Déclaration conjointe Bush - Gorbatchev
du 09 septembre 1990 à Helsinki

Voici le texte intégral de la « déclaration conjointe des Etats-Unis et de l’Union Soviétique » publiée à l’issue de la rencontre du dimanche 09 septembre 1990 dans la capitale finlandaise des présidents américain George Bush et soviétique Mikhaïl Gorbatchev :

« Nous sommes unis pour estimer que l’agression par l’Irak ne doit pas être tolérée. Aucun ordre international pacifique n’est possible si des Etats plus importants peuvent dévorer leurs voisins plus faibles.

Nous réaffirmons la déclaration commune de nos ministres des Affaires étrangères du 3 août 1990 et notre soutien aux résolutions 660, 661, 662, 664 et 665 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Aujourd’hui, nous appelons une nouvelle fois le gouvernement de l’Irak à se retirer inconditionnellement du Koweit pour permettre la restauration du gouvernement légitime du Koweit, et à libérer tous les otages actuellement retenus en Irak et au Koweit.

Rien de moins que la mise en oeuvre complète des résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies n’est acceptable.

Rien de moins qu’un retour au statut du Koweit prévalant avant le 2 août ne peut mettre un terme à l’isolement de l’Irak.

Nous appelons l’entière communauté mondiale à adhérer aux sanctions adoptées par les Nations-Unies, et nous nous engageons à oeuvrer, individuellement et de concert, pour assurer une pleine application des sanctions.

Dans le même temps, les Etats-Unis et l’Union Soviétique admettent que la résolution 661 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies autorise, dans des circonstances humanitaires, l’importation de produits alimentaires en Irak et au Koweit. Le comité des sanctions fera les recommandations nécessaires au Conseil de Sécurité sur ce qui pourrait constituer des circonstances humanitaires.

Les Etats-Unis et l’Union Soviétique sont d’accord pour que toute importation de cette nature soit strictement contrôlée par les agences internationales appropriées afin de s’assurer que la nourriture parvienne uniquement à ceux à qui elle est destinée, et en priorité pour répondre aux besoins des enfants.

Notre préférence va à une résolution pacifique de la crise, et nous serons unis contre l’agression irakienne tant que la crise durera. Toutefois, nous sommes déterminés à ce qu’il soit mis un terme à cette agression, et si les mesures déjà prises échouaient, nous sommes prêts à envisager des mesures supplémentaires conformes à la charte des Nations-Unies. Nous devons démontrer sans aucun doute possible que l’agression ne peut pas payer et ne paiera pas.

Dès que les objectifs assignés par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies mentionnés ci-dessus seront atteints, et que nous aurons démontré que l’agression ne paie pas, les présidents convieront leurs ministres des Affaires étrangères à oeuvrer avec des pays dans et hors de la région pour le développement de structures régionales de sécurité et en faveur de mesures pour la promotion de la paix et de la stabilité. Il est essentiel de travailler activement à la résolution de tous les conflits subsistants au Moyen-Orient et dans le Golfe persique. Les deux parties continueront à se consulter et à prendre des mesures en vue d’atteindre ces objectifs plus vastes en temps voulu. »