LA GUERRE EN IRAK

voir aussi : LA GUERRE DU GOLFE DE 1991

 
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dimanche 16 mars

La guerre devient inévitable

Conseil de guerre aux Açores (39 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 16 mars 2003

Boycott des produits français (3 minutes)
France 3 -  Journal de 19h30 (extrait) - 16 mars 2003

Conseil de guerre entre Alliés aux Açores.
Le 09 janvier 1991, le monde entier avait les yeux rivés sur Genève. Il s'agissait de l'ultime manoeuvre diplomatique avant la guerre du Golfe. Aujourd'hui, le monde entier a les yeux rivés sur l'archipel portugais des Açores. Le Britannique Tony Blair arrive le premier, par un vol direct de British Airways, sur la base américaine de Lajes. Puis arrive l'Espagnol Aznar, et enfin l'Américain Bush à bord d'Air Force One. Une poignée de pacifistes attendent ces chefs d'Etat aux abords de l'aéroport. Cette rencontre tripartite, que la presse mondiale qualifie de 'conseil de guerre', dure à peine 1h30. Et à la fin, du sommet, accompagnés du président portugais Jose-Manuel Barroso, les trois chefs d'Etat donnent une conférence de presse en direct sur toutes les télévisions de la planète. "Nous avons conclu que demain sera l'heure de vérité pour le monde", explique George W. Bush. Et de préciser : "De nombreuses nations se sont engagées pour la paix et la sécurité. Et maintenant, elles doivent montrer leur soutien pour le désarmement sans condition de Saddam Hussein". La guerre devient donc, sauf coup de théâtre de dernière minute, inévitable. La seconde résolution que préparaient depuis des semaines les USA autorisant le recours à la force ne sera donc pas présentée à l'ONU. Cependant, "si une action militaire est nécessaire, précise le président américain, nous rechercherons rapidement une résolution au Conseil de sécurité pour aider le peuple irakien à bâtir un Irak libre". L'ONU devrait donc jouer un rôle important à la fin de la guerre, à défaut d'avoir pu l'éviter. Les Alliés devraient donc lancer prochainement un ultimatum à Saddam Hussein. Pour Tony Blair, "sans ultimatum crédible autorisant le recours à la force, en cas de non respect de la résolution de l'ONU, plus de discussions égale plus de retard avec Saddam Hussein possédant des armes de destruction massive et poursuivant son régime brutal et meurtrier en Irak". Le compte-à-rebours est désormais enclenché...

Les préparatifs de guerre côté allié.
La guerre se prépare également côté allié. Les hommes du Royal Ingenners britannique déminent la frontière entre l'Irak et le Koweït. Objectif : faciliter le passage des troupes blindées alliées. Au Koweït, les soldats britanniques s'entraînent à la protection d'attaques chimiques et biologiques, et l'armée américaine suspend toutes les visites de presse prévues cette semaine le long de la frontière irakienne. Et l'armée koweïtienne interdit aux journalistes d'accéder au nord du Koweït, placé sous contrôle militaire américain. Le dernier briefing de l'état-major allié prévoit le partage de l'Irak. Les Américains seront chargés de prendre le nord de l'Irak et Bagdad, les Britanniques le sud et Bassorah. Mais pour se faire, les Britanniques réclament moins de bombardements massifs sur cette zone.

Interview de Jacques Chirac sur CBS : Laisser du temps aux inspecteurs en désarmement.
Le président français Jacques Chirac est interviewé dans l'émission "60 minutes" sur la chaîne américaine CBS, entretien également diffusé sur CNN. D'après lui, "les Américains ont déjà fait l'essentiel sans tirer une seule fois". Il réclame donc des délais, plus courts que ceux proposés depuis quelques semaines, pour que les hommes de Hans Blix puissent terminer leur travail. Mais ce désaccord ne doit en rien nuire à l'entente franco-américaine : "On a de l'estime, de l'amitié. Je dirai même de l'affection. C'est mon devoir en tant qu'ami de mettre en garde [les USA], de les prévenir".

Pour le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell, "les relations entre la France et les Etats-Unis seront à coup sûr endommagées par cette crise". Il réclame également le départ d'Irak des inspecteurs de l'ONU et de tous les journalistes. Une demande qui amplifie la tension mais qui reste lettre morte : seul Hans Blix, chef des inspecteurs, et Kofi Annan, Secrétaire général de l'ONU, peuvent ordonner ce départ. Il y aurait encore 150 hommes de l'ONU en Irak.

En bref :
Pour Hans Blix, chef onusien du désarmement en Irak, "les trois participants sont apparus divisés" lors du sommet des Açores. Il se dit prêt à aller à Bagdad si l'Irak est prêt à coopérer davantage.

L'Irak est survolé toute la journée par plus de 200 avions. Il s'agit vraisemblablement de vols américains de reconnaissance.

Sur la chaîne américaine NBC, le Vice-président américain Dick Cheney réagit aux propos de Jacques Chirac tenus sur CBS : "30 ou 60 jours de plus ne changeront rien". Il prédit également que George W. Bush "va devoir prendre une décision très très difficile dans les prochains jours". Plus personne ne doute de la guerre...

Les ministres britanniques annulent tous leurs voyages à l'étranger. La Reine d'Angleterre annule également une visite officielle en Belgique, prévue les 18 et 19 mars prochains. Certains experts rappellent que depuis 600 ans, lorsque le Royaume-Uni est en guerre, le roi doit rester à Londres...

C'était un sujet encore tabou il y a peu aux USA. Une députée du parti républicain de Floride franchit le pas : elle réclame le retour des soldats américains tombés sur les sols français et belge lors des 2 guerres mondiales. Cette mesure, qui serait financée par le Pentagone, durerait 2 ans et coûterait 500 millions de dollars. Le prix à payer pour rapatrier 75.000 cercueils...

Une manifestation contre la guerre et les USA rassemble de nombreux pacifistes au port turc d'Iskenderun. Et alors qu'un meeting en soutien à la guerre a lieu à Atlanta, plusieurs dizaines de milliers d'opposants au conflit se réunissent à Washington.

L'ONU évacue 5 hélicoptères et du matériel de Bagdad. Un départ accéléré de tout le personnel de l'Organisation pourrait être effectué en 3 heures. Mais pour Hans Blix, une telle évacuation n'est pas encore à l'ordre du jour...

L'Irak se prépare à la guerre. Le pays est désormais divisé en 4 zones de guerre. Le second fils de Saddam Hussein, Qusaï, est chargé de la défense de Bagdad. De son côté, le raïs promet "une grande confrontation".

Au Vatican, le pape Jean-Paul II déclare : "Après avoir vécu la Seconde Guerre Mondiale, j'ai le devoir de dire 'jamais plus la guerre' ".

L'Irak poursuit son désarmement. De nouveaux missiles Al-Samoud sont détruits.

lundi 17 mars


Ultimatum américain contre Saddam Hussein (46 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 17 mars 2003

Le Conseil de sécurité divisé, la guerre se fera sans vote.
Nouvelle réunion du Conseil de sécurité pour permettre les ultimes négociations avant le déclenchement des hostilités. Et l'occasion pour les pays membres de rappeler leur position. Ainsi, la Grande-Bretagne, par la voix de son ambassadeur à l'ONU Jeremy Greenstok, annonce sans surprise que le camp de la guerre "ne présentera pas au vote la résolution cosignée par le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Espagne", les risques de rejet étant trop importants. "Nous pensons que le vote aurait été serré, précise d'ailleurs John Negroponte, ambassadeur américain à l'ONU. Mais l'utilisation fort probable du veto de membres permanents du Conseil de sécurité rende totalement inutile ce vote". Et pour eux, la France est la principale responsable de cette situation. Jean-Marc de La Sablière, ambassadeur français à l'ONU, tient à dire que "c'est la majorité du Conseil qui a confirmé, encore ce matin, qu'elle n'autorisait pas le recours à la force". Interrogé sur cette crise diplomatique qui divise le Conseil de sécurité comme jamais auparavant, le Secrétaire général, Kofi Annan, se résigne simplement à répondre : "Nous allons procéder à l'évacuation de tous les inspecteurs dirigés par les docteurs Hans Blix et Mohammed El-Baradeï, de tous les personnels humanitaires de l'ONU et des casques bleus postés à la frontière entre l'Irak et le Koweït." En attendant, la presse américaine, à l'image du New York Times en Une, regrette "la route longue et sinueuse vers l'impasse diplomatique". On est désormais très loin du consensus onusien de 1990 pendant la guerre du Golfe...

Réactions internationales au lendemain du sommet des Açores :
Pour Dominique de Villepin, ministre français des Affaires étrangères, "nous avons clairement la possibilité de continuer avec les inspecteurs et trouver une solution pacifique pour le désarmement de l'Irak" et précise que la majorité du Conseil de sécurité préfère les inspections à la guerre.
Le président russe Vladimir Poutine déclare : "Notre position n'a pas changé. Je suis certain que toute autre solution serait une erreur".
Pour Li Zhaoxing, ministre chinois des Affaires étrangères, "la position de la Chine est claire et constante. Nous appelons à un réglement politique de la crise irakienne dans le cadre des Nations Unies. Il faut faire tous les efforts pour éviter la guerre".
Robin Cook, ministre britannique chargé des relations avec le Parlement, et ancien ministre des Affaires étrangères, démissionne pour protester contre les prises de position bellicistes de Tony Blair. Jack Straw lui succède.
Le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell commente le sommet des Açores tenu hier : "La voie de la diplomatie est sans issue. Le moment de vérité est arrivé. Saddam Hussein est coupable des charges qui pèsent contre lui."
L'Irak condamne ce qu'elle appelle le "sommet du Mal". 

Les forces en présence dans le Golfe.
Désormais, 250.000 Américains et 46.000 Britanniques sont positionnés dans le Golfe, prêts à la guerre. Pour cela, l'état-major a déjà prévu son plan d'attaque. Suite au refus de la Turquie d'ouvrir un second front au nord de l'Irak, les offensives aérienne et terrestre seront déclenchées presque simultanément (pour ne pas bombarder les puits de pétrole et certains sites stratégiques comme l'aéroport de Bagdad, utile pour l'arrivée de renforts lors du siège de la ville). Et après 3 ou 4 jours de bombardements intensifs, des soldats devraient être parachutés au nord de l'Irak, dans la région de Kirkouk, pendant que les chars américano-britanniques envahissent le sud, pour prendre Bassorah, Nasiriyah et Bagdad. L'état-major américain prévoit quelques difficultés pour prendre Bagdad. Une ville très étendue de 4 millions d'habitants, défendue par les 10.000 soldats les plus fidèles au régime, n'est pas facile à faire tomber. Pour y parvenir, les Alliés auront face à eux 389.000 soldats irakiens, renforcés par 2.200 chars, 2.400 pièces d'artillerie, 3.000 pièces de DCA, 850 bases de lancement de missiles.

Le contrôle des informations par l'armée américaine se prépare.
Le QG américain, situé sur la base militaire américaine d'Al-Sayliyah (Qatar), est désormais interdit à la presse. Placés sous le commandement du colonel Steven Pennington, ces hommes, experts en communication, sont chargés de suivre et d'analyser, en temps réel, l'avancée des troupes alliées et ennemies sur le terrain. Les 500 journalistes venus du monde entier se regroupent donc à quelques dizaines de mètres de là, au centre de presse de l'état-major américain, où seront filtrées les informations et où seront réalisées, par exemple, les images de synthèse destinées aux télévisions du monde entier.

En bref :
Sur la chaîne américaine CBS, Dick Cheney, vice-président américain, réagissant à l'interview de la veille de Jacques Chirac, estime que "la France est toujours du côté de l'Irak".

Au Koweït, à la base militaire britannique Camp Eagle, les soldats d'Irlande du Nord fête la Saint-Patrick. Les cérémonies, pendant lesquelles les soldats attachent des trèfles sur leur bêret au son de la cornemuse, ont lieu en plein désert.

Les habitants de Chamchamal, la plus grande ville du Kurdistan irakien, s'exilent pour trouver refuge dans la zone autonome kurde. Ils craignent une riposte irakienne en cas de guerre, comme en 1991, ou d'être sur la ligne de front en cas d'ouverture d'un second front.

Le CICR (Comité International de la Croix-Rouge) installe un camp en Jordanie, à proximité de la frontière irakienne. En 1991, la Jordanie avait accueilli plusieurs milliers de réfugiés fuyant les bombardements et les exactions des troupes irakiennes.

La Syrie est le seul pays proche de l'Irak à ne pas avoir fermé sa frontière avec cette dernière. Mais les tarifs des taxis irakiens flambent : il faut désormais débourser 1.200 € pour relier Bagdad à Damas (Syrie) ou Amman (Jordanie). Une somme énorme que peu d'Irakiens peuvent fournir.

L'armée koweïtienne annule les permissions de ses troupes et ordonnent la mobilisation de tous ses soldats.

Des manifestants défilent contre la France devant le consulat français de New York. "Les Français ont montré leurs cartes, estimaient George W. Bush hier aux Açores. Il faudra déterminer l'impact de ce veto".

Autre conséquence des préparatifs de guerre : depuis plusieurs jours, de nombreuses Irakiennes subissent des césariennes dans tous les hôpitaux du pays, pour éviter de devoir accoucher sous les bombardements. Et dans le centre de Bagdad, des commerçants de biens précieux (bijoux, hi-fi...) construisent des murs de briques contre les vitrines de leur magasin.

L'ONU demande à tous ses inspecteurs de quitter l'Irak dès demain. Pour le commandant Mario Sechi, chef italien des Nations Unies à la frontière irako-koweïtienne, "c'est un échec" de l'Organisation.

En direct à la télévision, et pour la première fois depuis 12 ans, Saddam Hussein reconnaît avoir possédé des armes de destruction massive. Mais il nie en posséder encore. Il n'y a pas de révélations fracassantes dans cette allocution télévisée, mais cette déclaration était une demande émanant du Premier ministre Tony Blair. Jugée trop tardive, elle a peu de chance d'aboutir à la paix...

La Suisse, la Chine, la Grande-Bretagne, les USA et l'Allemagne ferment leurs ambassades de Bagdad. La France entoure la sienne de barbelés et de sacs de sable. Une protection dérisoire face aux bombardements qui s'annoncent. Le chargé d'Affaires français en Irak, André Janier, partira demain.

Le Canada et l'Arabie Saoudite annoncent qu'ils ne participeront pas à une guerre en Irak sans l'accord des Nations Unies. Les USA perdent 2 de leurs plus fidèles alliés.

La crainte de la guerre chez les jeunes GI's (il s'agit pour la plupart de leur baptême du feu) provoque un vaste élan religieux parmi les troupes stationnées dans le Golfe. Rien qu'aujourd'hui, 35 GI's se sont fait baptiser...

Les USA accusent l'Irak d'avoir distribué des armes chimiques à sa Garde républicaine.

S O N D A G E S
Selon un sondage CNN - USA Today, 50% des Américains sont opposés à une guerre sans l'aval des Nations Unies.

D'après un sondage SOFRES - Pèlerin Magazine, 86% des Français approuvent la politique de Jacques Chirac dans la crise irakienne et 80% pensent que cette position renforce l'image de la France dans le monde.

mardi 18 mars

Ultimatum de George W. Bush à Saddam Hussein


L'Irak rejette l'ultimatum américain (48 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 18 mars 2003

La classe politique française contre la guerre (27 minutes)
France 3 - Débats de l'Assemblée Nationale (extrait) - 18 mars 2003

George W. Bush adresse un ultimatum à Saddam Hussein.
En direct à la télévision depuis la Maison Blanche, le président américain George W. Bush s'adresse à ses concitoyens ainsi qu'aux Irakiens. Tel le juge d'un tribunal, George W. Bush débute son allocution par rappeler les charges qui pèsent sur les autorités irakiennes : "L'Irak continue de posséder des armes de destruction massive" et finance et entraîne les terroristes d'Al-Qaïda. Tout en regrettant "l'échec de la diplomatie pendant 12 ans", le chef de la Maison Blanche rappelle que l'ONU n'assume pas ses responsabilités. Les USA doivent donc se charger du désarmement de l'Irak. Pour cela, il pose un ultimatum très clair à son homologue irakien : "Saddam Hussein et ses fils doivent quitter l'Irak dans les 48 heures. Leur refus entraînerait un conflit militaire qui commencera quand nous le déciderons". Conscient que cette requête a peu de chance d'aboutir, le président américain va plus loin en demandant une entière coopération de l'état-major irakien. "N'exécutez aucun ordre, insiste-t-il, vous demandant d'utiliser des armes de destruction massive contre qui que ce soit, y compris contre le peuple irakien. Ces crimes de guerre seront poursuivis, les criminels de guerre seront punis". Tout en recommandant aux journalistes et aux hommes de l'ONU de quitter l'Irak dans les plus brefs délais, George W. Bush appelle les troupes irakiennes à ne pas mettre le feu au pétrole, qui est "une source de revenu qui appartient au peuple irakien". Une manière de mettre fin aux polémiques de ses détracteurs qui prétendent que la guerre qu'il s'apprête à mener a pour unique objectif les ressources pétrolières irakiennes. Un discours sans grande surprise pour annoncer un ultimatum que réclamait depuis des semaines le Premier ministre britannique Tony Blair pour apaiser son opinion publique hostile à cette guerre. Et pendant cette allocution télévisée, plusieurs pacifistes défilent devant la Maison Blanche.


Déclaration de George W. Bush (1 minute)
France 3 - Journal de 19h30 (extrait) - 18 mars 2003

Réaction de Saddam Hussein suite à l'ultimatum américain.
Peu après l'ultimatum de George W. Bush, Saddam Hussein participe à un conseil de guerre de son état-major, devant les caméras de la télévision irakienne. "C'est la dernière fois que les Américains nous feront la guerre, explique-t-il, confiant, car nous serons vainqueurs si Dieu le veut". Il rejette également toute idée d'exil. De toute façon, peu de pays au monde souhaitaient accueillir un homme aussi controverser que le raïs irakien. En fait, seuls 3 pays étaient prêts à lui accorder l'exil politique : Cuba, la Suisse et le Bélarus.

Tony Blair peine à convaincre ses ministres et le Parlement britannique.
Le Premier ministre britannique subit un nouveau revers politique dans son pays. Après Robin Cook il y a quelques jours, c'est au tour de 2 nouveaux Secrétaires d'Etat (les ministres de l'Intérieur John Denham et de la Santé Lord Hunt) de démissionner pour protester contre les prises de position bellicistes de Tony Blair. Et alors que des débats sur la crise irakienne agitent la Chambre des communes, des pacifistes manifestent devant le Parlement leur hostilité à la guerre et à Tony Blair. Pendant ces débats, le plus applaudi est Robin Cook, qui déclare : "Saddam Hussein a encore sûrement des armes biologiques et chimiques, mais il les possède depuis les années 80 quand les entreprises américaines vendaient de l'anthrax à l'Irak et quand le gouvernement britannique vendait des usines de fabrication d'armes chimiques. Alors pourquoi est-il maintenant si urgent de prendre les armes pour détruire une capacité militaire vieille de 20 ans et que nous avons contribué à mettre au point?" Ce qui lui vaut une 'standing ovation', fait rarissime au Parlement de Londres. Tony Blair est embarrassé.
Pour lui, le principal fautif de l'échec diplomatique dans la crise irakienne n'est pas lui ni George W. Bush ni Saddam Hussein, mais "la France et son veto. Franchement, c'était le meilleur moyen de bloquer tout progrès au Conseil de sécurité. Et la tragédie, c'est que les troupes qui mettent la pression là-bas, ce sont les troupes britanniques et américaines, pas les troupes françaises" tente-t-il d'expliquer aux députés sceptiques. Et ils sont nombreux, surtout dans son propre camp, à avoir des doutes sur l'utilité de cette guerre. Tony Blair risque gros. Et il le sait. Son seul réconfort serait de voir sa cote de popularité remonter grâce au patriotisme provoqué par cette nouvelle guerre. Ce qui pourrait rapidement se produire. A condition que les soldats britanniques ne reviennent pas du Golfe dans des cercueils...

Risque d'attentats aux Etats-Unis.
Aux USA, l'alerte terroriste passe du niveau "élevé" (couleur jaune) à "très élevé" (couleur orange). L'opération Liberty Shield (Bouclier de la Liberté), chargée de la protection du territoire américain, est également lancée par Thomas Ridge, Secrétaire d'Etat à la Sécurité intérieure. Ainsi, le survol de Washington et New York par les vols commerciaux est désormais interdit, les barrages volants se multiplient, les aéroports et les gares sont quadrillés jours et nuits...

Les pacifistes du monde s'activent contre la guerre.
Un pacifiste arrose de peinture rouge le Premier ministre danois, favorable à la guerre. A Sydney, des opposants à la guerre escaladent la façade du célèbre opéra surplombant la baie pour peindre en rouge à son sommet les mots "no war". Et au Parlement espagnol, des pacifistes agitent une banderole appelant à la paix au moment où le Premier ministre Aznar prend la parole.

Déclaration de Jacques Chirac : La France dit non à la guerre.
Le président français Jacques Chirac donne une conférence de presse, non pas pour apaiser la tension franco-américaine comme certains pouvaient l'espérer, mais pour enfoncer le clou. "Il n'y a pas de justification à une décision unilatérale de recours à la guerre" explique-t-il. Et de préciser : "L'Irak ne représente pas aujourd'hui une menace telle qu'elle justifie une guerre immédiate", les USA prennent donc une "lourde responsabilité" en attaquant l'Irak.

L'Irak déserté par les Occidentaux.
Pour l'heure, il reste toujours 120 boucliers humains à Bagdad, répartis sur 9 sites stratégiques. André Janier, chargé d'Affaires français à Bagdad, est l'un des derniers diplomates occidentaux a quitter l'Irak. Quatre ambassades devraient rester ouvertes durant tout le conflit : celles de Cuba, du Vatican, de Pologne et de Russie.

Déclaration de Jacques Chirac (4 minutes)
France 2 - Edition spéciale dans l'après-midi - 18 mars 2003

Israël se prépare à la guerre.
En Israël, les autorités rappellent des réservistes pour s'occuper des batteries de défense anti-aérienne et des bases de lancement de missiles anti-missiles Patriot. La population, inquiète, se rue dans les grandes surfaces, à la recherche des derniers masques à gaz, de rouleaux de Scotch, de trousses de premiers secours, de baches... avant de se calfeutrer dans des pièces isolées, comme l'explique la télévision israélienne. La population a encore en mémoire les SCUD irakiens s'abattant sur l'Etat hébreu lors de la guerre du Golfe...

Le Kurdistan irakien se prépare à la guerre.
La ville d'Erbil (Kurdistan irakien) est en effervescence. Sur l'aérodrome proche de la ville, 4 pistes viennent d'être balisées par les troupes américaines, pour servir de tête de pont. De son côté, l'armée kurde est désormais placée sous contrôle opérationnel américain. Quant aux hommes de l'ONU, ils quittent dans la soirée Erbil pour Mossoul (sous contrôle irakien) avant de quitter définitivement l'Irak.

Les étrangers fuient le Koweït.
Le Koweït est en proie depuis 24 heures à une panique. Les Américains et les Britanniques ayant reçu l'ordre d'évacuer l'émirat, des milliers d'étrangers tentent de prendre place dans les derniers vols pour l'Occident. Même si la France ne prévoit pas encore l'évacuation de ses ressortissants, l'Inde organise déjà un pont aérien entre elle et le Koweït, où vivent 50.000 Indiens. Les 2 grandes compagnies aériennes indiennes prévoient de les rapatrier tous au rythme de 4.000 par jour...

En bref :
La guerre menace en Irak, et les hommes de l'ONU sont partis. C'est pourquoi la résolution "pétrole contre nourriture" adoptée en 1996 est suspendue. De ce fait, voulant calmer les inquiétudes des pacifistes, George W. Bush explique aux Irakiens : "Nous vous fournirons la nourriture et les médicaments qui vous seront nécessaires".

La Grèce, qui préside actuellement l'Union Européenne, annonce la fermeture de son ambassade de Bagdad.

Une manifestation à la gloire de Saddam Hussein a lieu dans les rues de Bagdad.

La chaîne française TF1 révèle qu'il y a quelques jours Saddam Hussein aurait démis de leurs fonctions 4 généraux soupçonnés de fomenter un coup d'Etat, et aurait placé son propre demi-frère en résidence surveillée.

Un avion américain EC-130 survole l'Irak pour brouiller les communications irakiennes, et diffuser des messages radios et télévisés appelant les troupes de Saddam Hussein à déserter.

D'après le Vatican, "les Etats-Unis ont une grave responsabilité [de la guerre] devant l'Histoire".

Ari Fleischer, porte-parole de la Maison Blanche, explique qu'il y aura bien la guerre, même si Saddam Hussein et ses proches partent en exil. Il ajoute également que 45 pays soutiennent les USA (dont 15, embarrassés, souhaitent rester anonymes). On est loin des 90 pays annoncés en février par Donald Rumsfeld...

Le Foreign Office britannique appelle tous ses ressortissants vivant au Yémen, à Oman, et dans tous les pays limitrophes de l'Irak, de prendre garde contre des attentats.

Devant l'Assemblée Nationale, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin explique que la France n'est "pas en guerre avec les USA" en estimant "que cette guerre n'est pas une bonne réponse aux attentats du 11 septembre".

Dans le sud de l'Irak, une fuite d'oléoduc est signalée. D'après les Occidentaux, elle pourrait être causée volontairement par les Irakiens pour ralentir l'avancée américaine vers Bagdad.

Sur la chaîne américaine CNN, l'ambassadeur français aux USA explique que la France se rangera du côté américain si l'Irak emploie des armes chimiques ou biologiques contre les troupes alliées. La Maison Blanche qualifie de "notable" cette déclaration.

Attentat :
Yemen : Un Yéménite tue un Américain, un Canadien et un Yéménite avant de se donner la mort. D'après les autorités, il s'agirait d'un acte "personnel".

mercredi 19 mars


Prêts pour la guerre... (44 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 19 mars 2003

Bagdad se prépare à la guerre (2 minutes)
France 2 - Journal de 20h (extrait) - 19 mars 2003

Les 30 Alliés officiels des USA :
Albanie, Afghanistan, Australie, Azerbaïdjan, Bulgarie, Colombie, Corée du Sud, Danemark, Erythrée, Espagne, Estonie, Ethiopie, Géorgie, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Japon, Lettonie, Lithuanie, Macédoine, Nicaragua, Ouzbékistan, Pays-Bas, Phillipines, Pologne, Roumanie, Salvador, Slovaquie, Tchéquie, Turquie. A ceux-ci s'ajoutent 15 pays, probablement arabes, qui ont souhaité rester anonymes. Contrairement à la guerre du Golfe de 1991, la quasi-totalité de ces pays n'apporte qu'un soutien moral aux Etats-Unis.

Les journalistes occidentaux fuient l'Irak.
De nombreux médias occidentaux suivent le conseil du président américain. Les chaînes américaines (Fox News, CBS, NBC et ABC) et britanniques (Sky News et BBC) quittent l'Irak, ainsi que les radios françaises Europe 1 et France-Info et les agences de presse AFP et Reuters. Ces médias étaient installés au Ministère irakien de l'Information, seul bâtiment à être équipé de paraboles, utiles pour les retransmissions en direct. Une rumeur prétendait que les bombardements débuteraient dans la soirée, provoquant la fuite précipitée des journalistes. "CNN et Reuters s'en vont. C'est une indication pour les journalistes" explique une correspondante américaine. Les rares journalistes souhaitant rester sur place (notamment les français Jean-Pierre About de TF1 et Alain de Chalvron de France 2) se rassemblent à l'hôtel Palestine de Bagdad, leur évitant ainsi d'être pris pour cible. Comme en 1991, CNN est désormais la seule chaîne américaine encore présente à Bagdad.

Dernière réunion du Conseil de sécurité avant l'expiration de l'ultimatum américain.
Lors de cette ultime réunion, le chef des inspecteurs, Hans Blix, explique avec amertume : "Le programme de travail qui avait été confié à nos agents déployés en Irak est, vues les circonstances actuelles, clairement dépassé". Pour Mohamed Al-Douri, ministre irakien à l'ONU, "le fait que les Etats-Unis se soient engagé à reconstruire les infrastructures qu'ils s'apprêtent à détruire n'est pas pour nous une source de joie sincère. Le peuple irakien n'a pas besoin de vos dollars. Le bourreau ne peut pas aider la victime..." Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, en profite pour réclamer la paix. "Le Conseil de sécurité ne peut pas garder le silence face à cette situation" tente-t-il de convaincre. Une requête qui reste lettre morte.

Réunion du Conseil de sécurité (2 minutes)
France 3 - Journal de 22h30 (extrait) - 19 mars 2003

Désorganisation du trafic aérien mondial à cause des risques de guerre.
Désormais, les compagnies aériennes du monde entier sont en proie à de nombreuses perturbations. En effet, le survol de l'Irak et d'un périmètre de 350 km autour de l'Irak sont strictement interdits, la zone étant réservée à l'aviation militaire. La guerre du Kosovo en 1999 avait totalement désorganisé tous les aéroports européens, provoquant des annulations et des retards en cascade. Cette fois-ci, les compagnies Swiss (qui prévoit le licenciement de 700 personnes) et KLM prévoient d'éviter le survol de certains Etats, comme Israël, le Koweït, la Jordanie, le sud de la Turquie... une région habituellement survolée pour les liaisons entre Europe et Asie. De ce fait, de nombreuses liaisons internationales sont victimes de retard. Les compagnies jordanienne Royal Jordanian et israélienne El-Al voient le nombre de leurs réservations s'effondrer, et
Air France prévoit beaucoup d'annulations cette semaine parmi ses 62 vols hebdomadaires vers le Proche-Orient. Lufthansa annonce d'ailleurs la suppression de 2 vols vers Tel-Aviv cette nuit et British Airways, à la demande de Tony Blair, annule tous ses vols à destination ou en provenance d'Israël. Quant à Thaï, elle ne dessert déjà plus le Koweït...

Les services secrets américains surveillent le Conseil de ministres européen.
Le Conseil des ministres de l'Europe est placé sous écoute téléphonique. 6 pays directement impliqués dans la crise irakienne, dont la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Espagne sont victimes de cet espionnage effectué depuis le central téléphonique de l'immeuble de Bruxelles. "C'est fort choquant, se désole Noëlle Lenoir, ministre française aux Affaires européennes. Ce n'est pas du tout dans la tradition de la maison". Les soupçons se portent sur les services secrets américains. Interrogé sur cette affaire, le porte-parole de la commission ne peut s'exprimer : une mystérieuse panne de courant interrompt sa conférence de presse...

La médiatisation de la guerre se fera sans le contrôle de l'armée américaine.
Le centre de presse de la coalition se trouve à Doha (Qatar) à quelques dizaines de mètres à peine du QG de l'armée américaine. Placé sous commandement du colonel Thorp, ce centre abrite notamment un plateau de télévision investi depuis quelques jours par les grandes chaînes américaines, des paraboles géantes pour favoriser les émissions en direct, des bureaux réservés à tous les médias présents... Et pour les conférences de presse de l'état-major, le Pentagone n'a pas lésiné sur les moyens : une salle de conférence équipée de téléviseurs à écran plat géants et de lecteurs de DVD, un planisphère aux couleurs de la moquette, elle-même assortie aux pupitres et aux logos accrochés aux murs. Le décorateur de cette salle de conférence ouverte à partir d'aujourd'hui, et qui a coûté 200.000 dollars, n'est autre que le propre décorateur de la campagne électorale de George W. Bush en 2000. En 1991, la presse mondiale fut mise à l'écart des sources d'information, tout comme en 1999 au Kosovo où l'état-major américain fut la cible de nombreuses critiques de la part des journalistes. Pour montrer au monde entier que cette guerre était nécessaire et que l'objectif américain est la chute de Saddam Hussein et non le massacre des Irakiens, le Pentagone a décidé, cette fois-ci, de laisser les journalistes faire leur travail. C'est pourquoi le centre de presse de Doha accueille 500 journalistes venus du monde entier. Et 800 journalistes (dont 700 américains et britanniques) sont intégrés aux troupes de la coalition avec pour objectif de vanter les mérites de cette guerre. La guerre qui se prépare sera la première guerre en direct de l'Histoire...

En bref :
Après New York, Los Angeles, Denver, Philadelphie ou Chicago, c'est au tour de San Jose (Californie) de voter une résolution contre la guerre. C'est la 159ème ville américaine à prendre cette décision.

7 bombardements américano-britanniques frappent des batteries de missiles sol-sol dans le sud de l'Irak. Officiellement, il ne s'agit pas d'une préparation à la guerre.

En direct à la télévision, le Parlement irakien se réunit, en présence de Saddam Hussein, pour rejeter unanimement l'ultimatum américain. Pour Mohammed Saïd Al-Sahaf, ministre irakien de l'Information, "les Américains racontent des mensonges à leurs soldats et à leurs officiers. S'ils pensent les envoyer à un simple pique-nique, ils se trompent gravement. C'est droit à la mort qu'on les envoie".

Le quotidien britannique Evening Standard révèle que les forces spéciales américaines et britanniques sont engagées dans des combats près de la ville irakienne de Bassorah pour préparer une tête de pont pour un éventuel débarquement.

D'après les autorités koweïtiennes, 17 soldats irakiens se rendent aux Américains. Le communiqué officiel ne précise pas si ces soldats se trouvaient au nord du Koweït (ils auraient donc déserté) ou au sud de l'Irak (les troupes américaines se trouveraient donc déjà en Irak).

Le ministre français de l'Education Nationale, Luc Ferry, reçoit 80 chefs d'établissement pouvant être concernés par des débordements intercommunautaires durant la guerre en Irak. En cas de violence ou d'insultes racistes ou antisémites, ils devront porter plainte.

Après des débats houleux, le Parlement britannique vote par 412 voix contre 149 l'engagement des forces britanniques dans la guerre contre l'Irak. Le ministre des Affaires étrangères, Jack Straw, en profite pour dire que "l'attaque militaire est imminente".

Dans l'après-midi, une rumeur se répand comme une traînée de poudre à Bagdad : Tarek Aziz, vice-Premier ministre irkaien, aurait quitté précipitamment l'Irak... Dans la soirée, il donne une conférence de presse depuis Bagdad pour démentir la rumeur : "Je suis bien là, dans notre glorieuse cité de Bagdad. Nous nous attendons à entendre d'autres rumeurs dans les prochains jours, les prochaines semaines et peut-être même les prochains mois".

Plus de 6.000 GI's sont désormais stationnés en Jordanie. Ils sont chargés des batteries de missiles anti-missiles Patriot implantées dans ce pays. La Jordanie, opposée à la guerre, a accepté ce déploiement contre une aide financière de 450 millions de dollars, dans le but de protéger Israël d'éventuels SCUD irakiens.

Face à l'afflux important de réfugiés, l'état d'urgence est décrété dans tout le Kurdistan irakien. Quant à la population, inquiète, elle se fabrique des masques à gaz, désormais introuvables dans tous les commerces, et calfeutre les ouvertures de tous les domiciles en prévision d'attaques chimiques irakiennes.

L'association humanitaire Médecins sans frontières annonce qu'elle restera en Irak durant tout le conflit.

L'Arabie Saoudite interdit toute manoeuvre militaire depuis son territoire pour éviter des attentats anti-occidentaux et limiter l'anti-américanisme grandissant de la population. Les autorités de Riyad se disent également prêtes à accorder l'asile politique à Saddam Hussein et à ses proches.

Au Koweït, les soldats américains reçoivent l'ordre de prendre des pillules les préservant des conséquences d'une attaque chimique irakienne.

La télévision française TF1 diffuse le bulletin météorologique de demain en Irak. "On annonce du beau temps pour demain jeudi" ose préciser Jean-Pierre Pernaut dans son journal de 13h...

Pour les autorités jordaniennes, la veille de la guerre "est un jour triste pour l'ONU et la communauté internationale".


Sondages :
Sondage Washington Post : 71% des Américains sont favorables à une guerre en Irak. Ils étaient 53% il y a une semaine. L'ultimatum de la Maison Blanche aurait dopé le patriotisme américain.
Sondage jordanien : 10% des Jordaniens ont une opinion positive des Américains. Ils étaient 34% il y a un an à la même époque.



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