dimanche 16 mars
La guerre devient inévitable
Conseil de guerre aux Açores (39 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 16 mars 2003 |
Boycott des produits français (3 minutes)
France 3 - Journal de 19h30 (extrait) - 16 mars 2003 |
Conseil
de guerre entre Alliés aux Açores.
Le
09 janvier 1991, le monde entier avait les yeux rivés sur
Genève. Il s'agissait de l'ultime manoeuvre diplomatique
avant la guerre du Golfe. Aujourd'hui, le monde entier a les yeux
rivés sur l'archipel portugais des Açores. Le
Britannique Tony Blair arrive le premier, par un vol direct de British
Airways, sur la base américaine de Lajes. Puis arrive
l'Espagnol Aznar, et enfin l'Américain Bush à
bord d'Air Force One. Une poignée de pacifistes attendent
ces chefs d'Etat aux abords de l'aéroport. Cette rencontre
tripartite, que la presse mondiale qualifie de 'conseil de guerre',
dure à peine 1h30. Et à la fin, du sommet,
accompagnés du président portugais Jose-Manuel
Barroso, les trois chefs d'Etat donnent une conférence de
presse en direct sur toutes les télévisions de la
planète. "Nous avons conclu que demain sera l'heure de
vérité pour le monde", explique George W. Bush.
Et de préciser : "De nombreuses nations se sont
engagées pour la paix et la sécurité.
Et maintenant, elles doivent montrer leur soutien pour le
désarmement sans condition de Saddam Hussein". La guerre
devient donc, sauf coup de théâtre de
dernière minute, inévitable. La seconde
résolution que préparaient depuis des semaines
les USA autorisant le recours à la force ne sera donc pas
présentée à l'ONU. Cependant, "si une
action militaire est nécessaire, précise le
président américain, nous rechercherons
rapidement une résolution au Conseil de
sécurité pour aider le peuple irakien
à bâtir un Irak libre". L'ONU devrait donc jouer
un rôle important à la fin de la guerre,
à défaut d'avoir pu l'éviter. Les
Alliés devraient donc lancer prochainement un ultimatum
à Saddam Hussein. Pour Tony Blair, "sans ultimatum
crédible autorisant le recours à la force, en cas
de non respect de la résolution de l'ONU, plus de
discussions égale plus de retard avec Saddam Hussein
possédant des armes de destruction massive et poursuivant
son régime brutal et meurtrier en Irak". Le
compte-à-rebours est désormais
enclenché...
Les
préparatifs de guerre côté
allié.
La guerre
se prépare également côté
allié. Les hommes du Royal Ingenners britannique
déminent la frontière entre l'Irak et le
Koweït. Objectif : faciliter le passage des troupes
blindées alliées. Au Koweït, les soldats
britanniques s'entraînent à la protection
d'attaques chimiques et biologiques, et l'armée
américaine suspend toutes les visites de presse
prévues cette semaine le long de la frontière
irakienne. Et l'armée koweïtienne interdit aux
journalistes d'accéder au nord du Koweït,
placé sous contrôle militaire
américain. Le dernier briefing de l'état-major
allié prévoit le partage de l'Irak. Les
Américains seront chargés de prendre le nord de
l'Irak et Bagdad, les Britanniques le sud et Bassorah. Mais pour se
faire, les Britanniques réclament moins de bombardements
massifs sur cette zone.
Interview
de Jacques Chirac sur CBS
: Laisser du temps aux inspecteurs en désarmement.
Le
président français Jacques Chirac est
interviewé dans l'émission "60 minutes" sur la
chaîne américaine CBS, entretien
également diffusé sur CNN.
D'après
lui, "les
Américains ont déjà fait
l'essentiel sans tirer une seule fois". Il
réclame donc des
délais, plus courts que ceux proposés depuis
quelques semaines, pour que les hommes de Hans Blix puissent terminer
leur travail. Mais ce désaccord ne doit en rien nuire
à l'entente franco-américaine : "On a de
l'estime, de l'amitié. Je dirai même de
l'affection. C'est mon devoir en tant qu'ami de mettre en garde
[les
USA], de les
prévenir".
Pour le
Secrétaire d'Etat américain Colin Powell, "les
relations entre la France et les Etats-Unis seront à coup
sûr endommagées par cette crise". Il
réclame également le départ d'Irak des
inspecteurs de l'ONU et de tous les journalistes. Une demande qui
amplifie la tension mais qui reste lettre morte : seul Hans Blix, chef
des inspecteurs, et Kofi Annan, Secrétaire
général de l'ONU, peuvent ordonner ce
départ. Il y aurait encore 150 hommes de l'ONU en Irak.
En bref :
Pour Hans
Blix, chef onusien du désarmement en Irak, "les trois
participants sont apparus divisés" lors du
sommet des Açores. Il se dit prêt à
aller à Bagdad si l'Irak est prêt à
coopérer davantage.
L'Irak est
survolé toute la journée par plus de 200 avions.
Il s'agit vraisemblablement de vols américains de
reconnaissance.
Sur la
chaîne américaine NBC, le
Vice-président américain Dick Cheney
réagit aux propos de Jacques Chirac tenus sur CBS : "30 ou
60 jours de plus ne changeront rien". Il prédit
également que George W. Bush "va devoir prendre une
décision très très difficile dans les
prochains jours". Plus personne ne doute de la guerre...
Les
ministres britanniques annulent tous leurs voyages à
l'étranger. La Reine d'Angleterre annule
également une visite officielle en Belgique,
prévue les 18 et 19 mars prochains. Certains experts
rappellent que depuis 600 ans, lorsque le Royaume-Uni est en guerre, le
roi doit rester à Londres...
C'était
un sujet encore tabou il y a peu aux USA. Une
députée du parti républicain de
Floride franchit le pas : elle réclame le retour des soldats
américains tombés sur les sols
français et belge lors des 2 guerres mondiales. Cette
mesure, qui serait financée par le Pentagone, durerait 2 ans
et coûterait 500 millions de dollars. Le prix à
payer pour rapatrier 75.000 cercueils...
Une
manifestation contre la guerre et les USA rassemble de nombreux
pacifistes au port turc d'Iskenderun. Et alors qu'un meeting en soutien
à la guerre a lieu à Atlanta, plusieurs dizaines
de milliers d'opposants au conflit se réunissent
à Washington.
L'ONU
évacue 5 hélicoptères et du
matériel de Bagdad. Un départ
accéléré de tout le personnel de
l'Organisation pourrait être effectué en 3 heures.
Mais pour Hans Blix, une telle évacuation n'est pas encore
à l'ordre du jour...
L'Irak se prépare
à la guerre.
Le pays est désormais divisé en 4 zones de
guerre. Le second fils de Saddam Hussein, Qusaï, est
chargé de la défense de Bagdad. De son
côté, le raïs promet "une grande
confrontation".
Au
Vatican, le pape Jean-Paul II déclare : "Après
avoir vécu la Seconde Guerre Mondiale, j'ai le devoir de
dire 'jamais plus la guerre' ".
L'Irak
poursuit son désarmement. De nouveaux missiles Al-Samoud sont
détruits.
lundi 17 mars
Ultimatum américain contre Saddam Hussein (46 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 17 mars 2003 |
|
Le Conseil de
sécurité divisé, la guerre se fera
sans vote.
Nouvelle réunion du
Conseil de sécurité pour permettre les ultimes
négociations avant le déclenchement des
hostilités. Et l'occasion pour les pays membres de rappeler
leur position. Ainsi, la Grande-Bretagne, par la voix de son
ambassadeur à l'ONU Jeremy Greenstok, annonce sans surprise
que le camp de la guerre "ne
présentera pas au vote la
résolution cosignée par le Royaume-Uni, les
Etats-Unis et l'Espagne", les risques de rejet
étant trop
importants. "Nous
pensons que le vote aurait été
serré, précise d'ailleurs John
Negroponte,
ambassadeur américain à l'ONU. Mais l'utilisation
fort probable du veto de membres permanents du Conseil de
sécurité rende totalement inutile ce vote".
Et
pour eux, la France est la principale responsable de cette situation.
Jean-Marc de La Sablière, ambassadeur français
à l'ONU, tient à dire que "c'est la
majorité du Conseil qui a confirmé, encore ce
matin, qu'elle n'autorisait pas le recours à la force".
Interrogé sur cette crise diplomatique qui divise le Conseil
de sécurité comme jamais auparavant, le
Secrétaire général, Kofi Annan, se
résigne simplement à répondre : "Nous
allons procéder à l'évacuation de tous
les inspecteurs dirigés par les docteurs Hans Blix et
Mohammed El-Baradeï, de tous les personnels humanitaires de
l'ONU et des casques bleus postés à la
frontière entre l'Irak et le Koweït."
En attendant,
la presse américaine, à l'image du New York Times
en Une, regrette "la
route longue et sinueuse vers l'impasse
diplomatique". On est désormais très
loin du consensus onusien de 1990 pendant la guerre du Golfe...
Réactions
internationales au lendemain du sommet des Açores :
Pour
Dominique de Villepin, ministre français des Affaires
étrangères, "nous
avons clairement la
possibilité de continuer avec les inspecteurs et trouver une
solution pacifique pour le désarmement de l'Irak"
et
précise que la majorité du Conseil de
sécurité préfère les
inspections à la guerre.
Le
président russe Vladimir Poutine déclare : "Notre
position n'a pas changé. Je suis certain que toute autre
solution serait une erreur".
Pour Li
Zhaoxing, ministre chinois des Affaires
étrangères, "la
position de la Chine est claire
et constante. Nous appelons à un réglement
politique de la crise irakienne dans le cadre des Nations Unies. Il
faut faire tous les efforts pour éviter la guerre".
Robin
Cook, ministre britannique chargé des relations avec le
Parlement, et ancien ministre des Affaires
étrangères, démissionne pour protester
contre les prises de position bellicistes de Tony Blair. Jack Straw lui
succède.
Le
Secrétaire d'Etat américain Colin Powell commente
le sommet des Açores tenu hier : "La voie de la diplomatie
est sans issue. Le moment de vérité est
arrivé. Saddam Hussein est coupable des charges qui
pèsent contre lui."
L'Irak
condamne ce qu'elle appelle le "sommet
du Mal".
Les forces en présence dans le Golfe.
Désormais,
250.000 Américains et 46.000 Britanniques sont
positionnés dans le Golfe, prêts à la
guerre. Pour cela, l'état-major a déjà
prévu son plan d'attaque. Suite au refus de la Turquie
d'ouvrir un second front au nord de l'Irak, les offensives
aérienne et terrestre seront
déclenchées presque simultanément
(pour ne pas bombarder les puits de pétrole et certains
sites stratégiques comme l'aéroport de Bagdad,
utile pour l'arrivée de renforts lors du siège de
la ville). Et après 3 ou 4 jours de bombardements intensifs,
des soldats devraient être parachutés au nord de
l'Irak, dans la région de Kirkouk, pendant que les chars
américano-britanniques envahissent le sud, pour prendre
Bassorah, Nasiriyah et Bagdad. L'état-major
américain prévoit quelques difficultés
pour prendre Bagdad. Une ville très étendue de 4
millions d'habitants, défendue par les 10.000 soldats les
plus fidèles au régime, n'est pas facile
à faire tomber. Pour y parvenir, les Alliés
auront face à eux 389.000 soldats irakiens,
renforcés par 2.200 chars, 2.400 pièces
d'artillerie, 3.000 pièces de DCA, 850 bases de lancement de
missiles.
Le contrôle des informations par l'armée américaine se prépare.
Le QG
américain, situé sur la base militaire
américaine d'Al-Sayliyah (Qatar), est désormais
interdit à la presse. Placés sous le commandement
du colonel Steven Pennington, ces hommes, experts en communication,
sont chargés de suivre et d'analyser, en temps
réel, l'avancée des troupes alliées et
ennemies sur le terrain. Les 500 journalistes venus du monde entier se
regroupent donc à quelques dizaines de mètres de
là, au centre de presse de l'état-major
américain, où seront filtrées les
informations et où seront réalisées,
par exemple, les images de synthèse destinées aux
télévisions du monde entier.
En bref :
Sur la
chaîne américaine CBS, Dick Cheney,
vice-président américain, réagissant
à l'interview de la veille de Jacques Chirac, estime que "la
France est toujours du côté de l'Irak".
Au
Koweït, à la base militaire britannique Camp Eagle,
les soldats d'Irlande du Nord fête la Saint-Patrick. Les
cérémonies, pendant lesquelles les soldats
attachent des trèfles sur leur bêret au son de la
cornemuse, ont lieu en plein désert.
Les
habitants de Chamchamal, la plus grande ville du Kurdistan irakien,
s'exilent pour trouver refuge dans la zone autonome kurde. Ils
craignent une riposte irakienne en cas de guerre, comme en 1991, ou
d'être sur la ligne de front en cas d'ouverture d'un second
front.
Le CICR
(Comité International de la Croix-Rouge) installe un camp en
Jordanie, à proximité de la frontière
irakienne. En 1991, la Jordanie avait accueilli plusieurs milliers de
réfugiés fuyant les bombardements et les
exactions des troupes irakiennes.
La Syrie
est le seul pays proche de l'Irak à ne pas avoir
fermé sa frontière avec cette
dernière. Mais les tarifs des taxis irakiens flambent : il
faut désormais débourser 1.200 € pour
relier Bagdad à Damas (Syrie) ou Amman (Jordanie). Une somme
énorme que peu d'Irakiens peuvent fournir.
L'armée
koweïtienne annule les permissions de ses troupes et ordonnent
la mobilisation de tous ses soldats.
Des
manifestants défilent contre la France devant le consulat
français de New York. "Les
Français ont
montré leurs cartes, estimaient George W. Bush
hier aux
Açores. Il
faudra déterminer l'impact de ce veto".
Autre
conséquence des préparatifs de guerre : depuis
plusieurs jours, de nombreuses Irakiennes subissent des
césariennes dans tous les hôpitaux du pays, pour
éviter de devoir accoucher sous les bombardements. Et dans
le centre de Bagdad, des commerçants de biens
précieux (bijoux, hi-fi...) construisent des murs de briques
contre les vitrines de leur magasin.
L'ONU
demande à tous ses inspecteurs de quitter l'Irak
dès demain. Pour le commandant Mario Sechi, chef italien des
Nations Unies à la frontière
irako-koweïtienne, "c'est un échec" de
l'Organisation.
En
direct à la
télévision, et pour la première fois
depuis 12 ans, Saddam Hussein reconnaît avoir
possédé des armes de destruction massive. Mais il
nie en posséder encore. Il n'y a pas de
révélations fracassantes dans cette allocution
télévisée, mais cette
déclaration était une demande émanant
du Premier ministre Tony Blair. Jugée trop tardive, elle a
peu de chance d'aboutir à la paix...
La Suisse,
la Chine, la Grande-Bretagne, les USA et l'Allemagne ferment leurs
ambassades de Bagdad. La France entoure la sienne de
barbelés et de sacs de sable. Une protection
dérisoire face aux bombardements qui s'annoncent. Le
chargé d'Affaires français en Irak,
André Janier, partira demain.
Le Canada
et l'Arabie Saoudite annoncent qu'ils ne participeront pas à
une guerre en Irak sans l'accord des Nations Unies. Les USA perdent 2
de leurs plus fidèles alliés.
La crainte
de la guerre chez les jeunes GI's (il s'agit pour la plupart de leur
baptême du feu) provoque un vaste élan religieux
parmi les troupes stationnées dans le Golfe. Rien
qu'aujourd'hui, 35 GI's se sont fait baptiser...
Les USA
accusent l'Irak d'avoir distribué des armes chimiques
à sa Garde républicaine.
S O N D A G E S
Selon un
sondage CNN - USA Today, 50% des Américains sont
opposés à une guerre sans l'aval des Nations
Unies.
D'après
un sondage SOFRES - Pèlerin Magazine, 86% des
Français approuvent la politique de Jacques Chirac dans la
crise irakienne et 80% pensent que cette position renforce l'image de
la France dans le monde.
mardi 18 mars
Ultimatum
de George W. Bush à Saddam Hussein
L'Irak rejette l'ultimatum américain (48 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 18 mars 2003 |
La classe politique française contre la guerre (27 minutes)
France 3 - Débats de l'Assemblée Nationale
(extrait) - 18 mars 2003 |
George W. Bush adresse un ultimatum à Saddam Hussein.
En direct
à la télévision depuis la Maison
Blanche, le président américain George W. Bush
s'adresse à ses concitoyens ainsi qu'aux Irakiens. Tel le
juge d'un tribunal, George W. Bush débute son allocution par
rappeler les charges qui pèsent sur les autorités
irakiennes : "L'Irak continue de posséder des armes de
destruction massive" et finance et entraîne les terroristes
d'Al-Qaïda. Tout en regrettant "l'échec de la
diplomatie pendant 12 ans", le chef de la Maison Blanche rappelle que
l'ONU n'assume pas ses responsabilités. Les USA doivent donc
se charger du désarmement de l'Irak. Pour cela, il pose un
ultimatum très clair à son homologue irakien :
"Saddam
Hussein et ses fils doivent quitter l'Irak dans les 48 heures. Leur
refus entraînerait un conflit militaire qui commencera quand
nous le déciderons". Conscient que cette requête a
peu de chance d'aboutir, le président américain
va plus loin en demandant une entière coopération
de l'état-major irakien. "N'exécutez aucun ordre,
insiste-t-il, vous demandant d'utiliser des armes de destruction
massive contre qui que ce soit, y compris contre le peuple irakien. Ces
crimes de guerre seront poursuivis, les criminels de guerre seront
punis".
Tout en recommandant aux journalistes et aux hommes de l'ONU de quitter
l'Irak dans les plus brefs délais, George W. Bush appelle
les troupes irakiennes à ne pas mettre le feu au
pétrole, qui est "une source de revenu qui appartient au
peuple irakien". Une manière de mettre fin aux
polémiques de ses détracteurs qui
prétendent que la guerre qu'il s'apprête
à mener a pour unique objectif les ressources
pétrolières irakiennes. Un discours sans grande
surprise pour annoncer un ultimatum que réclamait depuis des
semaines le Premier ministre britannique Tony Blair pour apaiser son
opinion publique hostile à cette guerre. Et pendant cette
allocution télévisée, plusieurs
pacifistes défilent devant la Maison Blanche.
|
Déclaration de George W. Bush (1 minute)
France 3 - Journal de 19h30 (extrait) - 18 mars 2003 |
Réaction de Saddam Hussein suite à l'ultimatum américain.
Peu
après l'ultimatum de George W. Bush, Saddam Hussein
participe à un conseil de guerre de son
état-major, devant les caméras de la
télévision irakienne. "C'est la
dernière fois que les Américains nous feront la
guerre, explique-t-il, confiant, car nous serons vainqueurs si Dieu le
veut". Il rejette également toute idée d'exil. De
toute façon, peu de pays au monde souhaitaient accueillir un
homme aussi controverser que le raïs irakien. En fait, seuls 3
pays étaient prêts à lui accorder
l'exil politique : Cuba, la Suisse et le Bélarus.
Tony Blair peine à convaincre ses ministres et le Parlement britannique.
Le
Premier
ministre britannique subit un nouveau revers politique dans son pays.
Après Robin Cook il y a quelques jours, c'est au tour de 2
nouveaux Secrétaires d'Etat (les ministres de
l'Intérieur John Denham et de la Santé Lord Hunt)
de démissionner pour protester contre les prises de position
bellicistes de Tony Blair. Et alors que des débats sur la
crise irakienne agitent la Chambre des communes, des pacifistes
manifestent devant le Parlement leur hostilité à
la guerre et à Tony Blair. Pendant ces débats, le
plus applaudi est Robin Cook, qui déclare : "Saddam Hussein
a encore sûrement des armes biologiques et chimiques, mais il
les possède depuis les années 80 quand les
entreprises américaines vendaient de l'anthrax à
l'Irak et quand le gouvernement britannique vendait des usines de
fabrication d'armes chimiques. Alors pourquoi est-il maintenant si
urgent de prendre les armes pour détruire une
capacité militaire vieille de 20 ans et que nous avons
contribué à mettre au point?" Ce qui lui vaut une
'standing ovation', fait rarissime au Parlement de Londres. Tony Blair
est embarrassé. Pour
lui, le principal fautif de l'échec diplomatique dans la
crise irakienne n'est pas lui ni George W. Bush ni Saddam Hussein, mais
"la France et son veto. Franchement, c'était le meilleur
moyen de bloquer tout progrès au Conseil de
sécurité. Et la tragédie, c'est que
les troupes qui mettent la pression là-bas, ce sont les
troupes britanniques et américaines, pas les troupes
françaises" tente-t-il d'expliquer aux
députés sceptiques. Et ils sont nombreux, surtout
dans son propre camp, à avoir des doutes sur
l'utilité de cette guerre. Tony Blair risque gros. Et il le
sait. Son seul réconfort serait de voir sa cote de
popularité remonter grâce au patriotisme
provoqué par cette nouvelle guerre. Ce qui pourrait
rapidement se produire. A condition que les soldats britanniques ne
reviennent pas du Golfe dans des cercueils...
|
|
Risque d'attentats aux Etats-Unis.
Aux USA,
l'alerte terroriste passe du niveau "élevé"
(couleur jaune) à "très
élevé" (couleur orange). L'opération
Liberty Shield (Bouclier de la Liberté), chargée
de la protection du territoire américain, est
également lancée par Thomas Ridge,
Secrétaire d'Etat à la
Sécurité intérieure. Ainsi, le survol
de Washington et New York par les vols commerciaux est
désormais interdit, les barrages volants se multiplient, les
aéroports et les gares sont quadrillés jours et
nuits...
Les pacifistes du monde s'activent contre la guerre.
Un
pacifiste arrose de peinture rouge le Premier ministre danois,
favorable à la guerre. A Sydney, des opposants à
la guerre escaladent la façade du
célèbre opéra surplombant la baie pour
peindre en rouge à son sommet les mots "no war". Et au
Parlement espagnol, des pacifistes agitent une banderole appelant
à la paix au moment où le Premier ministre Aznar
prend la parole.
Déclaration de Jacques Chirac : La France dit non à la guerre.
Le
président français Jacques Chirac donne une
conférence de presse, non pas pour apaiser la tension
franco-américaine comme certains pouvaient
l'espérer, mais pour enfoncer le clou. "Il n'y a pas de
justification à une décision
unilatérale de recours à la guerre"
explique-t-il. Et de préciser : "L'Irak ne
représente pas aujourd'hui une menace telle qu'elle justifie
une guerre immédiate", les USA prennent donc
une "lourde
responsabilité" en attaquant l'Irak.
L'Irak déserté par les Occidentaux.
Pour
l'heure, il reste toujours 120 boucliers humains à Bagdad,
répartis sur 9 sites stratégiques.
André Janier, chargé d'Affaires
français à Bagdad, est l'un des derniers
diplomates occidentaux a quitter l'Irak. Quatre ambassades devraient
rester ouvertes durant tout le conflit : celles de Cuba, du Vatican, de
Pologne et de Russie. |
Déclaration de Jacques Chirac (4 minutes)
France 2 - Edition spéciale dans l'après-midi -
18 mars 2003 |
Israël se prépare à la guerre.
En
Israël, les autorités rappellent des
réservistes pour s'occuper des batteries de
défense anti-aérienne et des bases de lancement
de missiles anti-missiles Patriot. La population, inquiète,
se rue dans les grandes surfaces, à la recherche des
derniers masques à gaz, de rouleaux de Scotch, de trousses
de premiers secours, de baches... avant de se calfeutrer dans des
pièces isolées, comme l'explique la
télévision israélienne. La population
a encore en mémoire les SCUD irakiens s'abattant sur l'Etat
hébreu lors de la guerre du Golfe...
Le Kurdistan irakien se prépare à la guerre.
La ville
d'Erbil (Kurdistan irakien) est en effervescence. Sur
l'aérodrome proche de la ville, 4 pistes viennent
d'être balisées par les troupes
américaines, pour servir de tête de pont. De son
côté, l'armée kurde est
désormais placée sous contrôle
opérationnel américain. Quant aux hommes de
l'ONU, ils quittent dans la soirée Erbil pour Mossoul (sous
contrôle irakien) avant de quitter définitivement
l'Irak.
Les étrangers fuient le Koweït.
Le
Koweït est en proie depuis 24 heures à une panique.
Les Américains et les Britanniques ayant reçu
l'ordre d'évacuer l'émirat, des milliers
d'étrangers tentent de prendre place dans les derniers vols
pour l'Occident. Même si la France ne prévoit pas
encore l'évacuation de ses ressortissants, l'Inde organise
déjà un pont aérien entre elle et le
Koweït, où vivent 50.000 Indiens. Les 2 grandes
compagnies aériennes indiennes prévoient de les
rapatrier tous au rythme de 4.000 par jour...
En bref :
La guerre
menace en Irak, et les hommes de l'ONU sont partis. C'est pourquoi la
résolution "pétrole contre nourriture"
adoptée en 1996 est suspendue. De ce fait, voulant calmer
les inquiétudes des pacifistes, George W. Bush explique aux
Irakiens : "Nous vous
fournirons la nourriture et les
médicaments qui vous seront nécessaires".
La
Grèce, qui préside actuellement l'Union
Européenne, annonce la fermeture de son ambassade de Bagdad.
Une
manifestation à la gloire de Saddam Hussein a lieu dans les
rues de Bagdad.
La
chaîne française TF1
révèle
qu'il y a quelques jours Saddam Hussein aurait démis de
leurs fonctions 4 généraux
soupçonnés de fomenter un coup d'Etat, et aurait
placé son propre demi-frère en
résidence surveillée.
Un avion
américain EC-130
survole l'Irak pour brouiller les
communications irakiennes, et diffuser des messages radios et
télévisés appelant les troupes de
Saddam Hussein à déserter.
D'après
le Vatican, "les Etats-Unis ont une grave responsabilité [de
la guerre] devant l'Histoire".
Ari
Fleischer, porte-parole de la Maison Blanche, explique qu'il y aura
bien la guerre, même si Saddam Hussein et ses proches partent
en exil. Il ajoute également que 45 pays soutiennent les USA
(dont 15, embarrassés, souhaitent rester
anonymes). On est loin des 90 pays annoncés en
février par Donald Rumsfeld...
Le Foreign
Office britannique appelle tous ses ressortissants vivant au
Yémen, à Oman, et dans tous les pays limitrophes
de l'Irak, de prendre garde contre des attentats.
Devant
l'Assemblée Nationale, le Premier ministre
français Jean-Pierre Raffarin explique que la France n'est
"pas
en guerre avec les USA" en estimant "que cette guerre n'est pas
une bonne réponse aux attentats du 11 septembre".
Dans le
sud de l'Irak, une fuite d'oléoduc est signalée.
D'après les Occidentaux, elle pourrait être
causée volontairement par les Irakiens pour ralentir
l'avancée américaine vers Bagdad.
Sur la
chaîne américaine CNN, l'ambassadeur
français aux USA explique que la France se rangera du
côté américain si l'Irak emploie des
armes chimiques ou biologiques contre les troupes alliées.
La Maison Blanche qualifie de "notable" cette déclaration.
Attentat :
Yemen
: Un
Yéménite tue un Américain, un Canadien
et un Yéménite avant de se donner la mort.
D'après les autorités, il s'agirait d'un acte
"personnel".
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mercredi 19 mars
Prêts pour la guerre... (44 minutes)
France 2 - Journal de 20h - 19 mars 2003 |
Bagdad se prépare à la guerre (2 minutes)
France 2 - Journal de 20h (extrait) - 19 mars 2003 |
Les
30 Alliés officiels des USA :
Albanie,
Afghanistan, Australie, Azerbaïdjan, Bulgarie,
Colombie, Corée du Sud, Danemark, Erythrée,
Espagne, Estonie, Ethiopie, Géorgie, Grande-Bretagne,
Hongrie, Italie, Japon, Lettonie, Lithuanie, Macédoine,
Nicaragua, Ouzbékistan, Pays-Bas, Phillipines, Pologne,
Roumanie, Salvador, Slovaquie, Tchéquie, Turquie. A ceux-ci
s'ajoutent 15 pays, probablement arabes, qui ont souhaité
rester anonymes. Contrairement à la guerre du Golfe de 1991,
la quasi-totalité de ces pays n'apporte qu'un soutien moral
aux Etats-Unis.
Les journalistes occidentaux fuient l'Irak.
De
nombreux médias occidentaux suivent le conseil du
président américain. Les chaînes
américaines (Fox News,
CBS,
NBC
et ABC)
et britanniques (Sky
News et BBC)
quittent l'Irak, ainsi que les radios
françaises Europe 1
et France-Info
et les agences de presse AFP
et Reuters.
Ces médias étaient
installés au Ministère irakien de l'Information,
seul bâtiment à être
équipé de paraboles, utiles pour les
retransmissions en direct. Une rumeur prétendait que les
bombardements débuteraient dans la soirée,
provoquant la fuite précipitée des journalistes.
"CNN et Reuters s'en vont.
C'est une indication pour les journalistes"
explique une correspondante américaine. Les rares
journalistes souhaitant rester sur place (notamment les
français Jean-Pierre About
de TF1
et Alain de Chalvron de France 2)
se rassemblent à
l'hôtel Palestine
de Bagdad, leur évitant ainsi
d'être pris pour cible. Comme en 1991, CNN
est désormais la seule
chaîne américaine encore présente
à Bagdad.
Dernière
réunion du Conseil de sécurité avant
l'expiration de l'ultimatum américain.
Lors de cette ultime réunion, le chef des
inspecteurs, Hans Blix, explique avec amertume : "Le programme de
travail qui avait été confié
à nos agents déployés en Irak est, vues
les circonstances actuelles, clairement dépassé".
Pour Mohamed Al-Douri, ministre irakien à l'ONU, "le fait
que les Etats-Unis se soient engagé à
reconstruire les infrastructures qu'ils s'apprêtent
à détruire n'est pas pour nous une source de joie
sincère. Le peuple irakien n'a pas besoin de vos dollars. Le
bourreau ne peut pas aider la victime..." Le ministre allemand des
Affaires étrangères, Joschka Fischer, en profite
pour réclamer la paix. "Le Conseil de
sécurité ne peut pas garder le silence face
à cette situation" tente-t-il de convaincre. Une
requête qui reste lettre morte. |
Réunion du Conseil de sécurité (2
minutes)
France 3 - Journal de 22h30 (extrait) - 19 mars 2003 |
Désorganisation du trafic aérien mondial à cause des risques de guerre.
Désormais,
les compagnies aériennes du monde entier sont en proie
à de nombreuses perturbations. En effet, le survol de l'Irak
et d'un périmètre de 350 km autour de l'Irak sont
strictement interdits, la zone étant
réservée à l'aviation militaire. La
guerre du Kosovo en 1999 avait totalement
désorganisé tous les aéroports
européens, provoquant des annulations et des retards en
cascade. Cette fois-ci, les compagnies Swiss
(qui prévoit le
licenciement de 700 personnes) et KLM
prévoient
d'éviter le survol de certains Etats, comme Israël,
le Koweït, la Jordanie, le sud de la Turquie... une
région habituellement survolée pour les liaisons
entre Europe et Asie. De ce fait, de nombreuses liaisons
internationales sont victimes de retard. Les compagnies jordanienne Royal
Jordanian et israélienne El-Al
voient le nombre de
leurs réservations s'effondrer, et Air France
prévoit beaucoup d'annulations cette semaine parmi ses 62
vols hebdomadaires vers le Proche-Orient. Lufthansa
annonce d'ailleurs
la suppression de 2 vols vers Tel-Aviv cette nuit et British
Airways,
à la demande de Tony Blair, annule tous ses vols
à destination ou en provenance d'Israël. Quant
à Thaï,
elle ne dessert déjà
plus le Koweït...
Les services secrets américains surveillent le Conseil de ministres européen.
Le Conseil
des ministres de l'Europe est placé sous écoute
téléphonique. 6 pays directement
impliqués dans la crise irakienne, dont la France,
l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Espagne sont victimes de cet
espionnage effectué depuis le central
téléphonique de l'immeuble de Bruxelles. "C'est
fort choquant, se désole Noëlle
Lenoir, ministre
française aux Affaires européennes. Ce n'est pas
du tout dans la tradition de la maison". Les
soupçons se
portent sur les services secrets américains.
Interrogé sur cette affaire, le porte-parole de la
commission ne peut s'exprimer : une mystérieuse panne de
courant interrompt sa conférence de presse...
La médiatisation de la guerre se fera sans le contrôle de l'armée américaine.
Le
centre de presse de la
coalition se trouve à Doha (Qatar) à quelques
dizaines de mètres à peine du QG de
l'armée américaine. Placé sous
commandement du colonel Thorp, ce centre abrite notamment un plateau de
télévision investi depuis quelques jours par les
grandes chaînes américaines, des paraboles
géantes pour favoriser les émissions en direct,
des bureaux réservés à tous les
médias présents... Et pour les
conférences de presse de l'état-major, le
Pentagone n'a pas lésiné sur les moyens : une
salle de conférence équipée de
téléviseurs à écran plat
géants et de lecteurs de DVD, un planisphère aux
couleurs de la moquette, elle-même assortie aux pupitres et
aux logos accrochés aux murs. Le décorateur de
cette salle de conférence ouverte à partir
d'aujourd'hui, et qui a coûté 200.000 dollars,
n'est
autre que le propre décorateur de la campagne
électorale de George W. Bush en 2000. En 1991, la presse
mondiale fut mise à l'écart des sources
d'information, tout comme en 1999 au Kosovo où
l'état-major américain fut la cible de nombreuses
critiques de la part des journalistes. Pour montrer au monde entier que
cette guerre était nécessaire et que l'objectif
américain est la chute de Saddam Hussein et non le massacre
des Irakiens, le Pentagone a décidé, cette
fois-ci, de laisser les journalistes faire leur travail. C'est pourquoi
le centre de presse de Doha accueille 500 journalistes venus du monde
entier. Et 800 journalistes (dont 700 américains et
britanniques) sont intégrés aux troupes de la
coalition avec pour objectif de vanter les mérites de cette
guerre. La guerre qui se prépare sera la première
guerre en direct de l'Histoire...
En bref :
Après
New York, Los Angeles, Denver, Philadelphie ou Chicago, c'est au tour
de San Jose (Californie) de voter une résolution contre la
guerre. C'est la 159ème ville américaine
à prendre cette décision.
7
bombardements américano-britanniques frappent des batteries
de missiles sol-sol dans le sud de l'Irak. Officiellement, il ne s'agit
pas d'une préparation à la guerre.
En direct
à la télévision, le Parlement irakien
se réunit, en présence de Saddam Hussein, pour
rejeter unanimement l'ultimatum américain. Pour Mohammed
Saïd Al-Sahaf, ministre irakien de l'Information, "les
Américains racontent des mensonges à leurs
soldats et à leurs officiers. S'ils pensent les envoyer
à un simple pique-nique, ils se trompent gravement. C'est
droit à la mort qu'on les envoie".
Le
quotidien britannique Evening
Standard révèle que
les forces spéciales américaines et britanniques
sont engagées dans des combats près de la ville
irakienne de Bassorah pour préparer une tête de
pont pour un éventuel débarquement.
D'après
les
autorités koweïtiennes, 17 soldats irakiens se
rendent aux Américains. Le communiqué officiel ne
précise pas si ces soldats se trouvaient au nord du
Koweït (ils auraient donc déserté) ou au
sud de l'Irak (les troupes américaines se trouveraient donc
déjà en Irak).
Le
ministre français de l'Education Nationale, Luc Ferry,
reçoit 80 chefs d'établissement pouvant
être concernés par des débordements
intercommunautaires durant la guerre en Irak. En cas de violence ou
d'insultes racistes ou antisémites, ils devront porter
plainte.
Après
des débats houleux, le Parlement britannique vote par 412
voix contre 149 l'engagement des forces britanniques dans la guerre
contre l'Irak. Le ministre des Affaires
étrangères, Jack Straw, en profite pour dire que
"l'attaque
militaire est imminente".
Dans
l'après-midi, une rumeur se répand comme une
traînée de poudre à Bagdad : Tarek
Aziz,
vice-Premier ministre irkaien, aurait quitté
précipitamment l'Irak... Dans la soirée, il donne
une conférence de presse depuis Bagdad pour
démentir la rumeur : "Je
suis bien là, dans notre
glorieuse cité de Bagdad. Nous nous attendons à
entendre d'autres rumeurs dans les prochains jours, les prochaines
semaines et peut-être même les prochains mois".
Plus de
6.000 GI's sont désormais stationnés en Jordanie.
Ils sont chargés des batteries de missiles anti-missiles
Patriot implantées dans ce pays. La Jordanie,
opposée à la guerre, a accepté ce
déploiement contre une aide financière de 450
millions de dollars, dans le but de protéger Israël
d'éventuels SCUD irakiens.
Face
à l'afflux important de réfugiés,
l'état d'urgence est
décrété dans tout le Kurdistan
irakien.
Quant à la population, inquiète, elle se fabrique
des masques à gaz, désormais introuvables dans
tous les commerces, et calfeutre les ouvertures de tous les domiciles
en prévision d'attaques chimiques irakiennes.
L'association
humanitaire Médecins sans frontières annonce
qu'elle restera en Irak durant tout le conflit.
L'Arabie
Saoudite interdit toute manoeuvre militaire depuis son territoire pour
éviter des attentats anti-occidentaux et limiter
l'anti-américanisme grandissant de la population. Les
autorités de Riyad se disent également
prêtes à accorder l'asile politique à
Saddam Hussein et à ses proches.
Au
Koweït, les soldats
américains reçoivent l'ordre de prendre des
pillules les préservant des conséquences d'une
attaque chimique irakienne.
La
télévision française TF1 diffuse le
bulletin
météorologique de demain en Irak. "On annonce du
beau temps pour demain jeudi" ose préciser
Jean-Pierre
Pernaut dans son journal de 13h...
Pour les
autorités jordaniennes, la veille de la guerre "est un jour
triste pour l'ONU et la communauté internationale".
Sondages :
Sondage Washington
Post :
71% des
Américains sont favorables à une guerre en Irak.
Ils étaient 53% il y a une semaine. L'ultimatum
de la Maison Blanche aurait dopé le patriotisme
américain.
Sondage
jordanien : 10% des Jordaniens ont une opinion positive
des
Américains. Ils étaient 34% il y a un an
à la même époque.
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