignement occidentaux, la présence militaire irakienne au Koweït s'éléverait à plus de 350.000 hommes.

L'URSS, qui avoue avoir eu jusqu'à 8.000 experts militaires et civils en Irak, où demeurent encore 5.000 citoyens soviétiques, dont 90 spécialistes militaires, a proposé à la CIA de lui communiquer des renseignements. Les services secrets américains n'ont pas répondu officiellement à cette offre...

Devant la situation s’aggravant dans le Golfe Persique, l’Union des Femmes Françaises lance un appel aux femmes "pour tout faire pour préserver la paix". Elles demandent qu’une solution pacifique soit trouvée et que la France s’engage à tout faire pour rechercher toutes les possibilités de paix.

L’Egypte envoie de nouveaux renforts en Arabie Saoudite pour soutenir les 8.000 hommes de la 3ème division blindée qui y sont déjà déployés.

A Doha (Qatar), Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la Défense, est reçu en audience par l’émir cheikh Khalifa. Il doit ensuite se rendre à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis) où la France a déployé un détachement de défense anti-aérienne Crotale et un escadron de reconnaissance du 1er RHP.

A Istanbul (Turquie), une importante manifestation s’est déroulée contre les menaces de guerre dans le Golfe. Les policiers ont tiré en l’air. Selon un sondage publié la semaine dernière, 2/3 des Turcs sont opposés à une guerre contre l’Irak.

Tarek Aziz, ministre irakien des Affaires étrangères, annonce qu’il ne pourra pas participer à l’Assemblée générale de l’ONU, les USA ayant interdit à son avion de se poser à New York. Il doit rencontrer Javier Perez de Cuellar, secrétaire général de l’ONU, dans les prochains jours en un lieu non précisé.

Il a dit :
Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la Défense , qualifie de "prématurée" l’information selon laquelle les troupes françaises seraient déployées "en première ligne", précisant seulement que ces forces "auront un rôle dissuasif et défensif" et que leur déploiement "se fera en coordination avec nos alliés et en étroite coopération avec le commandement saoudien" (Radio française Europe 1).


 
     
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