L'invasion du Koweït (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait)
13 août 1990
C'est
à l'aube que les premiers des 350 chars irakiens ont franchi
la frontière de l'émirat du Koweït.
Derrière eux, Saddam Hussein a lancé 100.000
hommes fortement armés et aguerris par 10 ans de conflit
avec l'Iran. L'attaque a été foudroyante: les forces irakiennes sont parvenues
dans le centre de Koweït-City, la capitale, 4 heures seulement
après le début de l'opération. Les
divisions ont alors rapidement encerclé
l'aéroport, le palais de l'émir, cheikh Jaber
al-Ahmad al-Sabah, et les principaux ministères. Des
blindés ont également pris position sur les
grandes artères. Devant cette attaque éclair,
l'armée koweïtienne, qui ne compte que 20.000
hommes, n'a pratiquement rien pu faire pour stopper l'ennemi. Un
premier bilan fait état de 200 morts. Des troupes
koweïtiennes ont tenté en vain de
déloger les forces irakiennes du palais de l'Emir peu
après la fuite du chef de l'Etat vers l'Arabie Saoudite.
C'est au cours de ces affrontements qu'est tombé le
frère de l'Emir, cheikh Fahd al-Ahmad al-Sabah, un
passionné de football, ami de Michel Platini.
Dès
9 heures, la radio nationale irakienne a
annoncé la fermeture des frontières et la mise en
place d'un "gouvernement provisoire du Koweït libre",
ajoutant que l'invasion avait été
décidée pour venir en aide à de " jeunes
révolutionnaires" qui voulaient renverser "un
régime traître impliqué dans des
complots sionistes et étrangers". Vers midi, le
speaker officiel précisait que les forces irakiennes
contrôlaient le Koweït. Depuis 2 semaines, Bagdad
multipliait les menaces contre cet émirat,
baptisé la Tirelire du Golfe en raison de ses richesses
pétrolières. Protectorat britannique de 1899
à son indépendance en 1961, le Koweït
n'existe plus désormais en tant qu'Etat souverain.
L'invasion
heure par heure :
A 3 heures, une dépêche de
l'Agence France Presse fait le tour du monde : "Des
forces irakiennes viennent de franchir la frontière et ont
pénétré au Koweït. On en
ignore encore le nombre".
A 5 heures, l'émir du Koweït
évacue son palais de Koweït-City, et se
réfugie à l'ambassade des USA. De là,
un hélicoptère de l'armée
américaine l'emmène à Riyad, en Arabie
Saoudite.
A 6 heures, le roi Hussein de Jordanie appelle
Saddam Hussein au téléphone : il se rendra
à Bagdad pour essayer de trouver une solution à
la crise.
A 7 heures, lors de l'assaut du palais de
l'émir, le plus jeune frère de ce dernier est
tué. Le cheikh Fahd était connu du public, plus
particulièrement des Français, pour avoir
provoqué l'interruption du match France-Koweït (4
buts à 1) et contesté une décision de
l'arbitre, lors de la Coupe du Monde de Football en Espagne en 1982.
A 10 heures, le Conseil de
sécurité des Nations Unies, réuni
d'urgence à la demande des USA et du Koweït, vote
la résolution 660 qui demande le retrait des troupes
irakiennes du Koweït et le rétablissement du statu
quo. Seul le Yémen a refusé de voter la
résolution. Mais pour une fois, la Chine, l'URSS et Cuba se
sont rangés du côté des
Américains...
A 11 heures, la Syrie met ses troupes en
état d'alerte.
A 12 heures, la radio nationale
koweïtienne annonce le renversement de l'émir du
Koweït. L'agence de presse officielle irakienne INA annonce la fermeture des frontières de l'émirat
et la proclamation d'un couvre-feu.
A 13 heures, le gouvernement irakien annonce avoir
pris le contrôle du Koweït. Mais de nombreux combats
éclatent autour des différents
ministères de Koweït-City.
A 14 heures, le roi Hussein arrive en Egypte pour
y rencontrer le président Moubarak.
L'invasion du Koweït (1 minute)
CNN - Télévision américaine (extrait en anglais) - 2 août 1990
L'invasion du Koweït (2 minutes)
www.irandefence.net (2août 1990)
Interview d'un Koweïtien (2 minutes)
WCBI-TV - Télévision américaine (extrait en anglais) - 2 août 1990
A 15 heures, un discours appelant à la
résistance anti-irakienne est capté sur les
fréquences de la radio koweïtienne. Le prince
héritier Saad appelle à "résister
à l'agression".
A 17 heures, les autorités
américaines annoncent l'arrêt de toute transaction
avec l'Irak.
A 19 heures, commence la réunion des
ministres des Etats membres de la Ligue arabe, à la demande
expresse de la Syrie. La délégation irakienne est
critiquée.
A 20 heures, le roi Hussein de Jordanie rencontre
Saddam Hussein pour essayer de désamorcer la crise.
A 21 heures, l'état-major
américain met en alerte certaines unités, en
particulier celles de l'armée de l'air.
Réactions internationales
Eliahou ben Elissar, président de la commission
parlementaire pour les Affaires étrangères et la
Défense, menace Saddam Hussein : "Israël
n'est pas le Koweït". Le Premier ministre, Yitzhak
Shamir, constitue un cabinet de crise composé des Ministres
de la Défense, des Affaires
étrangères, le chef d'état-major et le
responsable du renseignement militaire. Lors de la réunion
extraordinaire de la Knesset, un député compare
l'agression irakienne à l'Anschluss de l'Autriche par Adolf
Hitler...
Les autorités marocaines condamnent "l'occupation
militaire du pays frère".
Le gouvernement japonais demande le retrait des troupes de Bagdad, en
qualifiant "d'extrêmement regrettable"
l'invasion de l'Emirat.
Paris annonce le gel des avoirs irakiens et koweïtiens sur
l'ensemble de son territoire. Selon une estimation du
Ministère des Finances, ces avoirs portent sur 10 milliards
de francs. Cette décision vise à
empêcher que les troupes irakiennes ne s'emparent du
patrimoine des ressortissants koweïtiens.
Réaction de Roland Dumas (2 minutes)
FR3 - Journal de 19h30 (extrait) - 2 août 1990
La CEE "condamne fermement" l'invasion et estime
qu'elle constitue une "menace dangereuse vis-à-vis
de la paix et de la stabilité de la région".
L'Algérie réclame le "retrait
immédiat" des forces irakiennes après
leur "invasion inadmissible".
Les autorités de Pékin se disent "extrêmement
préoccupées" par l'invasion du
Koweït et considèrent qu'il ne doit pas y avoir de "conflit
d'intérêt entre pays en voie de
développement".
L'OTAN déclare qu'elle "condamne
énergiquement l'agression militaire commise par l'Irak"
et engage instamment Bagdad à "régler
ses différends par des moyens pacifiques".
L'URSS appelle au "retrait immédiat" des
forces irakiennes du Koweït et à la "restitution
de la souveraineté koweïtienne". Le
Kremlin annonce également la suspension de ses livraisons
d'armes à l'Irak.
Réaction de Youri GREMITSKIKH (2 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait) - 2 août 1990
La CEE "condamne fermement" l'invasion et estime
qu'elle constitue une "menace dangereuse vis-à-vis
de la paix et de la stabilité de la région".
L'Iran annonce qu'elle condamne "fermement"
l'invasion du Koweït par l'Irak qui est de plus en plus
isolée.
L'Algérie réclame le "retrait
immédiat" des forces irakiennes après
leur "invasion inadmissible".
Washington "condamne fermement" l'invasion,
annonce le gel des avoirs irakiens et koweïtiens sur son
territoire, et décide d'arrêter toute transaction
commerciale avec l'Irak. Les USA expriment le souhait que leurs
alliés de l'OTAN fassent de même. Pour le
président George Bush, "il n'y a pas de place,
dans le monde d'aujourd'hui, pour ce genre d'agression
caractérisée". Interrogé
sur l'éventualité d'une action militaire
américaine, il a répondu ne pas l'envisager, mais
que, si c'était le cas, il n'hésiterait pas...
D'ailleurs, au même moment, le porte-avions Independence
fait route pour le Golfe...
Réaction
de George
Bush (3 minutes)
Antenne 2 - Journal de 20h (extrait) - 2 août 1990
Sur tous
les marchés (pétroliers, changes et actions), les
volumes de transaction atteignent des niveaux impressionnants.
A New York, le 1er août au soir, une rumeur
d'invasion avait déclenché une petite panique. Le
lendemain matin, l'information s'étant confirmée,
le prix du brut flambait.
A Londres, le cours du brent, le pétrole de
référence de la mer du Nord, atteint son plus
haut niveau depuis quatre ans et demi : 23,5 $ contre 20,45 $ la veille
au soir. Le pétrole, l'or et le dollar sont en hausse.
A Paris, la séance s'achève sur un recul de 2,12%
alors que l'indice CAC 40 baisse de 3% durant
l'après-midi.