LA GUERRE DU GOLFE

 
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A lire aussi :

LA GUERRE:
Le journal de guerre d'un soldat Irakien
L'armement allié et irakien

LE COUT DE LA GUERRE:
Le bilan de la guerre
Les otages retenus en Irak

LA GUERRE EN OCCIDENT:
La médiatisation du conflit
Les discours des chefs d'Etat
Les sondages réalisés lors du conflit
La psychose en France
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La composition de Daguet
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samedi 20 octobre



La crise du Golfe (21 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 20 octobre 1990

En bref :
20.000 personnes manifestent contre la guerre dans les rues de New York. D'autres défilés ont également lieu dans de nombreuses villes américaines.

dimanche 21 octobre


La crise du Golfe (27 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 21 octobre 1990

En bref :
En France, sous la pression du ministre des Finances Pierre Bérégovoy, le prix moyen du litre d'essence redescend à 5,88 francs (0,90 €).

Ils ont dit :
Un appelé du contingent français, lors d'une manifestation contre la guerre : " Je ne veux pas tuer un innocent" (quotidien français L'Humanité).
Alex Molnar, universitaire américain : "Est-ce votre "mode de vie américain" qui conduit mon fils à risquer sa vie pour que les Américains continuent à avoir le droit de consommer 25% à 30% du pétrole mondial ? Le "marché libre" dont vous êtes un dévot fervent porte un prix élevé sur son étiquette, au moins pour des parents comme moi et de jeunes hommes et femmes comme mon fils" (Quotidien américain New York Times).

lundi 22 octobre


La libération des otages français envisagée (25 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 22 octobre 1990

La libération des otages français embarrasse la France (2 minutes)
FR3 - Journal de 22h30 (extrait) - 22 octobre 1990

Interview de Dick Cheney sur La Cinq : L'embargo est de plus en plus efficace.
Le secrétaire américain à la Défense affirme qu’il n’existe pas "de calendrier particulier ou des délais artificiels" pour une éventuelle action militaire contre l’Irak. Il souligne la volonté américaine de poursuivre la politique de l’embargo qui est "de plus en plus efficace". Interrogé par télévision française, Cheney reconnaît que les USA "n’ont pas exclu d’autres options" que l’embargo, et que "les possibilités existent" qu’ils aient "à un certain moment à changer de politique". "
Je ne pense pas qu’il y ait des dates particulières ou des délais", précise le secrétaire à la Défense dans une allusion aux nombreuses analyses d’experts publiées par la presse et selon lesquelles, pour des raisons techniques et politiques, une action militaire contre l’Irak devrait être menée avant le mois de mars afin de bénéficier des plus grandes chances de succès.

Saddam Hussein souhaite libérer tous les otages français.
Le Raïs propose au Conseil national (parlement) de "discuter sur l’opportunité de permettre à tous les ressortissants français, auxquels il est interdit de voyager hors d’Irak, de quitter le pays ou d’y rester", annonce l’agence officielle irakienne INA.
Le président irakien affirme, dans une lettre adressée au président et aux membres du Conseil national, qu’"accorder aux Français ce droit est une confirmation de l’attachement de l’Irak à son amitié avec la France". Saddam Hussein explique que sa proposition prend "en considération le rejet par le peuple français libre des méthodes agressives de Bush et du recours aux armes contre l’Irak, comme l’avaient exprimé les manifestations populaires (organisées en France), ainsi que les messages et les réunions" dans ce pays, conclut l’agence. Dans une dépêche datée de Luxembourg, où se tient une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Europe des Douze, l’agence britannique Reuter indique que "le porte-parole de Roland Dumas a réagi par la négative" à l’annonce de Saddam Hussein. Interrogé par l’AFP, Daniel Bernard affirme que la libération des ressortissants français retenus en otages en Irak "ne se discute pas". Le porte-parole du Quai d’Orsay ajoute : "Nous voulons la libération de tous les ressortissants étrangers, sans conditions et conformément aux résolutions des Nations unies." Selon le ministère français des Affaires étrangères, 67 Français sont répartis sur des sites stratégiques où les Irakiens les utilisent comme "boucliers humains".


Bagdad annonce la libération des otages français (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 23h (extrait) - 22 octobre 1990

L'état-major français dans le Golfe.
Le chef d’état-major de l’armée française, le général Maurice Schmitt, rend visite aux troupes stationnées en Arabie Saoudite. Hier à Riyad, il a eu des entretiens avec des responsables militaires américains et saoudiens. Le chef d’état-major doit visiter également une base aérienne dans le Nord-Est de l’Arabie Saoudite où sont stationnés des avions français, et inspecter ensuite les forces françaises déployées à des dizaines de kilomètres au sud de la frontière saoudo-koweïtienne. Selon l’AFP, le général Schmitt s’est entretenu avec le général Michel Roquejeoffre, chef de la Force d’action rapide (FAR) et commandant les troupes françaises dans le Golfe, ainsi qu’avec des responsables militaires saoudiens et américains. Le général Schmitt et les militaires saoudiens aurait notamment examiné "l’éventuel réalignement" des forces terrestres françaises. Aucune décision n’a pour l’instant été arrêtée sur une modification géographique du dispositif décidé par l’Elysée. A Paris, toujours selon l’Agence France-Presse, les mêmes milieux auraient indiqué que certaines unités françaises pourraient reculer de plusieurs kilomètres de leur position initiale. Environ 5.000 soldats français sont déployés en Arabie Saoudite depuis l’invasion du Koweït par l’Irak le 2 août, dont 1.200 appartiennent à la Légion étrangère. Le général Schmitt doit regagner Paris après son inspection, pour s’entretenir, dans la capitale, avec le chef d’état-major des armées américaines, le général Colin Powell, au cours de la semaine.

Interview de Dick Cheney sur Europe 1 : Il ne faut pas de conférence internationale sur le Proche-Orient.
Dans une interview diffusée à la radio française, Cheney effirmé que les USA "ne sont pas dans le Golfe pour lancer une offensive militaire", mais pour "empêcher une nouvelle agression de l’Irak et assurer le respect de l’embargo décidé par les Nations unies". "Toutefois, ajoute-t-il, les forces américaines pourraient "contre-attaquer" en cas d’attaque ou de "provocation" irakienne".
Le secrétaire américain à la Défense, qui se trouve à Paris pour des entretiens avec les principaux dirigeants français, dont Mitterrand, estime qu’il est "moins important" de permettre à Saddam Hussein de "sauver la face" en lui accordant des concessions, même minimes, que de faire respecter "le principe de la non-agression". "Toute une série de négociations sont possibles (avec l’Irak), mais uniquement après qu’il aura appliqué les résolutions" de l’ONU, ajoute-t-il . Cheney exclut, pour cette raison, la tenue d’une conférence internationale traitant à la fois du Koweït, du Liban et de la question palestinienne. "L’accent doit rester sur l’agression de Saddam Hussein", et "ce serait distraire l’attention que de traiter d’autres questions".

Interview de Jean-Pierre Chevènement sur Antenne 2Les risques de guerre sont très importants.
Dans l'émission "l’Heure de Vérité" sur la télévision française, le ministre français de la Défense déclare d’emblée, à propos de la crise du Golfe : "Je me reconnais entièrement dans le discours de François Mitterrand à l’ONU le 24 septembre". Il croit que l’embargo peut être efficace, s’étonne au passage de ceux qui ont "voulu faire la guerre avec la peau des autres" et s’affirme "prêt à faire la guerre si l’Irak attaque l’Arabie Saoudite ou s’il y a une résolution supplémentaire des Nations Unies". De l’annonce faite par Saddam Hussein d’une possible libération des otages français, Chevènement dit tout à la fois : "Je me réjouirais si cela intervenait. Ce serait la moindre des choses après l’aide que nous avons accordée à l’Irak aux pires moments. Mais il ne faut pas songer à dissocier la France des Nations Unies". Selon lui, "l’idée de la destruction préventive de l’Irak est courte pour la sécurité d’Israël" qui doit être "un pont" entre l’Occident et l’Orient. Il souhaite un contrôle des armements dans la région "pour éviter une guerre aux conséquences ravageuses". Pour lui, la solution des problèmes proches-orientaux doit être trouvée "sur une base de reconnaissance et de sécurité mutuelle". Le ministre de la Défense note que "la Syrie a saisi l’occasion de cette crise pour se donner le champ libre au Liban" et que Paris a les moyens de faire pression sur Damas pour l’amener à respecter les accords de Taef.
Au total, estime-t-il, "le risque de la guerre est encore très grand, plus grand que les chances de la paix qu’il faut essayer de faire triompher tant qu’elles existent". Cela ne l’empêche pas d’affirmer, au sujet de 2 appelés du contingent qui ont manifesté samedi en uniforme contre la guerre dans le Golfe : "C’est punissable. Il faut qu’ils s’attendent à être sanctionnés". Chevènement va jusqu’à mettre ces jeunes sur le même plan que la quarantaine de généraux qu’il a "blâmés pour avoir manifesté en faveur de Chirac" et ne craint pas de prétendre que ces 2 soldats "étaient probablement manipulés par une organisation d’extrême-gauche".



La libération des otages français (3 minutes)
Antenne 2 - L'Heure de Vérité (extrait) -  22 octobre 1990

Willy Brandt souhaite se rendre à Bagdad pour libérer les otages allemands.
A Bonn, l’ancien chancelier Willy Brandt laisse entendre qu’il est disposé à intervenir en faveur de la libération des otages allemands en Irak et le gouvernement de RFA indique que des contacts existent à ce sujet avec le président de l’Internationale socialiste. Les 5 derniers des 8 ressortissants allemands, dont Bagdad a annoncé vendredi la libération, arrivent cet après-midi à l’aéroport de Francfort en provenance d’Amman. Interrogés par la presse à leur descente d’avion, les ex-otages se prononcent en faveur d’une médiation de Willy Brandt. L’un d’entre eux estime qu’il "n’y a pas de raison de refuser une négociation au niveau des gouvernements sur le sort des otages", jugeant qu’on faisait "trop peu" pour eux. "Ils sont très tendus, ils veulent partir et retrouver leurs familles", ajoute-t-il. Environ 400 Allemands sont actuellement retenus en Irak et 77 d’entre eux ont été envoyés sur des sites stratégiques.

Libération de 33 otages britanniques.
A Londres, un Boeing 747 de Virgin Atlantic ramène d'Irak 33 anciens otages britanniques. Cette libération fait suite à la visite à Bagdad de l'ancien Premier ministre britannique Edward Heath. Saddam Hussein "était très calme, très bien informé et expliquait son attitude très clairement", note-t-il à son arrivée à l’aéroport londonien de Gatwick. Le Raïs et lui ont "parlé de beaucoup de choses (...) et examiné toutes sortes d’éventualités", poursuit Heath que Margaret Thatcher a évincé jadis de la direction du Parti conservateur parce qu’elle le jugeait trop mou. Pour l’heure, il souhaite que la crise du Golfe trouve une solution diplomatique.

Interview de Jeannou Lacaze sur Europe 1 : Il faut éviter la guerre.
L’ancien chef d’état-major devenu député de droite à l’Assemblée européenne estime sur les ondes de la radio française que : "Tout ce qu’on peut faire, c’est d’aller au maximum vers une solution qui évite la guerre. Celle-ci, compte tenu de la puissance militaire que nous connaissons de l’Irak, causerait des pertes énormes des 2 côtés."
Le général en retraite constate que les USA "ont déployé des forces tout à fait exceptionnelles. Ces forces correspondent peut-être à une arrière-pensée américaine, qui est de laisser dans le Golfe une emprise très importante, même après la fin de la crise". Pour Lacaze, "il est pratiquement impossible à George Bush de ne pas provoquer une action militaire peut-être limitée, mais qui au moins donne une raison à ce déploiement". L’ancien chef d’état-major affirme que les troupes françaises dans la région seront "employées dans des conditions que ne prévoit pas le gouvernement français. (...) Comment garder l’autonomie de décision, en face d’un monstre, qui est le déploiement américain ?", s’interroge-t-il. "Ce qu’il nous faut, ajoute-t-il, c’est une armée extrêmement dense, ramassée, professionnelle, autour de matériel très sophistiqué, et qui soit capable d’être projetée très vite et très loin face aux futurs conflits qui ne manqueront pas d’intervenir dans le dialogue Nord-Sud."

Une délégation américaine plaide la cause des otages à Bagdad.
A Bagdad, le chef d’une délégation américaine envoyée en Irak par l’Association américano-irakienne, Salim Mansour, affirme que Saddam Hussein a promis d’autoriser un certain nombre d’Américains à quitter le pays. Mansour précise que la délégation et l’ambassade américaines à Bagdad sont en contact avec le ministère irakien des Affaires étrangères pour déterminer le nombre d’Américains, parmi les personnes âgées, malades ou qui représentent un cas humanitaire, qui seront autorisés à quitter l’Irak demain. "Nous avons rencontré le président Hussein dimanche soir, ajoute-t-il, et je qualifierai la rencontre de très constructive." A Washington, le département d’Etat indique n’avoir aucune confirmation sur cette promesse irakienne. Mansour, qui a rencontré durant 2 heures dimanche le chef de l’Etat irakien, indique que celui-ci lui a affirmé qu’il autoriserait le départ de tous les "invités" de l’Irak (près de 5.000 Occidentaux sont encore retenus) si les USA lui garantissent le non-recours à une action militaire dans le Golfe.

En bref :
Pour la première fois, l'Arabie Saoudite évoque de possibles concessions territoriales sur le Koweït, ne voyant "aucun mal à ce qu' un pays arabe donne à un pays frère un site sur la mer".

Le ministère britannique des Affaires étrangères annonce qu’un otage britannique de 62 ans est mort d’une crise cardiaque voici 3 jours en Irak. Ron Duffy était détenu dans une caserne des alentours de Bagdad et un médecin était présent lorsqu’il est décédé.

Le prix du baril de pétrole repasse sous la barre des 30 dollars après avoir perdu 14 dollars en 12 jours.

Il a dit :
Roi Fahd d'Arabie : "L'invasion du Koweït par l'Irak est une bévue".

mardi 23 octobre


La libération des otages français (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 23 octobre 1990

Réaction de l'ambassadeur d'Irak en France (2 minutes)
FR3 - Journal de 22h30 (extrait) - 23 octobre 1990

Jean-Pierre Chevènement reçoit Dick Cheney.
Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la Défense, reçoit à Paris son homologue américain Dick Cheney. Dans une interview accordée à l'hebdomadaire français Paris Match paru le 9 septembre 2004, Chevènement résume cette entrevue : Cheney "m'a demandé (...) ce que l'expérience historique de la France dans le monde arabe pouvait suggérer face à l'Irak. Je lui ai longuement expliqué que vouloir écraser le nationalisme arabe 'en ramenant l'Irak à un stade pré-industriel' c'était faire le jeu de l'intégrisme islamiste. Mais cette problématique n'intéressait pas vraiment Dick Cheney. C'est un pétrolier. Il a l'esprit pratique, mais un peu court. Je me suis échiné pour rien. Cette conversation reste pour moi un souvenir terrifiant".

Libération de tous les otages français.
Le Parlement irakien entérine la décision de Saddam Hussein de libérer tous les ressortissants français
, au nom de "l'attachement de l'Irak à son amitié avec la France". Cette décision est prise "en considération du refus par la France des pratiques hostiles de Bush et de l'usage des armes contre l'Irak". Il reste encore 330 Français en Irak et au Koweït, dont 67 placés sur des sites stratégiques. La France exprime aussitôt son désaccord, estimant que le cas des otages français ne peut être traité séparément de celui des autres ressortissants étrangers. Les autorités de Bagdad espèrent que "des responsables du gouvernement français" se rendront en Irak pour y récupérer les otages français. Mais Paris n'est pas disposé à exprimer sa gratitude devant une telle mesure de clémence. Hubert Védrine, porte-parole de l'Elysée, déclare que "rien de ce qui peut être annoncé, dit ou fait ne peut se substituer à l’application pure et simple des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU" et qu’il n’y a pas "de problème spécifique franco-irakien". Cette prise de position est confirmée par un communiqué du Quai d’Orsay : "Le problème né de l’invasion et de l’occupation du Koweit demeure en toute hypothèse". En tout état de cause, le gouvernement français affirme que "la crise du Golfe ne pourra trouver sa solution pacifique hors de la mise en oeuvre par l’Irak des résolutions du Conseil de Sécurité qui impliquent notamment le retrait total et sans condition du Koweit." Il reste à ce jour 5.000 Occidentaux retenus en Irak et au Koweït.

Libération de 14 otages américains.
Le président de l’association d’amitié irako-américaine, Salem Mansour, qui vient d’obtenir la libération (confirmée par Washington) de 14 otages américains, déclare que Saddam Hussein est disposé à "rencontrer" George Bush pour "examiner la crise du Golfe et les moyens de réaliser la paix et la stabilité au Proche-Orient". "
Je suis toujours heureux lorsque des Américains peuvent être libérés ou lorsque quiconque est libéré, explique george Bush. Mais je n’ai en tête qu’une chose, la brutalité de la politique, la brutalité totale, qui consiste à détenir des gens contre leur volonté et à les saupoudrer pour paraître généreux. Bush répète qu’il est contre toute "concession territoriale". "Il n’y a rien à dire là-dessus, ajoute-t-il. Si vous donnez un iota de territoire à cet homme (Saddam Hussein), vous récompensez une agression. Et ce n’est pas là la position des Etats-Unis ni celle de notre coalition".

Le Parlement canadien approuve les résolutions de l'ONU.
Le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney fait adopter par la Chambre des communes une motion appuyant les résolutions formulées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Celles-ci condamnent l'invasion du Koweït par l'Irak.
La motion du gouvernement, qui a fait l'objet de quelques modifications depuis son dépôt, le 24 septembre, se lit comme suit : "Que la Chambre condamne l'invasion du Koweït par l'Irak et, stimulée par le consensus international sans précédent exigeant le retrait immédiat et sans condition des forces irakiennes du Koweït et le rétablissement complet du gouvernement légitime du Koweït, proclame ouvertement son appui aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ont été adoptées depuis le 2 août, et à l'envoi de membres, de navires et d'appareils des Forces armées canadiennes pour prendre part à l'effort militaire multinational dans la région de la péninsule arabique, et accepte, étant donné le sérieux de la situation, l'engagement du gouvernement de déposer une nouvelle résolution devant la Chambre dans l'éventualité du déclenchement mettant en cause les Forces armées canadiennes dans la région de la péninsule arabique." Les députés libéraux votent en faveur de la résolution malgré certaines réserves, dont un blâme sévère à l'endroit du gouvernement qui n'a pas cru bon de rappeler la Chambre au mois d'août pour débattre de la pertinence d'envoyer des troupes canadiennes dans le Golfe. Pour leur part, les députés Néo-Démocrates votent contre la motion, se méfiant du rapprochement trop évident démontré par le gouvernement canadien à l'endroit des positions américaines.

En bref :
Paris décide d’envoyer 500 hommes de plus dans le Golfe. Ils sont dotés d’une vingtaine d’hélicoptères, notamment de combat, et d’une vingtaine de chars AMX 10 RC. Cette décision porte à 5.500 militaires l’effectif total des forces françaises envoyées en Arabie Saoudite.

Ils ont dit :
Général Norlain, commandant de la défense aérienne française : "50% au moins des champs pétroliers saoudiens seront détruits par les missiles irakiens" (Magazine français Profession Politique).
 Roi Fahd d’Arabie : Un retrait du Koweit n’entraînerait "aucune humiliation" pour le président irakien, ajoutant que "Saddam Hussein ne doit pas considérer que le retour à la vérité et à la logique lui sera préjudiciable".
Tarek Aziz, ministre irakien des Affaires étrangères : L'Irak est disposé au dialogue avec toute partie arabe ou internationale."La réunion des présidents soviétique Gorbatchev et français Mitterrand à Paris doit être l’occasion de démontrer le grand intérêt que portent ces deux Etats aux problèmes de la région dans leur ampleur ".
David Levy
, ministre israélien des Affaires étrangères : "Un accord qui permettrait à Saddam Hussein de rester au pouvoir et de conserver sa machine de guerre ferait planer une menace sur les régimes pro-occidentaux au Moyen-Orient".
Valery Giscard d’Estaing, ancien président de la France : Saddam Hussein "est obligé de bouger", parce qu’il "ne peut rester isolé dans son coin".
George Bush, président des Etats-Unis, comparant l’Irak de Saddam Hussein à l’Allemagne d’Hitler, accuse le président irakien de "crimes contre l’humanité". "Il ne pourra jamais avoir de compromis, quelque compromis que ce soit, avec genre d’agression".
Prince Sultan ben Abdelaziz, ministre saoudien de de la Défense : "Il n’y a pas de préjudice pour un quelconque pays arabe qui ferait don à son frère d’une parcelle de territoire, d’argent ou d’une entrée sur la mer", à condition que l’usage de la force soit banni.
Jean-Claude Lefort, vice-président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, à propos de l’annonce de la libération des Français retenus en Irak : "Nous partageons la joie de tous, quelles que soient les justifications de Saddam Hussein. Nous vivons une situation nouvelle et voyons des signes qui nous encouragent dans notre action en faveur de la logique de paix. Celle-ci doit prévaloir. Et il ne serait pas insupportable d’envisager un retrait partiel des troupes françaises stationnées en Arabie Saoudite. La France doit s’engager pleinement dans un processus de négociations" (Télévision française TF1)

Réaction de Jean-Marie Le Pen (1 minute)
Antenne 2 - Journal de 23h30 (extrait) - 23 octobre 1990
mercredi 24 octobre

La libération des otages français (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 24 octobre 1990


L'ambassade de France à Bagdad prépare  le rapatriement des otages (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait) - 24 octobre 1990



Réactions en France à l'annonce de la libération de tous les otages français.

L’ambassade de France à Bagdad a brusquement pris un air de fête, hier soir, après l’annonce de la décision du parlement irakien de permettre à tous les otages français de quitter le pays. Le champagne a fait son apparition pour tous ceux qui venaient chercher confirmation d’une nouvelle à laquelle "on n’ose pas encore croire". En France également la joie des familles est grande : "c’est formidable... c’est super" sont 2 expressions revenant dans tous les témoignages. A Paris, l’ambassadeur irakien Abdel Razzak al Hachimi, déclare, à l’issue d’un entretien avec le Directeur du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au Quai d’Orsay, Patrick Leclercq, qu’il a discuté des "arrangements pour le retour des nationaux français". Il ajoute que ce transfert pourrait avoir lieu "dans les 2 prochains jours". A l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Louis Le Pensec affirme, à "titre personnel", qu’ "aucun membre du gouvernement ne serait envoyé en Irak" pour participer à ce rapatriement. Il refuse de commenter l’hypothèse de l’envoi d’une délégation de parlementaires. De source gouvernementale, on apprend que Georgina Dufoix, présidente de la Croix-Rouge française, a été chargée par la "cellule de crise" du Quai d’Orsay d’aller chercher les otages français libérés. Commentant la "bonne nouvelle", le ministre français des Affaires étrangères réaffirme qu’ "aucune négociation n’a précédé cette décision", qui est, pour lui, "le fruit de la fermeté dont à fait preuve" la France. Le Premier ministre Michel Rocard déclare de son côté : "La France ne peut que se féliciter d’une décision unilatérale qu’elle n’a ni cherché à négocier ni souhaitée et qui lui rapatrierait ses ressortissants. La France n’entend pas pour autant rompre en quoi que ce soit une solidarité internationale sur le respect des droits de l’homme et la libération de la totalité des otages de tous les pays, en même temps que la libération du Koweit état souverain. C’est clair, nous ne démordrons pas de cette politique", poursuit Rocard avant de lancer : "Nous nous réjouissons". C’est bien le moins qu’il pouvait dire.


Réaction de Tarek Aziz (1 minute)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait) - 24 octobre 1990


Réactions de la classe politique française à la libération des otages
français (3 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait) - 24 octobre 1990

Interview de Saddam Hussein à Algérie-Actualité : il faut régler tous les problèmes du Proche-Orient.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire algérien, le Raïs affirme qu’il existe un "désir de la France d’avoir des positions indépendantes de celles" des USA. Il renouvelle sa proposition de solution globale de tous les problèmes au Moyen-orient, ajoutant que "si jamais la paix est à l’ordre du jour" dans la région, "tous les problèmes doivent être traités de manière équitable et dans le même esprit".

Evgueni Primakov doit rencontrer Saddam Hussein.
Moscou annonce que l’émissaire personnel du président soviétique se rendra de nouveau en Irak. L’Agence France-Presse indique que des experts interrogés par l’agence soviétique Interfax au sujet de la tournée que vient d’effectuer Primakov dans plusieurs capitales occidentales ont relevé que certains "alliés des Etats-Unis" prônaient une position "dure" et le recours aux armes. Mais, poursuivent ces experts, "le président américain ne peut pas ignorer le puissant mouvement aux Etats-Unis hostile à une solution militaire de la crise". La France et l’Italie, toujours selon ces experts, ont une position davantage "modérée" et "se félicitent de la possibilité unique" offerte par la position de l’URSS, en raison de ses liens avec le monde arabe ainsi que ses relations privilégiées avec les autorités américaines.

En bref :
La compagnie pétrolière Texaco annonce une hausse de 24,9% de ses bénéfices au 3ème trimestre, en raison de la flambée des prix de l’or noir provoquée par la crise du golfe.

Ils ont dit :
 Michel Rocard, Premier ministre français, n’a pas "souhaité" la décision unilatérale" de Saddam Hussein de libérer les otages français.
 Roland Dumas, ministre français des Affaires étrangères, à propos de la politique française au lendemain de la libération des otages français : "La France a une ligne politique qui ne change pas toutes les 24 heures".

Réaction de l'ambassadeur d'Irak en France (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 8h - 24 octobre 1990

Lu dans la presse :
 Quotidien français L'Humanité : "Une guerre dans le Golfe, chacun le sait désormais, ne se limiterait pas à des dizaines voire des centaines de milliers de morts. Elle provoquerait l’embrasement du Proche-Orient puis la déstabilisation dans le monde entier."
 Hebdomadaire français Le Canard Enchaîné : François Mitterrand aurait confié "la semaine dernière à certains de ses visiteurs que les Américains lui ont clairement fait part de leur intention d’intervenir militairement entre le 25 octobre et le 5 novembre". Le président aurait affirmé : "Les troupes françaises garderont leur autonomie de décision mais la dynamique américaine sera tellement forte qu’il sera impossible de rester à l’écart".

jeudi 25 octobre


La libération des otages français se prépare (26 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 25 octobre 1990

En bref :
L'émissaire spécial de Mikhaïl Gorbatchev, Evgueni Primakov, effectue une deuxième tournée dans le Golfe. Selon lui, "une solution militaire serait une catastrophe".

Après avoir défilé samedi à Paris contre la guerre, un jeune appelé du contingent est sanctionné par son colonel pour "atteinte à la neutralité des armées".

Il a dit :
Hubert Védrine, porte-parole de l’Elysée, déclare que les informations diffusées par la presse selon laquelle Mitterrand aurait été averti par les USA qu’ils prévoyaient d’intervenir militairement contre l’Irak avant le 5 novembre, sont "dénuées de tout fondement (et) n’appellent aucun commentaire".

Lu dans la presse :
 Le quotidien américain International Herald Tribune reprend en Une l'information du Canard enchaîné parue hier. L’article, intitulé "La guerre est proche, confie François Mitterrand à l’un de ses proches", explique qu’au cours d’un entretien, Mitterrand a dit "s’attendre" à l’ouverture des hostilités "en raison de l’intransigeance" du président irakien "qui ne laisse d’autres choix". Il aurait ajouté : "la probabilité d’un conflit de grande ampleur à enlevé toute hésitation sur l’opportunité d’une coopération des forces françaises avec leurs alliés US". Le quotidien cite l’AFP selon laquelle cette confidence a provoqué un grand émoi dans la presse américaine et perturbé la Bourse de Londres.

vendredi 26 octobre


La crise du Golfe (27 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 26 octobre 1990

Le Baron noir à Bagdad.
Le Baron noir, qui avait donné du fil à retordre à la police en 1988 en survolant Paris en toute illégalité, trouve refuge en Irak. Albert Maltret se veut "émissaire de la paix" et promet, en cas de conflit, de terminer la formation des pilotes irakiens expulsés de France. Saddam Hussein se réjouit du soutien de l'As des as français : il lui a demandé de voler sous les arches célébrant la "victoire" irakienne sur l'Iran. Le Baron noir est catégorique, il ne trahit pas la France : c'est elle qui l'a trahi en le condamnant à de la prison ferme en 1988...

En bref :
L'ancien Premier ministre japonais Yasuhiro Nakasone se rend à Bagdad pour plaider la cause des otages, des Koweïtiens et de la paix.

Il a dit :
 Michel Jobert, ancien ministre français des Affaires étrangères : "Oui, une solution non militaire existe. Celle que l’émir du Koweit aurait dû accepter en juillet dernier : donner, enfin, à l’Irak, dans ce secteur où les frontières ont été découpées par le pouvoir colonial, avant et après la seconde guerre mondiale, un débouché sur la mer et une partie de la zone frontière contestée, riche en pétrole" (Revue française Révolution).


samedi 27 octobre


La libération des otages français envisagée (25 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 27 octobre 1990

La libération des otages français (7 minutes)
Antenne 2 - Journal de la nuit (extrait) - 27 octobre 1990

En bref :
Devant le renforcement continuel du déploiement militaire irakien au Koweït, qui atteint désormais 430.000 hommes, des officiels du Pentagone envisagent d'envoyer 100.000 GI's supplémentaires dans le Golfe avant la fin de l'année. De son côté, le dispositif français dans le Golfe atteint les 6.250 hommes. Il devrait lui aussi se renforcer dans les prochaines semaines.

dimanche 28 octobre


Les otages français à la veille de leur libération ( 25 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 28 octobre 1990

Les otages français à la veille de leur libération (1 minute)
Antenne 2 - Journal de 13h (extrait) - 28 octobre 1990

Restrictions d'essence à Bagdad ?
Le ministre irakien du Pétrole Issam Abdel Rahim al-Jalabi est limogé. Il avait annoncé il y a une semaine des mesures de restriction d'essence invoquant un manque des composants nécessaires pour la fabriquer. Saddam Hussein annule cette décision : "Le stock irakien de composants est bien supérieur à celui estimé et que, de plus, le pays peut en produire localement". A Bagdad, il n'est pour le moment pas question de montrer les effets de l'embargo international...

En bref :
Lors d'une réunion à Rome, les Douze réaffirment leur "solidarité totale pour parvenir à la libération de tous les ressortissants étrangers".

Ils ont dit :
François Mitterrand, président de la France : "Aucun émissaire n'a négocié la libération des otages français".
George Bush, président des Etats-Unis : "Nous n'hésiterons pas à utiliser la force si nécessaire, même si nous ne le souhaitons pas".

lundi 29 octobre

Les otages français libérés (29 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 29 octobre 1990

Interview de Saddam Hussein (1 minute)
CNN - Télévision américaine (extrait en anglais) - 29 octobre 1990

Les otages français quittent le Golfe.
L'avion qui doit rapatrier les otages français à Paris fait escale à Koweït-City pour y prendre les 60 derniers ressortissants français bloqués dans l'émirat. Parmi eux, les 7 diplomates de l'ambassade de France qui, sous la houlette du chargé d'Affaires Jean-Pierre Galtier, subissent depuis le 26 août le siège de la chancellerie. Les conditions de vie étaient devenues de jour en jour plus difficiles, l'ambassade étant notamment privée d'eau et d'électricité. Le Quai d'Orsay a de nouveau vivement protesté contre ce blocus des représentations diplomatiques et précisé que l'ambassade de France à Koweït-City restait ouverte. Désormais, les USA et la Grande-Bretagne sont les seuls pays occidentaux à maintenir des diplomates dans l'émirat quadrillé par les troupes de Bagdad.

En bref :
En votant la résolution 674, le Conseil de sécurité de l'ONU condamne les "agissements" des Irakiens au Koweït. Il pose aussi le principe de compensation financière par l'Irak, et soutient une mission de bons offices de Javier Perez de Cuellar, secrétaire général de l'Organisation.

L'envoyé spécial de l'URSS Evgueni Primakov est en visite à Paris. Pour lui, la solution militaire est inacceptable. L'émissaire du Kremlin marque sa préférence pour une conférence inter-arabes pour résoudre la crise du Golfe.

mardi 30 octobre


Le retour en France des otages français (26 minutes)
FR3 - Edition spéciale à 19h30 - 30 octobre 1990

 Retour en France des derniers otages français.
Pas de discours officiel, mais des centaines de parents pour accueillir les derniers otages
de retour du Golfe. Après 3 mois d'angoisse, c'est enfin le soulagement pour les familles de ces Français pris au piège de Bagdad. Différé plusieurs fois, le départ de la capitale irakienne a finalement eu lieu à 18h30 hier soir et les 282 passagers du Boeing d'Iraqi Airways sont arrivés à l'aéroport de Roissy à 0h05 précise, accueillis par Edwige Avice, ministre déléguée aux Affaires étrangères, et Georgina Dufoix, présidente de la Croix-Rouge Française. A bord de l'avion se trouvent 267 Français parmi lesquels 57 qui se cachaient à Koweït-City, et 15 étrangers. Même si 38 Français (dont 21 Franco-Libanais ou Franco-Koweïtiens, des religieux et 3 par solidarité envers les autres otages) ont préféré rester dans le Golfe (24 au Koweït et 14 en Irak) pour raisons personnelles, aucun Français n'est plus en situation de "bouclier humain". Cette libération n'a donné lieu à aucune tractation, a tenu à préciser le Quai d'Orsay. "Je ne peux que me réjouir du retour de 300 Français, a affirmé François Mitterrand, mais nous ne nous réjouirons complétement que lorsque les autres otages auront regagné leur patrie". Il reste toujours plus de 4.500 otages occidentaux aux mains des soldats irakiens...

En bref :
A bord de l'Iowa Jima, 9 marins américains sont tués par l'explosion d'une chaudière , un navire amphibie. Ce qui porte à 40 le nombre de victimes américaines depuis le début de l'opération Bouclier du Désert.

mercredi 31 octobre


La crise du Golfe ( 25 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 - 31 octobre 1990

Saddam Hussein ne renonce pas au Koweït (30 secondes)
Antenne 2 - Journal de 13h (extrait) - 31 octobre 1990

En bref :
L'ambassadeur irakien aux USA accuse les services secrets koweïtiens d'avoir collaboré avec la CIA avant l'invasion, dans le but de tirer profit des difficultés économiques de Bagdad pour régler le contentieux territorial.


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