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Le tourisme en France

Tous les chiffres sont datés de janvier 1991

Les Japonais, les Nord-Américains et les Européens, amoureux de la France ( 4ème destination touristique au monde en 1990, derrière les Etats-Unis, l'Espagne et l'Italie, et 1ère depuis 1997 ), la boudent totalement depuis novembre 1990.

Des milliers de chambres d'hôtel désespérément vides, des Boeing 747 transportant un ou deux passagers au lieu des 350 habituels, des agences de voyage au bord de la faillite, des villages de vacances fermés, des salles de musées abandonnées et un pays déserté...
Paris, capitale la plus visitée au monde... est vidée de ses touristes. Impossible de croiser des Américains en vacances dans la capitale française depuis novembre : ils restent chez eux. "Leur problème, c'est qu'ils connaissent presque tous un soldat dans le Golfe, et leur mauvaise conscience les empêche de partir" explique le responsable du Bureau du tourisme français à New York.

Fréquentation des hôtels
Les premiers touchés sont les hôtels :
* Intercontinental accuse une perte de 25 %. Rien d'étonnant quand on sait que 45% de sa clientèle est américaine.
* La moitié des somptueuses chambres du George V, du Hilton, du Méridien et du Prince de Galles sont vides.
* Sofitel-Cnit est atteint au plus haut point : 83 % des réservations d'étrangers ont été annulées.
* Chez le groupe Accor, numéro un mondial de l'hôtellerie (propriétaire entre autres des hôtels Ibis, Mercure, Formule 1, Novotel...), la direction a recours à la mobilité du personnel, et a pu ainsi éviter tout licenciement. Mais en janvier, la direction répète que le spectre du chômage technique plane sur février et mars si la situation ne s'améliore pas.

Fréquentation des musées
* En trois jours, la moitié des visites de groupe du musée d'Orsay ont été annulées.
* Au Louvre, en une seule journée, 21 groupes sur 40 ont été décommandés. Il est vrai que les premiers à déserter les musées sont les groupes scolaires. Consigne du ministère de l'Education oblige, les voyages scolaires sont déconseillés aux établissements. Et le mercredi 23 janvier 1991, les caisses du musée ont vendu 57 % de billets de moins qu'à la normale.

Fréquentation des monuments
* La Cité des Sciences a perdu 50 % de sa clientèle en quelques jours.
* La Tour Eiffel, qui attire 80 % des étrangers, voit ses files d'attente se réduire de jour en jour : moins 28 % en 15 jours. "Dans une période de psychose, le fait d'être à 300 mètres d'altitude n'est pas fait pour rassurer" raconte le PDG de la société exploitant la Tour.
* Les bancs des bateaux-mouches sont désespérément vides : seulement 200 passagers chaque jour, au lieu des 2 000 en janvier 1990.
* Aucun lieu de passage obligé du parfait touriste à Paris n'est épargné : 50 % d'annulations au Moulin-Rouge, 30 % au Crazy Horse.

Fréquentation des vols internationaux
Premières victimes de la crise d'abord avec la crainte du terrorisme, et de la guerre ensuite avec les interdictions faites aux compagnies par les différents gouvernements de desservir certaines destinations, les compagnies aériennes sont touchées de plein fouet.
* La compagnie privée Air Inter a perdu 50 % de sa clientèle habituelle sur les vols en direction des pays du Maghreb.
* La compagnie nationale Air France a perdu 20 % de sa clientèle et 86 % des passagers en partance pour le Proche-Orient. Depuis le début du conflit, les vols civils vers Riyad, Bagdad, Téhéran, Koweït-City et Djibouti sont suspendus. Et les plus grandes compagnies aériennes françaises et internationales réduisent au maximum leurs vols pour Tel-Aviv. De plus, la liste des pays déconseillés par le Quai d'Orsay s'allonge tous les jours. Ce sont autant de répercussions sur le trafic aérien qui vit une de ces années les plus noires.

Fréquentation des tours - opérateurs
* Au Club Méd, on parle de catastrophe. Après la fermeture des villages d'Israël, la direction du premier voyagiste français doit affronter une perte de 60 à 80 % dans les Clubs de Tunisie, du Maroc et d'Egypte.
* L'agence Fram ne compte plus que 500 inscriptions pour le Maroc et la Tunisie, contre 3.000 l'année précédente à la même date.
* Le PDG de Nouvelles Frontières avait anticipé sur les événements. L'agence n'organise plus rien au Yémen, en Jordanie, en Israël, et presque plus rien en Egypte. Mais l'agence avait anticipé le raz-de-marée des annulations : depuis plusieurs mois, elle avait commencé à diminuer ses vols vers ces pays.
* L'agence Rêv'Egypte, elle, a mis la clé sous la porte ! L'agence de voyage n'a pas su faire face à l'annulation de près de 60% de réservations prévues pour l'Egypte. Et il en va de même pour toutes les agences spécialisées dans un seul pays, en particulier les pays du Maghreb ou du Proche-Orient.
* Cependant, les Français sont moins frileux que les Américains : ils acceptent de changer leur programme. Ainsi, l'enthousiasme pour les Antilles, principalement la Guadeloupe, dépasse toute espérance. Les coefficients de remplissage des avions atteignent 95%. Nouvelles Frontières a même rajouté deux Boeing 747 sur cette destination. Autre explosion : le ski dans les Alpes françaises, où l'on constate une affluence record ! Et les vacanciers remettent le cap sur le Mexique, l'Espagne et le Portugal, en perte de vitesse en 1990. Le Club Méditerranée a retenu la leçon : la direction prévoit déjà l'ouverture de nouveaux villages en France, et en particulier... dans les Alpes.