LA GUERRE DU GOLFE

 
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1990 de Jean Leloup

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Interview de Michel Rocard,
Premier ministre français de 1988 à 1991

extrait de Si la gauche savait, Entretiens avec Georges-Marc Benamou,
de Michel Rocard, Editions Robert Laffont, 2005.

Georges-Marc Benamou : Pendant la guerre du Golfe, vous avez l'air d'être un Premier ministre court-circuité en permanence.
Michel Rocard : Pas seulement l'air... N'oublions pas que le président de la République est chef des armées. La situation le remettait au premier rang.
Ce n'est peut-être pas très beau à dire, mais, quand Saddam Hussein a envahi le Koweït, dans mon équipe, on a dû penser : "Ouf !" C'était un sursis. J'étais invidable, durant la guerre... Dès que le Koweït a été occupé, Mitterrand a mis en place une procédure assez étonnante de réunion quotidienne. A 18h30, tous les soirs, les 5 ou 6 ministres compétents - moi-même, les Affaires étrangères, l'Intérieur, les DOM-TOM, les Finances et naturellement la Défense -, les généraux commandants d'arme, le général commandant en chef des armées et les 2 chefs de cabinet militaires se réunissaient. On était là dans le pur symbolique, mais dans le symbolique qui ne sert à rien, sinon à faire perdre son temps à tout le monde. Ces rendez-vous quotidiens étaient terriblement agaçants. Le président de la République y était très souvent en retard. On avait droit aux admonestations de Chevènement. Les militaires lisaient leurs rapports. La hiérarchie militaire recevait ses ordres du cabinet du président de la République, donc de l'amiral Lanxade. Celui-ci, chef de l'état-major particulier du président de la République, téléguidait le dispositif militaire. Du coup - c'est vrai -, j'étais un peu hargneux. Je ne traitais pas directement avec le président ; nous ne nous concertions pas. Le grotesque, et aussi l'encombrant de la situation, était d'une visibilité absolument totale...

Quant à Chevènement, son comportement aberrant faisait de la France la risée des Alliés. Il avait été un enfant chéri de Mitterrand, un de ceux dont il s'est servi pour me casser les reins ; dans l'alliance post-Metz, c'est Chevènement qui va monter le coup pour se débarrasser de moi. Or il se trouve qu'il était, pour des raisons de laïcité et de tiers-monde, un farouche défenseur de Saddam Hussein, et donc je pensais qu'il était de mauvaise gestion de garder un ministre pareil. Pour rien au monde je ne l'aurais dit de cette façon, mais je l'ai fait comprendre à nos généraux... Quand le président et Chevènement n'étaient pas là, ils n'hésitaient pas à s'indigner : "Pourquoi vous nous maintenez cette situation impossible?" etc. Un beau jour, Mitterrand a trouvé que ça suffisait, trop tard. Chevènement aurait dû démissionner trois semaines plus tôt.

 


 
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