Voici
le texte officiel de la déclaration franco-soviétique
sur la crise du Golfe adoptée le 19 août 1990 à
Moscou, à l’issue des entretiens de Roland Dumas, ministre
français des Affaires étrangères, avec son
homologue soviétique, Edouard Chevardnadzé.
Vivement
préoccupées par la crise résultant de l’agression
irakienne contre le Koweït, Etat souverain et indépendant,
l’URSS et la France se félicitent de l’adoption
par le Conseil de sécurité de la résolution
665 qui vise à assurer la stricte application des sanctions
décidées contre l’Irak.
Cette
décision fournit un nouveau témoignage de l’accord
des membres permanents du Conseil de sécurité et de
la communauté internationale pour mettre fin le plus rapidement
possible à une situation constituant une violation flagrante
des principes qui régissent les relations entre les Etats
et une atteinte grave à la paix et à la sécurité
internationales.
Les
deux parties confirment leur attachement au principe d’une
action collective, menée conformément à la
Charte des Nations unies, en vue de parvenir à un règlement
politique de la crise fondé sur le retrait des forces irakiennes
du Koweït et la restauration de la souveraineté de ce
pays arabe.
Exprimant
leur profonde alarme au sujet de la situation des ressortissants
étrangers retenus en Irak et au Koweït au mépris
des obligations résultant de la légalité internationale
et des droits de l’homme, les deux ministres réitèrent
l’exigence formulée par le Conseil de sécurité
selon laquelle l’Irak doit les laisser regagner librement
et sans délai leurs pays d’origine.
Ils
demandent à l’Irak de s’abstenir de toute action
entravant le fonctionnement des missions diplomatiques et consulaires
au Koweït et portant atteinte au statut et à l’intégrité
de leur personnel.
L’URSS
et la France pressent l’Irak de faire preuve de réalisme
et de raison en se conformant à la volonté de la communauté
internationale telle qu’elle s’est exprimée dans
les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité
au sujet de la crise dans le Golfe.
Les
deux parties se sont déclarées convaincues que cette
crise met une nouvelle fois en relief la nécessité
urgente d’efforts plus intenses en vue d’un réglement
des autres situations de crise au Proche-Orient et particulièrement
de la question palestinienne. Elles renouvellent leur soutien à
l’action arabe pour le réglement de la crise libanaise.
L’URSS
et la France poursuivront leur étroite concertation sur les
développements de la situation dans le Golfe. »
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